A.H.M.E.

INTERVIEW 68 :

  

                img4.gif                 Interviews de Ladji Traoré, secrétaire général de l'APP


 

Ladji Traoré, secrétaire général de l’APP:
 

Le leader syndicaliste de l’APP Samory Ould Beye, que certains cadres de cette formation qualifient d’indésirable au sein de ce parti, demandant son exclusion, n’est pas facile à expédier.Les appels en provenance du Ghuidimagha montrent que l’homme dispose d’un poids au sein de cette formation. Ladji Traoré, secrétaire général de l’APP apporte des éclairages dans l’entretien suivant :

«Le phénomène Samory, il faut l’analyser dans toute sa dimension politique et idéologique».

« Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tuer ».

Le leader syndicaliste de l’APP Samory Ould Beye, que certains cadres de cette formation qualifient d’indésirable au sein de ce parti, demandant son exclusion, n’est pas facile à expédier.Les appels en provenance du Ghuidimagha montrent que l’homme dispose d’un poids au sein de cette formation. Ladji Traoré, secrétaire général de l’APP apporte des éclairages dans l’entretien
suivant :

Le Rénovateur Quotidien : Comment réagissez-vous à l’appel de la Coordination régionale de APP au Gorgol qui réclame la réintégration de Samory Ould Beye dans les rangs du parti?

Ladji Traoré (L.T)
: Le phénomène Samory, il faut l’analyser dans toute sa dimension politique et idéologique. En effet Samory a fait pendant des longs mois un travail de sape en direction de certains milieux harratines du parti. Ceci est vrai pour Nouakchott, pour Nouadhibou, pour Kaëdi et pour Selibaby, pour ne citer que ces localités. Mais en réalité que fait Samory ? Il s’exerce à exploiter le particularisme harratine avec le thème : les harratines constituent la majorité du parti, ce qui n’est pas faux. Mais il essaye surtout de faire en sorte d’entretenir au sein du parti un lobby exclusiviste sous prétexte de maintenir El Hor (vieux mouvement clandestin harratine) avec le slogan : depuis l’indépendance «les négro-africains et les arabes se sont donnés la main pour exclure et dominer les ressources économiques du pays, le régime politique, en un mot pour imposer la domination des arabes blancs et des négro-africains au détriment des harratines. C’est dans cette optique qu’il s’évertue à entretenir El Hor, alors que l’ensemble de revendications des harratines et des autres composantes nationales est pris en charge par le programme général du parti. Or il n’y a pas d’exception sur commande pour qui que ce soit dans le parti. Comme il a été dit largement dans le communiqué du lundi 31 janvier du bureau exécutif conformément aux statuts et règlements, le bureau exécutif use souverainement de sa prérogative de suspendre pour des telles fautes graves, de toute activité au sein du parti, les cadres de quelque niveau qu’il soit jusqu’à une décision finale des instances supérieures qui sont le conseil national et le congrès du parti.

Le Rénovateur Quotidien
: Est-il vrai que Messaoud a appelé à la dissolution d’El Hor comme le prétend certaines voix aujourd’hui?

L.T : Absolument. Car il de notoriété publique que le président Messaoud Ould Boulkheïr est particulièrement soucieux de la préservation de l’unité du parti et combat résolument toute manifestation de particularisme au sein de l’organisation dont il assure la responsabilité en dernier ressort.

Le Rénovateur Quotidien
: Que pense l’APP du soulèvement populaire en cours en Libye ?

L.T : Cette question dépasse largement la Libye et la personne de Kadhafi. En effet c’est à quoi on assiste au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Egypte et en Mauritanie suivant certains indices, ce que les populations des pays arabes ne veulent plus des régimes battus sur des dynasties héréditaires ou autour de minorités de castes militaires qui accaparent l’ensemble des ressources du pays au détriment de la majorité et exerce un pouvoir sans partage par une poignée d’officiers et des sous-fifres qui mettent en avant des institutions démocratiques de façade (parlement, conseils municipaux, institutions régionales…) alors qu’ils accaparent la réalité des pouvoirs politiques et détournement à leur profit l’ensemble des ressources du pays. C’est le refus de ce système bien ancré que les populations des pays arabes sont en train de rejeter et il ne faut s’y tromper ni se laisser surprendre.


Propos recueillis par Samba Camara
Source : Le Rénovateur

 

 

               Ladji Traoré, secrétaire général de l'APP :

 

 "Ce genre de chose qui se dessine, si c'était vrai que le président Sidi est derrière ou devant, nous ne sommes pas d'accord."

NOUAKCHOTT-INFO

Le meeting organisé le 2 septembre courant par l’APP n’est pas passé inaperçu, notamment avec le discours du Président de cette formation politique de la majorité présidentielle, Messaoud Ould Boulkheir. Pour nombre d’observateurs et de politiques, cette première sortie du président Ould Boulkheir depuis qu’il a été élu à la tête de l’Assemblée Nationale a été fracassante en ce sens que
l’APP aura donné l’impression d’être le seul parti de la Majorité, refusant la constitution
d’une autre majorité de soutiens au Président Ould Cheikh Abdallahi et récupérant à son compte propre les avancées des dossiers de l’esclavage, du retour des réfugiés, du passif humanitaire, etc.

    Pour y voir plus clair, Nouakchott Info s’est entretenu avec son Secrétaire général Ladji Traoré.

     

    N.I. : Votre parti vient d’organiser son premier meeting depuis que son leader, Messaoud Ould Boulkheir est président de l’Assemblée Nationale. Quel bilan intérieur au parti en tirez-vous ?

    Ladji Traoré : Je dois dire que globalement, nous en sommes satisfaits en cette période de calme plat politique, parce que c’est la fin des sessions parlementaires et c’est pratiquement les vacances politiques aussi. Le fait d’avoir mobilisé tant de monde comme vous l’avez vu vous-mêmes, la chaleur qui s’en dégageait et la présence massive de l’ensemble de la classe politique du pays, sachant que nous avons invité ce que l’on appelle les démembrements de la classe politique, l’opposition comme la majorité présidentielle, les personnalités politiques indépendantes, tous ont répondu présents et c’est un grand plaisir. C’était donc une présence extraordinaire en cette période de morte saison politique et nous nous en félicitons et il y a lieu de considérer que notre parti est un parti rassembleur. Ce qui est important, c’est que nous avons tenu un discours clair pour dire que nous saluons à leur juste valeur les importantes mesures engagées par le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, à savoir la loi sur l’esclavage qu’il a présenté au parlement et qui a été adoptée et la procédure entamée pour le retour organisé des réfugiés et la solution du passif humanitaire lesquelles sont pour nous, dans la conjoncture actuelle, des questions importantes et incontournables pour avancer.
    L’autre point que vous attendez sans doute, c’est la réaction du président Messaoud par rapport à ce qui semble se dessiner aujourd’hui.
    Notre position est très claire : nous sommes pour la solution de certains problèmes comme ceux-là que je viens de dire mais aussi pour l’enracinement d’une véritable démocratie civique, pas pour une démocratie de façade, ni pour accompagner un parti-Etat, ou un gouvernement ou un régime. Nous ne savons pas si le président Sidi est devant ou derrière cela et c’est pourquoi nous avons rebondi sur le paysage politique actuel pour dire que ce qui se dessine ne nous rassure pas, ne nous convient pas et que nous ne sommes pas
    d’accord.

    N.I. : Ne mettons pas la charrue avant les bœufs, nous y arriverons à ce soit disant "parti du président". Une certaine confusion voire contradiction a dominé dans ce discours du président Messaoud qui donnait l’impression de récupérer pour l’APP, tout ce qui a été jusque là fait que ce soit la loi sur l’esclavage ou le retour des réfugiés qui sont des engagements du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Est-ce que vous pensez sérieusement que tout cela est le bilan de l’APP ?

    L.T. : Vous savez l’APP est claire sur ses principes, sur ses engagements. Nous pensons que des questions aussi importantes qui ont eu une consécration de la majorité au Parlement, un peu moins au Sénat peut-être, telle la loi sur l’esclavage ou le retour organisé des réfugiés, ne sont pas des questions simples et que l’APP à elle seule ne peut pas assumer. Ce sont des questions nationales mais sur lesquelles nous avons été aux premières lignes dans la bataille et lorsqu’il fallait traverser les lignes rouges, nous les avons traversé en son temps. Mais nous ne pensons pas que c’est l’apanage exclusif de l’APP de lutter contre l’esclavage, ce ne serait pas juste ni vrai d’ailleurs, ni non plus l’extensible problème des déportés et des réfugiés. Pas du tout mais nous en avons fait des questions essentielles de notre programme électoral et de nos accords avec le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et nous nous félicitons que ces engagements aient été tenus et nous ferons en sorte qu’ils soient effectifs et réalisés mais nous ne tirons pas la couverture à nous seuls, parce qu’elle est trop grande pour nous seuls mais pour toutes les bonnes volontés politiques progressistes mauritaniennes, c’est leur victoire. De même il ne suffit pas d’avoir une loi et tous doivent se battre pour expliquer la portée pour encourager l’avènement d’une véritable société égalitaire dans notre pays. C’est donc l’œuvre de l’opinion publique et du peuple mauritanien dans ses différentes composantes. En ce qui concerne les déportés et les réfugiés, c’est un problème
    d’unité nationale et l’APP, seule ne peut pas garantir l’unité nationale mais nous pensons que si nous défendons ces idées généreuses et courageuses, la seule ambition légitime qu’on puisse avoir c’est de les faire partager par la majorité du peuple mauritanien.

    N.I. : Pour en revenir au parti en gestation qui regrouperait les soutiens du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, ne pensez-vous pas qu’il y a flagrante contradiction dans votre position étant donné que l’APP est un parti de la majorité présidentielle et qu’en même temps elle refuse aux autres de se constituer en un seul parti politique et faire partie de cette même majorité ?

    L.T. : Nous sommes entrain d’enraciner la démocratie pluraliste en Mauritanie. Etre de la majorité présidentielle cela ne veut pas dire être dans un parti unique, un courant uniforme. Nous sommes effectivement, APP, résolument dans la majorité présidentielle aujourd’hui pour pousser ce pays en avant et pour réaliser un certain nombre d’objectifs. Cela dit, nous pensons qu’il y a un problème plus essentiel, c’est de préserver la démocratie pluraliste réelle dans le pays. Le retour au Parti-Etat de près ou de loin que cela soit en haut pour tirer les ficelles en bas, nous sommes contre et le Président Messaoud l’a dit très clairement. Nous pensons que le plus grand bien pour ce pays, c’est une démocratie réelle pluraliste et, nous
    l’avons dit haut et fort ce genre de chose qui se dessine si c’était vrai que le président Sidi est derrière ou devant, nous ne sommes pas d’accord. Nous pensons qu’il ne faut pas revenir au parti-Etat d’une manière ou d’une autre. Nous ne sommes pas contre le fait que cette majorité de fait qui existe au Parlement composée de députés indépendants crée un parti, car seuls des députés qui n’ont aucun cadre, aucun lien entre eux constituent un élément de crise dans la démocratie. Donc nous voulons bien que ces députés indépendants s’organisent mais nous ne voulons pas qu’ils s’agrippent à l’appareil de l’Etat, aux ressources de l’Etat, aux faveurs de l’Etat, à l’influence de l’Etat pour s’organiser en tant que telle force. Ils sont libres de s’organiser en tant que parti politique indépendant qui va concourir à l’avenir à la concurrence politique et non pas se camoufler derrière le Président qui a été élu par la majorité du peuple mauritanien dont nous. Nous ne voulons pas de cette composante qui essaye d’empêcher de tourner en rond et qui veut reprendre le chemin de retour en arrière vers le parti-Etat du régime déchu ou vers le Parti-Etat antérieur au régime militaire. Nous ne sommes pas d’accord sur cela.

    N.I. : Mais il n’y a pas que les indépendants, il y a aussi ceux qui avaient soutenu le Premier Ministre, M. Zein Ould Zeidane que vous condamnez ainsi et qui continuent de faire le courant d’air ? Vous trouvez normal que l’APP soit un parti unique de la majorité ?

    L.T. : Nous ne connaissons pas les contours de ce parti en voie de création. Est-ce que les amis de Zein y viendront ou pas ? Est-ce qu’ils vont créer un autre parti, pourquoi pas ? Encore une fois, en démocratie on ne pas être pour quelque chose et pour son contraire. Ils sont libres de se constituer en parti politique mais nous ne voulons pas qu’ils utilisent
    l’influence du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, son aréopage, son entourage, l’influence de l’Etat, etc. pour se constituer en parti politique que vous dites majoritaire, ce qui reste à prouver aux prochaines élections. Vous savez les majorités changent.

    N.I. : On a l’impression que l’APP craint ce futur parti des soutiens du Président, qu’elle craint d’être noyée dans un verre d’eau face à la quarantaine de députés indépendants en plus de ceux des autres partis du Mithaq, sachant qu’elle ne compte que cinq députés …

    L.T. : Vous savez, le tout pour l’APP n’est pas d’être au perchoir de l’Assemblée nationale, si
    c’est cela le sens de votre question. Nous avons une majorité de mauritaniens qui a adhéré au programme électoral du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour l’essentiel et s’ils s’en tenaient à leurs engagements comme nous, nous ne pensons pas qu’ils vont se présenter demain comme de simples concurrents. Concurrents relatifs, oui. Mais amis quand même pour construire la Mauritanie, enraciner la démocratie ensemble, faire des avancées politiques pour le pays, pendant un certain temps, une législature. Par conséquent ce n’est pas parce que nous avons peur qu’ils se constituent en majorité. Une majorité pourquoi faire ? Ils ont déjà voté pour nous comme d’autres et nous avons été élus pratiquement à
    l’unanimité. Soyons sérieux, la période que nous traversons est la véritable période de la transition démocratique en Mauritanie et il va y avoir une recomposition des forces politiques, du paysage politique et des rapports de forces nouveaux. Donc nous n’avons pas peur de regroupements politiques nouveaux et les choses se feront sur la base d’option, de programme et d’opportunités politiques. Par conséquent ce regroupement politique s’il se fait, nous ne fait pas peur du tout mais ils n’ont pas le droit de se constituer en parti car c’est cela la différence entre créer un parti politique tout à fait démocratique comme tout le monde en a le droit et s’agriffer au Chef de l’Etat pour créer un parti-Etat qui n’est pas seulement un souvenir vain, chimérique mais plutôt un souvenir réel, proche. On sort à peine du PRDS, on a connu le PPM parce que c’est la Mauritanie de toujours et nous ne voulons pas du retour de quelque chose dans cet esprit-là parce que c’est la négation, pour nous, de la démocratie,
    c’est tout. Mais à priori nous n’en faisons pas adversaires à abattre mais plutôt que nous partageons le programme politique du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi et que nous voulons continuer à soutenir et faire aboutir dans la sérénité.

    N.I. : L’opposition démocratique a vivement critiqué ou dénoncé les derniers mouvements dans l’administration territoriale. Partagez-vous son avis ?

    L.T. : Le concret de la politique, quelle que soient les conjonctures, c’est, en définitive, la nomination des hommes. Et je dois dire que nous, l’APP, dans nos accords avec le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, il n’ y a pas que des objectifs de politique généraux mais aussi la cogestion de l’appareil de l’Etat, des affaires de l’Etat. Sur ce plan-là, je pense que des amis de Sidi, et pas des moindres, je peux en citer Ahmed Ould Sidi Baba et d’autres forces politiques qui ne sont pas satisfaits. Nous ne voyons pas la visibilité des critères de sélection et la volonté de changer quoi que ce soit à travers certaines nominations. Il y a beaucoup
    d’insatisfaction et des choses pas très claires pour nous mais ce n’est pas le moment d’en faire des problèmes. Je pense qu’il faut améliorer pour aller dans le sens du changement qui veut aussi que les hommes changent.

    N.I. : D’aucuns pensent que l’opposition est en rupture d’actions depuis que les thèmes de
    l’esclavage et des droits humains ont été récupérés par le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. L’APP considère-t-elle que l’opposition joue véritablement son rôle ?

    L.T. : Je me garderais bien de porter un jugement de valeur sur la mission et les positions de
    l’opposition démocratique. Je pense que le rôle de l’opposition est d’être un contre pouvoir mais pas n’importe comment. Il y a des mesures concrètes, positives et conjoncturelles. Au nom de quoi l’opposition démocratique va s’opposer à cela mais il y a un certain nombre de questions comme par exemple l’avènement du parti-Etat, où l’opposition démocratique comme certaines composantes de la majorité telle l’APP qui ne sont pas d’accord. Il n’ y a pas un mur de Berlin entre la majorité et l’opposition sur l’ensemble des questions nationales. Il y a des convergences, il peut avoir des divergences parfois sérieuses, mais l’opposition joue son rôle et remporte d’ailleurs des victoires partielles.

    N.I. : Je voulais dire qu’il y a au sein de l’opposition démocratique des voix qui se lèvent de plus en plus pour contester la loi sur le statut de l’opposition et son chef de file …

    L.T. : Je ne me prononcerai pas sur les querelles internes de l’opposition démocratique mais je dirai une chose que je défends, c’est que traditionnellement dans les pays où il y a le leader de l’opposition, c’est dans un réseau parlementaire clair et c’est un député. C’est le cas en Angleterre, au Canada. Chez nous, nous avons hérité d’une loi et d’un décret qui a nominé à partir de majorité parlementaire et je pense que ce sont des querelles internes à l’opposition démocratique entre elle. Mais pour l’histoire, en général, dans le monde, il est issue de la majorité de l’opposition parlementaire et est député. C’est à elle-même de revoir cette question, d’améliorer ce texte de décret, de repréciser les expériences et le parcours pour
    l’avenir mais l’APP ne se mêle pas de ces querelles internes à l’opposition démocratique.

    N.I. : Quelle contribution apportera l’APP à l’application de la loi sur l’esclavage et le retour des réfugiés.

    L.T. : Nous avons des propositions claires issues de nos réflexions sur le sujet faites en juillet dernier. D’abord l’esclavage n’est pas seulement l’aspect juridique. Il faut un certain nombre de mesures d’accompagnement. Nous prônons la création d’une agence nationale de réhabilitation des anciens esclaves qui va gérer des projets clairs et nets sur le plan économique, sur le plan structurel, idéologique, il faut éveiller les anciens esclaves, mais aussi sur le plan social, sanitaire, etc. D’aucuns font la confusion entre la pauvreté en général et l’esclavage en particulier et sur ce plan-là nous avons des propositions concrètes et nous allons nous-mêmes nous lancer dans la bataille, dans le rif pour participer à l’éveil de conscience des esclaves pour les amener à se libérer. Pour les réfugiés, nous avons apporté une contribution écrite au gouvernement. C’est une question que nous voulons régler dans la justice. Il faut recenser les gens là où ils sont et je vous dis une chose : il n’ y a jamais eu de recenser exhaustif des réfugiés mauritaniens au Mali et c’est grave. Or nous ne voulons pas ramener en Mauritanie des non mauritaniens. Nous voulons que la nationalité des gens soit rétablie. Pour ceux qui vont revenir, il y a des mesures de reinsertion sociale. Il y a des gens qui vont à la retraite, des paysans qui vont revenir et dont les villages ont été détruits ou occupés par d’autres. Sur ce plan précis nous demandons à ce que les gens reviennent chez eux et que des mesures de recasement soient trouvées pour ceux qui avaient été incités à être là. Nous disons que c’est une occasion de réconciliation nationale et non pas de frictions et les gens doivent reprendre leurs terres, leurs champs, leurs maisons, etc. Pour les éleveurs, c’est plus compliqué, parce qu’ils ont perdu leur bétail et il faut en reconstituer un minimum par des programmes spécifiques. De même les Moussafarines doit être réglé diplomatiquement par le Sénégal et la Mauritanie.



    Propos recueillis par Mohamed Ould Khattatt

     

 

 

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