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A.H.M.E.

ARTICLE 328:

  

L'édito: Mauritanie : Faillite de la République islamique ?

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La Mauritanie est un des rare pays au monde à porter le qualificatif de République Islamique comme le stipule le préambule de la Constitution et qui fait de l’Islam la seule source du droit. Ce qui aurait pu constituer le ciment d’une cohabitation harmonieuse entre l’ensemble des communautés mauritaniennes fut, dès le départ, l’objet d’une forte instrumentalisation par les dirigeants du pays et des groupuscules qui se croient investis d’une mission divine.

Si l’État se devait d’être le garant de l’Islam en veillant à respecter son essence et ses fondements pour l’émergence d’une société égalitaire et fraternelle : « En Mauritanie, l’investissement du champ religieux par l’État est une forme d’instrumentalisation de l’Islam. De la même manière les islamistes instrumentalisent l’islam pour investir le champ politique ». Aujourd’hui s’il y a une telle effervescence, il ne s’agit pas d’une remise en cause de l’Islam, mais de la manière dont il est mis en œuvre en Mauritanie

 

L’Islam et la gestion du pouvoir

Il est généralement admis que le prophète (PSL) a bâti la nation islamique autour de l’amour en Dieu. On rapporte à cet effet, qu’il (PSL) posa la question suivante à ses compagnons « quelle est l’anse la plus solide en Islam ? Ces derniers après avoir répondu que c’était la prière, la zakat, le jihad ; c’est certes important répondait-il à chaque fois, mais telle n’est pas la réponse. En effet, selon le prophète (PSL) l’anse la plus solide de la foi (préférant utiliser le terme foi dans sa réponse au lieu d’Islam) c’est l’amour en Dieu. L’Islam nous apprend donc avoir un cœur sain dépouillé de toute haine et de toute envie pour vivre en harmonie. C’est autour de ce principe que la cité islamique a été gérée et a pu rayonner. Ainsi, le prophète Mohamed (PSL) en tant que dirigeant de la cité avait, à cet effet, une mission politique. Cette gestion a été faite sur la base de la loi d’Allah (SWT). Il était question de rendre la justice, de promouvoir l’égalité entre tous les êtres humains, de donner la juste mesure, de nourrir le pauvre, de s’occuper de l’orphelin, d’aider le voyageur en détresse. Dès lors, du moment qu’on continue à raisonner selon son appartenance à une tribu, une langue, une ethnie quelconque, on n’est pas sorti de l’obscurantisme. Le débat devrait donc se situer au niveau de la meilleure manière d’exercer le pouvoir et non pas justifier des injustices au nom de l’Islam.

Aujourd’hui, on assiste à une remise en cause de ces principes fondamentaux par ceux-là même qui prétendent défendre les valeurs de l’Islam préférant les conforts de la vie d’ici bas en gardant jalousement les privilèges octroyés par le pouvoir politique pour asseoir sa légitimité. Mahiou Ahmed fait remarquer à cet effet que : « la cité islamique se présente comme un tout, avec un aspect totalitaire où se confondent la religion, la société et l’État ; dès lors qu’un Etat est proclamé islamique, il dispose de tous les pouvoirs pour l’application de la Sharia et aucune norme ne peut venir s’y opposer, notamment celles qui se fondent sur les droits de l’homme »2.

Cette toute puissance de l’État conduit inexorablement à des dérives comme il est relativement aisé de le constater actuellement. Or, cet État devait répondre de manière équitable à tout problème entre le croyant et le détenteur de l’autorité. De plus, il est supposé répondre à tous les besoins individuels et collectifs de la communauté des croyants. Mais l’État islamique, dans sa forme actuelle, a failli à cette mission qui lui traditionnellement dévolue. Cependant, toute tentative de réflexion sérieuse et sereine s’est heurtée à des refus, des récusations, des censures, des menaces et des risques pour ceux qui s’y engagent. Ces États, aidés en cela par les groupuscules islamistes, s’opposent à tout effort nouveau de réflexion et d’interprétation sur les rapports entre la religion, le droit et l’État.

La Mauritanie apparaît comme l’un des exemples les plus édifiants de cette problématique. L’affaire Mohamed OULD MKHEITIR en est une parfaite illustration. En mettant l’accent sur la discrimination en raison de son appartenance à la catégorie sociale des forgerons par l’instrumentalisation de la religion, il s’est attiré les foudres de tous les obscurantistes du pays.

Ces derniers se présentent comme des justiciers et ont donné en pâture un homme dont le seul tord a été de mettre en lumière une discrimination contraire au respect de la dignité de la personne humaine En effet, il s’agit d’annihiler et d’inhiber tout effort de réflexion pour maintenir le statut quo. Cette situation renforce le pouvoir de ceux qui détiennent l’autorité politique et fait les affaires des prétendus oulémas qui y trouvent leur compte.

Ainsi, pour les partisans de l’État islamique, la raison d’être de celui-ci est de s’assurer de la mise en œuvre des recommandations des pseudo oulémas dont les interprétations sont entachées d’une forte partialité. Or, l’être humain a été pourvu de l’esprit critique pour pouvoir apprécier par lui-même ce à quoi il croit. Cette situation a favorisé la réduction d’une grande partie de la population mauritanienne à l’esclavage et a empêché beaucoup d’autres à accéder un certain nombre de responsabilités.

 

Quelle forme de gouvernement ?

Selon la thèse qui a été défendue par le penseur égyptien Ali Abderraziq dans son ouvrage intitulé l’Islam et les fondements du pouvoir, rapporté par Ahmed Mahiou, rien n’empêche les musulmans d’édifier leur État ou système de gouvernement sur la base des dernières créations de la raison humaine et sur la base des systèmes dont la solidité a été prouvée, ceux que l’expérience des nations a désignés comme étant parmi les meilleurs. En effet, à travers cet ouvrage, il tentait de démontrer que l’Islam ne consacre pas d’organisation particulière du pouvoir, qu’il n’y a pas de constitution politique explicite découlant du Coran et que celui-ci est plutôt indifférent à la forme du pouvoir politique.

Pour sa part, le soudanais Mahmoud Muhamad Taha estime que la plupart des légistes musulmans omettent ou négligent une période de l’Islam dont les règles sont autrement plus riches et représentatives de l’apport de la civilisation musulmane : le fondement principal de celle-ci est l’égalité entre les individus sur le plan économique, politique et social et c’est donc à la lumière de ce fondement qu’il convient de lire et d’appliquer les préceptes musulmans.

L’instrumentalisation dont l’Islam a pu faire l’objet, en Mauritanie, devrait nous amener à nous poser des questions sur les fondements du pouvoir dans le pays. Si les détenteurs de l’autorité politiques rappellent à qui veut l’entendre que la Mauritanie n’était pas un pays laïc mais une République Islamique, force est de constater que leur gestion du pouvoir ne se fonde pas sur les recommandations de l’Islam.

A cet effet, un grand effort de réflexion doit être mené pour réformer en profondeur l’Islam mauritanien pour être harmonie avec ses principes fondamentaux. Car, aujourd’hui le doute commence à envahir le cœur de certains mauritaniens. Ainsi, cet effort de réflexion ne doit pas être laissé à la seule appréciation des oulémas autoproclamés mais nécessitera une large implication des citoyens. A défaut, la laïcité restera la seule alternative.

La discrimination, l’exclusion, la pauvreté, la corruption sont les maux avec lesquels les mauritaniens cohabitent dans leur quotidien pendant que les politiques et les religieux se la coulent douce dans des villas et des voitures de luxe. Elle est où la fraternité que l’Islam recommande à l’ensemble des croyants. Pendant que les inondations faisaient des dégâts et détruisaient des années d’efforts des populations ; pendant qu’on niait l’humanité d’une grande partie la population, l’État les a t-elles assistées ? Les religieux se sont-ils déplacés pour apporter du réconfort à leurs frères ? Ne dit-on pas que tous les musulmans sont des frères ? En effet, le principal problème du mauritanien est l’hypocrisie et l’Islam d’exhibition. Or, les hypocrites brûleront dans les abymes de l’enfer. Y a-t-il quelqu’un pour rappeler cela aux dirigeants et aux religieux mauritaniens ?

 

La rédaction du flere.fr

1) OULD CIRE Mohamed Yahya, L’abolition de l’esclavage en Mauritanie et les difficultés de son application, thèse de doctorat en science politique, Université Panthéon-Assas, 2005-2006, Paris, p.344.
2) MAHIOU Ahmed, La charte arabe des droits de l’homme, In, 
Travaux et Jours, Université Saint -Joseph de Beyrouth, n° 80, printemps-été 2008, pp. 209-237.

 

 

jeudi 31 octobre 2013

Mauritanie : La Désolation


En parcourant l’actualité politique, économique et sociale de Mauritanie on ne peut que se rendre compte de la situation catastrophique dans laquelle vit le pays. D’une part, les inondations ont conduit les populations à abandonner leurs demeures sans savoir où fuir. D’autre part, comme si ces élections à haut risque et sans réelle importance pour le moment ne suffisaient pas, le viol suivi du meurtre de la petite Kadji Touré vient nous rappeler la dure réalité du quotidien d’un mauritanien. Ce serait un pléonasme que de dire « le pays va mal ». Cette situation, volontairement entretenue par les autorités mauritaniennes afin d’installer la psychose et justifier ainsi tous leurs forfaits, devient de plus en plus source d’inquiétude.

Le viol une monnaie courante

Même si le viol a toujours existé en Mauritanie, ce phénomène prend une autre ampleur sans pour autant que les autorités mauritaniennes prennent des mesures à la hauteur de l’enjeu. D’ailleurs, il leur est reproché d’être très peu sensibles voire insensibles aux appels de détresse de la population. Elles se sont ainsi terrées dans un profond silence qui commence à agacer les populations obligées de faire avec les moyens du bord. D’autant plus que cette petite fille n’est malheureusement pas la première victime de viol.

Voilà quelque mois, c’était la jeune femme Penda Sogué qui a été la victime de ces bandes de criminels qui font du viol une sorte de loisir. Elle n’en sortira pas vivante. Une vive émotion avait conduit à la mobilisation d’une grande partie de la population pour demander plus e sécurité et de protection et mettre hors d’état de nuire ces dangereux criminels. Il n’y eut point de réactions du coté des autorités reniant ainsi le caractère sacré de la vie de cette femme qui laisse derrière elle un enfant et un mari déboussolé.

Il a fallu encore qu’ils se livrent à cette barbarie sur une fillette de 6 ans comme pour nous rappeler leur détermination et l’immobilisme de ceux qui étaient sensés veiller à la sécurité de la population. Cette énième affaire vient confirmer les nombreuses dénonciations de la population de l’abandon dont elles font l’objet. On est amené à se demander à quoi sert l’état, finalement.

Ainsi, les populations mauritaniennes sont vent débout contre, d’une part les bandes de criminels et les autorités qui ne manifestent aucun intérêt pour ces problèmes. En effet, face aux calvaires et la souffrance subies par les familles des victimes, les réactions devront être à la fois fermes et fortes pour les réconforter dans cette épreuve.

Cette énième affaire devra être l'occasion de rassembler tous les efforts afin d'exprimer l’indignation et de demander des explications publiques ainsi que la fin d'une culture de la violence et de l'impunité qui sont devenues la norme dans notre pays.

Plongé dans un profond sentiment d’insécurité d’incompréhension face au refus des autorités mauritaniennes de donner suite à leurs nombreuses revendications. La seule préoccupation de ces dernières semblent être la préparation des prochaines élections.

Des élections pour quoi faire ?

La situation dans laquelle vivent les mauritaniens à l’état actuel nous amène à remettre en cause la pertinence de telles élections. Destinées à tromper la vigilance de la population, ces élections ne rencontrent pas l’adhésion des mauritaniens qui semblent être occupés par d’autres priorités. D’autant plus qu’à l’approche de celles-ci, l’administration publique mauritanienne qui fonctionnait déjà au ralenti en temps normal, se met completement à l’arrêt en raison de l’imbrication de la politique dans toutes les affaires de la vie publique.

 De plus, le retour des vieux de la vieille garde laisse entrevoir la survivance du système de Taya, système qui est à la cause du malheur des mauritaniens. La marginalisation de la jeunesse, capable d’apporter un nouveau souffle au pays, est évidente. En effet, pendant que ces politicards à la cervelle constipée se disputent les gloires des sièges électifs, le peuple se meurt. Or, ils prétendent représenter les intérêts du peuple. Le minimum aurait été d’écouter leurs attentes, leurs revendications afin de leur proposer de nouvelles alternatives et non de les acheminer vers des élections comme du bétail ; élections dans lesquelles leurs voix seront sans importance en raison de l’absence d’une réelle transparence.

L’opportunisme des politicards mauritaniens a pris le pas sur l’intérêt des citoyens dépouillés de toute possibilité d’agir et d’exprimer leur mécontentement. Face à cette urgence les mauritaniens doivent agir. Force est de constater qu’en l’absence d’un réel dialogue inclusif prenant en compte l’intérêt du peuple mauritanien qui est à la base du pouvoir, le pays tournera éternellement en rond. Il faut, pour cela, que le peuple se réveille, prenne des décisions et impose sa vision, alors seulement le peuple mauritanien sera souverain.


 La rédaction du flere.fr


 

 

Débat sur la féodalité : Hypocrisie !


Le débat sur la féodalité ou le système des castes en milieu négro-africain de Mauritanie fait rage. A en croire les sorties de nombreux mauritaniens, ce débat « est nul et non avenu ». Mais de quoi parle t-on exactement. Il ressort de l’analyse des différentes interventions qu’il s’agit d’une injustice mais que celle-ci doit être reléguée au second plan. A tel point que ceux qui s’aventurent à imposer ce débat sont considérés comme « des diviseurs » de la communauté négro-africaine ou promoteurs des Harratines ou les excités du net. Sur cette dernière critique il faut admettre que le combat sur le terrain n’a jamais été la qualité dominante des mauritaniens. Ceux-là mêmes qui parlent d’excités du net en usent et en abusent.

En plus, en font une arme de destruction contre ceux qui ont compris que le problème mauritanien est beaucoup plus complexe que ce qu’on veut nous faire croire. Une tentative de dissuasion qui rappelle les méthodes utilisées par le système raciste mauritanien qui accuse de racisme toute personne qui dénonce les discriminations et exclusions qui font figure de règle dans le pays. Pourquoi alors cette problématique ne devrait pas être abordée au même titre que les autres ?

 


La féodalité engraisse le système

 

L'organisation sociale de chaque société ne peut faire l'objet de critique que si elle est fondée sur la hiérarchisation entre les différentes catégories qui la composent. En Mauritanie, outre, le racisme, l'esclavage, le système des castes dans le milieu négro-africain n'est guère moin stigmatisant.

Selon Doudou DIENE dans son rapport sur les formes contemporaines de racisme, d’exclusion… : « la société mauritanienne est traversée en profondeur par des pratiques persistantes de discrimination de nature ethnique et raciale, ancrées dans les traditions culturelles et prégnantes dans les structures sociales, les principales institutions de l’appareil d’État mentalités. » (Rapport du 16 mars 2009, page 2). Il rajoutera aussi la profondeur culturelle et sociale du système des castes. L’organisation sociale en elle-même ne constitue pas un problème, elle peut même être, à bien des égards une source de richesse et d’originalité. Mais le fait de se servir de celle-ci pour hiérarchiser la société à tel point que certaines catégories soient exclues de la gestion des affaires publiques, constitue le fondement d’une injustice intolérable qui devrait faire partie des principales préoccupations des mauritaniens.

C’est partant de là, que le régime mauritanien s’est toujours servi et se sert encore de ce système de castes pour maintenir sa domination sur l’ensemble des composantes, y compris celles qui s’adonnent à cette injustice. Dès lors, qu’on ne remet pas en cause cette connivence entre les forces féodales dans certaines villes et le régime mauritanien, on ne verra pas l’émergence d’un véritable Etat de droit.

La rapporteuse spéciale des Nations unies sur l’esclavage rappelle, dans son rapport sur la Mauritanie, le paradigme d’origine sociale dans les institutions de l’Etat. « La Rapporteuse spéciale a ainsi eu connaissance d’une situation où un membre de la communauté soninké appartenant à une caste inférieure a été nommé Ministre mais sa propre communauté a refusé de le reconnaître. Cela montre que, même lorsque le Gouvernement a eu recours à la discrimination positive, les bénéficiaires ont rencontré des difficultés car certaines communautés ont refusé d’abandonner leurs vieilles idées traditionnelles concernant l’esclavage fondé sur la caste. » (Rapport sur l’esclavage en Mauritanie 24 aout 2010 page 14). La prégnance de l’idée de supériorité de certains sur d’autres handicape fortement la naissance d’une société égalitaire et constitue un obstacle dans le combat pour une Mauritanie juste.

L’Etat s’est greffé sur le système de caste qui est antérieur à sa création pour maintenir sa clientèle politique. Ainsi, depuis les indépendances à nos jours, les responsabilités aux plus hautes fonctions de l’Etat sont confiées à des personnes considérées comme d’ascendance noble. Pendant ce temps, les membres des castes considérées comme inférieur, malgré leurs mérites, ont du mal à se faire une place dans les institutions de l’Etat. Les nombreuses nominations auxquelles procèdent les autorités mauritaniennes montrent clairement qu’elles ont compris que, quelque part aussi, nous surfons sur la même vague.

Cela n’a semblé choquer personne et les pseudos militants des droits de l’homme et les partis politiques ne se sont guère intéressés à cette forme d’injustice. Telle ne semble pas être leurs priorités. En effet, dans le combat mené par les partis politiques mauritaniens, il est relativement aisé de constater que la course à la conquête du pouvoir prime sur la mise en place d’un projet de société qui promeut une égalité dans son approche la plus globale. Car, il est admis qu’on ne peut pas combattre une injustice de manière partielle et partiale.

Qu’on ne vienne pas nous dire qu’il s’agit d’un problème social et non juridique car, le droit résulte souvent de la nécessité de réglementer les rapports sociaux. En effet, la plupart des textes de lois ne sont que la transposition d’une norme sociale en règle juridique. Le législateur mauritanien peut ainsi s’intéresser à ce phénomène pour légiférer en matière de lutte contre toutes les formes de discriminations en mettant en place des garde-fous pour renforcer la discrimination fondée sur l’origine sociale.


 La théorie du complot


La chose la plus frappante dans ce débat est la réaction hostile de certains mauritaniens. On en vient à penser que dénoncer une injustice devient plus grave que l’injustice elle-même. Une solidarité de façade semble se construire pour combattre ceux qui s’indignent contre cette forme d’exclusion.

Pour faire court certains parlent de manipulation et crient au complot. Il faut leur rappeler qu’il ne s’agit là que d’une prise de conscience d’une injustice qui n’a que trop durer. Faut-il fermer les yeux devant une injustice fondée sur l’idée de supériorité des uns sur des autres ? La plupart de ceux qui dénoncent cette injustice sont issues de la communauté elle-même, mais ils ont réussi à transcender leur appartenance communautaire pour ne voir que la stricte vérité. Dire les choses telles qu’elles sont ne fait jamais de mal. Simplement tel n’est pas le cas pour les mauritaniens qui ne veulent pas que l’accent soit mis sur l’instrumentalisation du système de castes, instrumentalisation qui fait les affaires du régime et de ses sbires.

L’approche qui consiste à crier à la manipulation et à la volonté de division parait trop simpliste pour empêcher ceux qui sont animés de bonne volonté d’aller au bout de leur raisonnement. Beaucoup de personnes victimes de cette forme d’exclusion accumulent au fond d’eux une grande frustration et ressentent une forme de gène de porter de telles revendications au risque d’être traité de complexé comme dirait l’autre. Il importe d’être à leur écoute et de faire des propositions concrètes pour que leur accès aux plus hautes fonctions de l’Etat ne soit plus entravé. A ceux qui accusent les initiateurs de ce débat de faire les affaires du système, ils doivent se rendre à l’évidence que le régime se nourrit de ces injustices et le seul moyen de le mettre à terre c’est d’en finir avec cette injustice.


La rédaction du flere.fr

Source:flere.fr


 

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