Le mot Haratine, en Hassania (dialecte arabo-berbère), signifie affranchis de l’esclavage maure. Mais dans les faits, il y a très peu d’esclaves réellement affranchis. L’affranchissement, chez les Maures, ne se traduit pas par une rupture avec l’esclavage mais sa continuation sous d’autres formes. C’est ainsi que, dans les faits et les représentations, les Haratine demeurent esclaves [1]. Lire la suite
L’identité haratine
Le mot Haratine, en Hassania (dialecte arabo-berbère), signifie affranchis de l’esclavage maure. Mais dans les faits, il y a très peu d’esclaves réellement affranchis. L’affranchissement, chez les Maures, ne se traduit pas par une rupture avec l’esclavage mais sa continuation sous d’autres formes. C’est ainsi que, dans les faits et les représentations, les Haratine demeurent esclaves[1].
Le mot Haratine a pris avec le temps une connotation politique. Il a été, pour la première fois, en 1974, utilisé par l’organisation de libération et d’émancipation des Haratine (EL Hor) pour désigner les affranchis et les esclaves maures. Depuis lors, cet usage du mot s’est répandu. Lire la suite
Haratines : Identité, Démarcation et Conscience Politique – Une interpellation à Lô Gourmo Abdoul
Depuis l’irruption du débat sur l’identité haratine dans l’espace public numérique, la position de l’intellectuel de renom, le professeur Lô Gourmo Abdoul est systématiquement instrumentalisée comme caution morale et intellectuelle, opportunément mise à profit pour appuyer la rhétorique vacillante d’un ordre néo-esclavagiste qui ne démord pas de sa volonté de se perpétuer.
Il semble que le professeur Lô Gourmo se soit laissé entraîner, volontairement ou par souci d’exigence intellectuelle, dans une manœuvre de détournement du débat, d’un imperatif de démarcation politique des Haratines, on ne peut plus légitime, vers l’amplification d’une question d’identité, par son introduction sous le prisme d’un artifice académique pour le moins fantaisiste et contrariant.
il est heureux de constater, dans sa dernière intervention » les haratines sont la Mauritanie » Lire la suite
LES HARATINES: COMMUNAUTÉ SOCIALE OU COMMUNAUTÉ ETHNIQUE ?
Le débat en cours sur la question haratine porte sur plusieurs aspects qu’il convient de distinguer pour ne pas trop en disperser les termes et aboutir à l’incompréhension totale entre les débateurs.
L’on se souvient que pendant longtemps, au sein des intellectuels, spécialement dans la classe politique, l’aspect dominant était la question de savoir si, aujourd’hui, dans notre pays, l’esclavage existe ou non. Après bien des clarifications, on peut dire qu’il existe un vrai consensus, pour affirmer qu’en tant que système économique, social et politique spécifique, c’est à dire en tant que mode de production, l’esclavage n’existe plus, et a été graduellement remplacé par le féodalisme puis par le capitalisme colonial et national. Cependant, des pratiques esclavagistes parfois vivaces sont maintenues et coexistent avec les modes de production ultérieure, particulièrement à la campagne, dans certaines régions plus que dans d’autres, réduisant des dizaines voire des centaines de milliers de personnes à un état de dépendance marquée voire totale vis à vis des anciens maîtres, le plus souvent bidhane ( propriété foncière, mariage, héritage, préséance et fonctions sociales etc…). Lire la suite
De la question Haratine : des chaînes de domination à la quête d’existence ! Par Maham Youssouf
Bonjour chers amis et camarades,
J’aurais pu me contenter de la réplique sublime du cousin Cheikh Sidatti., mais comme on dit, chose promise, chose due.
J’ai suivi avec un intérêt particulier le débat – ou plutôt les débats sur « l’identité haratine » J’ai écouté les uns et les autres, mais aussi lu certaines contributions qui m’ont profondément marqué, comme celles de mon jeune frère, l’éminent poète Cheikh Nouh, fils de Barkéole, où se concentrent des centaines d’adwaba marginalisés, spécificité haratines, et celle de Sidi Soued Ahmed, intitulée Donnons-leur leur identité. Lire la suite
L’histoire détermine parfois le type d’organisation social, Par Rchid Mohamed
Dire qu’aucun « affranchissement n’a jamais conduit à la formation d’une communauté indépendante », me semble défendable, à condition de préciser les conditions dans lesquelles est intervenu cet affranchissement.
En effet, dans le contexte maure traditionnel, il était impossible de constituer une communauté, de « droit », bien qu’elle existe de fait. Tout simplement parce que l’affranchissement traditionnel n’aboutissait pas à la liberté, une liberté totale de l’ancien maître. L’esclave et le maître s’engagent dans une autre relation de dépendance, qu’on appelle le « Wala », au terme de laquelle le nouvel affranchi, le « Hartani », est tenu de verser ses « vatarat » à son « mawla », son ancien maître, lequel pouvait entrer aussi « légalement » en possession de ses biens, lorsqu’il décède sans héritiers mâle, au nom d’un cousinage fictif ; puisque le Hartani n’a jamais appartenu à la famille de l’ancêtre éponyme de la tribu. Lire la suite
Droit à l’affirmation et à l’existence : réponse à Mohamed Echriv et à la négation de l’identité haratine, Par M. Cheikh Sidatti
Quand Mohamed Echriv affirme dans sa publication récente que les Haratines ne sont qu’une “transition sociale”, il ne fait pas œuvre d’historien : il se fait le scribe d’un système de domination.
Cette formule n’est pas neutre. Elle n’est pas scientifique. Elle est idéologique et vise à priver un peuple de son droit à exister comme sujet collectif, avec sa mémoire, sa douleur, sa résistance et son avenir. Lire la suite
Identité haratine : ce que vous refusez de voir Mohamed Echriv Echriv, Par Mohamed Daoud Imigine
Face aux discours qui minimisent ou délégitiment les aspirations politiques des Haratines, il est essentiel de rappeler les fondements historiques, sociaux et symboliques d’une revendication identitaire construite non pas contre la nation, mais au nom de sa promesse inachevée d’égalité. Ce qui est ici dénoncé, ce n’est pas seulement une lecture biaisée de l’histoire ou une posture intellectuelle discutable, mais bien un déni politique face à une réalité sociologique incontournable. Lire la suite
Constances dans les circonstances, Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar
1er constat: le dialogue programmé fut précipité de façon spontanée par un déchaînement d’échanges contradictoires à la fois passionnés et relativement violents.
2e constat: les sujets abordés et la façon de les aborder par les uns et les autres n’avaient rien de nouveau. Souvent les mêmes acteurs s’ajoutent à de nouveaux amateurs. Pour l’essentiel l’ignorance est le trait distinctif qui les réunit. Lire la suite
L’ethnicisme déguisé est désormais démasqué, Par Mohamed Daoud Imigine
L’ethnicisme, déguisé derrière les bannières du nassérisme, du baasisme et de la vocation arabe de la Mauritanie, est désormais démasqué.
Lors de leur conférence-débat du 16 septembre 2025, placée sous le thème « Le discours à caractère sectaire », les animateurs du Centre maghrébin des études stratégiques ont semblé amorcer une véritable campagne contre ce qu’ils qualifient tour à tour de discours de la haine ou de discours sectaire.
Paradoxalement, ni les organisateurs ni la majorité des intervenants n’ont pris soin de définir clairement ces notions, Lire la suite
IRA dénonce une discrimination dans la reconnaissance des partis politiques en Mauritanie
L’Initiative de Résurgence Abolitionniste (IRA-Mauritanie) a dénoncé ce qu’elle qualifie de discrimination institutionnalisée après la reconnaissance par le ministère de l’Intérieur de cinq partis politiques dirigés par des figures issues d’un seul groupe ethnique. Lire la suite