DISCOURS, RAPPORTS 9 :

 

A.H.M.E.

 

  

 Mouvement de Libération et d’Emancipation des Haratines en Mauritanie (EL HOR)

 

« Il est parmi les croyants des hommes qui ont été sincères dans leurs engagements envers Allah. Certains d’entre eux ont atteint leur fin et d’autres attendent encore et ils n’ont varié aucunement (dans leur engagement). » Al Ahzab , verset 23 .

Déclaration 

La situation que traverse , de nos jours , les Haratines leur impose plus que jamais du recul et une attention particulière pour pouvoir améliorer leurs conditions et se dresser avec détermination contre tous ceux qui essaient de bloquer leur marche qui a entre autres objectifs  l’éradication de l’esclavage, la discrimination, l’exclusion, la marginalisation, la prétention, le racisme dans les deux systèmes : traditionnel et moderne.

Devant ces défis sans précédent, El HOR :

lance un appel à tous les Haratines, tous les militants épris de liberté et d’émancipation à bannir les divergences et à surpasser leurs divisions qui ne servent que les ennemis de leur cause;

invite tous à assumer ses responsabilités morales et historiques dans la poursuite du combat pour libérer les franges haratines des chaînes de l’esclavage dans ses deux aspects traditionnel et moderne ;

exhorte tous à œuvrer sans cesse afin de leur garantir des conditions effectives de présence et de participation efficientes dans la gestion des richesses pour une vie juste et décente ;

attire, en même temps, l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur l’impérieuse nécessité d’assumer les responsabilités qui lui incombent vis-à-vis de ce phénomène national.

Partant de ce qui précède et soucieux de trouver une solution globale au problème haratine, la préservation et la valorisation de leurs particularités culturelles propres, EL HOR prend sur lui l’engagement de continuer le combat jusqu’à la réalisation de ce qui suit:

Premièrement : Eradication totale du phénomène de l’esclavage traditionnel et ce à travers :

    la lutte contre la mauvaise compréhension du concept de l’esclavage en islam ;

    la lutte pour la promulgation d’un décret d’application de l’arsenal juridique relatif à l’esclavage et les mesures d’accompagnement ;

    la vulgarisation d’une prise de conscience nationale anti esclavagiste à travers l’organisation des programmes radiotélévisés devant inviter les plus grands érudits, les juristes, les défenseurs des droits de l’homme dans le pays pour débattre en toute impartialité le phénomène de l’esclavage ;

    l’organisation de campagnes de sensibilisation et d’explication de la loi criminalisant et pénalisant l’esclavage et les pratiques assimilées.

Deuxièmement : Eradication définitive de l’exclusion et de la marginalisation sociales, économiques et politiques :

1- Eradication de la marginalisation sociale à travers :

    la lutte pour le développement social des zones de concentrations  des haratines (kebas et adouabas) en favorisant l’accès aux services essentiels tels que la santé, l’éducation, l’eau, l’électricité, la construction des marchés et des routes ;

    la lutte pour la promotion, la valorisation et la conservation du folklore contre la disparition.

2- Eradication de la marginalisation économique  par

    la redistribution équitable des richesses dont dispose notre pays en prenant en considération la réalité démographique des composantes nationales ;

    le combat pour l’accession des Haratines aux moyens de production et leur appropriation au lieu de les maintenir dans leurs conditions de servilité aux employeurs ;

    le règlement du problème foncier qui n’est pas moins important que tous les autres qui menacent la paix civile. Les évènements de Demba El Atchane et H’Sey la’abid sont encore dans les mémoires ;

    l’éradication du chômage, la maladie, la pauvreté, l’ignorance sous lesquels ploient les Haratines.

3- Eradication de la marginalisation politique par le bias de :

  •  

    l’implication réelle et satisfaisante des Haratines dans la gestion des affaires du pays à travers des nominations proportionnelles à leur poids démographique à tous les niveaux des sphères de l’Exécutif (Ministères, Secrétaires Généraux, ambassadeurs, conseillers, directeurs, walis, hakems, etc..)

    l’adoption de la politique de discrimination positive vis-à-vis des cadres et diplômés Haratines pour leur permettre l’accession à tous les niveaux de la fonction (moyens et supérieurs) ;

    l’ouverture des organes de presse publique aux Haratines pour participer à tous les programmes d’analyse, de débat, de culture, les émissions pour enfant, les tables rondes… aussi bien à la radio qu’à la télévision et leur offrir les mêmes occasions que celles accordées au reste des composantes nationales ;

    l’ouverture de l’ordre des magistrats aux Haratines et l’annulation des instructions spéciales visant à les exclure systématiquement de ce domaine, notamment, l’accession aux hautes et moyennes fonctions de responsabilités à tous les niveaux de ses instances ;

    l’annulation des ordres et directives secrètes visant à refuser l’accès des jeunes Haratines aux grades d’officiers et sous-officiers de l’armée nationale et des forces de l’ordre (militaire, gendarme, garde et police) ; leur blocage quant à leur promotion aux grades d’officiers supérieurs et leur accès aux hautes fonctions de responsabilité aussi bien dans les secteurs militaires que paramilitaires ;

    la  levée des entraves empêchant l’accès des enfants Haratines au collège militaire et les établissements d’excellence qui continuent à profiter aux seuls fils des beydhanes ;

    le rejet des instructions visant à exclure les cadres haratines des secteurs des Affaires Etrangères  et des médias publics (radio et télévision) ;

    la reconnaissance des partis politiques, des organisations, des institutions, des associations  civiles et culturelles dirigés par des Haratines ;

    l’application du principe de la discrimination positive au sujet des candidatures aux postes électifs (conseils municipaux et législatifs) pour permettre aux Haratines une représentativité satisfaisante au sein des différentes circonscriptions électorales.

 

 

Nouakchott, le 13 février 2011

 

La Commission Centrale

 

 

 

El Hor : Déclaration - Du 10 juillet 1978 au 6 août 2008

     

    Un 10 Juillet 1978, cinq mois après sa création, EL HOR, en pionnier, diffusait par sa célèbre première déclaration publique « Hartani , mon frère» : « L’étape historique que traverse actuellement ton pays, est suffisamment préoccupante, voire dangereusement explosive pour que tu continues de te complaire dans le tragique anonymat que t’impose ta société car, il est des situations ou la passiveté est un crime impardonnable et par la nation et par les Haratines.

    C’est pourquoi je te convie à t’arrêter un moment pour faire d’une part la genèse de ta situation personnelle à travers les soubresauts de la nation toute entière et, d’autre part te déterminer de manière responsable vis-à-vis de ce qui parait être un nouveau tournant
    . »

    Nous faisons ce rappel historique aujourd’hui 6 Août 2008, au tournant imprimé depuis ce matin au Pays, non pas pour faire la genèse de notre situation qui parait selon certains définitivement close oubliant que l’un des volets de notre lutte qui est l’émancipation reste entier et doit continuer à nous mobiliser même si la dizaine des cadres qui se sont toujours partagés le gâteau destiné aux harratines ce sont eux vraiment émancipés oubliant tout le reste.

    Par ce rappel historique,EL HOR entend renouveler encore une fois son espoir et sa confiance à nos forces armées et de sécurité tout en exprimant son attachement à l’unité et à la cohésion nationale, au renforcement d’une vraie démocratie (basée non sur les moyens,mais la vertu et l’honnêteté), d’une vraie justice(égale pour tous), et une bonne gouvernance(excluant et sanctionnant les corrompus et les voleurs des deniers publics).

    Dix fois, nos forces armées et de sécurité sont intervenues en trois décennies pour remettre le Pays sur les rails, et à chaque fois après une période plus ou moins longue, la machine déraille de nouveau.

    S’il est assez tôt de se prononcer sur les intentions non encore exprimées du Conseil d’Etat, force est de constater tout de même la sérénité et la quiétude avec lesquelles s’est opéré le coup d’état qui intervient au moment opportun ou le Pays «
    chavirait » et « tanguait » pour inévitablement sombrer et tout observateur quelque peu averti savait que le scénario actuel était prévisible et même souhaité pour une reprise correcte des objectifs du 3 Aout.

    A ce titre, nous tenons à exprimer ici, notre soutien aux valeureux officiers de nos forces armées et de sécurité qui ont entrepris et réussis cette action salvatrice pour l’intérêt suprême de notre pays.

    Notre brève expérience démocratique a été déviée dés le début de son processus par le choix et l’appui des acteurs sans scrupule et indéniablement opportunistes : c’est ainsi que les principes furent bradés, les choix reniés, et les alliances monnayées par nos hommes et leaders politiques, par les partis et groupes d’opinions.

    Parmi ces opportunistes, nous citerons la dizaine des Haratines qui depuis trois décennies se relaient avec tous les pouvoirs prétendant représenter les Haratines alors qu’ils se sont révélés être les pires ennemis de toute promotion de cette composante.

    Choisis pour servir honnêtement et dignement d’abord le pays, et ensuite la composante pauvre et nécessiteuse à laquelle ils appartiennent, ils se sont souvent contentés de détournement des deniers publics pour paraître, assouvir leur instinct immoral et cupide, tout en excluant tout cadre Haratine qu’ils considèrent d’ennemi ou adversaire pouvant briguer leur poste.

    Ils n’en proposent jamais ni dans leur institution , ni dans leur service. Il suffit de les juger à leurs bilans sur le terrain des Adwaba qu’ils se gardent parfois de ne pas visiter quand ils sont en mission pour ne pas se confondre ou être mal jugés par leurs pairs.

    Il faut voir l’empressement avec lequel, ils règlent les problèmes de leurs «
    maîtres » et marabouts alors qu’ils restent même inaccessible à ceux de leur communauté qui viennent solliciter des besoins tels écoles, puits, barrages ou clôtures…, distribués généreusement à ceux qui en ont le moins besoins pour travailler, survivre et s’auto suffire.

    Cette dizaine de responsables s’arrangent à chaque fois et à tour de rôle d’être reconduits aux responsabilités pour accroître par tous les moyens mêmes illicites leur patrimoine, pour ressembler aux autres, et il suffit de visiter à ce sujet les grandioses palais qu’ils ont bâti dans leur fief auprès des concessions modestes et parfois misérables de leurs parents.

    Cette arrogance sans limite, ils la doivent aux multiples opportunités que les pouvoirs successifs leur accorde tout en méconnaissant que ceux-ci ne se servent qu’eux même et ne pensent nullement aux autres Haratines.

    Heureusement qu’il existe des Haratines, conscients et fiers de l’être, compétents et honnêtes qui se sont toujours gardés de tremper dans des sales besognes ou de se faire manipuler par quiconque.

    Parmi ces Haratines, on peut citer des membres fondateurs de
    EL HOR, des jeunes cadres de hauts niveaux auxquels cette dizaine d’inamovibles ne donnent aucune chance de promotion, des citoyens et des citoyennes conscients de ce doit être le rôle du Hartani vis-à-vis de la société en général et de la couche des Haratines en particulier dans le cadre de son émancipation sur tous les plans.

    Nous profitons de ce tournant pour demander aux dirigeants du Pays de se démettre de cette dizaines de caciques Haratines qui se sont révélés aptes à se servir de tous les régimes passés au détriment de l’intérêt et de l’émancipation des larges couches Haratines.

    La crise que vient de vivre le pays et les conséquences néfastes qu’elle aurait pu engendrer, doit interpeller toute la classe politique, les représentants du peuple, la société civile, les syndicalistes et la presse à une réflexion sur de nouvelles dispositions constitutionnelles bien définies, fixant le cadre ainsi que le rôle et la mission impartis à l’armée.

    Vive la Mauritanie, une et indivisible, juste, fraternelle et égalitaire.

    EL HOR

     


 

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