ARTICLE 361:

  

 

 Le premier attentat suicide de Mauritanie et l’esclavage maure

 

Le premier auteur de l’attentat suicide de Mauritanie se trouve être une Hartani ( esclave maure) .

L’explosion a eu lieu à proximité de l’ambassade de France à Nouakchott. Tout semble indiquer que la  France était visée, soit par le biais de son ambassade ou de ses ressortissants.

 

Qui était l’auteur?

 

L’intéressé s’appelle Moussa ould Ali ould Zeïdane, né en 1984 à Kaédi. Il vivait avec sa famille à Sebkha (quartier Basra), à Nouakchott. Pour de plus amples informations, vous pouvez consulter l’article 353 du site www.haratine.com
Le fait de résider en ville ne signifie pas que les esclaves ont rompu les liens d’exploitation. La féodalité a transposé l’esclavage des zones rurales ( Badiya ) à la ville et l’a adapté. Très souvent, l’esclave en ville habite près de la famille de son maître. L’exemple de Nahë mint Hamdi ould Mouknass, Ministre des Affaires Etrangères de Mauritanie est là pour le confirmer. ( voir communiqué 242 du site www.haratine.com ).

Si la famille du maître est restée dans les zones rurales ( Badiya ),  l’esclave résidant en ville continuera à l’entretenir à distance. Le Maure n’abandonne jamais son esclave. La relation est gérée en fonction des circonstances.

 

En quoi l’esclavage facilite-t-il l’endoctrinement des Haratine ?

 

D’abord, par les conditions de misère dans lesquelles ils sont nés et continuent d’y vivre. Nés pauvres, ils travaillent éternellement pour les maîtres d’esclaves, qui les maintiennent en survie dans un but d’exploitation économique.

Ensuite, les maîtres d’esclaves entretiennent l’ignorance des Haratine, en vue de perpétuer leur domination esclavagiste. Une personne instruite peut comprendre et interpréter les situations et les faits, peut aussi se révolter. Ainsi, l’ignorance est le meilleur allié de l’esclavage.

Il faut tout de suite y ajouter un élément capital pour les Arabes et Musulmans, anciens et éternels pratiquants de l’esclavage. Il s’agit du Bâton. Les Arabes ont cette expression relative à l’esclave : « Lä tëchtërri el abdë illa wël Assä mëaah » ( N’achète jamais un esclave sans le Bâton avec.). Autrement dit, les pratiques esclavagistes impliquent inévitablement les sévices physiques et moraux.

Enfin, et au-delà du maître ou des maîtres d’esclaves, le calvaire du Hartani continue dans la société parce que celle-ci ne l’assiste pas et l’exclut du fait de son statut de naissance.

 

La responsabilité de l’Etat et la féodalité

 

Moussa ould Ali ould Zeïdane1 a passé trois fois le baccalauréat. En Mauritanie, le bac est la plus grande barrière dressée devant les Haratine. Ces derniers le surnomment «  Le Barrage ».

Les Maures passent cette barrière avec plus au moins de facilité. Et ce, soit parce qu’ils ont le niveau requis (milieu social, moyens financiers et assistance ) pour franchir cette barrière, soit parce qu’ils peuvent corrompre les examinateurs ou l’Administration de L’Office du Bac, soit enfin parce que leurs noms sont mis en lieu et place des Haratine admis au BAC. Ces cas sont récurrents.

Les portes du BAC étant fermées, Moussa ould Ali Ould Zeïdane se tourne vers le concours de la Gendarmerie. Là aussi, la réussite n’est pas au rendez-vous et l’échec est cinglant.

Dans cette Mauritanie esclavagiste, les concours de la gendarmerie, de la police, de la garde nationale, etc, tout comme le BAC sont des barrières infranchissables pour les Haratine.

Cette situation n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d’une politique éléborée en hauts lieux en vue de tenir et de maintenir les Haratine loin de toute possibilité d’émancipation. L’Etat, dirigé par les fils de la féodalité, adopte la même attitude que la féodalité elle-même au sujet de l’enseignement des Haratine. La féodalité ferme les portes du savoir. L’Etat fait une politique similaire mais camouflée. L’Etat, officiellement, n’encourage, ni n’interdit l’enseignement des Haratine. Dans la pratique, il crée des barrières ( non-dites, mais connues des responsables de l’enseignement ) pour empêcher l’acquisition d’un savoir conséquent qui remettrait en cause l’ordre établi.

Ayant essuyé autant d’échecs dans une société, faite et bâtie sur  son exclusion et son exploitation, l’intéressé devient une proie facile pour less Organisations islamistes, qu’il s’agisse d’Al Qaïda ou autres.

Le geste du kamikaze est une forme de révolte contre sa société qui n’est autre que l’Etat et la féodalité maures. Ils sont les seuls responsables de l’esclavage, des échecs et de la misère de Moussa ould Ali ould Zeïdane, de sa famille et de tous les Haratine. On ne peut s’empêcher de penser à cette réaction de Zagidal à l’article du Monde du 09/08/2009 relatif à l’attentat suicide près de l’ambassade de France en Mauritanie :

« Zagidal      

10.08.09 | 07h13

La plus grande des mystifications dans le monde arabe est de faire croire que l'esclavage des Nègres n'y existe plus. La Mauritanie est l'exemple type où, je le répète, une très grande partie de la population est l'esclave des Maures (voir le reportage de canal+ de 2008). J'ai eu l'occasion personnellement de discuter avec des Haratins vivant en France. Esclaves et affranchis vivent une situation d'infériorité. IL ne faut pas laisser Al Qaida enrôler des Haratins du fait de leur situation. »

Moussa ould Ali ould Zeïdane se trompe de cible en s’en prenant aux Occidentaux (ici l’ambassade de France ).

Je rappelle à l’adresse des Haratine que c’est la France (je ne fais pas l’éloge du colonialisme et comme Aimé Césaire, je parlerai des effets inattendus) qui a ouvert pour la première fois les portes de l’Ecole aux Haratine, surtout à partir de 1946.

Si aujourd’hui, les militants des droits de l’Homme en Mauritanie parlent de liberté, de l’égalité, de la justice et de la démocratie, c’est bien en grande partie grâce à l’apport occidental par le biais de la France. Ces notions sont nées et répandues en Occident avant leur expansion au monde. Elles sont l’apport des  Révolutions anglaise de 1688, américaine de 1776 et française de 1789. Ce sont ces révolutions qui ont mis fin aux inégalités de naissance et de statut entre les personnes.

La théocratie mauritanienne ( La Mauritanie porte le qualificatif de République islamique de Mauritanie ) est fidèle à une politique d’inspiration islamique. Or, l’Islam reconnaît l’esclavage et l’inégalité de fait entre le maître et l’esclave et entre l’homme et la femme.

Les savants, les érudits, les marabouts, les descendants du prophète en Mauritanie… ont toujours maintenu et continuent de maintenir les Haratine dans l’ignorance et l’exploitation.

 « La Mauritanie est une république islamiste gouvernée par la charia. Pendant des siècles, les imams ont expliqué dans leurs prêches que le prophète Mahomet justifiait le confort des Maures et les souffrances des Haratines. »2

La religion joue un rôle important dans la domination raciale en Mauritanie. Les Maures ( Berbères et Hassan ) revendiquent une origine arabe. Or, les Arabes se croient supérieurs aux Noirs du fait que le prophète Mouhammad est d’origine arabe et que le Coran a été révélé en langue arabe.
A la domination raciale maure sur le Noir s’ajoutent pour les Haratine, l’esclavage. Ainsi, les Haratine sont doublement victimes du racisme et de l’esclavage.
Un troisième facteur handicape les Haratine. La rivalité entre la communauté maure et la communauté négro-mauritanienne domine le champ politique et laisse peu d’espace aux revendications des Haratine pour une abolition de l’esclavage et du racisme.
Le quatrième facteur est le fait que la société civile mauritanienne se désintéresse de l’esclavage. Seule, une minorité de haratine lutte contre l’esclavage maure. Aussi, l’esclavage négro-mauritanien n’est pris en charge, ni par la société civile négro-mauritanienne, ni par les intellectuels de cette communauté.

La réussite au concours, au BAC, aux examens et l’octroi des bourses sont tronqués en Mauritanie parce que le pourcentage de réussite dévolu aux Haratine, est récupéré injustement par les Maures et les Négro- mauritaniens. En effet, quant une système est bâti sur l’exclusion, tous ceux qui participent à ce système, acquièrent des avantages indus. C’est en cela que les deux féodalités maure et négro- mauritanienne sont complices. D’aucuns les appellent les associés-rivaux. Cette rivalité pousse les Maures à attribuer la nationalité et les droits y afférents ( fonctions et bourses ) aux Palestiniens, aux Sahraouis, aux Maures du Mali, du Niger en vue d’augmenter leur poids démographique. Les Négro-mauritaniens font de même à l’égard des Sénégalais et des Maliens.

Cette situation perdure depuis 1960. Elle ne s’achèvera qu’avec l’abolition réelle de l’esclavage et l’ insertion économique, sociale, politique, juridique, … des Haratine dans la société mauritanienne.

 

Le 24/08/2009

Mohamed Yahya ould Ciré 
Président de A.H.M.E

 

      Site : www.haratine.com

E-mail : ahme@haratine.com

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1 L’identité de l’intéressé n’a pas été confirmée et la famille n’a pas pu consulter le corps pour reconnaître ou non leur fils ou frère

2  David Gutnick, « Quand la liberté n’est qu’un mot ».
Voir notre site www.haratine.com ,  Article 200.

 

 

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