A.H.M.E.

INTERVIEW 21:

 

                 img4.gif                                         Interviews de Brahim Ould Bilal Ould Abeid

                                                                                                                                    


Interview de Brahim ould Bilal ould Abeid
au site
www.haratine.com

 

 

1) A.H.M.E.: Bonjour Brahim Ould Bilal Ould Abeid. Les lecteurs de notre site www.haratine.com ne vous connaissent peut-être pas assez. Si ce n'est à travers vos articles déjà publiés. On sait que vous êtes professeur de Philosophie et vice président de l’Association SOS-discriminés. Présentez vous à nos lecteurs ?

  Brahim Ould Bilal Ould Abeid : Je suis professeur de philosophie depuis 1987. Comme preuve palpable de l’injustice que nous vivons, je tiens toujours la craie, alors que mes élèves Maures, ou, du moins le peu qui en restent encore dans ce secteur, viennent sans gêne m’inspecter dans mes salles de classe! J’appartiens à El Hor, mais je ne suis pas à APP, malgré les bonnes relations que j’entretienne avec ses différents cadres. Je précise, à l’occasion que El Hor n’a jamais été une organisation ni une formation mais, une mouvance ou plus exactement une conscience. J’avais commencé à approcher mes semblables dans cette mouvance depuis les années 80.

J’ai servi le mouvement à Rosso, Aleg, Boghé Noukchott et bien entendu à Boutilimit, ma ville natale. J’ai assisté activement à la création de AC (Action pour le Changement) qui était pour moi la première consécration de cette conscience devenue le cadre idéal dans lequel les Hratines de tous bords pouvaient y voir leur image et trouver leurs comptes. Je me disais, à l’époque désormais, personne ne pouvait rien imposer aux Haratines, ni les exclure. Hélas très vite je suis tombé des nues. Ce que je croyais impossible est devenu vrai. Et ironie du sort, C’est moi-même qui l’ai subi. On m’a exclu purement et simplement par mes aînés lesquels me reprochaient de porter la contradiction, sur des sujets d’ordre organisationnel et stratégique. J’étais surpris. C’est normal, car pour la première fois je me rendais à l’évidence que nos dirigeants sont allergiques aux critiques et réfractaires au débat intellectuel et politique que requière l’implication de l’intelligentsia, en général, et des cadres, en particulier. Ainsi peu à peu, les intellectuels furent bannis les uns après les autres, à la suite de plusieurs campagnes de chasse à la sorcière dont la plus illustre était celle de 1998 consacrée par la ferme décision de renvoyer tous les récalcitrants, notamment, le groupe de cadres auquel j’appartenais. Ainsi avons-nous été expulsés de AC par la simple volonté du boss, parait-il. C’était - dit-on - pour faire plaisir à un de ses plus fidèles lieutenant et ce, face l’impuissance des autres membres de la « qiyada).

C’est parce que nous avions la ferme volonté de rester à l’opposition que nous avions rejoint l’UFD/EN qui deviendra, peu après notre arrivée, le RFD. Par cette décision courageuse, nous constitutions le premier groupe de cadres, dans l’histoire de la très jeune démocratie mauritanienne qui quitte un parti de l’opposition pour aller vers un autre de l’opposition. Ce parti constitue aujourd’hui le cadre auquel mon groupe politique et moi appartenons et nous y représentons El Hor !




2) A.H.M.E. : Vous êtes membre fondateur de SOS-Discrimés. Parlez-nous de ses buts et de ses activités.

  B. O.B.A. : La naissance de SOS DISCRIMINES dont l’objectif est de créer des références pour la jeunesse mauritanienne se justifie essentiellement par deux raisons :

  •  

    Une forte volonté de dépolitiser la Société Civile mauritanienne. Car il faudrait absolument couper le cordon ombilical avec les partis politiques. D’où notre cadre strictement apolitique qui a permis de fédérer plusieurs bonnes volontés de différents horizons  autour de cet ambitieux projet.

  •  

    la nécessité de mener des actions concrètes en faveur de ceux qui sont victimes de discriminations. Ainsi, des centaines d’élèves en classe de terminale seront-ils entièrement pris en charge pour lutter contre l’échec scolaire. D’autres actions sont également entreprises, notamment, le renforcement des capacités des ONG absentes dans les medias malgré leur travail énorme auprès des victimes (formations, mise en place de sites Internet, médiatisation de leurs activités, etc.). Un prix est décerné, chaque année, à l’homme ou à la femme qui se serait illustré(e) dans le domaine de la lutte contre les discriminations. Cette initiative contribuera sans nul doute à faire sortir de l’anonymat ces milliers de bénévoles, complètement méconnus du grand public

Je remarque, au passage, que nos activités programmées pour l’année 2010 n’on pu être exécutées pour des raisons internes, et indépendantes de notre volonté. Nous envisageons de les reprendre d’ici peu et peut-être sous une nouvelle formule !



3) A.H.M.E. : Les Abid (sclaves) et les Haratine (Affranchis) étaient et demeurent toujours exclus de l'enseignement traditionnel et dans une large mesure de l'enseignement moderne. Certains Adwaba (Villages haratine) sont plus peuplés que des grandes et des moyennes villes de Mauritanie. Et pourtant, souvent ces villages sont dépourvus d'écoles, de collèges et de lycées.

Décrivez-nous la situation de l'enseignement dans les milieux haratine qu'il s'agisse des Adwaba, des quartiers ou villes à prédominance haratine ou les Kebba (bidonvilles), etc. ?

  B. O.B.A.: L’enseignement dans ces zones est un véritable laisser-aller et laisser-faire. Rien ne motive les enseignants à vivre dans cette misère, lot quotidien des Haratines des Adwabas et autres bidonvilles des banlieues où le niveau de déperdition atteint son apogée. Certaines écoles sont sabotées par l’administration Beydane sous les auspices du système dominant parce que ces nègres marron n’acceptent plus de suivre les maîtres. Pour la petite histoire, en 2001, le village de Daghveg (Boghé) a obtenu l’appui d’un volontaire du corps de la paix américain pour la construction de leur école. Le Hakem de Boghé dont dépend le village ne s’est pas gêné d’affecter l’enseignant, l’envoyant chez-lui à Male. Pourtant cet abus de pouvoir est resté impuni !

Les problèmes qui affectent l’enseignement tout comme la propriété terrienne et beaucoup d’autres domaines encore persisteront parce que les commis d’Etat sont recrutés parmi les esclavagistes. Ce sont les maîtres d’esclaves qui sont aujourd’hui promus walis, Hakem, chef d’arrondissement, Cadi. Donc auprès de qui faut-il vraiment porter plainte ? Un maître qui est à la fois juge et parti ? Où réside alors le salut !



4) A.H.M.E. : A partir du régime de Ould Taya, la thèse de tous les pouvoirs réside dans la négation de l'esclavage et la reconnaissance des séquelles de celui-ci. Quel jugement portez-vous sur cette attitude ?

  B. O.B.A.: C’est une fuite en avant qui ne convainc personne. Et pourtant on revient toujours pour abolir de nouveau l’esclavage. Un mythe de Sisyphe aussi usant qu’absurde et qui se révèle d’autant plus risible que baroque. Comptez avec moi : Tout d’abord, la constitution de 1961qui avait timidement reconnu l’égalité des hommes devant la loi, Puis l’ordonnance de 1981 abolissant l’esclavage suite au fameux procès de Rosso ; ensuite, l’interdiction de la vente des personnes en 1998 ; enfin, la loi criminalisant toute pratique esclavagiste en 2007. Tout cela et on continue à dire, contre vents et marées, qu’il n’y en a que des séquelles ! Quelle contradiction ? Mais, on n’a pas honte !!! Non ! chez nous le ridicule ne tue pas. Demain encore, il y aura une autre loi. Dieu sait comment ils la baptiseront !

Les cas d’esclavage avérés présentés aujourd’hui (Oum el kheyr de Yaghref et son affaire avec Colonel Viyyah, Mohamed de Bassiknou et ses dix enfants pris en otages par des maîtres toujours en cavale, mais aussi le cas le plus récent (Octobre 2010), en l’occurrence, celui de Aichetou et sa famille, esclaves de Ould El Veyjeh (Rosso)) sont tout à fait frappants. S’il n’y a qu’un seul esclave, l’esclavage existe encore. Qu’en est-il, cependant, quand il ne se passe deux à trois mois sans qu’un nouveau cas d’esclavage avéré ne soit présenté à l’opinion. Il y a, hélas, des centaines de milliers d’esclaves qui sont reclus, assujettis, à travers la Mauritanie. Les esclaves existent partout : à l’intérieur du pays, dans la Mauritanie profonde, à Nouakchott, notamment dans les luxueux palais des Ministres, des hauts fonctionnaires de la République, des Maures. Quand vous visitez n’importe quelle maison à Tevragh Zeina (quartier chic de Nouakchott), la petite personne noire qui vous ouvrira la porte est une esclave amenée par la femme. Le boy est un esclave asservi sous une autre forme. C’est le cas du chauffeur, du cuisinier même les plantons qui sont aux bureaux ! Gare à celui qui quitte ses anciens maîtres. On lui notifie que plus rien ne sera comme avant, qu’il ne jouira plus de droits, que plus jamais on ne lui réglera un problème, qu’il ne sera plus à l’abri de bavures policières ou autres. On lui dit qu’esclave marron, il n’a plus le droit aux soins ni au travail, ni encore à un lopin de terre. On lui crie dans le nez que ses enfants n’auront plus droit au cas où ils auront décroché leurs baccalauréats une bourse en Libye ou en Syrie, les seuls pays disponibles pour les bacheliers Haratines ; car les bacheliers Maures n’en veulent pas.

Voila ce que j’appelle, moi, séquelles de l’esclavage. Quand tous les gouverneurs sont des esclavagistes ainsi que les Hakems et les Cadis, quand toutes les faveurs sont entre les mains des esclavagistes on peut parler de séquelles. Et pour longtemps encore ! C’est normal parce qu’en réalité l’Etat Mauritanien signifie un legs d’infamie qui a pour nom des séquelles tarabiscotées sur fond d’esclavage.



5) A.H.M.E. : Le régime de Ould Abdel Aziz se singularise par le fait d'ignorer la communauté haratine dans ses discours et dans les programmes politiques. Percevez-vous cette singularité et que vous inspire-t-elle ?

  B. O.B.A. : Pour moi, le régime actuel est le simple clonage du système de Taya, particulièrement en ce qui concerne la question des Haratines. Voila comment ces derniers se présentent sur l’échiquier de la hiérarchie administrative : 3 Ministres / 30, 1 wali / 13, 1Hakem sur 54, 1 et j’ai honte de continuer la longue liste d’énumération insultante qui n’épargne aucun domaine socioprofessionnelle, paramilitaire et même militaire. La nomination de mon condisciple et camarade de promotion comme ambassadeur à Genève nous rappelle exactement O. Taya qui avait nommé un Haratin à Washington pour desservir la cause des esclaves et anciens. Ainsi, à chaque fois que Biram arrivera à Genève il sera accueilli par la voix rouée de Zahav qui se plait dans son rôle de cache sexe. Bref, Aziz est un vrai élève de Taya lequel a longtemps essayé de tromper les Mauritaniens naïfs. Il ne daignera guère éradiquer l’esclavage parce qu’il est investi de la mission de sauver le système dominant dont il se sert. C’est son réservoir de grands électeurs accrochés à leurs privilèges indus et ataviques lesquels tirent leur raison d’être de l’entretien et la pérennisation des pratiques esclavagistes. En effet, sans un tel environnement, Kaba ne sera plus notable disposant des clefs de Kankoussa, peuplée à 90% d’esclaves. Idem pour Barkéole, Moudjeria, Rkiz, Tidjigja, Amourj et la liste est très longue ! Cette vieille nouvelle démarche prouve que Ould Abdel Aziz est, jusqu’à la preuve du contraire, insensible à la question Haratine.

 

 



6) A.H.M.E. : L’Assemblée Nationale a voté une loi en 2007 incriminant les pratiques esclavagistes sur l’ensemble du territoire national. Cette loi est-elle appliquée par les Autorités mauritaniennes ? Et quelles sont les causes de son inapplication ?

  B. O.B.A. : Cette loi n’est pas du tout appliquée et ne le sera jamais tant que ceux qui sont choisis pour la mettre en œuvre sont, eux-mêmes, des esclavagistes distingués. Comme je l’ai dit haut, et je ne le dirai jamais assez , aussi longtemps que les hakems, les walis et les cadis resteront exclusivement des maures comme maintenant, donc juges et parties, il y a rien à espérer. La loi restera lettre morte.

Il n’y a aucune volonté de changement. Le racisme d’Etat tel que nous le vivons aujourd’hui est de toute évidence incompatible avec une quelconque reforme. L’Etat Mauritanien est un état esclavagiste et la place qu’occupent les esclaves est la même qu’ils ont toujours occupé dans la tribu et les fractions tribales. Et l’esclave-Zoulou, le résigné qui dénonce les esclaves marron profite de la largesse de ses maîtres et l’histoire le retient comme quelqu’un de «bon». Voila les rôles joués par les grandes familles historiques, Chioukh edebaye, c’est-à-dire les secrétaires des chefs des tribus. Ce sont ces outils auxquels s’identifie Bodiel Ould Houmeïtt en parlant de Haratine n’ayant jamais vécu l’esclavage. Mais ce qu’il oublie est que les Haratines de Tendgha étaient tous esclaves. Ils n’eurent leur liberté qu’à la suite d’une scission où ils ont vaincu leurs maîtres avant de s’en aller et peupler la côte maritime. Quant à Dina dont les fesses ne sont sorties de l’eau qu’après avoir cassé la grève de 1990, contre le juteux poste de SG de l’UTM. Son statut d’être libre et son rang de notable sont tributaires de faits historiques que nous connaissons. Rien ne peut dire qu’il n’a jamais connu les affres de l’esclavage. C’est le cas aussi d’Ehel Sbaghou et, surtout, Ehel Hommoddy que Monsieur Boïdiel cite comme étant les prototypes de Haratine jamais soumis à l’esclavage. Boïdiel ignore l’histoire des tribus et celle de l’esclavage. Ni sa richesse ni le mariage de ses sœurs à des Beydhanes ne pourront faire oublier son passé. Cela est d’autant plus que ces ex-maîtres existent. Il y en a même qui le lui ont rappelé un jour lors d’une des bouillantes campagnes d’implantation du PRDS. Il y a une minorité de Haratine qu’on appelle Khadhara qui n’ont jamais été soumis, mais Boïdiel et ceux-là qu’il a cités n’en font partie. Ces Khadhara ne représentent pas 1 % des Haratines. C’est l’exception qui confirme la règle.

Aujourd’hui, les Haratines qui refusent le statu quo se retrouvent sous embargo parfois même, du fait de leurs semblables voire leurs cousins.



7) A.H.M.E. : Les pouvoirs en Mauritanie, la Féodalité, les tendances nationalistes maures, les partis politiques... défendent l'arabité des Haratine. Quel est votre point de vue sur ce sujet ? L'arabité des Haratine peut-elle contribuer à leur affranchissement et à leur émancipation ?

 B. O.B.A.: Je ne peux pas concevoir le fait que les Haratines soient toujours considérés des sujets, des mineurs pour qui on doit décider. Les maures avaient œuvré à nous réduire à l’esclavage et quant ils se sont rendus compte que nous n’acceptons plus l’exploitation, ils s’orientent maintenant vers d’autres méthodes visant notre instrumentalisation. Ils s’évertuent à décider à notre place ce que nous sommes. Ce sont eux et pas nous qui décidons de notre arabité. C’est à eux de dire que nous ne sommes pas nègre ni même mulâtre. Ils rejettent en bloc nos choix, nos différences, nos particularités. Notre identité, ce sont eux, toujours comme hier, qui doivent en décider. Mais, au nom de quoi ? Oublient-ils que nous ne sommes plus les moutons de panurge que nous fûmes ? Arabes pour justifier leur entreprise hégémoniste. Jamais ! Parce que cette arabité (li haajetin vi nefsi ya’quba) est le fruit de manœuvres politiciennes visant notre phagocytose et la minorisation des Négro-africains ! La vérité est que nous ne sommes ni arabes ni négro-africains. Nous sommes Haratines, c'est-à-dire, un trait d’union entre les arabes et les Negro mauritaniens. Un produit inédit. Nous sommes historiquement Négro-africains, noirs de race et culturellement négro- arabo-berbère. Nous nous assumons sans complexe aucun. Le Haratine n’est pas un affranchi tel que la mémoire collective des maîtres tient à nous définir. C’est des hommes qui, à travers le temps, ont su se distinguer par l’apprivoisement de la terre, par la culture. Les Haratines sont partout, dans tous les pays voisins de la Mauritanie : le Sénégal, le Mali, le Maroc, l’Algérie et le Niger... Nous avons des parentés avec les Darfouri. Je lance un appel à tous les haratines de la zone, ainsi qu’à tous les anciens esclaves dans les milieux négro-africains de s’unir et créer le Sahel des Haratines.

Nous sommes un résultat historique de la jahiliya, je veux dire, la période antéislamique, celle qui a duré des siècles de domination anarchique et vandalle des arabo-berbères de la Mauritanie... Pourquoi ceux qui tiennent à tout prix à nous coller l’étiquette d’arabité ne se rappellent-ils pas qu’ils sont en quête de cette arabité et (vaqidu ishshey ‘i la yu’tihi), celui qui n’a pas la chose ne peut pas la donner.



 

8) A.H.M.E. : Les Haratine sont partagés entre les tribus maures. Le système tribal assure leur isolement et empêche leur solidarité. Peut-on arriver à la libération des Haratine sans déconstruire le système tribal qui secrète leur asservissement ?

 B. O.B.A. : Il faut impérativement déconstruire le système tribal que les maîtres veulent utiliser en guise d’instrumentalisation. Une nouvelle forme d’esclavage est en train de s’instaurer. Elle réside dans les tentatives velléitaires des maîtres de jouer le rôle d’intermédiaire entre les Haratines et l’Etat. Voila ce que nous appelons le racisme d’Etat. Les Haratines n’ont pas droit à la propriété terrienne. Du fait que celle-ci appartient à la tribu, seuls les nobles en disposent. Pire, le foncier s’utilise comme moyen de chantage sur les Haratines pour les maintenir dans la soumission. Nous, Haratines, nous n’avons pas besoin de tribu mais d’un Etat républicain. Or cela demande une refonte générale de la société et une reconstruction sur de nouvelles bases. Car l’Etat Mauritanien est fondé sur l’esclavage, c’est un Etat esclavagiste !



9) A.H.M.E. : Les Oulémas sont très remontés contre les abolitionnistes. Il y a eu des prêches assez virulents à l'endroit des militants de l'IRA- Mauritanie. Quel est le but de cette offensive des Imams ?

 

  B. O.B.A. : Les Oulémas sont des intouchables. Ils portent l’habit de la religion. Mais, l’état des lieux montre qu’ils sont responsables de cet esclavage. Ce sont, en fait, eux qui l’on légiféré, légitimé et perpétué des siècles durant par une jurisprudence issue de falsification des textes. Plus grave encore, ils persévèrent. Nuls remords. C’est dire qu’ils sont loin d’être prêts à rectifier le tir. Puisque tel est le cas je me demande qu’est ce qu’ils peuvent attendre de nous. Le clergé est le premier responsable de notre situation. Biram a parfaitement raison de toucher cette fibre ! Je partage entièrement son point de vue ! Et j’appelle les haratines à étudier la religion pour montrer les âneries de ces Oulemas et leur hypocrisie, à l’exception du très vénéré Mohamed Ould Sidiya Yahya.



10) A.H.M.E. : A l'adresse des Haratine, le pouvoir en Mauritanie est double. Il y a l'Etat et la Féodalité maure. Une solidarité ethnique et politique existe entre ces deux pôles. Quelle stratégie adopter pour aboutir à l'abolition de l'esclavage et du racisme ?

  B. O.B.A.: Vous avez tout dit, c’est une solidarité ethnique et politique entre l’Etat et la féodalité maure qui existe. L’un et l’autre sont deux faces pour une monnaie. Tous deux oeuvrent pour le maintien du statu quo. Voila comment l’Etat mauritanien fut fondé. La stratégie à adopter pour abolir l’esclavage passe par une lutte sans merci afin d’ébranler les fondements de cette solidarité. Il faut remettre en cause la place de ces Oulémas faux dévots, dénoncer le partage inégal des richesses de ce pays, combattre cette solidarité et la détruire définitivement. Je pense qu’il y a des cadres Hartines qui ont pris leur destin en main et ils sont déterminés à combattre ce système anachronique. Je lance un vibrant appel à la jeunesse Haratine pour s’assumer et prendre le taureau par les cornes : “Dieu ne changera pas le destin des gens tant qu’ils ne changent eux même ce qui est dans leurs propres âmes” !



11) A.H.M.E. : L'Etat mauritanien, la féodalité maure, les nationalistes arabo-berbére jouent beaucoup sur la comparaison entre l'esclavage négro-mauritanien et le leur pour conforter leur inertie face à l'abolition.
D'abord, donnez-nous votre lecture de l'esclavage négro-mauritanien ? Ensuite est-il comparable avec l'esclavage maure ?

  B. O.B.A. : L’esclavage est un crime contre l’humanité et il existe sous toutes les formes et dans tous les milieux y compris celui des Négro- africains mauritaniens. Présentement, il y a une affaire d’esclavage à Diaguily où une coopérative d’anciens esclaves s’est vue refuser la réception d’un financement qui lui était destinée. La raison est que les maîtres réclamaient la possession de la terre bien que c’étaient les esclaves qui la mettaient en valeur. L’esclavage tel qu’il est pratiqué chez les Négro-africains est certes archaïque et abject. Mais il ne saurait aucunement cacher l’ampleur de l’esclavage chez les maures. Ne serait-ce qu’à cause du poids démographique des haratines (esclaves de fait et de naissance) qui font à eux seuls plus de 50% de la population nationale ; alors que les Négro-africains mauritaniens, toutes castes confondues, en font 25%, à peu près, a égalité inconfortable avec les maures, et je pèse mes mots !



12) A.H.M.E. : Le fait que plusieurs ONG, Associations, Forces syndicales, Mouvements et Partis politiques s'occupent de l'abolition de l'esclavage maure, constitue, de notre point de vue, un progrès important. La tâche est immense et les ennemis de notre cause sont nombreux et puissants (Etat, Féodalité, Partis et Mouvements nationalistes arabo-berbéres ...)
La seule condition objective est de ne pas être une création et une manipulation des ennemis de l'abolition effective. Dites-nous votre approche sur ce sujet

  B. O.B.A. : Cet ensemble divers et multiples que vous évoquez qui prend à bras le corps nos problèmes, c’est la somme des résultats palpables de notre lutte, à nous tous ! Même ceux qui sont contre nous, nous les servons. Ils en sont tous conscients. Notre lutte a toujours été une occasion pour des Haratines résignés de profiter. On peut en citer le combat de Messoud, Boubacar et les autres camarades contre l’esclavage et l’exclusion qui a entraîné la promotion des noms tels que Sghair, Med Ould Haymer, Boïdiel, Ould Merzoug, Ould Zahaf et bien d’autres. Aujourd’hui, notre combat profite à une nouvelle génération de cadres Haratine, caisse de résonance de la féodalité maure (les directeurs de l’habitat, de la fonction publique…). Nous en sommes conscients. Mais, le chien aboie la caravane passe !

On dit souvent que les cadres Haratines font de l’esclavage un fond de commerce. Ce qui est totalement faux. La réalité est que c’est l’Etat mauritanien qui fait de l’esclavage un fonds de commerce et, ce par la distribution des postes et le simulacre de lutte contre la pauvreté et l’ignorance exploitées auprès des bailleurs pour obtenir des subventions et des financements au préjudice des haratines éternellement maintenus dans l’exclusion et l’indigence !



13) A.H.M.E. : D'aucuns estiment que la discrimination positive dans le cadre d'une abolition réelle de l'esclavage est une solution à l'adresse des Esclaves et des Haratine. Que pensez-vous de cette idée ?

  B. O.B.A. : Pour éradiquer complètement l’esclavage et traiter conséquemment ses séquelles il faut de mon point de vue trois choses essentielles :

1- Une demande d’excuses présentée publiquement par le Président de la République au nom de tout le peuple mauritanien pour l’ensemble des crimes liés à l’esclavage perpétré en Mauritanie. Cela doit être au cours d’une cérémonie officielle à laquelle assistent les faqihs, imams et autres théologiens membres du clergé ayant, des siècles durant et pendant cinq décennies d’indépendance, entretenu les pratiques de l’esclavage et leurs corollaires, à travers la légalisation de cette barbarie séculaire loin de toute condamnation éventuelle, ne serait-ce que des bouts des lèvres ;

2- Conception et mise en œuvre d’une politique claire basée sur la
discrimination positive dans tous les domaines socioéconomiques et professionnels, à l’instar de l’éducation, la santé, la fonction publique, le secteur informel (agriculture, petite et moyenne entreprise). Ouvrir grandement la porte à cette couche sociale et assurer rapidement son intégration dont le gage de bonne volonté réside dans la révision systématique des critères de nomination souscrits encore aux lois de l’hégémonie maure et dont les cadres Haratines sont les seuls à en faire les frais.

3- Réparation des esclaves et anciens esclaves contre plusieurs siècles d’exploitation inique, somme toute, responsable de leur misère économique et leur retard intellectuel. Ce qui ne saurait se faire sans la distribution d’enveloppes financières mais également, et surtout, l’attribution à titre individuel des titres fonciers.



14) A.H.M.E. : La Constitution mauritanienne ignore la communauté haratine. Cependant, elle évoque les Arabes et les Négro-mauritaniens. Les Berbères se considèrent comme des Arabes. Les Haratine, groupe prédominant au plan démographique et ayant ses spécificités historiques, peuvent-il se libérer de l'esclavage et du racisme sans être pris en compte dans la loi Suprême de la Nation, à savoir la Constitution ?

 

  B. O.B.A. : Notre lutte a pour fin de consacrer notre existence dont la condition sine qua non est la reconnaissance officielle de notre identité. Tôt ou tard la constitution reconnaîtra les Haratines comme étant une communauté qui a ses spécificités propres. Pour cela il faudrait que nous, intellectuels, sachions que notre combat n’est pas uniquement sur le plan politique ou des droits de l’homme, mais aussi sur le front culturel. Voilà le devoir qui incombe à notre intelligentsia : Professeurs, chercheurs, sociologues, linguistes… Pour cela nous nous devons de transférer, comme vous l’avez exactement compris, le combat sur le terrain médiatique et nous intéresser à la presse pour diffuser notre discours et faire entendre nos exigences.

La loi dont vous parlez est taillée sur mesure par ceux qui l’ont élaborée. Ils se considèrent arabes. C’est leur choix. Il est de notre devoir de le respecter. En revanche il est de leur devoir de respecter le notre. En effet, vouloir imposer nous leur propre volonté, c’est inadmissible. C’est une absurdité monstrueuse que nous combattons. Car il n’y a que nous-mêmes qui devions décider ce que nous sommes.

Pour le moment les efforts sont concentrés sur l’éradication totale et conséquente de l’esclavage ; sur la lutte contre le racisme d’Etat qui menace aujourd’hui l’unité ; sur la répartition juste et équitable des richesses nationales dont une seule communauté en détient de façons indues le monopole. C’est dire, qu’en dépit de notre impatience, force est d’être méthodique et organisé. Nous avons une vision globale, mais pour plus d’efficacité et de pragmatisme il va falloir souscrire à notre agenda et laisser de côté l’improvisation.

Les mauritaniens se rappellent tous des conditions dans lesquelles cette constitution a été préparée et votée. En effet, en 1991 le pays pataugeait dans les méandres des conflits sur fonds de guerre de leadership entre arabo-berbères et négro-africains. Tout le monde se rappelle, qu’à l’époque, nous avions exigé que la constitution comporte un passage qui reconnaît explicitement les Haratines comme une composante à part entière. Cette revendication se pose aujourd’hui encore, avec plus d’acuité. La réalisation de cette exigence est obligatoire et irréversible. Car on ne peut pas continuer indéfiniment à ignorer le droit à la différence de plus de 50 % de la population nationale ; surtout, parce temps où ils sont plus que jamais déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat. Toutes les forces vives haratines ne cachent pas leur détermination quant à chercher de nouvelles formes et outils de lutte.



15) A.H.M.E. : Que pensez-vous des activités de l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe ?

  B. O.B.A. : Je félicite tous les camarades membres de l’association qui ne se sont jamais lassés de consacrer tout leur temps et leurs efforts à ce grand et long combat dont les résultats commencent à se faire sentir. En effet, le niveau considérable de prise de conscience des cadres et intellectuels Haratines, de la jeunesse des centres urbains tout comme celle des grandes localités rurales, tout cela est significatif. Vous y êtes pour beaucoup.

Chapeau à Monsieur Mohamed Yahya Ould Ciré et à Monsieur Diko Hennoune pour l’efficacité de leur travail. Nous vous exhortons à initier une version arabe. Car le site intéresse tout le monde, notamment, la jeune génération Haratine. Malheureusement, ces derniers sont en général formés en arabe. Ils sont le fruit de l’éducation sectaire et néo-fasciste ayant donné deux types citoyens mauritaniens qui ne communiquent plus, ou, presque. Alors faut-il que vos activités puissent toucher le pays sur le plan politique, social et économique. Et pour cela il va falloir avoir une affiche à l’intérieur.

Nous vous prions de ne point verser dans les querelles intestines qui nous desservent. Tous ceux qui s’opposent au système, peu importe les divergences qui peuvent les opposer, servent de près ou de loin notre cause. Les différences d’appréciations existeront toujours entre intellectuels. Elles sont formelles mais point essentielles car elles n’affectent pas le fond du combat, je veux dire son essence. A l’intérieur comme à l’extérieur, nous nous devons de rester mobilisés, vigilants, et unis.



16) A.H.M.E. : Votre dernier mot à nos lecteurs ?

  B. O.B.A. : Que tout le monde sache que nous sommes plus que jamais déterminés à aller jusqu’au bout dans notre lutte contre ce fléau qu’est l’esclavage et l’esclavagisme. Les pratiques d’esclavage existent bel et bien en Mauritanie. Elles persistent malheureusement parce qu’il y a une volonté claire de les ignorer et de combattre ceux qui les dénoncent. C’est l’une des manifestations vives du racisme d’Etat bien entretenu par le système dominant. Nous sommes victimes d’un embargo qui vise à nous appauvrir davantage, nous imposant le silence et la mort en douce ! Il faut que les haratines de la diaspora s’organisent pour aider les Adwabas et les bidonvilles par la création d’infrastructure de base, surtout, en matière de santé et d’éducation. Il faut trouver des bourses pour les jeunes haratines afin qu’ils se forment dans de bonnes écoles ! J’appelle nos frères Négro-africains de Mauritanie, à plus de coopération ! Je lance un pareil appel fraternel à nos frères Maures. Car il y a parmi eux aussi d’honnêtes gens. La porte leur reste ouverte. Largement ! Je voudrais qu’ils profitent de cette occasion pour oeuvrer en faveur de l’unité qui passe par le bannissement des pratiques odieuses de l’esclavage. Je tiens à ce qu’ils sachent que les Haratines ne portent aucune rancune, mais ne tolèrent plus qu’ils soient traités comme de petites gens, sous les auspices des forces occultent parrainées par le racisme d’Etat.

Avec eux ou sans eux, le changement est fatal. Il vaut mieux alors de contribuer à cette entreprise et être au rendez-vous avec l’histoire. Je félicite au passage l’engagement et les sacrifices consentis par Jemal O.Yessaa et Pr. Ely Mustapha, Mr. Ahmedou Ould wadiaa, Cheikh Tidjane Bathily…Il sont nombreux qui ont opté pour le même choix… Nos excuses de ne pouvoir citer tous les noms. Nous sommes sensibles à leurs actions. Nous les remercions sans exceptions.



A.H.M.E. : Merci Brahim Ould Bilal Ould ABEID d’avoir répondu à nos questions

 


Octobre 2010
 

 

 mercredi 11 juillet 2012

Interview de Brahim Bilal Ebeid , vice president IRA-Mauritanie


En tournée européenne pour sensibiliser l’opinion publique internationale sur la problématique de l’esclavage en Mauritanie et l’arrestation arbitraire de Biram Dah Abeid,
le vice président d’IRA-Mauritanie a bien voulu répondre à  nos questions. Revient entre autre sur la détention de Biram, sur la mainmise du pouvoir politique sur les juges.

Flere.fr : Pensez-vous que l’acte posé par Biram ait, d’une certaine manière, contribué à l’évolution  des mentalités en Mauritanie ?

Brahim Bilal Ebeid: Je remercie votre site de m'avoir donné cette occasion pour donner des informations sur mon périple européen, et je profite de cette occasion pour remercier tous ceux qui on participé de prêt ou de loin à la réussite de ce voyage. Je félicite particulièrement Abidine Ould Merzough, coordinateur de IRA en Europe pour  son travail efficace et sérieux sans lequel ma visite n'aurait pas pu avoir lieu.

 

Pour revenir à votre question, je rappelle que nousavons toujours dit que c'était un mal nécessaire. Un mal parce que tout simplement la population cible (les hratin ) ignore en grande partie le contenu néfaste de ces livres; et nécessaire en ce sens que nous ne pouvons plus continuer à « traire notre chamelle dans la marre » lutter, démontrer et braver le mutisme voulu par l'Etat sur ce fléau et le résultat de notre travail fini dans les tiroirs d'un disciple de Khalil, c'est-à-dire l'un des juges maures qui dominent à100 % la "justice", et les maures sont entrain de fructifier leur argent illicite, et ils prient dans leurs mosquées, comme si tout allait bien. Donc il fallait un acte fort, pour tirer la sonnette d'alarme sur le ras-le- bol que nous ressentons et nous sommes convaincus que cet acte va contribuer, de façon sensible et perceptible, à l'évolution rapide des mentalités. La problématique de l'esclavage va impérativement connaitre un saut en avant d'une vingtaine  d'années.  
 

Flere.fr : La justice mauritanienne commence à tergiverser autour du dossier sans

pour autant que Biram ne soit libéré, peut-on y voir une mainmise du pouvoir politique ?

Brahim Bilal Ebeid: Mais oui, voila pourquoi la justice tergiverse, c'est parce que, l'autodafé en elle même n'est pas un crime car aucun texte mauritanien ne punit ce genre d'acte, surtout que ces livres ne sont pas du tout saints, ils constituent eux-mêmes un crime contre l'humanité et Biram devait être félicité pour avoir mis la puce à l'oreille des  mauritaniens à propos de ces résidus d'obscurantisme anachronique.  

Flere.fr : Pourquoi, y a-t-il une forte résistance dans la lutte contre l’esclavage ?

Brahim Bilal Ebeid: C'est parce que ceux qui gouvernent la Mauritanie, le clergé et les maitres esclavagistes appartiennent au même groupe social, et ils ne sont pas honnêtes au point d'être juge et partie; que peut- on attendre d'un disciple de Khalil ministre des affaire Islamique ?

Flere.fr : Pensez-vous que la lutte contre l’injustice en Mauritanie puisse s’accommoder

du communautarisme?

 

Brahim Bilal Ebeid : Non, ce n'est pas parce que une communauté, très minoritaire  du reste, a hérité d'un pouvoir religieux, économique et politique de façon injuste, qu’elle a pris le soin d'en abuser, que nous autres nous voyons les choses comme ça, nous  ne cherchons pas la vengeance encore moins le couper-coller, nous cherchons l'émergence d'une société égalitaire, débarrassée  de ces maux que sont le racisme, le tribalisme, le népotisme et l'esclavage.

Flere.fr : Quel bilan faites-vous de votre tournée européenne ?

Brahim Bilal Ebeid: je ne suis pas venu en touriste en Europe, j'ai profité d'une invitation à un prestigieux  "global Media forum"  en tant que membre d'une communauté opprimée, et pour venir m'adresser aux centaines de journalistes et de chercheurs invités pour la même occasion. Ce forum est organisé chaque année par la Deutsche Welle. Et cette année l'esclavage faisait partie de son ordre du jour, et j'ai donné une conférence en anglais sur le cas de la Mauritanie.

J'ai donc visité quatre pays européens (l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et la France) et j'avais à expliqué à nos militants, amis et sympathisants le sens de l'autodafé et

l'instrumentalisation qu'en a fait le pouvoir pour régler ses comptes avec IRA et

particulièrement avec son président Biram.

J'ai eu beaucoup de contacts de différents niveaux, des parlementaires, des avocats des citoyens mauritaniens de tous bords, des hommes et des femmes libres et engagés contre les injustices de tous genres. Et je pense que ma mission n'a pas été difficile  car le monde libre peut facilement comprendre son contraire.

J'ai rencontré aujourd'hui (Mardi 10 Juillet ) le député socio-démocrate italien Mr Pier Antonio PANZERI, quiest le président du groupe parlementaire chargé du Maghreb et de la Mauritanie et l'échange que nous avons eu a été prometteur et je serais encore a Bruxelles pour d'autres contacts importants dont un très probable avec Barbara


LOCHBIHLER député présidente de la sous commission des droit de l'homme au

Maghreb et nous lui soumettrons nos doléances liées à son domaine à savoir le cas

de détentions arbitraires de notre président Biram Dah Abeid et ses codétenus.

Et je rentre en Mauritanie pour rendre compte à mon organisation de toutes les démarches que j'ai eu et pour que, ensemble, nous mettions en valeur les conseils et feedbacks que

j'ai collectés durant mon périple européen.

Je vous remercie.

Propos recueillis par BA Youssouf


www.flere.fr


 

 

  Retour