LE JOURNAL :

A.H.M.E.

 

LE CRI DU HARTANI N° 3 (avril 2002)

 

Le Cri du Hartani n°2 du 2 janvier 2002

La naissance d'un bulletin trimestriel dénommé " Cri du Hartani "

 

Poème en Hassania du poète Haratine Mohamed Deya ould M'Khaïtir
"Si j'ai traversé vers la terre de Rome "(2)
2
C'est parce que je veux me séparer des Arabes.
Je ne suis pas les chiens qui n'apprécient
Que ceux qui les étranglent".

 

"La lutte et la révolte impliquent toujours une certaine quantité d'espérance,
tandis que le désespoir rend muet."

Charles Baudelaire

Le "Cri de Hartani" est le bulletin de l'A.H.M.E. (Association des Ratatine de Mauritanie en Europe) 3, allée Fernand Lindet - 93390 Clichy-sous-Bois. L'A.H.M.E. a été créée le 13 juillet 2001 et déclarée au Journal Officiel Français n°32 du Il août 2001 sous le n° 2136. L'A.H.M.E. peut être consultée sur Internet : jounal-officiel.aouvgfrs.

 

Le "Cri du Hartani" répond à un besoin fondamental, celui d'évoquer les multiples problèmes que vivent les Haratine, c'est-à-dire les esclaves de Mauritanie. Qu'il s'agisse de la négation humaine (réduire la personne humaine à l'animal), en passant par la vente, le viol, le lynchage, la castration ou de supprimer la vie, tout ceci est vécu, au jour d'aujourd'hui par les Haratine (esclaves) de Mauritanie du fait des esclavagistes dont l'État est un des membres.

 

Quelle est la place des baratine ?
Quels rôles jouent-ils dans la société arabo-berbère?
Que représentent-ils sur le plan démographique?
Que fait l'État mauritanien à leur adresse
et quel rôle joue celui-ci dans le maintien de l'esclavage?
Que dit l'Islam et que fait-on en son nom ?
Quelles sont les différences et les interactions entre l'esclavage arabo-berbère
et l'esclavage dans la société négro-mauritanienne ?

 

Suite du numéro 2 du 2 janvier 2002 : "Le Cri du Hartani" - Le système de contrôle de ma nomination de consul général en Guinée-Bissau.

 


Ould M'Khaïtir est: membre de la tribu Oulad Aïd, du Trarza.

² Rome désigne le Sénégal sous !a colonisation française Rome où Romains désignent les français. Les mauritaniens les appellent aussi les arabes de Rame.

IV. L'Interdépendance du contrôle étatique et tribal

Les réseaux qui contrôlent les Haratine dans les tribus ont leur prolongement dans les structures de l'État. C'est pourquoi les tribus arabo-berbères ont leur avis sur les nominations des Haratine de leur contrée, à des postes de responsabilité par l'État. C'est ainsi qu'elles proposent un membre de leur tribu comme agent informateur auprès du cadre Haratine en question. Ici, il s'agit de ma modeste personne. Lequel agent informe et l'État et !a tribu en question. Les intérêts de l'État et ceux des esclavagistes (tribus) se rejoignent, car il s'agit de contrôler, donc de contenir les Haratine, pour pérenniser leur domination. La carte politique du département de R'Kiz est édifiante à cet égard. La population composée à 60 ou 70% de Haratine. .A l'Assemblée nationale, le département de R'Kiz a deux députés : un de la tribu Idaouali et l'autre de la tribu Idab Lehcen. Au niveau du Sénat, un sénateur de la tribu Tajekant. Le maire de R'Kiz, chef-lieu du département, est de la tribu Smassid, tribu du Chef de l'État. Les quatre représentants du département sont tous issus de tribus berbères. Én Mauritanie, il y a des tribus arabes, mais les tribus citées ne sont pas des tribus arabes. Conclusion : les Haratine sont exclus et à dessein, du jeu politique.

Qui sont les vrais responsables de cette opération étatique et tribale

1 - Le système de contrôle des Haratine, dans les structures administratives ou étatiques, est conçu et pratiqué par l'État.

2 - Le Choix de l'Agent, chargé de surveiller le Hartani, revient à la tribu dont est issu son maître ou une tribu alliée ou au marabout ou au chef coutumier de la région.

3 - L'exécution a été confiée aux personnes que voici :

a - Mohamed ould Mohamed Ali, ancien Maire de R'Kiz, aujourd'hui Consul général de Mauritanie à Dakar (Sénégal). [I appartient à la tribu Smassid, celle du Chef de l'État, ould Taya.

b - Abderrahim ould Hadrami, ancien Ambassadeur Directeur du Département Afrique au Ministère des Affaires Étrangères, actuel Ambassadeur de Mauritanie au Canada. Il est membre de la tribu Idouali, celle du Comptable Ahmedou ould Saleck.

c - Khattry ould Jiddou, ancien secrétaire général du ministére des Affaires Etrangères. II est membre de la tribu Laghlal. Les deux tribus Laghlal et Idaouali sont traditionnellement alliées. Les Alliances tribales sont aussi tenaces que l'esclavages dans la société arabo-berbères.

Khattry ould Jiddou représente l'État dans cette opération, et les deux premiers représentant chacun sa tribu.

Les raisons qui incitent la tribu ldaouli, à agir sont désormais connues de vous. S'agissant de la tribu Smassid, celle du chef de l'État, la politique de l'État dans le Département de R'Kiz, lui a été confiée, depuis 1988, date des premières élections municipales au niveau rural.

Mohamed yahya ould Ciré Président de l'A.H.M.E.

Le Cri du Hartani n°3 du 2 Avril 2002

La réponse de :Mohamed Yahya Ould Ciré, ancien Consul Général de Mauritanie en Guinée Bissau à l'État mauritanien.

AIR CRIGE (Association Internationale de recherche sur les Crimes contre l'humanité et les Génocides) a organisé le 31 mai et le 1er juin 2002, à l'université Sorbonne, un colloque International intitulé : Dictature et racisme d'État en Mauritanie : répression, esclavage, extermination.

 

/- Le climat imposé au Colloque

Une remarque s'impose. La terreur maure, à l'origine de la présence de beaucoup de réfugiés mauritaniens en France et que les conférenciers cherchent à dénoncer, a été transportée et transposée à l'Université Paris IV Sorbonne. En effet, par le biais de l'Ambassade de Mauritanie à Paris (5, rue Montevideo - 75116 Paris) ainsi que le consulat général du même pays (89, rue du Cherche midi - 75006 Paris), une centaine de personnes - maures, Haratine, négro-mauritanienne, toutes se réclamant de la société civile mauritanienne, sont venues à ce colloque. Objectif visé : déstabiliser le colloque et empêcher que des vérités soient dites sur la dictature maure et son idéologie basée, sur le racisme et ses conséquences pratiques, l'esclavage.

La société civile mauritanienne en France est composée de diplomates, de policiers, du personnel administratif local de l'Ambassade et du Consulat, ainsi que d'immigrés mauritaniens en France. Voilà un condensé de ce qu'est la Mauritanie d'aujourd'hui où prédominent le cynisme, l'hypocrisie et le camouflage politique. Peut-on parler d'une société civile lorsqu'il s'agit de policiers, de diplomates ainsi de suite. Il s'agit plutôt d'une société caporalisée, marquée par le régime militaire qui date de 1984.

Cette image D'Ahmedou ould Blal, Hartani (affranchi), résidant au foyer de la Porte de Paris, pointant son doigt vers Catherine Coquio, maître de Conférence à l'Université Paris 4 Sorbonne et organisatrice du Colloque, montre si besoin est, l'utilisation dont les Haratine sont l'objet en Mauritanie. Tout au fond de l'amphi, s'agite Mohamed Mahmoud ould Meimine (3), de la tribu Laghlal, employé local à la Snim-Sem (Société de fer de Mauritanie), 7, rue du 4 septembre - 75002 Paris. Il fait des va et vient et donne des ordres aux Haratine et aux négro-mauritaniens, qui sont à l'attaque contre les conférenciers. Cela rappelle de mauvais souvenirs. En 1989, l'État mauritanien s'en prend à sa propre population négro-mauritanienne et aux sénégalais. Les maures et les forces de l'ordre encadraient les Haratine, leurs montraient les maisons qu'il fallait piller, les personnes qu'il fallait tuer etc... Mais parallèlement, le régime Ould Taya et les aristocrates maures faisaient croire aux victimes sénégalaises, négro-mauritaniennes et à l'opinion internationale que les exactions sont le fait des Haratine. A ce sujet, je rappelle le proverbe maure "Poursuivre l'objet jeté et laisser celui qui l'a jeté". Dans son livre le Coran Allah a dit : "Les Arabes sont les plus mécréants et les plus hypocrites".

le reviendrai dans une autre livraison sur le cas de Coulibaly Bouya, un affranchi de l'esclavage Soninké, membre de SOS esclaves, section Paris. Cette personne m'a attaqué avec virulence. L'intéressé, peut avoir agi, sur ordre de Sidna Sokhna, ambassadeur de Mauritanie à Paris, lui-même Soninké et aristocrate de cette ethnie. Dans ce cas d'hypothèse, on est en présence d'un membre de l'opposition (SOS esclaves se place dans l'opposition), alors qu'il travaille pour l'État Mauritanien, A ce sujet, il convient de rappeler le cas de Alioune Dieng, ancien Gendarme et réfugié en France. ll était membre actif de l'opposition mauritanienne. Aujourd'hui on sait qu'il est agent secret de l'État Mauritanien.

 

Coulibaly Bouya, peut avoir agi sur ordre de Jemel Ould Yassa, responsable extérieur de SOS Esclaves. Il appartient à son association et a une grande influence sur lui. L'opposition maure interne et externe cherche surtout, le départ de Ould Taya. Elle ne se préoccupe pas du racisme et de l'esclavage, si ce n'est dans leur utilisation politique. Or, le racisme et l'esclavage peuvent survivre au régime de Ould Taya. Ils peuvent aussi survivre à d'autres régimes maures.

 


L'intéressé joue un rôle non dit : c'est celui d'infiltrer les haratine en France Il renseigne sur eux, les oriente afin de ne pas épouser la cause haratine ou négro-mauritanienne

Le Cri du Hartani n°3 du 2 Avril 2002

 

Il se peut que Coulibaly ait agi seul du fait de l'ivresse. lI apprécie beaucoup l'alcool et peut en avoir abuser. L'enquête que nous menons nous en dira plus.

Beaucoup d'étudiants maures se comptaient parmi les perturbateurs du colloque. Én France, il y a des boursiers de l'État mauritanien et des boursiers de l'État français, ils sont environ 1 500. II n'y a aucun hartani (affranchi) parmi ces boursiers. Or, les baratine (affranchis) représentent au minimum 45 % de la population. Voilà un exemple du racisme d'État. L'escadron mauritanien venu perturber le colloque a partiellement réussi. Én effet, en tant que conférencier, je n'ai pas pu, dans la sérénité, terminer mon exposé. Én revanche, l'escadron n'a pas réussi à convaincre l'auditoire sur la non véracité des accusations portées sur le régime Ould Taya : répression, esclavage, extermination. Les membres de l'escadron criaient, insultaient et aboyaient. Ils se sont trompés de public. Un auditoire français est différent d'un auditoire mauritanien. Leur barbarie (y-a-t-il une barbarie supérieure à l'esclavage 2) a suscité la curiosité de l'auditoire. Pourquoi une telle volonté de déstabiliser et donc de cacher la vérité ? Beaucoup de personnes sont venues me voir et m'ont demandé pourquoi on veut vous empêcher de parler?

I- Je remets à la personne le joumal trimestriel " Le Cri du Hartani " numéro 1 et 2 dans lesquels je livre ma part de vérité.

2 - Én Mauritanie, l'espace public est occupé à 99% par les maures, puis à 1% par les négro- mauritaniens. Les baratine sont exclus. Les maures peuvent parler à leur guise, les négro-mauritaniens peuvent parler dans la limite du temps imparti. Pendant que les maures et les négro-mauritaniens parlent de la vie de la nation, les baratine s'occupent du méchoui et du thé. C'est ce que l'escadron est venu imposer au colloque. J'ajoute que le régime de Ould 'Paya, préfère de loin, être taxé de racisme et de dictature, plutôt que d'esclavage. Parce que de la question haratine dépend la minorité maure, ainsi que son avenir politique. C'est pour cette raison que certains sujets sont interdits à la presse : l'esclavage, l'islam et l a question négro mauritanienne. Én effet, l'article I l de la constitution mauritanienne permet au ministre de l'intérieur d'interdire ou de suspendre toute information relative à ces questions.

Mon exposé au colloque susmentionné, intitulé: l'esclavage en Mauritanie, sera bientôt publié sur le site de l'association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides : www.aircrige.org

Suite de l'article au prochain numéro

Mohamed Yahya OULD CIRE Président de l'AHME

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