A.H.M.E.

INTERVIEW 19:

 

                 img4.gif                                                         Interviews de Samory Ould Beye


Samory Ould Beye, vice président de Moustaqbel :
« L’agence de lutte contre les séquelles de l’esclavage est un instrument à visée électoraliste que nous dénonçons »


Le Calame : Que pensez-vous de la fondation de l’agence nationale de lutte contre les séquelles de l’esclavage, de la lutte contre la pauvreté et l’insertion ?
Samory Ould Beye : La fondation d’une telle agence, en place de celle qui était loin d’avoir achevé sa mission, nous gêne, à plus d’un titre. A mon avis, elle vise à susciter la zizanie entre les communautés haratine et négro-mauritanienne. Nous nous refusons à ce jeu. C’est une agence trop connotée, mise en place pour leurrer les Mauritaniens. Sa mission paraît assez floue, on y a mis tout et rien, sans aucune concertation avec les intéressés. Nous aurions souhaité qu’une telle décision soit l’objet d’entretiens poussés avec l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile, des ONGs et des experts internationaux. Ensuite, l’esclavage, dont l’Etat refuse d’admettre l‘existence ou, pour être plus nuancé, la persistance, n’est pas caractérisé. S’il s’agit, pour certains, d’une discrimination positive, pour nous, en revanche, c’est un instrument à visée électoraliste que nous dénonçons, parce que nous avons l’impression qu’à travers cette institution, les Haratines sont considérés, par une frange de la population, comme de grands enfants. La nomination de l’ancien ministre de la Communication, Hamdi Ould Mahjoub, à la tête de cette institution, est une parfaite illustration de cette réduction infantiliste que nous n’acceptons pas.


Pour vous cette nouvelle agence est donc sans objet ?
Samory Ould Beye :
Comme je l’ai dit plus haut, l’immensité des domaines qu’elle embrasse fait douter de sa réussite. Elle ne pourra, a priori, régler aucun problème. A notre humble avis, pour que l’agence puisse atteindre les objectifs qu’on prétend lui assigner, il fallait partir d’un diagnostic sur le terrain, avec une forte implication des populations cibles. Si toute la pléthore d’institutions mises en place par les gouvernements successifs a échoué, c’est parce qu’on n’a pas pris en compte, tout simplement, l’avis des populations bénéficiaires. Il faudrait, également, procéder à des réformes pointues sur la propriété foncière, en supprimant, en particulier, le métayage. Il n’est pas rare de voir des populations noires travaillant aux champs en sortir les mains vides, parce que le propriétaire leur prête tout et le récupère sur la récolte. Il faut mettre fin à cette exploitation éhontée.

Comment cette agence pourrait-elle contribuer à l’épanouissement de ceux qui n’ont ni terre, ni cheptel, ni immobilier, ni fonds ? Comment des gens dont les enfants peinent à aller à l’école et à se soigner peuvent-ils s’épanouir ? Voilà les préoccupations réelles des Haratines et des Négro-mauritaniens. Nous craignons que l’agence finisse comme celles, nombreuses, qui l’ont précédée. Combien de milliards ont été injectés dans des adwabas parfois fictifs ? Ont-ils contribué à mettre fin à la précarité des conditions de vie des habitants de ces taudis ? Ceux qui ne connaissent pas ces aléas peuvent-ils entendre les plaintes de ces démunis, maintenus, jusqu’ici, dans la misère ? Nous en doutons fortement.

Enfin, nous estimons fondamental de pousser les oulémas à émettre des fatwas contre tous ceux qui se livrent à des pratiques esclavagistes. Le gouvernement ne doit pas se préoccuper uniquement des séquelles de cette ignominie, il doit surtout combattre le chômage dont sont particulièrement victimes les jeunes harratines et négro-mauritaniens ; prendre des mesures, pour réduire le fossé qui ne cesse de se creuser, entre une composante favorisée et une autre qui s’appauvrit de jour en jour. L’observation attentive du tissu économique permet de constater ce gap. L’Etat doit, pour prouver sa volonté politique, supprimer la fameuse règle de la représentativité, dans les fonctions gouvernementales où seule une composante se taille la part du lion. Tout le reste n’est que populisme. Le parti Moustaqbel se tient justement là, en sentinelle, pour dire non à la ségrégation, non à la marginalisation et non au racisme d’Etat.

Propos recueillis par DL
Source : http://www.lecalame.info/interviews/item/308-samory-ould-beye-vice-pr%C3%A9sident-
de-moustaqbel---l%E2%80%99agence-de-lutte-contre-les-s%C3%A9quelles-de-l%E2%80
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Samory Ould Beye à propos du dialogue social : « Nous ne pouvons pas accepter d’être noyautés par des organisations fictives qui défendent une cause en contradiction avec les intérêts de travailleurs ».


suite à une série d’actions menées par l’intersyndicale qui regroupe, les centrales professionnelles (Cltm, Cntm et Cgtm), le Premier ministre vient de recevoir les représentants des travailleurs, en vue de poser les jalons d’un dialogue social.Quelles sont les questions qu’ils ont abordées ?L’entrevue entre le chef du gouvernement et les employés est-elle un prélude à des pourparlers entre les partenaires sociaux ?Samory Ould Beye, secrétaire général de la Cltm répond à ces interrogations dans l’entretien suivant :


Le Rénovateur Quotidien : Des centrales syndicales, dont la CLTM que vous dirigez, viennent d’avoir une entrevue d’avec le premier Ministre, monsieur Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf. . Sur quoi ont porté les discussions ?

Samory Ould Beye (S.O.B)  : Les discussions ont porté surtout sur la volonté de toutes les parties (centrales syndicales, patronat, Etat) d’aller dans des négociations en vue de créer toutes les conditions propices à un dialogue social sérieux.


Le Rénovateur Quotidien : Comment interpréter vous l’entrevue avec le premier Ministre ? Comme un pas vers la satisfaction des doléances de l’intersyndicale, qui regroupe la CLTM , CGTM, CNTM, qui n’a cessé d’appeler à l’ouverture d’un dialogue social, ces derniers temps ?

S.O.B : Nous, organisations syndicales, pensons quand même qu’il y a certains préalables importants à réaliser afin qu’un tel dialogue puisse réellement avoir lieu. Parmi ces préalables, il y a surtout la question de représentativité syndicale. Il existe, aujourd’hui, une pléthore d’organisations syndicales, une vingtaine, mais nous savons que la majorité, en réalité, manque de professionnalisme et n’a pas les capacités, les compétences techniques requises pour contribuer à un dialogue social sérieux. Elle est là pour monnayer ses positions, soutenir éventuellement celles de l’Etat et du patronat, en contrepartie d’avantages. Partant nous estimons que toutes les centrales syndicales ne peuvent être associées à un dialogue entre les partenaires sociaux. Nous ne pouvons pas accepter d’être noyautés par des organisations fictives qui défendent une cause en contradiction avec les intérêts de travailleurs. Nous pensons qu’il y a des organisations centrales (CGTM, CLTM, CNTM) qui ont entrepris un ensemble d’actions et fait pressions pour qu’aujourd’hui les autres parties acceptent l’ouverture de négociations et que cette négociation doit en principe et normalement prendre en compte la plate-forme avancée par ces trois organisations syndicales. Tout dépendra alors de l’attitude que le gouvernement va adopter par rapport à nos préoccupations qui sont justes. Par ailleurs nous aurons à définir la date où nous devons commencer les discussions, à arrêter l’ordre du jour dans sa forme définitive, avec les parties concernées, et à traiter des questions de procédures qui n’ont pas encore été abordées. Au cours de l’entrevue avec le premier Ministre, nous avons fait part de notre souhait de voir l’Etat représenté par une délégation de haut niveau ayant des prérogatives pour prendre des décisions dans le cadre des discussions. Donc voilà en quelque sorte les questions sur lesquelles, il y a eu, en tous cas, des échanges, au cours de l’entretien que nous avons eu avec le premier Ministre.

Le Rénovateur Quotidien : Que vous a répondu le PM, quand vous lui avez dit que seules les organisations syndicales représentatives doivent prendre part aux négociations ?

S.O.B  : Nous avons adressée une lettre ouverte au président de la République en personne, où nous évoquions la question de la représentativité. La représentativité est prévue par les dispositions du code de travail national, et les conventions internationales de l’O.I.T. Elle est instituée et pratiquée dans tous les pays et surtout dans les pays de la sous-région. Donc nous ne pouvons accepté le fait de délivrer des récépissés à des gens qui n’ont aucune notion sur le syndicat. Les organisations syndicales sont investies d’une mission, ont une vision, une expertise, ainsi toute organisation qui n’a de base, chante des louanges, et vise à entraver l’action que les centrales syndicales veulent mener au profit des travailleurs, n’a pas sa raison d’être. La réglementation a prévu des mécanismes pour protéger l’action syndicale. Nous voulons une mise en application de ces mécanismes. Nous l’avons souligné au cours de notre entrevue avec le premier Ministre. Nous l’avons également souligné au cours de notre entretien d’avec madame la ministre de l’Emploi. Mais jusqu’à présent nous n’avons pas encore reçu une réponse claire.

Le Rénovateur Quotidien : Si la pléthore des centrales syndicales qui n’ont aucune assise, dont vous parlez ne sont pas écartées, que va faire l’intersyndicale qui regroupe la CLTM , la CNTM , la CGTM. Renoncer à engager des pourparlers avec l’Etat et le patronat ?

S.O.B  : Nous ne parlons pas d’une mise à l’écart, mais nous demandons à ce que l’on tienne compte de critères de représentativité. Ainsi les syndicats qui remplissent ces critères constitueront le groupe de travailleurs à la négociation. Si non nous réclamons, qu’on définisse les organisations les plus représentatives. En ce moment ces dernières accepteront aussi, la représentativité d’autres groupes à travers une ou deux organisations, mais de manière à ne pas noyauter, à ne perturber, à ne pas gêner l’action des organisations qui ont lutté et continuent à lutter pour défendre les intérêts de travailleurs et qui ont une vision réelle, une expertise et qui vont pouvoir réellement assurer une bonne discussion avec les autres partenaires.

Propos recueillis par Samba Camara

 

 

 


Samory Ould Beye au Quotidien de Nouakchott : 'Personne au parti ne réclame le départ de Samory ...



...sauf peut être Messaoud et les arrivistes opportunistes qui l’entourent '.


L’
APP que dirige Messaoud Ould Boulkheïr est dans la tourmente. Depuis plus d’un an rien ne va plus entre le leader du parti et président de l’assemblée nationale et son compagnon de lutte, M Samory Ould Beye secrétaire général de la CLTM.

Même si le divorce entre les deux hommes n’est pas encore à l’ordre du jour, en tout cas au train où vont les choses, le risque est réel.

Pour tenter de comprendre ce qui ne va pas, nous avons contacté
Samory Ould Beye qui a accepté de parler sans détour de son différend avec Messaoud Ould Boulkheir. Entretien.

Quotidien De Nouakchott : L’Alliance populaire progressiste est en ébullition. Les instances du parti, relayées par militantes vous indexent comme étant un fauteur de troubles, par des accusations de dénigrement à l’endroit de Messaoud Ould Boulkheïr et de division du parti. En conséquence, sans le dire officiellement, il vous est demandé de quitter le parti et d’aller chercher ailleurs. Qu’en est-il de vos démêlées avec l’APP et principalement Messaoud Ould Boulkheir ?

Samory Ould Beye : A ce jour aucune instance du parti ne m’a accusé de fauteur de trouble ou de quoi que ce soit. Ce qu’il y a en fait, est que Messaoud Ould Boulkheir, n’ayant pas trouvé les moyens de se débarrasser de ses amis et compagnons de lutte -qui pour lui deviennent trop encombrant-, a fait recours à certaines pratiques antidémocratiques consistant à pousser des personnes de son entourage proche ou de sa famille pour écrire des tracts dans lesquels je suis dénigré de la manière la plus dédaigneuse.

Moi je n’ai jamais dénigré ou parlé du mauvais de Messaoud et je n’ai jamais mené une quelconque action de sape contre le parti ou ses dirigeants. Mais tous me connaissent pour ma fidélité et mon engagement pour les causes défendues par le parti, tous me connaissent également pour mes sacrifices et mes rôles au service du parti et des causes justes dans les situations difficiles.

Personne au parti ne réclame le départ de Samory sauf peut être Messaoud et les arrivistes opportunistes qui l’entourent.

Pourtant Samory n’a rien fait qui puisse susciter cette attitude belliqueuse à mon endroit, tout ce que j’ai fait c’est d’exprimer une opinion et des idées, dans un contexte national d’ère démocratique où la liberté d’expression est un des droits garantis par la constitution et, le parti APP devrait être une institution où la critique et l’autocritique ainsi que les pratiques démocratiques sont instaurées en son sein car j’estime que le temps des dictatures est totalement révolu.

A en juger vos déclarations par voie de presse, la question haratine et surtout de l’esclavage vous tient à cœur et paraît être l’essentiel de votre combat en ce moment. Pourquoi autant de rancoeurs en ce moment ? Que reprochez-vous au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz ?

Vous avez parfaitement raison en jugeant mes déclarations ; on constate que je me focalise sur la question des haratines depuis un certain temps, s’est bien vrai et la raison c’est qu’il s’agit de ma raison d’être, de ma cause, des droits de ma communauté victime de l’injustice, de discrimination et de l’humiliation collective, ce combat et cette lutte pour les droits des haratines ne constituent pas de rancœur mais une action qui vise la libération, l’émancipation et le recouvrement des droits des hommes assujettis à l’esclavage, à l’exploitation et l’indécence par la volonté d’autres hommes qui n’aspires qu’a s’accaparer de tout sans partage.

Cette situation lamentable de la communauté haratine est une situation qui appelle à la conscience de toutes les bonnes volontés et personnes éprises de paix et de justice d’intervenir en faveur des haratines de Mauritanie victimes du système esclavagiste maure, ce même appelle je lance de nouveau au Secrétaire Général des Nations Unies et à l’Union Européenne pour aider les haratines à sortir de ce calvaire mortelle.

Je ne peux m’empêcher de déplorer au passage que certains compagnons de lutte qui portaient hier haut le flambeau, brandissent aujourd’hui le drapeau blanc et tournent leurs armes de combat contre leurs amis de parcours.

Ce que je rapproche au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz c’est sa continuité des pouvoirs maures qui se sont succédés. Il est aujourd’hui un des défenseurs du système esclavagiste BEIDHANE, je n’espère rien de lui pour résoudre le problème des haratines.

J’estime personnellement que seule la lutte apportera la solution adéquate compte tenu de tout ce qui a été fait depuis ces trois dernières décennies comme action politique apaisée, en vue de dissuader les tenants du pouvoir à rectifier les choses mais en vain. On continue toujours dans le mutisme.

Messaoud Ould Boulkheïr ne serait-il plus pour vous, l’icône de la contestation haratine ?

Messaoud peut être qu’il constitue toujours une icône pour certains haratines pour une raison ou une autre mais pas pour la contestation ou la défense des droits des haratines.

Vrai ou faux, pensez-vous comme tant d’autres dans votre sillage, qu’il a fait son temps et qu’il doit céder la place aux jeunes loups pour faire avancer la cause haratine ?


Je dirais seulement qu’il a, selon lui-même, une nouvelle vision qui est celle de jouer un autre rôle de (dimension nationale) tel que la lutte contre le terrorisme, les anti-arabismes et les antiesclavagistes qu’il considère comme des extrémistes et des sectaires.

Estimez-vous compatible votre statut de politicien avec celui de syndicaliste puisque si nous remontons loin les souvenirs, vous aviez démissionné de vos fonctions à l’APP pour vous mettre à distance de la politique ?

Le syndicalisme à travers l’histoire a toujours été compatible avec la politique que ça soit en Afrique, en Europe ou ailleurs, constituant un fer de lance pour toutes les luttes des causes justes, les droits fondamentaux des peuples. Le mouvement ouvrier a de tout temps occupé les premières lignes pour combattre les dictatures, le fascisme et les pouvoirs antidémocratiques et antinationaux et défendre les intérêts des peuples et des groupes opprimés.

Dans ce cas, Samory n’est pas sorti de la règle. J’ajoute que ce droit est garanti par la déclaration universelle des droits de l’homme et la charte de L’OIT. Je n’ai jamais démissionné de mes fonctions au sein du parti et je n’ai pas l’intention de le faire j’entends défendre mes idées et mes positions de principes en toute liberté.

Le président de l’Ira est en prison où il séjourne en attendant son procès. Quel commentaire faites-vous de sa situation et de son combat politique ?

5) Oui le président de L’IRA Birame  Ould Abeid est en prison, mon commentaire est qu’il s’agit de l’injustice qui frappe durement les haratines de Mauritanie.

Monsieur Birame est emprisonné parce qu’il dénonce cette injustice, parce qu’il a osé affronter les réalités et appelé un chat, chat. Nous disons au régime d’élargir ses prisons car les haratines ne vont pas se taire sur leurs conditions et lutteront étant entendu que ce n’est pas la prison qui va les intimider ou empêcher de continuer leur lutte en vue de recouvrer leurs droits, tous leurs droits.

Je demande à ce qu’il soit libéré dans le meilleur délai comme je demande aux haratines de se mobiliser pour défendre leur juste cause en vue de vivre libre et digne dans un environnement propice à leur promotion et au recouvrement de leurs droits fondamentaux usurpés.

Sur un tout autre chapitre, parlons du foncier. L’agrobusiness prend pied en Mauritanie. Au Sud du pays d’importantes terres agricoles au Trarza, Brakna, Gorgol vont être cédées à des investisseurs étrangers. Qu’en pensez-vous ?

Je pense qu’il s’agit d’une situation inquiétante et très grave car la terre c’est le tout pour un peuple, pour un groupe de personnes ; la perdre c’est perdre ses racines et perdre ses racines c’est perdre la vie.

Aujourd’hui c’est la terre qu’on arrache aux populations propriétaires. Demain ce serait leurs enfants qu’on arrachera pour faire travailler dans l’exploitation de cette même terre dans les formes de l’esclavage moderne, tout cela prouve que le système esclavagiste constitue un danger et une menace à la cohésion nationale.

Par ailleurs, on assiste à une flambée des prix sur l’ensemble du territoire national. Qu’en pense la CLTM que vous dirigez ? Est-ce normal ou non ?


Cette flambée des prix n’est que la conséquence logique d’une politique du mutisme dans la pratique de la gabegie et d’inconséquence dans les options et la gestion. En ce qui nous concerne, la CLTM, dans une action en synergie avec la CGTM et la CNTM ont produit une déclaration commune pour sonner l’alarme et attirer l’attention des autorités sur la gravité de la situation socioéconomique.

Auparavant nous avions par une autre démarche, saisi le gouvernement pour insister sur la nécessiter de convoquer les partenaires sociaux à l’effet de discuter de cette situation critique, vous vous en souvenez de la grève réussie que nos organisations ont organisé l’année dernière, dans le secteur public mais en dépit de tout cela, le gouvernement semble inflexible.

La CLTM étudie actuellement la réponse à donner pour faire face à ce grave problème, accentué par la compression des droits des travailleurs et les arriérés de salaires qui, aujourd’hui, rendent la situation intenable pour les travailleurs.

Propos recueillis par
Moussa Diop

Source :Le Quotidien de Nouakchott

 

 

 


            Samory Ould Beye a rencontré le Président Ould                               Abdel Aziz. Entretiens.

                                       
le 14-02-2010

Le 25 janvier dernier, Samory Ould Bey, Secrétaire Général de la CLTM, adresse une lettre ouverte au Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon, « relative au calvaire et à la discrimination dont sont victimes les Harratines de Mauritanie ». Mercredi 10 février, à 14 heures, il est reçu, durant une heure au Palais présidentiel, par le Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz. Ils en parlent. Nous l’avons rencontré.


Une correspondance à Ban ki-Moon et une entrevue avec le Président de la République, quels rapports entre les deux événements ?
Effectivement, je suis l’auteur de la correspondance adressée au Secrétaire Général de l’ONU, Ban ki-Moon.
Il y a deux jours, j’ai été également reçu par le Chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Au cours de cette audience, j’ai insisté sur le contenu de cette lettre et, en particulier, sur la nécessité de trouver une solution urgente et adéquate pour que les espoirs renaissent afin que, ensemble, nous puissions continuer notre combat pour la cohabitation, la cohésion et le développement.
J’ai saisi l’occasion pour expliquer en détails les souffrances, les privations dont est victime la communauté
haratine. J’ai en particulier énuméré certains aspects saillants comme le déséquilibre politique qui existe aujourd’hui, comme l’exclusion à grande échelle dont font l’objet les cadres haratines et les pratiques qu’exercent l’Administration et les notabilités sur cette communauté.
Aujourd’hui, on est dans une situation inadmissible dans laquelle les
haratines ne pourront plus vivre car ils sont dans l’impossibilité de développer leurs particularité s, leurs spécificités culturelles et civilisationnelles. Le fait aussi de ne pas être considéré comme étant une composante nationale à part entière ayant les mêmes mérites que les autres composantes du pays qui se partagent également le même gâteau, cela crée forcément de grands remous.
Il va de soi que pour régler ces questions, les solutions nationales sont privilégiées, si solutions nationales existent ou peuvent exister.

Et le Président, qu’est-ce qu'il vous a dit à ce propos ?
Le Président a évoqué ses bonnes intentions et notamment son programme électoral qu’il juge très ambitieux et qui devrait, à terme, résoudre beaucoup de problèmes (analphabétisme, pauvreté…).
Pour lui, il s’agit d’un travail dont le succès nécessite l’action et l’implication de tous. Ould Abdel Aziz affirme qu’il a, lui-même, la ferme volonté de veiller sur l’application de son programme en ce qui concerne les
adwabas.
Il est persuadé que l’arsenal juridique ne sera jamais, à lui seul, en mesure, ni assez efficace pour résoudre les problèmes. Il importe également d’éduquer les gens et de les sensibiliser aussi bien sur leurs droits que sur leurs devoirs et obligations.
Enfin, il dit qu’il est personnellement disposé au dialogue. Il précise cependant que certaines questions sont discutables et d’autres ne le sont pas.

Et qu’avez-vous répondu ?
Certes, le long terme permettra de régler certains aspects, mais il y a urgence d’agir dans le court et moyen terme. Des mesures doivent être prises dans l’immédiat, des instructions, des orientations pour résoudre d’abord un certain nombre de questions clés et sensibles qui vont, tout de suite, redonner espoir et montrer la bonne volonté du régime. A titre d’exemple, il faut mettre fin au feuilleton des expropriations foncières, ces terres et ces puits que les féodaux tentent de reprendre aux haratines avec la complicité active des cadis et des hakems.
Il s’agit de prendre, également, des mesures pour permettre aux
haratines d’accéder aux postes de commandement dans l’armée et à certaines fonctions de l’Etat. Le partage des ressources et des responsabilité s n’a pas besoin du long terme pour être réalisé.

Quelles étaient, selon vous, les questions qui ne sont pas discutables auxquelles a fait allusion Ould Abdel Aziz ?
Non, il n’a pas précisé et je n’ai pas cherché à savoir.

Vous avez été reçu à votre demande ou à celle du Président ?
Je n’ai pas demandé à le voir. Des personnes m’ont demandé si j’étais ouvert au dialogue et si je serais disponible au cas où Ould Abdel Aziz voudrait me rencontrer. J’ai tout de suite répondu oui, car je ne vois aucun inconvénient à le rencontrer et ce, d’autant plus que je n’ai rien à cacher. J’ai, juste, des convictions et des idées à exposer et à défendre.

La rencontre s’est déroulée où et quand ?
C’était avant-hier, mercredi 10 février 2010, dans le bureau présidentiel au Palais de la République.

A quelle heure et pendant combien de temps ?
En début d’après-midi, vers 14 h. L’entrevue a duré environ une heure de temps.

Vous avez fait cette rencontre au nom de l’APP ou de la CLTM ? 
Non, pas du tout. C’était en mon nom personnel en tant que leader d’opinion.

A votre sortie de l’audience, quelles conclusions en faites vous ? 
En réalité, je ne pouvais pas tirer une conclusion de cette première entrevue. Ould Abdel Aziz n’a, en fait, exprimé que le contenu de l’article de Mohamed Ould Nani (Chargé de Mission au Premier Ministère, ndlr) paru dans le journal Horizons l’autre semaine.
Je signale, au passage, que j’ai adressé un droit de réponse à « Horizons » qui n’a pas été malheureusement publié. Il s’agit, en réalité, de ma position par rapport à la thèse officielle du pouvoir exprimée dans l’article signé par Ould Nani.


Quelle appréciation faites-vous de l’article signé par Mohamed Ould Nani ?
C’est toujours le même discours stéréotypé, c’est toujours le rejet et le refus de reconnaître les réalités et les problèmes; donc, la fuite en avant, et c’est très mauvais.

A vous entendre, on comprend que, pour vous, la balle est dans le camp du pouvoir. A quoi vous vous attendez maintenant ?
Absolument, la balle est dans le camp du pouvoir. Nous nous attendons à du concret, à du palpable, à des signaux forts dans l’immédiat. Car, nous ne nous pouvons plus supporter l’humiliation, la discrimination et l’exclusion.

Est-ce que vous avez eu des échos des Nations-Unies au sujet de votre courrier à Ban Ki-Moon ?
Non, non, jusqu’à présent rien encore. J’ai appris quand même qu’il y a une réaction du Palais, qu’Ould Abdel Aziz aurait écrit ou saisi l’ONU pour dire que les propos de Samory ne sont pas admissibles et ne sont pas discutables. Je ne sais pas, si certains, veulent dire par là que les questions que j’ai soulevées ne sont pas discutables à l’extérieur.


En fait, ne voyez-vous pas une contradiction quand vous affirmez, plus haut, privilégier les solutions nationales alors votre que courrier à Ban Ki-Moon est une tentative de sortir le linge de la famille ?
Oui, oui, parce qu’après trente années de lutte, de dialogue, de discussions et de sacrifices, la situation n’a pas évolué. Il s’agit manifestement d’une société sclérosée.

Donc, on peut dire qu’on assiste aujourd’hui à une renaissance du mouvement El Hor après sa dissolution? 
Non, non, El Hor ne s’est jamais dissout. En tant que mouvement, idées, idéologie, groupe, il existe toujours. Tous ses membres y croient encore.

Pensez-vous sincèrement que le communautarisme est une bonne solution ? Pourquoi ne pas militer plutôt pour un Etat de droit où chacun trouvera son compte ?
Oui, c’est une solution dans la mesure où la communauté arabe ne reconnaît que l’élément blanc comme le pur national et que tout le reste est awach (la racaille, ndlr). Oui, c’est comme ça qu’ils traitent les autres. C’est leur culture. On en a assez de ce genre de considérations, cela doit impérativement changer. Nous voulons des rapports, des relations correctes qui renforcent la confiance, la cohésion nationale, qui lient les gens à un destin commun.

Alors, après une entrevue d’une heure avec le Président de la République, qu’elle impression il vous a fait ? 
Quand je sortais, j’avais la tête lourde de pensées et j’étais un peu abattu. Même s’il s’agissait de contact et non de négociations. Pour moi, les arguments employés par le Président pour me persuader de la capacité de son programme de régler tous les problèmes des mauritaniens y compris ceux des haratines n’étaient pas rassurants. Ould Abdel Aziz n’a pas été rassurant. Mais, je ne prétendais pas à plus que ça d’une première entrevue. Et je considère qu’il faut lui donner plus de temps pour lire et savoir réellement plus sur ses bonnes intentions.

A la fin de l’entrevue, vous a-t-il raccompagné en prenant congé de vous ? 
Oui, il s’est levé et m’a de façon très courtoise dit au revoir.

Et quels étaient ses derniers mots ?
Il a dit que la rencontre a été fructueuse et qu’il souhaite qu’elle ne soit pas la dernière.  

Propos recueillis par aos/mck/ainrim

 

 

 

 


 Samory Ould Béye, SG de la CLTM :
«Marchander avec l’Espagne, l’Italie pour emprisonner les immigrés, est honteux et inacceptable »

Dans un entretien exclusif accordé au QDN, le Secrétaire Général de la Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM), Samory Ould Béye est revenu sur la lutte menée par le régime actuel contre la gabegie, le FNDD, mais surtout la journée mondiale du travailleur migrant.


Quotidien de Nouakchott : Quelles significations donnez-vous à la Journée Mondiale du travailleur migrant?

Samory Ould Beye : Les travailleurs migrants bien qu’acteurs essentiels dans le développement des pays d’accueil et d’origine continuent de souffrir de beaucoup de discriminations.
En quête perpétuelle d’un travail décent ils se trouvent confrontés à un calvaire permanent. Leurs droits fondamentaux sont largement bafoués, c’est ainsi que leurs conditions de vie sont précaires ; ils n’ont pas droit à la protection sociale ; leurs moyens de survie sont assez limitées ; ils n’ont pas le droit de circuler librement et pire ils souffrent d’une exploitation abusive qui les confinent à des taches occultes, à des travaux difficiles ne respectant en aucun cas l’intégrité morale et le respect des droits de l’homme.
Le fait de marchander avec l’Espagne, l’Italie pour créer une prison pour les immigrés, est honteux et inacceptable, car il faut respecter l’être humain, il faut également le mettre dans des conditions acceptables. On ne peut pas accepter de créer des prisons où des gens meurent de maladies, de faim, de mauvais traitements contre l’argent qu’on reçoit des autres pays, alors qu’eux, quand ils ont besoin de compétences pour leur développement, leur économie, ils acceptent de recevoir les immigrés, mais quand ils en ont assez, ils les renvoient dans des conditions inhumaines sans que nos Etats ne réagissent.
Les droits fondamentaux, l’homme doit en réjouir, partout. Certes, certains de ces migrants créent des situations parfois gênantes et pleines de conséquences néfastes pour les pays d’accueil, mais cela ne pourrait jamais justifier de telles pratiques. Nos états, les organismes internationaux concernés, les partenaires sociaux doivent réfléchir ensemble et conjuguer les efforts afin de mettre fin au calvaire dont sont victimes quotidiennement plusieurs milliers de personne dans le monde.


QDN : Le rôle de la CLTM pour lutter contre cette forme de discrimination?
Samory Ould Beye : Aujourd’hui nous sommes l’Organisation au niveau nationale qui va signer le 18 courant avec le Mali et le Sénégal, un observatoire de migration, la première convention parrainé par l’OIT pour la première fois dans le monde,.
La Mauritanie a aussi ses enfants qui vivent à l’extérieur, dans les pays du Golfe, en Europe et partout dans l’Afrique Il faut se soucier des conditions dans lesquelles ils vivent dans leur pays d’accueil. Il faut également œuvrer pour créer des conditions beaucoup plus propices qui encouragent leurs retour.
Devant ce tableau sombre et à l’occasion du 18 décembre, journée mondiale du travailleur, la Confédération Libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) se solidarise avec tous les travailleurs migrants dans le monde.
Et elle lance un appel pressant à la reconsidération des droits majeurs de cette frange trop vulnérable.


QDN: Que pense-vous de la situation politique actuelle du pays ?
Samory Ould Beye : La situation politique actuelle du pays est inquiétante puisque ça pousse vers l’instabilité. Et quant il y a instabilité, en réalité, il y a tous les problèmes. Puisque aujourd’hui nous pensons que la situation économique sociale du pays est liée à cette instabilité. Nous ne pensons pas qu’un pays puisse se construire avec cette situation ou chaque jour, il y a des interpellations, des abus. Nous pensons qu’il y a des exagérations et elles ne contribuent pas à la résolution des problèmes économiques et sociaux du pays.
On ne peut pas construire le pays, sans que tous les acteurs ne se retrouvent, sans une vision d’ensemble pour évoluer vers le développement intégré.


QDN : Que dire de la lutte contre la gabegie menée par le Chef de l’Etat ?
Samory Ould Beye :
Je pense que c’est une chose importante, nécessaire à mener, mais il faut que cela soit loin du règlement du compte, il faut que cette lutte se fasse dans la transparence et qu’elle soit basée sur des règles claires, une vision réelle, une politique de rationalisation des ressources de l’Etat avec également une répartition de ces richesses à toutes les catégories de la population de manière équitable et juste.


QDN : Pensez-vous que la formation d’une Coordination des partis de l’opposition soit nécessaire actuellement ?
Samory Ould Beye :
Personnellement ça ne m’inspire pas confiance dans la mesure où il y a absence de vision. Car avoir un pied de l’autre coté et brouiller les cartes et faire du mouchardage, ça n’inspire plus confiance.


QDN : On peut dire alors que le FNDD est mort, enterré ?
Samory Ould Beye :
Le FNDD est mort, mais son corps est encore là. Il existait, mais depuis les dernières élections, la situation est devenue plus confuse.


QDN : Pensez-vous que Messaoud Ould Belkheir a eu le soutien nécessaire de ses amis, lors des élections présidentielles du 18 juillet 2009 ?
Samory Ould Beye:
Messaoud n’a pas eu le soutien nécessaire, car il pouvait avoir un score beaucoup plus favorable.


QDN : Reconnaissez-vous le nouveau régime ?
Samory Ould Beye:
Les élections n’étaient pas libres et transparentes. On ne le reconnaît pas mais on reconnaît seulement les institutions.

17/12/2009

Propos recueillis par Dialtabé


 

Samory Ould Bèye: «A El Hor, nous estimons qu’il y a toujours un système basé le mépris… »

 Samory Ould Bèye est  secrétaire général de la CLTM, membre du conseil national de l’Alliance populaire progressiste et membre dirigeant d’El Hor, mouvement en faveur de l’émancipation des Harratines. Auteur, des déclarations fracassantes tenues récemment contre le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), il répond aux questions de Tahalil.

Tahalil :  Selon «Le Divan», vous accusez le FNDD d’avoir comploté contre son candidat Messaoud Ould Boulkheïr au profit de Mohamed Ould Abdel Aziz, lors de la présidentielle passée. S’agit-il d’une information ou d’une désinformation? Avez-vous réellement accusé le FNDD de duplicité?
Samory Ould Bèye : J’ai bien accusé le FNDD de trahison. C’est surprenant, elle nous ramène à la case départ.
Dans la mesure où les mauritaniens - toutes communautés confondues - se sont retrouvés pour dépasser leurs vieilles contradictions en vue de bâtir quelque chose de commun à partir duquel on pouvait évoluer vers des perspectives permettant à tous de se sentir égaux, concernés au même pied d’égalité de la vie et des affaires du pays, nous avons pensé (à El Hor)  que certains avaient évolué et changé leur mentalité. Or à traves la présidentielle, nous avons vu qu’il s’agit d’une situation toujours figée de mentalité rétrograde, d’un système d’exclusion qui n’a pas évolué, de manque de considération que certains ont toujours gardé vis-à-vis des autres, faisant d’eux un moyen de production ou de carte qu’on peut jouer en politique mais jamais pour asseoir un rapport de franchise, de sérénité pour créer un environnement propice afin de bâtir la confiance entre les uns et les autres.
Pour arriver au concret j’affirme que le directoire du FNDD, au lieu d’élaborer une bonne stratégie dans le but de réaliser un bon score, a travaillé pour mettre en place un système et une stratégie intelligemment préparés pour barrer la route à un candidat issu de la composante harratine que d’aucuns, dans ce pays, ne veulent de sa promotion et de son accession  aux droits fondamentaux auxquels aspire chaque citoyen et chaque être humain. Il s’agissait pour les acteurs politiques composant le FNDD de rééditer l’histoire. Faudrait-il le rappeler, en 92,  bon nombreux de ces acteurs, qui se disent progressistes, avaient pris part dans la machination visant à évincer Messaoud Ould Boulkheïr, leader incontesté à l’époque de l’UFD, au profit d’Ahmed Ould Daddah qu’ils ont fait venir de l’étranger, et imposer comme candidat du parti afin d’arrêter la progression des harratines. 

T : Pouvez vous nous fournir des preuves qui donnent raison quand vous affirmez que  le FNDD  a  comploté contre son candidat?
S.O.B : Les preuves sont assez nombreuses et pertinentes, le moment venu je les livrerais à l’opinion, dans le détail. En attendant, la nomination de l’ancien ministre de l’intérieur Ould R’Zeïzim comme ambassadeur est un exemple patent qui montre qu’il y a eu marchandage entre Ould Abdel Aziz et le Front. La conférence dans laquelle le parti ADIL et Ould El Waghf justifient cette nomination est une preuve de plus que le marchandage a bien eu lieu. Ce qui est surprenant ce qu’aucune des composantes du FNDD n’a dit mot sur ce développement. Les sénatoriales également constituent une preuve que le Front est en cheville avec l’UPR contre l’APP. Le candidat de l’APP lors des sénatoriales, était assuré du soutien de huit voix municipales issues de son parti. Il n’avait besoin que de trois voix pour l’emporter à Nouakchott, mais à l’arrivée il a échoué. Ceci prouve que les autres composantes du Front ont trahi. Leurs éléments n’ont pas voté le candidat APP. Cela est une réédition des élections communales municipales de 2007 où les alliances avec les partis qui, aujourd’hui, composent le FNDD n’ont jamais respecté leurs engagements vis-à-vis de candidats de l’APP.  
 
 T. : La présidentielle est passée il y a environ quatre mois. Aujourd’hui vous criez à la trahison. Quelles  sont les raisons qui vous ont incité à garder le silence? Pourquoi n’avez-vous pas clamé plutôt que le FNDD  avait manigancé contre son candidat lors de la présidentielle?
 S.O.B : Je n’ai jamais gardé le silence. A la veille de l’investiture d’Ould Abdel Aziz, il y avait eu une réunion ultime au siège de l’UNAD, entre partis du Front. La question, l’unique question, qui était  à l’ordre du jour se rapportait à la participation ou non à l’investiture. Lors de cette réunion-là, j’ai bien souligné qu’avant même qu’il ait discussions sur d’autres questions, il faut qu’il ait débat interne au Front pour discuter du déroulement de la campagne et de la façon dont elle a été gérée, en plus j’avais souligné que le candidat Messaoud Ould Boulkheïr lui-même avait lors d’une conférence de presse déclaré qu’il ne reconnait le résultat de ces élections. Et ce soir là les gens de l’ADIL étaient acharnés pour que la décision soit prise permettant au Front d’aller à l’investiture. Est-ce que qu’il va y avoir une réécriture pour permettre de voir s’il va y avoir une nouvelle situation, une nouvelle coordination? Nous (El Hor) avons gardé le silence pour voir l’évolution des choses. Ce qui m’a le plus poussé à parler aujourd’hui ce que nous, au sein du mouvement EL Hor, nous estimons qu’il ya toujours un système basé le mépris, l’exclusion et l’éloignement des harratines de l’échiquier politique. Au moment ou nous pensions qu’il ait évolution de mentalité, nous nous retrouvons devant cette situation ou tout le monde se sert de nous. C’est pour cette raison que nous avons pensé se démarquer du Front. Puisque on ne voit le projet d’El Hor ni part dans le programme du FNDD.

T. : En accusant le FNDD, à quoi aspirez-vous? A  semer le doute dans l’esprit de ses sympathisants et finalement précipiter sa dislocation de cette coalition de partis politiques?
S.O.B : En accusant le Front, mon souci c’est de dire la vérité sur ce que nous vu lors la présidentielle passée. Mon objectif et également de défendre  les intérêts et les droits des harratines, en vue de leur  libération émancipation ainsi que leu intégration en tant que citoyen entier dans le circuit du développement économique et social de ce pays, parce que je ne trouve plus la différence entre la situation de l’époque et aujourd’hui ou les harratines sont exclues marginalisés réduits et exploités en tant qu’esclaves éternels. Cette tendance de dominer, d’exclure, et d’exploiter éternellement les harratines est en train de revenir en force à travers la discrimination devant la nomination les recrutements, l’emploi à la fonction publique, l’expropriation des terres pour les fragiliser davantage. On veut continuer à leur faire croire qu’ils sont représentés par les fils de leurs maîtres ou de leurs anciens maîtres en tentant de leur croire que leur mission est de continuer à servir ces anciens. Notre lutte est de changer cette situation et de créer des rapports normaux basés sur le respect réciproque et l’égalité des chances. Aujourd’hui on veut nous ramène à la case départ en pour nous assujettir  ce que nous refusons. Nous estimons que nous sommes une composante de la société mauritanienne et non pas une population maudite condamnée à vivre en marge de cette société par la volonté de ceux qui s’adjugent le droit de repartir les richesses et les fonctions dans ce pays, nos enfants sont comme les autres enfants. Ils doivent jouir de mêmes droits. Cette velléité, cette volonté d’asphyxier les harratines au plan économique en vue de les fragiliser  constitue aujourd’hui de la provocation et doit cesser.  

Propos recueillis par Samba Camara

La source : www.journaltahalil.com
 

 

Samory Ould Beye : « Nous sommes contre que les FLAM ou les Kwar dirigent les Hratine, »


Organisant une cérémonie avec de prétendus IRA qu'il accueille dans son mouvement Elhor, le secrétaire Général de la CGTM Samory ould Beye, que d'aucun dise de mèche avec ould Abdel Aziz dans son souci de démanteler IRA, a répondu aux site Tawary


La COD vous a bien reçu après votre différent avec Messaoud et elle vous a considéré comme étant une instance parmi ses instances. Avec cela vous recevez les dissidents de IRA malgré que IRA est l’un des mouvements proches de l’opposition ?

Samoyr Ould Bey : Tout d’abord, nous n’avons pas de problème avec Biram ni avec IRA. Nous, nous avons un projet  de nation, une vision et un travail politique. Et depuis 34 ans nous portons ce projet et nous travaillons pour le concrétiser, alors que Biram a un travail de droits humains, et il ne nous dérange  jamais, c’est un frère et toute action qu’il mène est complémentaire aux actions que nous menons.

Il y a une différence entre nous et lui, c’est que  nous avons une conception pour le projet des Haratines, qui fait du Haratine une partie du tout, et qui cherche à changer son vécu et fait des Hratin une composante parmi les composantes de cette société.

Lui il a une mouvance des droits humains, qu’il a conçue comme un cocktail des spectres et composantes de ce pays. Donc  la décision à IRA, personne ne sait qui décide, est-ce que c’est les FLAM ou d’autres éléments, et qui est derrière IRA ?  Nous sommes contre que les FLAM ou les Kwar dirigent les Hratine, et c’est là ou IRA risquent de nous conduire ; nous sommes que la force militante des Hratine soit utilisée seulement au profit de la résolution des questions des Kwar.Il y a  des choses que nous refusons, et on dit cela à haute voix : nous refusons à ce que les Hratin soient une corde que s’entre-tirent  les FlAM et les Maures chacun pour ses intérêts. Et si Biram veut cette porte d'entrée, nous la refusons, et nous récusons le fait  que les Hratins soient enchainés par une autre entité pour ses intérêts.

Les Hratin sont opprimés et ils étaient opprimés depuis toujours. Et le futur de ce pays dépend de la résolution du problème des Hratin. Le colon a remis le pouvoir  exclusivement à deux ethnies dans ce pays (Bidhane et  Kwar) et il les a laissés diriger. Et les deux ethnies ont exclu l’autre composante qui constitue pourtant la majorité, à savoir les Hratin. Nous, nous n’attendons rien de personne; nous voulons être dans le centre de décision, et avoir le même degré de citoyenneté : pour quelle raison les Hratin sont-il exclus? Cela, pour moi, c’est un crime et une agression, c’est même une provocation. Les conflits sont toujours la conséquence de l’oppression. Pourquoi les Hratin constituent le maillon le plus faible de la chaîne? Ils n’ont pas de dispensaires ni d’écoles et ils ont faim. Et il est de l’intérêt des Bidhan et des Kwars que les Hratin continuent à être le maillon le plus faible, ceci est un grand danger. Si les Hratin se sont tus par le passé, c’est fini; le temps du silence est révolu, aujourd’hui ils cherchent leurs droits, et, je le dis haut et fort, ils sont capables de tout faire, et la violence est facile.

Si les Hratin ont ouvert leurs cœur pour l’autre, et c’est l’autre qui les refuse, sans mesurer les conséquences, il aurait raté le virage et pour de bon. Les Hratin ne possèdent pas de villas, ni de cheptel mais ils possèdent l’honneur, et c’est l’honneur que nous cherchons à sauvegarder. Les Hratin sont privés des médias, de l’administration, de tous les centres de décisions et la direction des Etats majors militaires, quelle logique ? Les Kwars et les Bidhanes ont pris tout et cela est une grande agression envers les Hratin.

Nous subissons l’injustice et les autres disent que nous sommes extrémistes et on  ne nous reconnaît point nos droits les plus élémentaires. Je peux dire enfin que les Bidhane manquent de sagesse s’ils ne peuvent pas résoudre leur problèmes avec les Hratins et cela dénote de leur faiblesse. Nous  ne sommes pas en état de rivalité avec IRA, nous sommes dans un domaine et ils sont dans un autre et nous les encourageons, et ces éléments qui viennent de IRA, ils ont estimé que nous sommes porteurs de projet national vaste et s’ils ont des reproches c’est envers Biram.


Source : http://tawary.com/?debut_page=80#pagination_page
 

Grand entretien avec le syndicaliste Samory Ould Bèye


Les organisations syndicales s’apprêtent à commémorer ce vendredi 1er mai la traditionnelle fête du travail. A cette occasion mauritanies1.com a rencontré pour vous Samory Ould Bèye, secrétaire général de la Confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM),qui a bien voulu répondre à nos questions.


Votre organisation va commémorer les festivités du 1er mai. Quel est le thème que vous avez choisi cette année ?

Le thème chois cette année est «…le retour à la démocratie ».  Nous pensons que c’est un thème mobilisateur qui correspond à une préoccupation majeure des travailleurs. Nous savons que sans la démocratie on ne peut guère réaliser nos objectifs. la démocratie suppose aussi qu’il y ait un dialogue social, une  paix sociale, la concertation, le progrès social à travers le développement….tout cela doit donc est pour nous lié et inséparable, et ne peut se réaliser que dans un  contexte serein ou les partenaires peuvent discuter.  L’État est l’un des partenaires les plus importants d’ailleurs, le plus gros employeur mais aussi le régulateur. Nous ne pouvons pas aujourd’hui réellement aborder les questions qui préoccupent justement les travailleurs sans un certain climat de sérénité et de retour à la démocratie dans notre pays. 
  
Dans le cadre de ses festivités, vous avez choisi d’entreprendre avec trois autres syndicats, en quoi consiste-t-elle et pourquoi ?

Nous avons initié cette année une action commune avec l’UTM, la CGTM et la CNTM, car nous estimons que le défi est majeur ; pour réellement y faire face ceci impose donc une action commune. Nous pensons également que le travail en commun, le travail en équipe restera toujours quelque chose d’important dans la mesure où cela peut se réaliser.
Cette marche regroupera l’ensemble des militants de ces quatre organisations syndicales qui partiront d’un même endroit pour avoir également un point d’arrivée commun ponctué d’un meeting géant. Nous avons toutefois prévu que chaque que Chaque syndicat professionnel, chaque
section puisse avoir ses propres banderoles et ses propres slogans ou s’exprimeront librement les conditions des  travailleurs affiliés à ces organisations. 

Combien de travailleurs la CLTM compte mobiliser pour cette journée ?

Nous avons 25 syndicats professionnels affiliés à notre organisation. Les années précédentes nous avons toujours montré notre capacité à mobiliser et notre représentativité. Cette année nous pensons également faire avec nos partenaires une sortie gigantesque. Les travailleurs défileront nombreux. Nous comptons mobiliser entre 15.000 et 20000 travailleurs du secteur privé, public et parapublic.

Les festivités du 1er mai demandent en amont quelques préparatifs, quelles sont les dispositions que vous avez prises ?

Nous avons confectionné une centaine de pancartes et des banderoles, élaboré des slogans mais aussi commandé   62 boubous pour hommes et quelques 300 voiles aux couleurs de la CLTM pour les femmes ainsi que des T-shirt. 
   

Dianifaba
 

 

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