A.H.M.E.

INTERVIEW 45:

 

                 img4.gif                        Interviews du Capitaine Ely Ould Krombolé


 

L’avis du capitaine Ely Ould Krombolé sur la situation critique de la Mauritanie


1- Capitaine Ely Ould Krombolé bonjour, votre précédente interview a suscité beaucoup de réactions d’indignations, on vous reproche notamment d’avoir assisté aux massacres des soldats négro-africains sans réagir donc « coupable de non assistance à des compagnons d’armes»,  qu’en dites-vous ?

A force de parler du passif sans y apporter de pièces nouvelles, on aura tendance à le banaliser comme le font avec « l’intérêt et principal » des prétendus défenseurs des droits de l'homme .Ce, au détriment des victimes et des ayants-droit. La stratégie de communication de certains de ces défenseurs est basée sur l'unanimisme. Le doute méthodique, donc cartésien n'est pas permis. Oui des négro-mauritaniens ont été désarmés, ligotés et embarqués pour « le pc de la 1ere région à Nouadhibou en vue d’être  interrogés ». C'est ce qui a été dit d'abord. Lorsque le commandement me contacta pour « livrer mes éléments négro-mauritaniens », accusés de vouloir tirer sur les Marocains sans ordre de notre hiérarchie en vue de faire « diversion »,  j'ai répondu par la négative. Je connaissais mes hommes et ils ne complotaient pas pour faire un coup d’État. Plus tard nous apprendrons que les autres ont été plutôt acheminés sur Inal où il y a eu mort d'hommes. Je n'ai pas vu de mort de mes propres yeux mais je crois à ce qu'avait annoncé sur les ondes de Radio France Internationale l'adjudant Cheikh Fall, alors en stage ici. Je constate que celui qui a torturé ou tué est mis sur le même pied d'égalité que celui qui a refusé de se joindre à cette mascarade. Je peux à mon tour accuser tous les autres présents (maures, halpoular etc..) de non assistance à personne en danger. J'attends  mon procès. Du passif, tout a été dit ou presque. Je n'en parlerai plus jusqu'au jour où les mauritaniens tenteraient d'y apporter une solution juste et irrévocable. Sauf en cas de force majeure.


2-Qui sont selon vous les principaux responsables à la tête  des massacres des soldats noirs Mauritaniens  entre 1989-1992 ? N’est –il pas temps de juger les coupables de crimes  qui gravitent des échelons en toute impunité au sein de l’armée Mauritanienne ?

Le principal responsable est le président de la république sous lequel les forfaits ont été commis entre 1990-1991. Ensuite le chef d’état-major des forces armées et de sécurité, sans oublier les commandants de régions militaires, représentant le chef suprême des forces armées, en l’occurrence président de la république, chef de l'Etat. N’oublions qu’on était en période d’exception.

 

3- Dans l’armée Mauritanienne, les  hommes de troupes soldats, sous officiers  et officiers haratine ne progressent jamais depuis la création de l’état Mauritanien en 1960.  Certains servent des hauts gradés arabo-berbères comme des employés domestiques « ménage, chauffeur, préparateur du thé, cuisine,  faire des courses etc… » dans leurs luxueuses villas, voir s’ils  ne sont pas traités comme des esclaves. Toutes les composantes du pays ont au moins un haut gradé au rang de général sauf les haratine, comment peut-on expliquer cela ?

Mr Diko vérifiez bien vos statistiques, il y a bien des officiers généraux haratines dans la hiérarchie militaire mauritanienne. Là n'est pas le problème car l'émancipation d'une entité commence par la base. Si la base, qu'on peut assimiler aux racines d'une plante, n'est pas éduquée, bien plantée au sol, le tronc et les branches ne tiendront pas .Ceci est le cas des Haratines. Ne prenez pas l'exemple sur l'Armée seulement où les haratines ont les emplois subalternes (ordonnances, chauffeurs etc..).Dans toutes les prestations où il y a du travail pénible (dockers, bouchers, artisans, manœuvres, ouvriers etc), on trouve des haratines en avant-garde, malgré le cinquantenaire de notre indépendance.


4- Certains ironisent sur le malheureux sort des soldats haratine en disant qu’ils ne sont pas instruits, qu’en pensez-vous de ces propos ?

L'Armée n'est que le reflet de la société à laquelle elle appartient. Et pourtant le devoir d'un Etat est d'apporter une éducation adéquate à ses citoyens. Le chantier de l'éducation souffre de la mal gouvernance, des détournements de deniers publics qu'on pouvait utiliser pour construire des écoles, offrir des allocations familiales aux plus démunis à majorité haratine. Donc au lieu d'ironiser sur le sort des Haratines, l'on devrait plutôt s'en offusquer. Car vouloir maintenir tout un pan de la société dans la dépendance intellectuelle et psychologique, pourrait se retourner un jour contre les commanditaires aux desseins inavoués.


5-Vous avez critiqué  sévèrement les abolitionnistes, l’élite haratine en générale, avez-vous oublié que la lutte contre l’esclavage et le racisme d’où qu’ils viennent ne concerne pas seulement les communautés ou personnes victimes ?

Le but de ma critique à l'égard de certaines élites haratines n'a pas une connotation nihiliste. Je prône un esprit de critique prompt, constructif donc progressiste. Or l'on constate que la plupart des abolitionnistes, une fois  sur l'olympe, ont tendance à ignorer d'où ils viennent et quelle est la trame de leur combat.

 Cependant la lutte pour l'égalité des droits, pour la justice sociale ne doit être la panacée des seuls descendants d'esclaves. D'ailleurs en dehors de quelques exceptions, Spartacus, Bilal Ibn Rabah (ce, par l'entregent du prophète de l'Islam PSL) Martin L.King, Nelson Mandela les victimes ont rarement fait avancer leur cause. La liste est loin d'être exhaustive, mais le premier coup d'arrêt donné à la pratique esclavagiste émane du 16eme président des USA le 31 janvier 1865 lorsque le 13eme amendement à la constitution fut voté abolissant l'esclavage dans les Etats du Sud de l’Union. En effet dès le début de son second mandat Abraham Lincoln, 1er président élu issu du parti républicain, s'est juré d'abolir l'esclavage d'où la guerre de sécession .Lincoln a eu raison sur une cause qui était loin d'être acquise tant les confédérés (Etats du Sud esclavagistes) avaient lié toute leur économie que sur la pratique esclavagiste. Comme quoi tant qu'il y aura des hommes de bonne volonté, de courage, des montagnes peuvent être soulevées.


6-Bizarrement vous ne voyez pas les nombreux partis politiques que dirigent les arabo-berbères notamment  le HATEM dirigé   par votre cousin Saleh Ould Hanana auteur de deux  putschs qui ont avorté devant la scène pour dénoncer l’esclavage, le racisme et les injustices qui frappent les haratine, n’ont-ils pas leur part de responsabilité ?

Oui Saleh Ould Hanené est à l'origine de deux coups d'Etat avortés au moment où personne ne pouvait penser renverser Maawiya, tellement on le croyait inamovible, de par sa politique du ventre, ses services de renseignement omniprésents, ses relations avec Israël. L'action de Saleh et ses camarades a permis de briser le mythe de l' « inamovibilité » de Maawiya et donna du courage et des idées aux comploteurs de 2005.

 En Mauritanie la lutte contre l'esclavage ne doit pas être liée à des personnes singulièrement. Même si Jemil Mansour, Saleh Ould Hanené, venaient de disparaitre (ce que je ne souhaite pas) le problème de l'esclavage restera entier. Seul le sommet de l'Etat pourrait venir à bout de ce fléau. Donc Saleh Ould Hanené n'a aucune part de responsabilité dans la persistance de l'esclavage en Mauritanie. A la limite il peut être contre les procédés de Biram Ould Abeid à vouloir endiguer l'esclavage. Si tous ceux qui n'épousent pas les élucubrations de Biram Ould Abeid sont taxés d'esclavagistes, j'ajouterai moi-même mon nom à la liste. Il ne suffit pas de crier comme les singes du sociologue anglais R.Kipling qui reprenaient en cœur « oui, nous sommes les rois de la foret.. » et d'ajouter ensuite  « puisque nous le disons nous-mêmes », pour se croire attribuer le nirvana de la légitimité de la lutte contre l'injustice. Il y a des Haratines qui luttent avec efficacité « sans tambours ni trompettes » à l'émancipation de leurs semblables. Mohamed Ould Berbosse et Samory Ould Beye du parti Moustaqbel illustrent cette assertion. La lutte contre l'injustice est un devoir humaniste. Ce devoir ne se mesure pas par le nombre d'années d'étude, ni par la traçabilité de l'arbre généalogique encore moins par la côte en bourse. C’est la marque de fabrique de chacun devant son destin, qu'il soit puissant, faible, érudit, analphabète. Enfin que Saleh Ould Hanene soit  contre l'émancipation des haratines, que Biram Ould Abeid psittacise dans ses différents meetings, cela n'entamera pas l'inéluctabilité ou l'éclosion  du printemps des descendants d'esclaves. C'est le sens de la marche de l'Histoire.


7-« Le site « El  mushahid » : « OUI à l'exécution de Biram », suite à l'incinération symbolique des textes qui légifèrent sur l'esclavage. Ce sont ces mêmes divergences qui ont conduit par la suite a sa dislocation.  L'initiative a été créée  par  proposition de l'ex – directeur général des Procapec Ahmed Ould Khatry et le narrateur de l’histoire du Prophète et Conseiller du ministre des affaires islamiques, Abdallahi Ould Abdel Barka, avant d'être rejoints par les deux directeurs généraux de la télévision et de l'AMI , respectivement El Moudir Ould Bouna et Yarba Ould Sghayir. L’un des objectifs de  cette initiative était de mettre en œuvre une campagne acharnée à travers les deux organes officiels afin de mobiliser bon nombre de haratine demandant l'exécution de Biram en guise de désaveux de sa communauté, et, par la même occasion, permettre aux initiateurs de cette singulière initiative de courtiser le système. »
A la lecture de cet extrait, on se rend compte que la situation est beaucoup plus  grave, vous campez toujours sur votre position  que les abolitionnistes sont  responsables de la situation des haratine, d’autant plus le pouvoir récompense certains cadres haratine qu’il  paye pour descendre les abolitionnistes?

Déjà en 1958 le désormais futur président de Guinée Sekou Touré disait au général de Gaulle « qu'il préférait la liberté dans la misère que l'opulence dans l'oppression ». Sekou Touré a régné sur la Guinée de 1958 à Mars 1984, laissant son pays exsangue, pourtant riche en ressources naturelles. Et le seul fait bénéfique qu'on peut retenir de Sekou Touré en guise d'épitaphe est cette célèbre phrase. Sinon il aurait tombé dans l'oubli.

   Si le site « mushaid » disait vrai, ceci est grave et n'aurait chacun sens. L'exécution de Biram pour délit d'opinion, en ferait un martyr surtout aux yeux de la communauté internationale. Et ceux qui auront passé au forfait ne jouiront jamais des « récompenses » auxquelles ils s'attendaient. Car la politique du ventre est une stratégie moribonde qui peut atténuer mais ne pourra jamais éradiquer la lutte pour la liberté, le-bien-être. Enfin je suis sur d'une chose, si l'ancien directeur du PROCAPE humilié des années durant, pense se rapprocher du général AZIZ, ce qu'il n'a aucune dignité. Or la dignité est « mère » de toutes les probités. Les défenseurs des droits de l'homme, les abolitionnistes doivent savoir que souvent leurs revendications sont aux antipodes des aspirations des pouvoirs publics. Ces derniers, suppôts de forces réactionnaires, s'ils n'en sont pas les commanditaires, ne ménageront aucun subterfuge ou machiavélisme pour promouvoir le « visible compliqué » au détriment de l’  « invisible simple ».

 

8-Capitaine Ely Ould Krombolé, l’actualité nous  oblige à parler du big-bang financier entre Aziz –Bouamatou, selon les partisans du général, l’homme d’affaire aurait tendance à vouloir bénéficier sous différents régimes depuis Ould Taya des largesses fiscales, les partisans de l’homme  d’affaire défendent la thèse du règlement de « comptes ». Le général Aziz n’est il pas allé trop loin avec Bouamatou qui a utilisé son agenda, son argent et relations personnelles pour légaliser son putsch ?

En novembre 1980 lors de ma rencontre avec le sous-lieutenant Aziz, loin de moi l'idée qu'il allait, 28 ans après présider aux destinées de la Mauritanie. Ex nihilo nihil. Autrement dit tout phénomène pour Epicure a une cause matérielle .Ma rencontre avec le futur président de Mauritanie n'était pas donc contingente, mais plutôt nécessaire; afin que je puisse porter un témoignage sur l'homme que j'ai adulé trente ans durant et que je répugne de nos jours.

 On ne peut jamais connaitre un homme sans éplucher ce que les circonstances de son enfance ont gravé en lui. Malheureusement ce pan de l'enfance, de l'adolescence du président AZIZ nous échappe. En 1980, AZIZ avait 24 ans dont trois années passées à l'Académie Militaire de Meknès. D'après les dires, il est né en 1956.Il a été probablement à l'école en 1963 ou 64(à 7-8 ans s'il est natif de Louga). En 1970 s'il ne redouble pas, il passe le concours d'entrée en 6eme pour le collège. Entre 1970-71 et 1977 où AZIZ est entré à Meknès, notre futur chef de la magistrature suprême à eu diverses activités. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'a pas fini le collège car entre 1970 et 1977 AZIZ a travaillé comme mécanographe au budget à Nouakchott. Là il va avoir des problèmes pour fausses écritures. Un juge le convoquera, enverra des policiers le chercher à la Direction du budget; AZIZ s'esquivera par une porte dérobée, se cachera, falsifiera un diplôme pour se faire recruter par le 3eme bureau de l'Etat-major comme EOA (élève officier d'active) en partance pour le Maroc. Le cousin Ely Ould Mohamed Vall, lui est déjà sorti de Meknès depuis 1976, muté au Sahara pour guerroyer contre le Polisario .Il parait qu'il est à l'origine du recrutement de son cousin AZIZ. Toujours est-il que notre président sortira le 1er Aout 1980 avec les sous-lieutenants DIAKO Abdoulkrim, feu Sarr Amadou. A Meknès, il fera la connaissance de la mère de ses enfants qui lui sera constamment d'un atout précieux, en « carriériste avantageux ». Le 1er poste d'AZIZ était la 4eme région militaire de Tijikjat commandée alors par feu le commandant Ahmed Ould MINNIH. Quelques mois plus tard la région est disloquée au profit du Secteur Autonome de Kaédi. Là où je vais sympathiser avec l'homme le plus ingrat de l'Histoire de Mauritanie.  

Aziz était introverti, se confit peu, le regard fuyant comme s'il ne pouvait pas supporter la présence de son vis à vis. Qu'il est loin le temps où nous avions loué une maison à 6000um à Kaedi, face au stade de moderne, où la vieille Mam nous faisait passer nos plats (loués aussi) au-delà du mur. Nous touchions des avances de soldes de 5000um chacun et c'était trop dur. Nous décidâmes d'aller vivre chez un cousin à moi, un gendarme de 1er échelon du nom de Hacen Ould Einé. Ce dernier vit  encore, à la retraite à Aioun. Quelques mois plus tard Hacen  remarqua qu'AZIZ ne priait pas et m'interpella : « est-ce normal de partager ses repas, sa concession avec quelqu'un qui ne prie pas ? ». Je lui rétorquai qu'AZIZ est un Cheulh et ces derniers ne prient à l'âge de 40 ans. Ironie du sort, c'est ce qui s'est produit lorsque vers le milieu des années « 90 » Aziz en disgrâce de Maawiya, sentit une déréliction et commença à fréquenter la mosquée, à pratiquer le sport assidument. De 1980 à 1982 dans nos virées nocturnes à KAEDI et à pieds, le cinéma CHAATOU, les ruelles de Gattaga, de Moderne, Jedida n'avaient pas de secret pour nous. Encore moins la famille Ehel Chighaly où pour la première fois AZIZ vit un griot chanter de ci- près.

 Et pour revenir à votre question proprement dite sur le litige Bouamatou-aziz, cela ne pouvait être autrement, et le tempo est bien choisi. En pleine guerre du nord-Mali, Aziz a décidé de créer une tension avec son cousin Bouamatou afin de faire diversion. Pendant que tous les mauritaniens suivent le feuilleton, Aziz réprimandé par les Français, les Américains pour n'avoir pas pris part aux combats, n'avait d'autres choix que de laisser ces puissances installer en Mauritanie tout leur arsenal de quête du renseignement (drones) leurs forces spéciales, ce au détriment de notre doctrine d'emploi de laquelle nous tirions depuis la nationalisation de la miferma, et gardions jalousement notre totale indépendance.

 Mohamed Ould Bouamatou est victime de l'Azizanie autrement de l'ingratitude à ciel ouvert .Il a été trompé comme tous les mauritaniens par AZIZ..Or le président mauritanien est un égoïste au sens premier du terme. Tout doit fonctionner par rapport à lui-même. L'homme voue un culte sans égal pour l'argent (wemaa rabouké=dirham).La bcm, le budget, le trésor sont ses propriétés. Et tous ceux qui travaillent avec lui sont ses collabos tenus de le satisfaire dans ses dérives machiavéliques. La Mauritanie est présidée par un homme malade et personne n'ose le lui dire, mêmes ses proches .Il ne respecte personne, n'a besoin de personne. Et tant qu'il fait le jeu de la France il se croit intouchable. Mais jusqu'à quand?


9- Des élections municipales, législatives et sénatoriales devraient être organisé depuis plus d’un an. Le parlement est illégitime, le gouvernement n’a pas été à hauteur de sa mission. Vous qui connaissez Aziz puisque vous étiez en contact jusqu’au lendemain de son putsch en 2008, dites nous qui est réellement cet homme  qui nous gouverne et qui s’est d’ailleurs proclamé le président des « pauvres » ?

Décidément le ridicule ne tue plus surtout pour tous ceux qui croient qu'AZIZ organisera des élections municipales, législatives ou sénatoriales ou procéder à un changement de gouvernement, d'ailleurs sous sa botte. Tout cela AZIZ n'en a cure. La seule élection qui pourrait l'intéresser, parce qu'il s'agit de lui et de lui seul, c'est la présidentielle. Et il la gagnera même si « la Chine venait de voter contre lui » (expression qu'il a utilisée lors de l'élection présidentielle de 2009 à propos du vote propice à Ould Daddah).L'enrôlement actuel dont il maitrise les structures en amont et en aval, autrement l'identification et l'authentication des populations est un potentiel outil de fraude. Ajouter à cela les manœuvriers de la 5eme colonne (walis, préfets, ministère de l'Intérieur etc...) sans oublier les agents de la figuration (ceni, conseil constitutionnel) et on est tenu de penser le « vote chinois » incapable d'accoucher d'une alternance pacifique au pays de l'Azizanie.

  Aziz a longtemps observé la société mauritanienne. Du temps où il était aide de camp de Maawiya (13-12-1984 à 1990, ou cdt Basep (1990-1991 ensuite (2000-2005) il a vu des mauritaniens toutes tendances confondues se compromettre, se rabaisser, épouser l'humiliation pour quelques réparations matérielles, le plus souvent dérisoires. Il s'est forgé une idée : que ce peuple n'a pas de dignité et le plus important est de conserver le pouvoir, tenir les cordons de la bourse pour mieux aiguiser les appétits. La concrétisation de ces projets fangeux sollicitent la collaboration de vaniculaires, qui à la longue n'auront porté l'encens que pour faire saigner leur peuple au profit d'un médiocre dictateur impérieux, impavide et mégalomane. J'avais toujours cru qu’Aziz, une fois au pouvoir allait transformer  la Mauritanie en eldorado. De 1994 à 2000, lors de nos longs parcours naturels, au bord de la plage, sur la route de Nouadhibou, nous ne parlions que de la gabegie, de détournements de deniers publics sous Maawiya, bref d'une société qui s'étiole. Et pourtant je devrais me méfier car Aziz faisait tout pour gagner de l'argent (hammam, agriculture, élevage, etc...).J'avais mis tout cela sous l'égide de la parentèle .Son ensemble tribal florissant et mercantile. Or il est apparu que ce général dépasse toutes les prévisions du président « normal » en matière d'argent.

 

10-Noël Mamère, un élu des verts parti de la majorité Gauche française au pouvoir actuellement, il est Membre de la commission des affaires étrangères, l’homme accuse le général Aziz d’être  le parrain de la « drogue et les islamistes » qui ont occupé le nord du Mali. On parle beaucoup d’un grand rôle qu’a joué Aziz, certains généraux Mauritaniens dans la crise Malienne pour soutenir les rebelles Touaregs dans leur projet  de couper  le voisin Malien en deux, donnez nous votre approche sur les propos de l’élu français et pourquoi le pouvoir Mauritanien a accepté de servir base arrière pour des rebelles qui cherchaient à diviser un pays considéré comme « frère » ?

En procurateur de Paris, le général polymorphe AZIZ a choisi le cheval MNLA pour vouloir jouer un rôle, sans doute néfaste dans ce qu'on a appelé la crise du Mali. Or il est désormais gravé dans le marbre que l'actuel président mauritanien ne fait rien pour rien .Tout passe d'abord par sa personne avant les intérêts supérieurs de la maudite Mauritanie. Dans ce cas de figure, les propos du député écologiste Noel Mamere, peu prompt à la langue de bois, bénéficieront de toute notre attention. Si AZIZ est trempé dans le trafic de drogue, ce qui est fort probable, il n'en sera pas le maillon faible, le passeur qui se contentera de sa propre dose et quelques subsides. Sa cupidité et son orgueil démesurés le pousseront à vouloir jouer le rôle du parrain incontournable, courant derrière le moindre sou....jusqu’à Tombouctou.

    Pour le moment la France a besoin d'AZIZ comme les Américains qui avaient à une autre époque sollicité la bienveillance du narco-traficant Norièga, président du PANAMA, avant de le renverser, de l'enchainer comme un vulgaire prisonnier. En ce qui concerne l'argent, AZIZ est prêt à tout : établir des relations diplomatiques avec la principauté de Monaco, pour blanchiement d'argent sale, faire de Nouadhibou une zone « franche » c’es-à-dire de non droit propice à toutes les pratiques mafieuses.

   La France ne doit pas imposer à la Mauritanie un président irresponsable parce qu'en médiocre militaire il est disposé à « lutter contre le terrorisme ». AZIZ a mis la Mauritanie sous tutelle. Son second mandat, si d'ici là il n'est pas écarté risque d'être le début de la fin de notre chère patrie.

Enfin puisque l'actualité est dominée par l'injustice dont est victime Mohamed Ould Bouamatou, cet homme qui a commencé à partir de rien pour bâtir un empire, les choses doivent être mises dans leur contexte. Je ne connais pas ce compatriote .Mais il est indéniable que le cœur de tous les mauritaniens bat pour Bouamatou. Sa grande prodigalité, son attention, sa générosité envers les plus démunis sont autant d'alibis qui feront oublier sans doute le soutien qu'il accorda à un moment critique de notre Histoire au président le plus controversé de Mauritanie.
Merci pour le site  haratine de m’avoir donné la parole, encore une fois.

Au secours des haratine : SOS-Abolition remercie le Capitaine Ely Ould Krombolé d’avoir  accepté de répondre à nos questions en lui souhaitant bonne route.

Lundi 18 février 2013



 

 

Le capitaine Ely Ould Krombolé, un ex-officier de l’armée Mauritanienne répond à nos questions.


Blog-Au secours des haratine : Sos-Abolition reçoit le capitaine Ely Ould Krombolé, un ex-officier proche des cavaliers du changement réfugié politique en France, mouvement des jeunes officiers mécontents de la gestion chaotique du pouvoir de l’ex-dictateur Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya en 2003, en leur tête le commandant  Saleh Ould Hanana. Grâce à leur détermination, le dictateur a fini par être trahi par ces plus proches collaborateurs, notamment le colonel Ely Ould Mohamed et son cousin l’actuel général Mohamed Ould Abdel Aziz qui est à la tête du pouvoir actuellement. Bonne lecture 

-1- Bonjour capitaine Ely Ould Krombolé, beaucoup de gens vous lisent mais vous connaissent -très peu, présentez vous à nos lecteurs ?

Je tiens d'abord à rectifier une erreur de jugement concernant mon appartenance aux « cavaliers du changement » .Bien qu'ayant des rapports, souvent fraternels avec tous ceux qui ont voulu renverser le pouvoir de Maawiya le 8 juin 2003.Parmi ceux-là il y avait mon propre frère utérin, le CDT Cherif Ahmed Ould Krombelé emprisonné une année durant. Le mois de Mai 2003 le CDT Saleh Ould Hanené, un jeune cousin à moi est venu me rendre visite. Je lui fis part de mon départ pour Madrid en consultation sanitaire le 4 juin 2003.Mon intention était de rester en Europe jusqu'à ma retraite en 2004, n’ayant ni terrain ni maison, travailler afin de réaliser quelque chose pour mes enfants en bas âge. Mon salaire de capitaine avec sept ans anciennetés étant de trente deux mille ouiguiyas (32000 Um) dont 6000 Um comme indemnité  chef de section. Raison pour laquelle Saleh ne m'a jamais peut être  parlé de son projet de coup d'Etat, lorsqu’il a constaté que mon départ était imminent.

   Concernant  votre question proprement dite, il me sera difficile de parler de moi-même. Cette prétention, même légitime ne m'est jamais arrivée à l'esprit. On entend souvent dire faites « et laissez dire ». J'ajouterai « soyez » aussi car l'être humain est par nature complexe. La psychanalyse ne l'a pas encore disséqué ; il peut être lui-même et son contraire. Combien de fois vous croyiez connaitre votre voisin de palier, votre ami pour ensuite déchanter et rétorquer « mon Dieu, il est comme tel? », je ne savais pas. Il est rare qu'un homme vous parle de ses défauts, ne faisant ressortir que ce qui est destiné à la consommation, à l'appréciation pro domo .Comme le dit bien le critique littéraire Sainte -Beuve dans toute écriture il y a une part de biographisme. Autrement dit à travers les écrits d'un auteur vous pouvez vous faire déjà une idée sur sa façon de penser, son éducation, son éthique etc...Donc laissons  les lecteurs faire leur travail.

 

-2- La situation du pays est confuse depuis la blessure du général Ould Abdel Aziz victime d’un tir « ami » selon la version officielle, la crise Malienne n’arrange non plus la position géographique de notre pays, donnez nous votre lecture de ces situations dans lesquelles se retrouvent la Mauritanie ?

Les raisons qu'ont poussée la Mauritanie à intervenir au Mali, au-delà de la proximité géographique sont antérieures au pouvoir du général AZIZ. Déjà du temps de Maawiya les Islamistes profitant de la déconfiture de l'Armée Mauritanienne avaient-ils mené des coups de mains meurtriers jusqu'au cœur du pays. La France acteur incontournable dans cette contrée, concocta un deal avec le général AZIZ : reconnaitre son régime issu du coup d'Etat du 6 Aout contre son implication effective dans la lutte face aux terroristes sévissant dans l'espace sahélo-saharien. Actuellement le général AZIZ est malade. Je lui souhaite un bon rétablissement. Car je n'ai pas l'habitude de m'en prendre aux indigents encore moins  tirer sur des ambulances.

    Quant à la confusion, elle ne peut que perdurer car les positions sont inconciliables de par l'idiosyncrasie impérieuse du général-président, la paupérisation du microcosme politique traditionnel mauritanien. Dans ce kaléidoscope qui donne du tournis, la gestion de la crise malienne à nos portes doit être menée avec professionnalisme. Jouer les procurateurs pourrait se retourner contre soi. Le Mali  est un et indivisible et seuls les maliens pourront venir à bout de leur différend. Il serait souhaitable pour notre sécurité que nous n'intervenions pas directement dans ce conflit en cas d'offensive de la CEDEAO ou de la communauté internationale. Les partis politiques et leurs leaders doivent mettre l'intérêt supérieur de la nation avant leurs ambitions et rester vigilants à l'égard des intentions souvent belliqueuses des militaires. La Mauritanie a d'autres priorités auxquelles elle doit faire face comme la lutte contre la pauvreté, l'illettrisme, la gabegie, l'esclavage, le racisme etc..


-3- Malgré les lois abolissant, incriminant l’esclavage, le phénomène perdure avec la complicité des plus hautes autorités du pays, le général Mohamed Ould Abdel Aziz en personne  disait : « n’est esclave que celui qui veut l’être », encore récemment, on parle de criminaliser l’esclavage dans la constitution de la république islamique de Mauritanie, pourquoi nie-t-on le phénomène et vouloir faire le contraire ?

L'esclavage est l'une des entreprises les plus abominables que l'humanité ait connues. Parler de son abolition au 21eme siècle me semble une faute contre la dignité humaine .Mais comme le disait HEGEL à propos de «  l’Oiseau de Minerve », il n'est jamais trop tard même la nuit tombée, après une éternité d'obscurantisme, de niaiserie, de vouloir enfin penser juste. Puisque l'humanité toute entière est passée par là, faut-il mettre l'esclavage sur le compte d'une nécessité sociologique ou plutôt   un épiphénomène entretenu par une frange de la société perfide et mégalomane? En Mauritanie le système d'esclavage pratiqué par les différentes composantes du pays (Maures, Negro-africains) est malin voire pernicieux. Chez les Maures l'esclave même libre fera partie, s'il le veut de la tribu, du clan, du fief. Dans ce cas il demeurera toujours une tare .Pourvu de notoriété, il pourra même prétendre épouser son ancienne maitresse, jouer un rôle prédominant au sein du groupe. La non célèbre « maxime » du général AZIZ à savoir (n'est esclave que celui qui veut l'être) va à mon avis dans ce sens. Mais le général oublie qu'en décrétant une loi, il faut produire les outils nécessaires à son application. Pour les Haratines, rabougris des siècles durant il faudra absolument une positive discrimination quant à l'éducation, l'emploi surtout. Chez les Negro-mauritaniens, l'esclave n'est pas sujet à l'exploitation mais il est introduit dans un moule duquel il ne pourrait s'émanciper. Tant mieux s'il récolte des miettes lors de pratiques cosmogoniques (mariages, baptêmes, funérailles etc...)Un Maccudo (esclave en pular) ne pourra jamais prétendre épouser la fille d'un noble Torodo ou un pasteur peulh se croyant le plus souvent le fils de Jupiter.

  L'esclavage existe encore en Mauritanie du moins dans ses séquelles indélébiles. L'élite Haratine a sa part de responsabilité. A chaque fois qu'un Hartani surgit jouant les « Martin L. King », et juste au moment de gagner la compassion de ses compatriotes, en ayant fait le plus  difficile du parcours, il se mue en..... « Oncle Tom ». On se demande si les élites Haratines ne font la promotion  que   pour elles-mêmes oubliant les masses laborieuses qui, sans mages seront à la merci d'hommes sans foi ni loi dans un pays de tradition esclavagiste.

  Enfin la constitution mauritanienne a ses insuffisances, car  produite à chaque fois par des pouvoirs dont la doctrine s'écarte rarement d'intérêts égocentriques loin des préoccupations légitimes d'une nation en gestation depuis 1960, année de notre indépendance. Les Haratines doivent compter sur eux-mêmes d'abord au lieu de vouloir « attendre Godot ».Car ce personnage mythique pourrait ne jamais être au rendez-vous.


-4- Certes nous avons besoin des lois fortes mais pourquoi elles ne sont jamais appliquées ? Avez-vous une idée de ces forces hyper puissantes tapis sous le sol qui bloquent l’application des lois de la république ? L’état Mauritanien cherche-t-il à se couvrir  uniquement en ratifiant et signant des traités, conventions internationaux sans jamais vouloir se conformer  avec son engagement ?

N'ignorez jamais que les lois tout comme la constitution sont élaborées par des hommes. Elles peuvent ne pas être appliquées ou respectées pour la simple raison qu'elles vont souvent à l'encontre de la doxologie érigée par l'oligarchie dirigeante et ses nombreux thuriféraires. Et pourtant une loi votée à la chambre basse est l'expression de la volonté populaire .Le pouvoir exécutif se doit de la propager sur tout le territoire mauritanien .Ainsi le pouvoir judiciaire contre-poids des deux précédents peut être saisi par toute personne ou entité quant à la non application de la loi. Encore faut-il que « l'Esprit des Lois » de Montesquieu dont s'inspire le droit français que nous copions, soit respecté dans ses fondements.

  L'Etat ce n'est pas Ould Abdel Aziz seulement, ce sont aussi les parlementaires, les partis politiques, les présidents de partis, les universitaires, les syndicats, les ouvriers etc... Pourquoi Messaoud Ould Belkheir ne tape-t-il pas du poing la table pour l'application stricte de la loi concernant son domaine de prédilection, je veux dire la défense des droits des Haratines, ses semblables? Il croit peut être, comme tant d'élites haratines le combat pour la dignité, l'égalité des chances terminé?

  Enfin l'Etat mauritanien est asymptomatique de ses dirigeants; s'ils sont indigents l'Etat le deviendra; performants, l'Etat le sera.


-5- Que pensez-vous de l’acte de l’incinération des livres supposés être « religieux » par des militants abolitionnistes en guise de protestation du contenu négationniste de l’esclave qu’enseignent les religieux aux étudiants dont voici un extrait du contenu:

1-La femme esclave doit entretenir son maître par sa chair.
2- Elle ne doit pas couvrir son corps du regard de son maître.
3- L'enfer promis à l'esclave qui n'obéit pas son maître
4-. Un maître peut vendre ou marier son esclave à qui il veut et a tout moment.
5- Le maître peut terminer le mariage de son esclave chaque fois qu'il le veut.
6- interdiction pour un esclave ou descendant d'esclaves de diriger la prière
7- Un maître peut à tout moment entretenir des rapports sexuels avec son esclave. ?

Une erreur de casting, l'incinération des livres de rite malékite était inopportune et sans effet bénéfique, reflétant la même image de soldats américains entrain de « pisser » sur les cadavres de combattants afghans ou de militaires israéliens se torchant dans les toilettes avec des feuilles du livre sacré. L'incinération de livres sacrés ou pas sacrés me fait penser à chaque fois à l'invasion mongole de l'actuel Irak où les hordes de Gensis Khan ont saccagé la prestigieuse bibliothèque de Baghdad. Un livre quel qu'il soit est une preuve palpable soit du génie créateur de l'homme soit de sa bêtise. Comment les générations postérieures au national-socialisme Hitlérien, peuvent-elles rebuter les idées racistes du Fuhrer sans éplucher « Mein Kampf »? Ceux qui ont incinéré des livres à Nouakchott devraient plutôt lire à chaque prière des passages désormais incompatibles avec les mœurs de notre société d'aujourd'hui et dire aux fideles    croyants que ces  exégèses ont  plutôt  peint un monde à jamais révolu. Car tout ce qui n'est pas dans le Saint Coran est une expression humaine, donc discutable.

   Quant au droit du maitre sur son esclave etc...Tout cela reflète les sociétés d'antan où les prisonnières étaient à la merci des vainqueurs. Cela se passe même de nos jours dans les pays où il y a des conflits. En Mauritanie, qui  peut   violenter la sœur de Boidjel, la fille de Mohamed Ould Berbosse? En tout cas l'instigateur risque de passer un mauvais quart d'heure selon l'expression populaire.

   N'exagérons rien car en Mauritanie on peut être un bon musulman, respectueux des autres membres de la Umma Islamique sans jamais avoir lu IBN ACHER ou même l'Imam MALEK.C'est mon cas. L'islam c'est avant tout une profession de foi entre un être pensant et une puissance qui le transcende. Chez nous les musulmans c'est ALLAH. ALLAH m'a mis au monde libre. Je n'accepterai pas que d'autres individus mal intentionnés veuillent jouer les intermédiaires entre mon Demuirge et moi. Ceci nous ramène encore à l'expression du général AZIZ (est esclave qui veut) qu'on peut interpréter de diverses manières. C'est aux défenseurs des droits de l'homme de sensibiliser les anciens esclaves sur tout ce qui a trait à la liberté, à l'émancipation .Ces défenseurs, nous les voyons toujours dans les centres urbains, dans les colloques, les tribunes à Genève, Bruxelles, Washington, Paris mais jamais à Debay Soungarou, Kerkeratt, ni Debay Litamé etc...Pourquoi deux  poids, une et une seule mesure ? 


-6- Très peu de jeunes arabo-berbères adhérent à la lutte contre l’esclavage, par contre ils se livrent sur des scènes de diabolisations des ONG anti-esclavagistes par tous les moyens, expliquez nous pourquoi un tel comportement, vous qui êtes issu de cette communauté  et milite contre le phénomène?

 

Dans toute communauté vous trouverez des extrémistes. La Mauritanie est un jeune Etat multiculturel et multiracial .Les entités qui la composent souffrent d'un déficit d'identité. La composante blanche ne veut pas se couper du monde Arabe dont elle est issue et voit en l'autre l'alibi qui l'empêche de concrétiser son dessein. La composante négro-africaine étalée sur la rive droite du fleuve Sénégal, s'accroche à ses racines pour ne pas  voir couper le cordon ombilical qui la relie à l'ensemble noir dont elle partage la même cosmogonie. Reste le gros morceau, ce sont les Haratines dont la majorité a tendance à s'arabiser. On oublie souvent que le racisme n'est point une différence de couleur de peau, mais plutôt une question de culture. Un Hartani évoluant chez des Maures, se comportera comme eux et sera à la longue un Maure....noir. Si en Mauritanie il n y avait pas des Arabo-berbères et des Négro-africains, la réticence de jeunes maures à l'égard de l'émancipation des Haratines aurait passé inaperçue. Les Maures ne veulent pas que leurs « protégés » avec qui, ils ont désormais des liens indéfectibles, soient attentifs même aux cornemuses de la négritude, le seul socle les liant aux Peulhs, Soninkés, Wolofs de Mauritanie.

  L'appartenance de toutes ces entités à l'Islam attenue la hargne ethniciste heureusement et ne laisse la place qu'à des considérations de second rang .Cette question de représentativité trouvera une réponse adéquate si les pouvoirs publics se penchent sur le tryptique  esclavage, unité nationale, justice  indépendante. Là les frustrations vont se dissiper, les névroses s'atténuer. Et une fois tous les deuils consommés, rien ne viendra gripper désormais les soupapes du développement économique et social du pays du million de poètes.


-7- On accuse souvent les militants abolitionnistes de taire l’esclavage dans le milieu noir « négro-africain », des accusations graves allant jusqu’à nous traiter de « racistes », l’esclavage arabo-berbère est il comparable à celui de la féodalité noire mauritanienne ? Pouvez vous nous faire votre aperçu ou approche sur la question de l’esclavage dans le milieu des communautés noires : « Haratine, Haalpoular, Soninké, Wolof et Bambara » ?

L'esclavage pratiqué par les Maures ou par les Bambaras, Soninkés etc... a la même finalité. Les deux ensembles dénient à leurs semblables le droit de jouir de leur liberté, d'entreprendre, voire de rêver. Si l'exploitation de l'homme par l'homme est beaucoup plus visible chez les Maures, la différence de la peau faisant foi, chez les Négro-africains les relations maitre-esclave sont beaucoup plus subtiles, voire pernicieuse comme je disais tantôt. N'oublions pas que c'est entre Noirs, souvent du même nom de famille où il y a des nobles, des esclaves, des forgerons, des pécheurs, des tisserands, des cordonniers, des griots etc.. La stratification de la société maure émane des coutumes de l'Empire du grand Mali qui a atteint son apogée au 13eme siècle. La bataille de Kirina où Soundjata Keita a défait le roi du Sosso l'ancêtre de tous les forgerons Soumaoro Kanté a donné naissance au Mali qui comprenait la majorité de l'actuelle Afrique occidentale, une partie de la Mauritanie.

    Le problème ici n'est pas de comparer l'esclavagisme en milieux maure ou negro-mauritanien, mais plutôt comment s'en débarrasser. Les Haratines reprochent à l'élite negro-mauritanienne de ne pas s'intéresser à leur émancipation. Les negro-mauritaniens reprochent aux Haratines d'être les bras armés, manipulés par les Maures surtout lors des événements de 1989-1991. Récemment les clivages semblent s'estomper surtout avec le pèlerinage d'Inal en 2011, sur l'initiative de L'IRA.

  Personnellement, je vois mal la féodalité Peule tisser des liens indéfectibles avec les « Hardanés » comme elle le dit communément. L'ensemble Haratin est pour le moment une communauté à part entière, certes plus proche des Maures de par la culture, les mœurs, la langue. Une communauté laborieuse, pas encore consciente de son poids démographique, de sa représentativité. Le jour où cette communauté va se réveiller, elle pèsera sans doute sur l'échiquier national et rien ne sera comme avant. 


-8-  Les haratine sont ils vraiment des « arabes », pourquoi certains arabo-berbères font tous pour arabiser les haratine qu’ils n’ont jamais  considéré comme eux, c’est quoi l’intérêt d’arabiser les haratine ? Le gouvernement recrute même certains cadres haratine pour justement développer, cultiver l’idée d’aliénation, de greffer à tout prix et maintenir les esclaves et anciens esclaves sous la coupe des arabes, cherchent-ils à conforter leur hégémonie le plus durablement possible ?

Lorsque les Arabes Beni Hassan sont arrivés en Mauritanie vers le 16éme-17eme siècles, ils ont soumis les berbères à leur civilisation. L'apport des Beni Hassan en matière de religion est nul car ils ont trouvé les Berbères déjà islamisés, d'ailleurs héritiers d'un des mouvements(les Mourabitounes) les plus prestigieux du monde arabo-musulman. Les Berbères ont été assimilés, tenus de ne plus parler leurs langues maternelles d'où le Hassanya. Dans l'actuelle région du TRARZA, quelques rares tribus berbères (Ndeije GOURAR) par exemple, aux environs de Tiguinte, ont pu résister au diktat des Beni Hassane et parlent leur dialecte mais en cachette, c'est à dire entre eux. 

   Les Haratines compagnons infortunés des Maures ne souffriront pas d'exception. Ils font partie de l'histoire des Maures ou des Arabo-berbères comme beaucoup aiment le dire et de manière souvent péjorative. Cependant de par leur originalité, leur spécificité au sein de l'ensemble Maure avec lequel ils partagent la langue, instrument majeur de communication, les mœurs etc... Les Haratines  ont     le droit d'évoluer dans un couloir autonome jusqu'à l'émancipation effective du dernier esclave. L'émulation entre Maures et Negro-mauritaniens quant à la captation des Haratines ne doit en aucun cas  faire dévier ces derniers de leur dessein imputrescible. La lobotomie subie par les Haratines des siècles durant doit céder la place à une conscientisation des masses populaires, seul prélude à l'émergence d'une Mauritanie moderne, multiraciale et multiculturelle. 


-9-  Les douloureux événements 1989 sont toujours présents dans nos esprits, donnez nous votre témoignage sur ces événements, pourquoi l’armée Mauritanienne s’est livrée à des exécutions sommaires  des soldats noirs, c’était quoi le motif, les ordres venaient de qui ?

L'exécution de militaires negro-mauritaniens en 1990-1991, abominable n'est pas survenue ex nihilo. Rien ne justifiait cette barbarie même si les deux entités Maure et Négro-africaine se jaugeaient, se défiaient  pour ne pas dire voulaient en découdre. Des deux cotés de la rive du fleuve Sénégal les extrémistes aiguisaient leurs sicaires en entrainant avec eux de paisibles citoyens .L'attitude des deux chefs d'Etats du moment, Abdou Diouf du Sénégal et Maawiya n'a pas apaisé les esprits belliqueux. Si Maawiya est nationaliste Arabe, Abdou Diouf a été manipulé par les habitants du Fouta avec lesquels il tenait des réunions dont la dernière a eu lieu le mois de Mars 1989.Juste après, il eut l'incident de Diawara entre pasteurs peulhs et agriculteurs Soninkés. On connait le reste conflit, déportations, exactions, etc..L'Armée se disait combattre sur deux fronts, face au Sénégal d'abord et ensuite face à l'attitude passive des militaires noirs mauritaniens. Cela peut se comprendre car la Mauritanie a eu le même   cas avec Ehel Sahel supposés proches du Polisario lors de la guerre du Sahara. On a commencé à vider les militaires negro-mauritaniens qui constituaient selon le colonel Mohamed Ould Sid’Ahmed Lekhal alors chef d'état-major adjoint plus de 51 pour cent des effectifs de l'Armée. Cela n'a probablement pas suffi et il fallait inventer autre chose : un complot venu de la 7eme région militaire. Entre temps on a muté la majorité des noirs vers les régions du Nord (1ere, 2eme régions, Atar, AKjoujt) d'où le nombre important de morts dans ces zones militaires.

  J'étais à Nouadhibou en 1990-1991 au pk 55 où les negro-mauritaniens étaient beaucoup plus nombreux que les maures et haratines réunis, même si  la majorité des commandants étaient blancs. Chaque militaire avait une arme (kalach) et sa dotation en minutions, soient 600 cartouches 7,62 mm. Les Peulhs pouvaient contrôler la situation lorsqu'ils voyaient leurs camarades, frères, cousins appelés par seulement le cdt de sous-groupement (pk 55) et deux soldats hartanis, chauffeurs de citerne et de camion 1113 pour être tabassés, ligotés, balancés dans un véhicule direction Inal. Comment peut-on voir son frère ligoté et être conscient que votre tour viendra sans avoir eu la présence d'esprit de tirer sur tout ce qui bouge? Et surtout en tant     que militaire en pleine campagne. Ils se sont laissés massacrer comme des pigeons sans avoir eu l'opportunité de tirer une seule cartouche pour l'Histoire.

  Malheureusement ce sont tous les Maures qui payent les pots cassés et à la communauté noire la compassion du monde entier à cause de quelques extrémistes blancs. A se demander comment  un combattant imbu de sa dignité peut tirer sur un homme désarmé. Dans ce contexte mieux vaut être du coté des victimes.


-10- Le 18 novembre 1987, trois Officiers, les lieutenants Saydou SY, Amadou SAAR ET Seydi BA furent condamnés à la peine de mort et exécutés le 6 décembre 1897  à Jreida. Ils sont accusés de tentative de putsch,  est ce qu’il y a eu putsch ou simple tentative ? Ces hommes ont-ils mérité cette  sentence suprême, alors qu’en 2003, il y a eu un putsch avec effusion de sang mais les auteurs n’ont pas été condamnés au même sort ?

Malheureusement l'histoire de la Mauritanie post-coloniale est émaillée d'exécution d'officiers qui ont tenté de changer les régimes en place en période d’exception (1978-1992).Les cavaliers du changement ayant bénéficié de la période où Maawiya croyait en sa démocratie. Le 16 Mars 1981 des officiers valeureux ont tenté de renverser Ould Haidalla. Ahmed Salem ould Sidi, un st-cyrien fils d'Emir, Abdel Kader Ould Bah, un pilote sans  égal     encore dans l'Armée de l'Air, Doudou Seck et Niang Sala au courage incommensurable ont peu de temps été exécutés à Jreidé.

  Quant aux officiers Ba Saidi,Sy Saidou, Sarr Amadou, ils ont vu leur sort scellé en 1987,année où j'étais en stage en France. Je ne peux ni infirmer ni confirmer ce dont ils étaient accusé. Parmi ces officiers je ne connais que le seul Sarr Amadou, qui  fut  mon premier commandant d'unité à Kaédi en Novembre 1980. L'actuel président  Aziz était avec nous comme cdt d'unité également, tous coiffés par le lieutenant Lebatt Ould Mayouf. Heureusement que ce genre de mort d'hommes est difficilement admissible de nos jours et que les revendications à caractère ethnique sont l'œuvre de militants sans armes.


-11- Capitaine Ely Krombolé,  vous avez connu, côtoyé le général Mohamed Ould Abdel Aziz, après l’incident qu’il a eu le 13 octobre 2012, quel message avez-vous à son adresse ?

Je vous ai déjà dit tant qu'AZIZ n'est pas en mesure de pratiquer son sport quotidien, la course à pieds, je ne parlerai pas de lui. Son intervention au chevet de l'ancien président Moustapha Ould Welaty, le transport de sa dépouille à Nouakchott me réconfortent    dans cette décision. Oui, j'ai côtoyé AZIZ, du moins AZIZ m'a côtoyé car nous vivions chez un cousin à moi au quartier « Moderne » de Kaédi de novembre 1980 jusqu’à son départ en fin 1981 ou 1982 en Algérie pour un stage d'officier Automobile, ce qui est différent de la mécanique comme beaucoup le prétendent. D'ailleurs il était avec le Lt Sarr Amadou, son collègue de promotion sortant comme lui  de Meknès le 1er Aout 1980. Le 13 Octobre AZIZ a été victime d'un tir à balles réelles. En tant que président rien ne le prédisposait à cette mésaventure. Est-ce un message de Dieu pour qu'il fasse un « flash-back » et amender toute sa stratégie politique, de communication, de géopolitique etc... ? A sa place je le ferai et ce n'est point une faiblesse.


-12-  Le docteur Mohamed Yahya Ould Ciré, membre fondateur et président de l’association des haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E), association fondée en juillet 2001 a soutenu sa thèse sur « L'abolition de l'esclavage en Mauritanie et les difficultés de son application », éditée en livre, avez-vous lu le livre ? Si oui quelle est votre impression ? Quel regard portez-vous sur les activités de L’ A.H.M.E depuis sa création 2001 ? Êtes-vous prêt à y adhérer un jour ?

Malheureusement je ne connais Mohamed Yahyé Ould Ciré que de nom et je n'ai    pas eu le privilège de lire sa thèse pour la simple raison que j'ignorais son existence. Un descendant d'esclave qui lutte pour l'émancipation effective de ses frères trouvera en moi un allié indéfectible. Car je suis toujours du coté des faibles, des spoliés, des damnés de la terre. La lutte contre l'esclavage est l'affaire de tous, pas seulement des descendants d'esclaves, de tous les hommes épris de justice, d’égalité des droits. Cependant il arrive que des Haratines, profitant de l'acuité du problème s'adonnent à des promotions pro domo dans le seul but d'emprunter l'ascenseur social pour accéder à l'olympe, à la différence des escaliers sûrs mais lents et  sans intérêt hédoniste. Combien de cadres Haratines ont tronqué la noblesse de leur lutte contre la volupté du poème d'Horace du "carpe diem"? Ah oui le désert  militantiste est souvent   amer, l'altruisme pas payant dans l'immédiat, ce qui pousse des hommes pourtant de bonne foi au début de leur engagement à changer de procédure .La lutte contre l'esclavage sera longue et ennuyeuse et la récolte ne se mesurera ni en Bentham, ni en Dirham mais plutôt par la position du curseur du cœur de chaque.

  Quant à mon éventuelle adhésion à l’A.H.M.E, elle ne se traduira pas par un scoop. Je suis  prêt à œuvrer dans n'importe quelle entreprise humaniste de bonne foi. Par attitude empirique, je me méfie de la kyrielle d'ONG, d'ASSOCIATIONS dont le seul but est à caractère lucratif. Et je crois que les Haratines de France en ont assez vu lorsque du temps des « Abdallahi Ould Hormetallah » les dols étaient la chasse gardée des prétendument défenseurs des droits de l'Homme.

Merci de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer.
Le Blog au Secours des haratine : Sos-Abolition vous remercie.
Publié par Diko à l'adresse dimanche, décembre 23, 2012

 

 

Réactions suite à l'interview du capitaine Ely Ould Krombolé

 

 

Réaction de SY Abdoulaye Baba SY à l’interview du capitaine Ely Ould Krombolé



Sans se soumettre à la tentation on ne peut pas se débarrasser du Mal.
L`interview du capitaine Ely Ould Krombolé, un ex-officier de l’armée Mauritanienne sur Sos-Abolition est courageux et essentiel.
Lire des interviews fait partie de notre vie quotidienne, La compréhension de l'écrit est une compétence fondamentale dans la vie de tous les jours. Nous lisons pour obtenir des informations précises et complètes.
Evitons d`être les Gens du Mensonge qui lisent qu`en période de stabilité psychique pour y absorber le contenu qui va au creuset de notre âmes humaines.
Pourquoi certains negros-Mauritaniens veulent toujours résister à la vérité même si c`est une pure vérité ?
Par exemple : Comment peut-on voir son frère ligoté et être conscient que votre tour viendra sans avoir eu la présence d'esprit de tirer sur tout ce qui bouge? Et surtout en tant que militaire en pleine campagne. Ils se sont laissé massacrer comme des pigeons sans avoir eu l'opportunité de tirer une seule cartouche pour l'Histoire. "
Pourquoi aucun soldat Negros-Mauritaniens n`a contre-attaquer en vertu du texte de coran qui dit : « Quiconque vous attaque, alors attaquez-le de la même manière qu’il vous a attaqués. »
La guerre est interdite en Islam à moins qu’elle soit la réponse à une agression et la si je me trompe pas c`est pire qu`une agression ; donc l` aspect de la légitime défense surgit pour devancer l’agression de l’ennemi et éviter a des innocents musulmans de se faire tabassés, ligotés, balancés dans un véhicule direction Inal , Walata, Jreida , NDB … ou certains ne sont jamais revenu car le Coran incite les croyants à être sur leur garde en toute circonstance : « Ô vous qui croyez, soyez sur vos gardes. Partez en campagne par groupes clairsemés ou partez en masse ! ».
Capitaine Ely Ould Krombolé a parfaitement raison quand il dit : Ils se sont laissés massacrer comme des pigeons sans avoir eu l'opportunité de tirer une seule cartouche pour l'Histoire. "
On continue à vivre cette terreur dans nos villes, villages, campements …… chameaux du gouverneur a détruit par si et par là, le cousin du préfet a tiré sur celui-là, des negrions de services menacent des orphelines par là-bas, une femme esclave viole et assassines ………
Comment est-ce possible qu'après des années de larmes, de terreurs et d`injustice le changement et la paix n`ont pas eu lieu ?
Quand on me dit que cette peur à l`auto-défense est religieuse ; je me dis que c`est plus tôt psychologique et dans ce cas il nous faut des psychiatres totalement engagés et dévoués à leurs vocations et mettre de cotes : NOS MARABOUTS qui apparemment nous ont ensorcelé avec la formule : Jabre Allah quand on sait que Allah a déjà dessine le chemin qu`il fallait suivre à travers ces sourates.


Lien vers l’interview :http://haratine.blogspot.fr/2012/12/le-capitaine-ely-ould-krombole-un-ex.html





Réaction Malal Seck de L’AJD /MR à l’interview du capitaine Ely Ould Krombolé


Aider moi à comprendre car je ne sais pas si je dois détester ce capitaine Ely Ould Krombolé de par sa présence en ce moment sur les lieux en étant au courant des préparatifs de ce génocide sans réagir pour avertir les futures victimes s’il trouvait vraiment ces actes injustes comme maintenant. Ou si je dois l’aimer par son franc parler et me dire que ce n’était pas à lui de réagir à notre place car il n’en avait ni les moyens tout seul ni le courage ou peut être même la peur de ne pas être suivis et écouté par les concernés.

Puisque quand je lis le passage ci-dessous je me rend compte que c’est exactement ce que nous somme entrain de reproduire, de par nos divisions stériles actuelle. Je suis persuadais que les responsables nous regarde avec méprit en se disant : Mon dieu quand est que ces gens là se décideront à ouvrir les yeux et voir la réalité en face malgré tout ce qu’ils ont subit. Jamais on leurs confiera ce pays car ils n’ont encore rien comprit. C’est vraiment triste, triste et triste.
Analysez bien ce passage et dites moi ce que vous en déduisez.
« J'étais à Nouadhibou en 1990-1991 au pk 55 où les negro-mauritaniens étaient beaucoup plus nombreux que les maures et haratines réunis, même si la majorité des commandants étaient blancs. Chaque militaire avait une arme (kalach) et sa dotation en minutions, soient 600 cartouches 7,62 mm. Les Peulhs pouvaient contrôler la situation lorsqu'ils voyaient leurs camarades, frères, cousins appelés par seu
lement le cdt de sous-groupement (pk 55) et deux soldats hartanis, chauffeurs de citerne et de camion 1113 pour être tabassés, ligotés, balancés dans un véhicule direction Inal.»


Lien vers l'interview: 

http://haratine.blogspot.fr/2012/12/le-capitaine-ely-ould-krombole-un-ex.html




Réaction de Mr Abou SARR à l’interview du capitaine Ely Ould Krombolé


Suite à la lecture de l'interview du capitaine Ely Ould krombolé, ex officier de l'armée mauritanienne dans le Blog « au secours des haratines » avec beaucoup l’intérêt, il me semble que l'ex capitaine n'est pas sincères ni cohérent dans ses propos ; quand il affirme que « les négros- mauritaniens étaient beaucoup plus nombreux que les maures et les haratines réunis, même si la majorité des commandants étaient blancs.
Chaque militaires avait une arme (kalachnikov) et sa dotation en minutions soient 600 cartouches de 7,62 MM. Les Peulhs pouvaient contrôler la situation lorsqu'ils voyaient leurs camarades, frères, cousins appelés par seulement le cdt de sous-groupement (pk 55) et deux soldats hartanes, chauffeurs de citerne et de camion 1113 pour être tabassés, ligotés, balancés dans un véhicule direction Inal. Comment peut-on voir son frère ligoté et être conscient que votre tour viendra sans avoir eu la présence d'esprit de tirer sur tout ce qui bouge? Et surtout en tant que militaire en pleine campagne. Ils se sont laissés massacrer comme des pigeons sans avoir eu l'opportunité de tirer une seule cartouche pour l'Histoire ».
Mon capitaine comme on dit dans le langage militaire vous devriez dire radicalement le vérité car la vérité c'est la conformité de l'idée avec son objet, conformité de ce que l'on dit ou pense avec ce qui est réel.
Vous étiez dans le peloton du commandement au PK 55 à Nouadhibou, vous savez plus que tout au monde qu'à partir 1987 les autorités militaires avaient ordonnés le désarmement des militaires négros mauritaniens dans toutes les casernes militaires et même ceux qui prenaient les services de garde le faisaient avec une arme sans percuteur ou sans arme.
En 1990, aucun militaire négro mauritanien n'avait ni arme, ni cartouches, ni couteau militaire et pire même, dans certaines unités militaires il était interdit aux militaires négro- mauritaniens de détenir tout objet tranchants ou pointus. En effet l’objectif réel des maures étaient de désarmer les militaire négros mauritaniens, le cas échéant, ils n'auraient jamais eu le courage d’agir, de procéder à l'arrestation, à humiliation et à l’exécution des militaires noirs.
Monsieur Krombole, sur la question des douloureux événements 1989 qui sont toujours présents dans nos esprits, partagez votre témoignage sincère sur ces faits réels : pourquoi l’armée Mauritanienne s’est livrée à des exécutions sommaires  des soldats noirs, c’était quoi le motif ? les ordres venaient de qui ?
Navré mais votre réponse est superficielle, parce que vous savez bien tout ce qui s'est passé à l'époque dans toutes les unités de Nouadhibou en tant capitaine et chef de section au sous-groupement PK55 dont tout les éléments négros mauritaniens furent exécutés à Inal.
Sur la question : Le 18 novembre 1987, trois Officiers : les lieutenants Saydou SY, Amadou SAAR et Seydi BA furent condamnés à la peine de mort et furent exécutés le 6 décembre 1987  à Jreida. Ils sont accusés de tentative de putsch ; est ce qu’il y a eu putsch ou simple tentative ? Ces hommes ont-ils mérité cette  sentence suprême ?
Vous manquez de courage mon capitaine, le fait d’être en stage en France ne vous empêche pas d’avoir une lecture de la situation en 1987, il y a pas eu de début de coup d’état ni effusion de sang et pourtant trois officiers noirs ont été exécutés, alors qu'en 2003, il y a eu bien putsch et effusion de sang avec la mort du colonel et chef d’état-major de l'armée, le colonel Ould Diayane et toute la ville de Nouakchott terrorisée par des tirs d’obus, de Kalachnikov pendant soixante-douze heures et pourtant les auteurs tous maures n'ont pas été condamnés et ironie du sort ils ont un parti politique représenté au parlement actuel.
Monsiuer krombole il faut avoir le courage et le courage, c'est chercher la vérité et la dire.

Source: boolumbal.org




Réponse à la de Réaction de Mr Abou SARR à l’interview du capitaine Ely Ould Krombolé /Moctar Fall


Non pas que les Noirs Mauritaniens fussent plus nombreux. Cet ex-officier devenu réfugié ou clochard comme les anciens militaires Noirs en France, - il nous renvoie à nous-mêmes ! Pourquoi il n'y a aucune réponse de la part des militaires Noirs ? Les OCVIDH, AVOMM, etc. Ce sont des laches qui restent affiliés aux partis des maures en mauritanie. Aucune déclaration. Ils ne préparent que pour leur progéniture et leur train de vie européen doublé de fausses espérances en la Mauritanie des maures.  Une grande interrogation que nous devons gérer dans notre honte de se faire insulter chaque fois qu'un maure ancien criminel infiltré dans nos troupes ouvre la bouche. Nous avons eu droit à Vall ? Et maintenat à Krombolé, et tous les soi-disant intellectuels et muftis maures. Et qui encore ? En tout cas dès qu'un maure ouvre la bouche, c'est comme Krombolé de dire qu'il n'y a pas d'esclavage, mais il y a des séquelles, et les Noirs sont responsable de leurs ligotage, tabassage, pendaison. Et de condescendre au programme de Aziz, justifier la pertinence de son dire que n'est esclave que qui le veut. Korombolé est un pion maure, de Aziz, et tout autre régime maure. Cet individu dénommé Krombolé est comme le reste.  Le désarmement des militaires Noirs est une vérité, mais c'est au concerné en premier chef, les militaires Noirs réfugiés en France de le dire et de revendiquer leur état de combattant des Doits des Noirs de vivre dignement en France et en Mauritanie : ces soldats de bas étage, on ne les entend que dans l'appel à la capitulation, comme si la liberté ne passait pas par le sacrifice indispensable de son individualité pour le bien de la communauté, Noire, toute entière mauritanienne. La roue tourne et les maquillages juridiques ne freineront pas l'éveil et la détermination d'un peuple : le déterminisme aussi y participe. Dieu n'aime pas la félonie et la ruse criminelles.

La réalité reste que nous sommes des prétextes, on se sert de Noirs de Mauritanie comme paravent d'exaction d'autres Noirs de Mauritanie. Tantôt des Peulhs sont le tremplin de l'esclavage des HARRATINE. Tantôt les esclaves historiques harratine sont le tremplin de l'extermination des HALPULAAR. Pendant ce temps, et jusqu'à quand ? Les uns d'entre nous sont utilisés contre les autres Noirs de Mauritanie pour se faire pendre par un maure et deux HARRATINE, - ou un maure et deux WALFUGHI

Que l'idéologue aguéri Biram soit honnête et et que l'historien idéologue Sall soit honnête, nous trouvons ici le tremplin de sauvetage des Noirs de Mauritanie. Dans le respect passage obligé. Reconnaissons que la méfiance et la déviance des deux ou trois bords de nos communautés, Soninké, Hartani, Halpular, nous ont condamnés aux compositions mortifères sous la houlette d'un maure et demi. Que veut le Noir, que connait le Noir, - Rien?!

Quant au motif principiel du génocide des Noirs de Mauritanie par la minorité maure: ce n'est que de la haine  raciale et de la rage barbare de quelques criminels maures, en pure et dure forme.

Nous le savions déjà : tant que c'est maure entre maures, tout passe, carnage et j'en passe. Entre maures, c'est codifié pour la survie et la domination des Arabo-berbères. Pour les Noirs, rien ne passe ou trop difficilement. Même l'inexistence est érigé en prétexte d'extermination des Noirs

Aux Noirs de Mauritanie de se respecter

Fall Moctar 

 

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