A.H.M.E.

INTERVIEW 34:

 

                  img4.gif    Interviews du FNDD ( Front National pour la Défence de la Démocratie)
                                                                         au Républicain
 

 Le FNDD refuse de participer aux états généraux sur la démocratie 

Mohamed Mahmoud Ould Bakar, conseiller en communication de Messaoud Ould Boulkheir.

 

’Sur le terrain de la prévarication et de la gabegie, le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz est, vraiment, mal barré’’

Mohamed Mahmoud Ould Bakar, conseiller en communication de Messaoud Ould Boulkheir, candidat du Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) à l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, se livre, dans cet entretien avec Le Calame, à une évaluation du travail effectué, après treize jours de campagne électorale, évalue, avec optimisme, les chances de son camp et répond aux accusations de prévarication, proférées par le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le Calame : Quelle évaluation faites-vous du déroulement de la campagne électorale de votre candidat, depuis le jeudi 2 juillet dernier?

Mohamed Mahmoud Ould Bakar : Notre campagne se déroule normalement, suivant une stratégie préétablie. Certes, au plan des moyens déployés, nous sommes nettement en déficit, par rapport à certains candidats, mais nous avons mené un bon travail, sur le terrain, répondant aux exigences en la matière.

Plusieurs observateurs estiment que, sur le plan communication, votre candidat est moins visible, que les autres, comme Ahmed Ould Daddah, Mohamed Ould Abdel Aziz et Ely Ould Mohamed Vall. Est-ce pertinent?

Je ne sais pas ce que vous entendez par «moins visible». Cependant, je vous signale que nous avons exploité, de manière optimale et rationnelle, le temps d’antenne réservé à notre candidat, tant au niveau de la télévision nationale que de la radio. Toutefois, au niveau de la couverture de nos nombreuses activités de campagne, la TVM nous a accordé moins d’importance que le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz. Un favoritisme poussé jusqu’à la caricature, avec deux minutes de tranche gratuite, accordées, à ce dernier, pour dénigrer et diffamer notre candidat.Messaoud Ould Boulkheir a réalisé un score de 10% des suffrages, à l’occasion de l’élection présidentielle de mars 2007.

En tenant compte de l’élargissement de sa base et du fort regroupement autour de sa personne, suite à la crise politique et institutionnelle, née du coup d’Etat du 6 août 2008, pensez-vous que, cette fois, il a les moyens de se hisser au deuxième tour?


Pour répondre à votre question, tout à fait pertinente, soit dit en passant, j’attire l’attention de vos lecteurs et des Mauritaniens, en général, sur un certain nombre d’atouts de la plus haute importance. Notre candidat dispose d’une base originelle et fidèle, avec l’Alliance Populaire Progressiste (APP). A cela, il faut, désormais, ajouter l’apport de grande importance du Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD), avec le parti ADIL et l’Union des Forces de Progrès (UFP).

Et il y a, certainement, un plus large regroupement de toutes forces démocratiques et patriotiques, en général, autour de la personnalité de notre candidat, actuel président de l’Assemblée nationale, et ce regroupement est motivé par l’attitude courageuse de Messaoud Ould Boulkheir, dans son rejet du putsch militaire, sa fidélité à la légalité constitutionnelle et au président démissionnaire, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.

L’importance de la mise en synergie de ces différentes forces politiques, formelles et informelles, est nettement apparue, au cours de tous les meetings de Messaoud Ould Boulkheir, lors de la présente campagne électorale. A cet égard, il faut souligner deux faits marquants : la réunion, dans ces rencontres, de toute la Mauritanie, dans sa riche diversité, et celle des notabilités traditionnelles, d’une part, et la présence, remarquée, d’hommes politiques qui n’accordaient pas leur confiance à Messaoud, jusqu’à une époque encore très récente. Une classe politique qui s’est, désormais, détachée des schémas éculés. Ce sont des images, fortes, de la Mauritanie démocrate.

Il faut ajouter, à ces avantages, une présence, incontestable, dans la vallée du fleuve, à Nouakchott, Nouadhibou, Zouerate, comme autant d’arguments qui nous autorise à affirmer que notre candidat sera bien au rendez-vous du deuxième tour de la présidentielle 2009, malgré les magouilles en coulisses et autres officines obscures, totalement en marge de la morale républicaine. Après avoir accusé votre candidat de prévarication, Mohamed Ould Abdel Aziz a soutenu disposer de preuves et promis de les divulguer, à l’occasion de son meeting d’Arafat. Il a même avancé un chiffre de 300 millions d’ouguiyas, détournés dans le cadre de la gestion des fonds de l’Assemblée nationale.

Quelle est votre réaction, face à de telles allégations?

En fait, Mohamed Ould Abdel Aziz utilise ce procédé diffamatoire pour essayer d’attirer beaucoup de monde à son meeting. Les curieux, désireux de découvrir les «preuves matérielles» de ses «révélations». Et finalement, il n’a, bien entendu, rien présenté. Sinon, une lettre quelconque, dont l’origine n’est pas identifiable, accusant le FNDD d’entretenir une liaison avec le lobby juif. Tristes bassesses pour quelqu’un qui se prétend à la hauteur de la fonction suprême…

D’ailleurs, il faut dire que, sur le terrain de la prévarication et de la gabegie, le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz est, vraiment, mal barré. Une fortune colossale, surgie du néant, entre 2005 et 2009, qui lui permet de dépenser 10 milliards d’ouguiyas, en un temps record de 45 jours, entre la campagne du plébiscite avorté du 6/6 et celle, présidentielle, qui a débuté depuis près de 2 semaines. Une manne tombée du ciel, avec simplement l’exercice du pouvoir, et dont l’origine est, forcément, douteuse.

Le personnage est, d’ailleurs, présenté comme un grand propriétaire foncier, ici et à l’étranger.A côté de cela, le contraste est saisissant, avec l’image du candidat Messaoud Ould Boulkheir, opposant historique. Un homme au choix politique clair, qui a refusé, a contrario de beaucoup, de s’enrichir, sous le régime Taya, dont Mohamed Ould Abdel Aziz est le produit achevé.

Mohamed Ould Abdel Aziz, le candidat auquel vous vous attaquez, semble jouir d’une réelle popularité, chez les couches défavorisées, votre terrain de prédilection. Ne risque-t-il pas de vous prendre une partie de votre électorat, à l’occasion du scrutin présidentiel 2009?


Aziz ne peut pas conquérir la base politique de Messaoud Ould Boulkheir. Celle-ci est formée à la bonne école, celle de la démocratie, du respect de l’éthique et des valeurs républicaines. Elle a une conscience politique, élevée et aiguë, de la situation actuelle du pays et de l’enjeu, capital, du scrutin du 18 juillet prochain qui doit permettre une rupture, définitive, avec la culture des coups militaires, frein à la démocratie, au développement économique et social. Je rappelle, d’ailleurs, que, depuis le putsch du 6 août 2008, Mohamed Ould Abdel Aziz a usé de tous les procédés et artifices coupables, pour débaucher les éléments du FNDD. Ces gens auxquels il impute des actes de prévarication, tout simplement parce qu’ils ont dit non au coup d’Etat.

Quelle analyse faites-vous des derniers développements de la scène politique, depuis la signature de l’accord de Dakar ?


Le candidat Mohamed Ould Abdel a enregistré une véritable saignée, au cours des dernières semaines. Les rats ont quitté un navire qui prend eau, de toutes parts, et va, inévitablement, sombrer, le 18 juillet prochain. Une tendance dont l’explication est limpide : le candidat bénéficiait de soutiens intéressés, sans conviction. L’attrait du camp du pouvoir, espérant profiter de tous les biens matériels et de toutes les facilités qu’on peut en attendre. Une autre dimension était liée à la peur de l’autorité. Deux verrous qui ont, maintenant, volé en éclats, permettant, à chacun, de reprendre la direction que lui dicte sa conscience.

Le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz a déclaré, au cours des derniers jours, que l’armée et le peuple n’accepteront le retour des prévaricateurs. Quelle lecture faites-vous de tels propos ?

Mohamed Ould Abdel Aziz est un candidat comme les huit autres prétendants. Il n’est pas autorisé à parler au nom de l’armée, dont la responsabilité du commandement relève du président de la République intérimaire, du ministre de la défense et du chef d’état- major. Ces derniers doivent assumer, pleinement, leurs prérogatives, pour éviter la dérive et la pagaille.

Tout se passe comme si ce candidat n’arrivait à réaliser sa mutation d’officier de l’armée, vers le statut d’homme politique. D’où des élucubrations et autres rêvasseries, à travers lesquelles il brandit la menace du retour au pouvoir, par la voie de la force, après avoir réalisé que celle des urnes lui sera, impitoyablement, verrouillée. Mais il n’y reviendra plus, par aucune des deux.

Propos recueillis par Seck Amadou

Le Calame (Mauritanie)   

 

 

 Une délégation du Front National pour la Défense de la Démocratie ( FNDD) à Bamako.
 

Conduite par M Ahmed Sidi Baba, Président du Conseil Economique et Social qu’accompagne M. Ba Boubacar Moussa , ancien ministre et Premier vice président de l’Union des Forces du Progrès, ladite délégation est arrivée hier après - midi à Bamako.

Il est à rappeler que des missions de même nature du
FNDD ont parcouru le continent où elles ont été reçues par le tout nouveau président d’Afrique du Sud Kgalema Motlanthé ainsi que le président Abdoulaye Wade du Sénégal. Elles se sont en outre rendues en Côte d’Ivoire, au Ghana et hors d’Afrique , dans les pays de l’Union Européenne.

Le Républicain : quelles sont les raisons de votre présence à Bamako ?


Ahmed Sidi Baba : « Je suis au Mali pour transmettre au peuple Malien , au gouvernement du Mali ainsi qu’aux partis politiques le point de vue du Front National pour la Défense de la Démocratie et le besoin que nous ressentons de leur soutien dans l’épreuve que traverse aujourd’hui la Mauritanie.

« En réalité c’est une épreuve que vit l’Afrique en cela que la Mauritanie est devenue un laboratoire de la démocratie africaine.

Qui sont les acteurs de ce putsh ?

Ahmed Sidi Baba : « Le coup de force et l’accaparement du pouvoir par la force, en cours dans notre pays , contre un régime démocratiquement élu sont le fait de ceux-là mêmes qui ont organisé la transition démocratique 2005-2007. Ils avaient signé des engagements précis pour défendre les acquis de cette transition notamment le retour des militaires dans les casernes et leur non immixtion dans le débat politique. Ce qui arrive donc aujourd’hui est inadmissible.

« Nous voulons attirer l’attention de l’opinion malienne et au-delà, celle internationale, sur la nécessité de mettre en échec ce coup d’Etat parce qu’il y va de l’intérêt de la Mauritanie et de l’Afrique entière.

Quelles leçon tirez-vous de ce coup d’état ?

Ahmed Sidi Baba : « Nous sommes en 2008 et non en 1970. L’Afrique entre temps a signé de nombreux accords , ceux de Cotonou , d’Alger, de Bamako , de Lomé, la charte de l’Union Africaine , celle des Nations Unies qui s’insurgent tous contre la prise et l’accaparement du pouvoir par la force.

« Si aujourd’hui l’opinion mondiale et particulièrement celle de l’Afrique ne se dresse pas contre un tel recul et une telle violation de la démocratie pour démontrer que ce temps est révolu, qu’on ne peut plus réaliser un coup d’Etat et en sortir indemne, alors ce ne sera pas seulement la Mauritanie qui est condamnée à subir ce coup d’Etat mais c’est l’Afrique et le monde entier qui continueront de voir vider de leurs sens toutes les décisions et toutes les conventions qui auront été signées.

Le temps est passé de cautionner par le silence et par la passivité les coups de force. »

Le 30/10/08
Propos recueillis par
S.El Moctar Kounta

Source : Le Républicain via Maliweb

Tiré de www.cridem.org  

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