DISCOURS, RAPPORTS 6 :

 

A.H.M.E.

 

  

 

            Sélection de Kya lumière International                

Le  discours de Barack Obama à Chicago après son élection

     

    Voici la traduction du premier discours prononcé par Barack Obama après sa victoire à la présidentielle américaine ce mardi 4 novembre 2008

    "Hello, Chicago.

    S'il y a quelque part quelqu'un qui doute encore qu'en Amérique tout est possible, qui se demande encore si le rêve de nos Pères fondateurs vit encore à notre époque, qui s'interroge encore sur la force de notre démocratie, ce soir, voici votre réponse.

    C'est la réponse donnée par les files d'attentes qui se sont allongées devant les écoles et les églises dans des proportions que ce pays n'avait jamais vues, par des gens qui ont attendu trois ou quatre heures, souvent pour la première fois de leur vie, parce qu'ils pensaient que cette fois devait être différente, et que leur voix pouvait faire cette différence.

    C'est la réponse donnée par les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres, les démocrates et les républicains, les Noirs, les Blancs, les Hispaniques, les Asiatiques, les Indiens (natifs), les homosexuels, les hétérosexuels, les handicapés et les valides. Des Américains qui ont envoyé au monde un message: nous n'avons jamais été une simple juxtaposition d'individus ou une juxtaposition d'Etats rouges et d'Etats bleus (Etats républicains et Etats démocrates, ndlr).

    Nous sommes, et nous serons toujours, les Etats-Unis d'Amérique.

    C'est la réponse qui a conduit ceux à qui l'on a si longtemps dit d'être cyniques, d'avoir peur et de douter de ce que nous pouvons accomplir, à prendre dans leurs mains l'arc de l'histoire et à le bander une fois encore dans l'espoir d'un jour meilleur.

    Cela aura pris beaucoup de temps mais ce soir, grâce à ce que nous avons fait en cette date, dans cette élection, à ce moment décisif, le changement est arrivé en Amérique.

    Un peu plus tôt ce soir, j'ai reçu un appel d'une extraordinaire bienveillance du sénateur McCain.

    Le sénateur McCain s'est battu longtemps et de toutes ses forces dans cette campagne. Et il s'est battu encore plus longtemps et avec encore plus de force pour le pays qu'il aime. Pour l'Amérique, il a enduré des sacrifices que la plupart d'entre nous ne pouvons même pas essayer d'imaginer. Nous nous portons mieux grâce au service de ce dirigeant courageux et désintéressé.

    Je le félicite; je félicite la gouverneuse Palin pour tout ce qu'ils ont accompli. Et j'ai hâte de travailler avec eux pour renouveler la promesse de cette nation dans les mois à venir.

    Je veux remercier mon compagnon dans ce voyage, un homme qui a fait campagne avec tout son coeur, qui a parlé pour les hommes et les femmes avec lesquels il a grandi dans les rues de Scranton et avec lesquels il est rentré en train chez lui dans le Delaware: le vice-président élu des Etats-Unis Joe Biden.

    Et je ne me trouverais pas ici sans le soutien sans faille de celle qui a été ma meilleure amie pendant ces 16 dernières années, le roc de notre famille, l'amour de ma vie, la future Première Dame de ce pays: Michelle Obama.

    Sasha et Malia, je vous aime toutes les deux plus que vous ne pouvez l'imaginer. Et vous avez gagné le nouveau chiot qui va venir avec nous à la nouvelle Maison Blanche.

    Et bien qu'elle ne soit plus avec nous, je sais que ma grand-mère nous regarde, tout comme la famille qui a fait de moi celui que je suis. Ils me manquent ce soir. Je sais que j'ai envers eux une dette incommensurable.

    A ma soeur Maya, ma soeur Alma, tous mes autres frères et soeurs, merci si fort pour tout votre soutien. Je leur suis reconnaissant.

    A mon directeur de campagne, David Plouffe, le héros méconnu de cette campagne, qui a bâti la meilleure, la meilleure campagne politique, je pense, de l'histoire des Etats-Unis d'Amérique.

    A mon directeur de la stratégie David Axelrod, qui a été un partenaire pour moi à chaque étape.

    A la meilleure équipe de campagne jamais réunie de l'histoire de la politique. Vous avez rendu cela possible et je vous suis à jamais reconnaissant pour ce que vous avez sacrifié afin de l'accomplir.

    Mais par-dessus tout, je n'oublierai jamais à qui cette victoire appartient réellement. Elle vous appartient. Elle vous appartient.

    Je n'ai jamais été le candidat le plus probable pour ce poste. Nous n'avons pas commencé avec beaucoup d'argent ni beaucoup de soutiens. Notre campagne n'est pas née dans les couloirs de Washington. Elle a commencé dans les arrière-cours de Des Moines, dans les salons de Concord et sous les porches de Charleston. Elle a été bâtie par des travailleurs et des travailleuses qui ont puisé dans le peu d'économies qu'ils avaient pour donner cinq, dix, vingt dollars à la cause.

    Elle a tiré sa force des jeunes qui ont rejeté le mythe de l'apathie de leur génération, qui ont quitté leur maison et leur famille pour des emplois qui payaient peu et offraient encore moins de repos.

    Elle a tiré sa force des gens moins jeunes qui ont bravé la morsure du froid et la chaleur torride pour frapper aux portes de parfaits étrangers; et (elle a tiré sa force, ndlr) de millions d'Américains bénévoles qui se sont organisés et ont démontré que plus de deux siècles après, un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple n'a pas disparu de la surface de la Terre.

    C'est votre victoire.

    Et je sais que vous ne l'avez pas fait juste pour gagner une élection. Et je sais que vous ne l'avez pas fait pour moi.

    Vous l'avez fait parce que vous comprenez l'ampleur de la tâche qui nous attend. Car même tandis que nous faisons la fête ce soir, nous savons que les défis qui nous attendent demain sont les plus grands de notre vie: deux guerres, une planète en danger, la pire crise financière depuis un siècle.

    Tandis que nous sommes ici ce soir, nous savons que des Américains courageux se réveillent dans les déserts d'Irak et les montagnes d'Afghanistan pour risquer leur vie pour nous.

    Il y a des mères et des pères qui resteront éveillés dans leur lit une fois les enfants endormis, à se demander comment ils vont rembourser le crédit de la maison, payer le médecin ou mettre assez de côté pour l'éducation supérieure de leurs enfants.

    Il y a de nouvelles énergies à maîtriser, de nouveaux emplois à créer, de nouvelles écoles à construire, des menaces à affronter, des alliances à renouer.

    La route sera longue. La pente sera raide. Nous n'y arriverons peut-être pas en un an, ni même en un mandat. Mais, Amérique, je n'ai jamais été aussi plein d'espoir que ce soir quant au fait que nous y arriverons. Je vous le promets: nous, le peuple, nous y arriverons.

    Il y aura des revers et des faux départs. Beaucoup n'approuveront pas chaque décision ou chaque mesure que je prendrai en tant que président. Et nous savons que le gouvernement ne peut pas résoudre tous les problèmes.

    Mais je serai toujours honnête avec vous sur les défis auxquels nous sommes confrontés. Je vous écouterai, surtout si nous ne sommes pas d'accord. Et par-dessus tout je vous demanderai de participer à l'effort pour rebâtir cette nation, de l'unique façon dont cela se fait en Amérique depuis 221 ans -pierre par pierre, brique par brique, de mains calleuses en mains calleuses.

    Ce qui a commencé il y a 21 mois au fin fond de l'hiver ne peut pas s'arrêter en cette nuit d'automne.

    Cette victoire seule n'est pas le changement que nous recherchons. Ce n'est que notre chance de construire ce changement. Et cela ne peut pas arriver si nous revenons en arrière.

    Cela ne peut pas arriver sans vous, sans un nouvel esprit de service, un nouvel esprit de sacrifice.

    Alors faison appel à un nouvel esprit de patriotisme, de responsabilité, par lequel chacun d'entre nous décidera de se mettre au travail, de travailler plus dur et de s'occuper pas seulement de soi mais les uns des autres.

    Souvenons-nous que, si cette crise financière nous a appris quelque chose, c'est que Wall Street ne peut pas prospérer quand Main Street souffre.

    Dans ce pays, nous nous élevons ou nous tombons comme une seule nation, comme un seul peuple. Résistons à la tentation de retomber dans le même esprit partisan, les bassesses et l'immaturité qui ont empoisonné pendant si longtemps notre vie politique.

    Souvenons-nous que c'est un homme de cet Etat qui a, le premier, porté la bannière du Parti républicain à la Maison Blanche, un parti fondé sur les valeurs d'indépendance, de liberté individuelle et d'unité nationale.

    Ce sont des valeurs que nous partageons tous. Et si le Parti démocrate a remporté une superbe victoire ce soir, c'est avec une certaine humilité et de la détermination à guérir les divisions qui ont entravé notre progression.

    Comme l'a dit Lincoln à une nation bien plus divisée que la nôtre, nous ne sommes pas ennemis mais amis. Bien que la passion les ait éprouvés, elle ne doit pas briser nos liens d'affection.

    Et à ces Américains dont je dois encore gagner le soutien: je n'ai peut-être pas remporté votre vote ce soir, mais j'entends votre voix. J'ai besoin de votre aide. Et je serai aussi votre président.

    Et à tous ceux qui nous regardent ce soir au-delà de nos frontières, dans des Parlements et des palais, à ceux qui sont serrés autour de radios dans des coins oubliés du monde: nos histoires sont singulières, mais nous partageons notre destin, et une nouvelle aube du leadership américain est là.

    A ceux, à ceux qui voudraient déchirer le monde: nous vous vaincrons. A ceux qui cherchent la paix et la sécurité: nous vous soutenons. Et à tous ceux qui se sont demandé si le phare de l'Amérique brillait toujours du même éclat: ce soir, nous avons prouvé une fois encore que la véritable force de notre nation vient, non pas de la puissance de nos armes ou de l'étendue de notre richesse, mais du pouvoir pérenne de nos idéaux: la démocratie, la liberté, les possibilités et l'espoir inébranlable.

    C'est le véritable génie de l'Amérique: l'Amérique peut changer. Notre union est perfectible. Ce que nous avons déjà accompli nous donne de l'espoir pour ce que nous pouvons et devons accomplir demain.

    Cette élection est celle de nombreuses premières fois et d'histoires que raconteront des générations. Mais il en est une que j'ai à l'esprit ce soir, sur une femme qui a déposé son bulletin à Atlanta. Elle ressemble beaucoup à des millions d'autres qui ont fait la queue pour faire entendre leur voix dans cette élection, à un détail près: Ann Nixon Cooper a 106 ans.

    Elle est née une génération après l'esclavage. Une époque où il n'y avait pas de voitures sur les routes ni d'avions dans le ciel; où quelqu'un comme elle ne pouvait pas voter pour deux raisons: parce que c'était une femme et à cause de sa couleur de peau.

    Et ce soir, je pense à tout ce qu'elle a vu en un siècle en Amérique: la douleur et l'espoir, le combat et le progrès; à ces fois où on nous a dit que nous ne pouvions pas, et à ces gens qui ont continué d'avancer avec ce credo américain: Oui, nous le pouvons.

    A une époque où la voix des femmes était étouffée et leurs espoirs ignorés, elle les a vues de son vivant se lever, prendre la parole et obtenir le droit de vote. Oui, nous le pouvons.

    Quand le désespoir des grandes tempêtes de sable (le "Dust Bowl" des années 1930) et de la Dépression régnait sur le pays, elle a vu une nation dompter la peur même avec un New Deal (Nouvelle donne, ndlr), de nouveaux emplois, une nouveau sentiment de but commun. Oui, nous le pouvons.

    Quand les bombes sont tombées sur notre base et que la tyranie a menacé le monde, elle a été le témoin de l'élévation d'une génération vers la grandeur et du sauvetage d'une démocratie. Oui, nous le pouvons.

    Elle était là pour les bus de Montgomery, les lances à incendie de Birmingham, un pont à Selma, et un prêcheur d'Atlanta qui disait aux gens que "We Shall Overcome" ("Nous vaincrons"). Oui, nous le pouvons.

    Un homme s'est posé sur la Lune, un mur est tombé à Berlin, un monde a été connecté par notre propre science et notre imagination.

    Et cette année, dans cette élection, elle a touché du doigt un écran et voté, parce qu'après 106 ans en Amérique, en ayant traversé les temps les meilleurs et les heures les plus sombres, elle sait comme l'Amérique peut changer. Oui, nous le pouvons.

    Amérique, nous sommes allés si loin. Nous en avons tant vu. Mais il reste tellement plus à faire. Alors ce soir, posons-nous la question: si nos enfants vivent jusqu'au prochain siècle, si mes filles ont la chance de vivre aussi longtemps qu'Ann Nixon Cooper, quel changement verront-ils? Quels progrès aurons-nous faits?

    Voici notre chance de répondre à cet appel. A nous maintenant.

    A nous maintenant, de remettre notre peuple au travail et d'ouvrir les portes des possibles à nos enfants; de rétablir la prospérité et de militer pour la cause de la paix; de nous réapproprier le rêve américain et de réaffirmer cette vérité fondamentale qui veut que, dans la multitude, nous ne faisons qu'un; que tant que nous respirons, nous espérons. Et quand nous rencontrons le cynisme, les doutes et ceux qui nous disent que nous ne pouvons pas, nous répondrons avec ce credo intemporel qui résume l'esprit d'un peuple: Oui, nous le pouvons.Merci. Dieu vous bénisse. Et Dieu bénisse les Etats-unis d'Amérique."

    AP

 

 

Discours d' Obama

Article grioo.com

http://www.grioo.com/pinfo19558.html

Barack Obama aux jeunes leaders africains : ''l'avenir de l'Afrique dépend des Africains"

Lors de son échange avec les jeunes Africains, le président américain a répondu à des questions sur la
viabilité d'un partenariat avec les Etats-Unis, a donné sa vision de l'Afrique d'après les indépendances,
et exhorté les jeunes présents à ne pas refaire les mêmes erreurs que leurs aînés

Par Paul Yange

La jeunesse vecteur de changement

L'entrevue d'une heure au total entre le président américain et les jeunes leaders africains a commencé sur une note humoristique : "Bienvenue à la Maison-Blanche et cela inclus nos amis du Ghana qui nous a battu lors de la coupe du monde de football. Où sont-ils?" a demandé Barack Obama sous les rires de l'assistance tandis que les trois membres de la délégation ghanéenne levaient la main.

Après un bref discours où il a rappelé qu'il n'y aurait pas pu avoir de moment plus indiqué pour ce rassemblement car 17 pays du continent célébraient le cinquantenaire de leurs indépendances, Barack Obama a dit aux 115 jeunes africains présents : "Vous êtes les héritiers de cette génération de l'indépendance. Grâce à leurs sacrifices, vous êtes nés dans des Etats africains indépendants et de même que leurs accomplissements vous inspirent, le travail que vous faites aujourd'hui inspirera des les générations futures (...) Vous êtes ici parce que vous êtes des leaders, parce que vous avez inspirés d'autres jeunes dans vos pays, parce que vous nous avez inspirés nous aux Etats-Unis...le futur est ce que vous en faites, et si vous continuez à rêver, à travailler, à apprendre, que vous n'abandonnez pas, je suis convaincu que vos pays, le continent entier, et le monde seront meilleurs".

J'ai toujours dit que l'avenir de l'Afrique sera déterminé par les Africains. Il ne sera pas déterminé par moi, ou par les gens extérieurs au continent. Il sera déterminé par vous. Tout ce que nous pouvons faire, c'est nous assurer que vos voix soient entendues, vous donner les conditions pour progresser et prendre les choses en main

Barack Obama aux jeunes africains à la Maison Blanche

A la question de savoir pourquoi il avait organisé la rencontre, Barack Obama a répondu : « mon staff essaye de trouver les meilleures façons pour nous de communiquer, pas seulement avec les chefs d'Etat, mais également avec la base. L'Afrique est le continent le plus jeune. Dans beaucoup de vos pays, les moins de 30 ans représentent plus de 50% de la population. Donc quand vous parlez à des gens de mon âge, vous ne touchez pas les gens qui vont avoir l'énergie, les initiatives, les nouvelles idées...Nous avons donc pensé qu'il était important de rassembler la prochaine génération de leaders ".

Le président américain disant qu'il allait être parfois « cru » au cours de l'échange a ajouté que pour les dirigeants actuels, certaines habitudes étaient parfois difficiles à changer : « nous voulions communiquer avec des gens qui ne pensent pas forcément que la manière dont les choses fonctionnent actuellement sur le continent est toujours celle selon laquelle elle doit fonctionner. Dans plusieurs pays, il n'y a pas de véritable presse libre. Les jeunes sont plu susceptibles de dire « pourquoi n'aurions nous pas droit à cette presse libre ? »

Dans certains de vos pays, des gens qui font des affaires depuis 20 ou 30 ans diront au sujet de la Article grioo.com http://www.grioo.com/pinfo19558.html 1 sur 5 14.08.2010 09:31 corruption « c'est comme ça que ça marche », mais Bobby Kennedy disait souvent que certains voient les choses et demandent « pourquoi » et d'autres voient des choses qui sont à changer et se disent « pourquoi pas »...Votre génération est plus susceptible de se dire « pourquoi pas »(...)

Et si vous y réfléchissez, dans les années 60, quand vos grand-parents, vos arrière-grands-parents, luttaient pour l'indépendance, les premiers dirigeants disaient tous être pour la démocratie. Une fois qu'ils ont eu le pouvoir, ils ont dit « je suis un si bon dirigeant que pour le bénéfice du peuple je dois rester au pouvoir(...)Et rapidement, des gens comme vous, jeunes et pleins de promesses, ont fini en devenant exactement ce contre quoi ils combattaient

Barack Obama

Selon le président américain, une des idées du rassemblement était aussi de permettre à ces jeunes africains présents à la Maison-Blanche de se connaître afin de tisser un réseau car « on se sent parfois seul quand on veut apporter du changement »... A une question concernant la fuite des cerveaux et le retour des africains les plus qualifiés en Afrique, Barack Obama a répondu en disant que c'était effectivement un problème, mais a renchéri en disant que selon lui les plus grandes opportunités se trouvaient maintenant dans les pays émergents : « Si vous êtes un entrepreneur, votre entreprise peut croître plus vite sur le continent qu'ici. Bien sûr il peut être moins risqué d'immigrer, mais dans le pays natal les choses peuvent aller plus vite ». Au final pour le président américain, la question se résume à : « Où aurez vous le plus d'impact ? » et c'est probablement dans vos pays que vous aurez le plus d'impact, que vous soyez docteurs, hommes d'affaires, avocats, membres d'une ONG..." Le président américain a reconnu que son interlocuteur [celui qui lui posait la question] avait raison de dire qu'il fallait que les conditions de retour soient satisfaisantes pour un retour optimal : « Si vous rentrez pour créer une entreprise et qu'il s'avère que vous devez payer trop de pot-de-vin juste pour que l'entreprise démarre, il se peut que vous abandonniez à un moment où un autre. C'est pourquoi mon équipe et moi essayons de mettre la bonne gouvernance au centre des questions de développement. Ce ne sont pas des questions séparées. Parfois les gens pensent qu'il y a les problèmes économiques d'un côté, les problèmes politiques de l'autre. Non. Si vous avez une situation où vous ne pouvez pas créer une entreprise, ou des gens qui ne veulent pas investir parce que l'environnement juridique n'est pas fiable, le développement va être étouffé.

(...)mon équipe et moi essayons de mettre la bonne gouvernance au centre des questions de développement. Ce ne sont pas des questions séparées. Parfois les gens pensent qu'il y a les problèmes économiques d'un côté, les problèmes politiques de l'autre. Non. Si vous avez une situation où vous ne pouvez pas créer une entreprise, ou des gens qui ne veulent pas investir parce que l'environnement juridique n'est pas fiable, le développement va être étouffé


Barack Obama


Nous efforçons dans nos interactions avec vos dirigeants de mettre l'accent sur la bonne gouvernance car j'ai confiance dans le fait que vous êtes capables de savoir quels changements il faut dans vos pays. J'ai toujours dit que l'avenir de l'Afrique sera déterminé par les Africains. Il ne sera pas déterminé par moi, ou par les gens extérieurs au continent. Il sera déterminé par vous. Tout ce que nous pouvons faire, c'est nous assurer que vos voix soient entendues, vous donnez les conditions pour progresser et prendre les choses en main. Si cela se fait, je pense que beaucoup de ceux qui sont à l'étranger voudront rentrer »... A la question d'une jeune capverdienne demandant comment il était possible de promouvoir la démocratie, le président américain a répondu : Une des choses les plus importantes que les jeunes présents ici peuvent faire c'est promouvoir les valeurs de transparence, d'honnêteté dans les débats, la possibilité de désaccord dans vos propres Article grioo.com http://www.grioo.com/pinfo19558.html 2 sur 5 14.08.2010 09:31 organisations. Si vous êtes dans une organisation où vous promouvez la démocratie [et je m'adresse aux hommes]et où les femmes n 'ont pas de voix, vous êtes hypocrites ». Ecoutez respectueusement les gens avec lesquels vous êtes en désaccord, il faut que tout le monde ait une place... Une des choses que j'espère, c'est que certains d'entre vous deviendront demain dirigeants de leurs pays. Et si vous y réfléchissez, dans les années 60, quand vos grand-parents, vos arrière-grands-parents, luttaient pour l'indépendance, les premiers dirigeants disaient tous être pour la démocratie. Une fois qu'ils ont eu le pouvoir, ils ont dit « je suis un si bon dirigeant que pour le bénéfice du peuple je dois rester au pouvoir. Et donc on commence à emprisonner les opposants, à changer les lois...Et rapidement, des gens comme vous, jeunes et pleins de promesses, ont fini en devenant exactement ce contre quoi ils combattaient. Chacun doit internaliser la notion qu'on doit incarner le changement qu'on recherche, comme disait Gandhi» Je pense qu'il est aussi important d'être honnête avec nous même : l'Afrique a pendant trop longtemps raté des opportunités

Barack Obama


Une participante ghanéenne a posé au président américain une question au sujet des intérêts possiblement divergents ou contradictoires entre les Etats-Unis et l'Afrique : [i Monsieur le président, j'entends beaucoup de jeunes leaders africains se demander jusqu'à quel point l'Amérique s'engagerait dans un partenariat[avec l'Afrique], j'en ai écouté beaucoup qui sont cyniques au sujet de ces partenariats ; Quelle genre de partenariat peut exister entre une nation forte et une nation faible ?

Jusqu'à quel point nous jeunes pouvons nous être assurés de la coopération de l'Amérique quand nous aurons à prendre des décisions importantes dans le domaine du commerce, de l'agriculture, notamment dans le cas où ce ne serait pas dans l'intérêt des Etats-Unis ? Ils me disent aussi que les Etats-Unis protègeront leur intérêt par dessus tout. Est ce que l'Amérique peut s'engager dans un partenariat qui ne lui serait pas nécessairement bénéfique mais vraiment bénéfiques aux pays que nous représentons ?]

A cette question, le président américain a répondu : "Tous les pays recherchent leurs intérêts. En tant que président des Etats-Unis, mon travail est de m'occuper du peuple américain. Maintenant, je pense que les intérêts des Etats-Unis et ceux de l'Afrique se recoupent. Nous avons intérêt à voir l'Afrique se développer. L'économie des Etats-Unis est une économie mature alors que celle des pays africains est jeune et en croissance. Si vous pouvez acheter plus d'ipods, de tracteurs, de services, vendus à un continent à forte croissance, cela va dans le sens des intérêts des Etats-Unis. […] La vérité est qu'avec certaines régions du monde nous avons de véritables conflits d'intérêt, au sujet du commerce par exemple.

Mugabe est un exemple de dirigeant arrivé au pouvoir en tant que libérateur. Mais aujourd'hui, et je vais être cru, il ne sert pas bien son peuple

Barack Obama

Avec l'Afrique, le fait est que nous n'avons pas de réels conflits commerciaux car les échanges sont si faibles, si modestes que très peu d'intérêts commerciaux d'entreprises américaines sont impactés. Nous avons pu mettre en place l'Agoa (African Growth Opportunity Act) parceque les pays africains ne sont pas nos principaux concurrents. Je ne vais pas prétendre qu'il n'y aura jamais de conflits. Il y en aura. Il y aura des différences dans la façon de voir le monde, ou dans le domaine de l'agriculture (...), ou occasionnellement, mais au final la raison pour laquelle vous devez avoir Article grioo.com http://www.grioo.com/pinfo19558.html 3 sur 5 14.08.2010 09:31 confiance dans cette volonté de nouer un partenariat c'est que votre succès renforcera notre position plutôt que de l'abaisser."

Au sujet du Zimbabwe : "j'ai le coeur brisé''

"L'Afrique compte aussi parmi nos plus loyaux amis. Dans les sondages que nous faisons, l'Afrique a généralement une vue positive des Etats-Unis, et une expérience positive. Donc vous devez avoir confiance dans le fait que même si je ne suis pas président, le peuple américain aura la volonté authentique de voir l'Afrique réussir. Ce que les Américains ne veulent pas, c'est le sentiment que leurs efforts sont gâchés. Si en temps de crise, une aide est fournie, elle doit aller aux pays qui l'utilisent de manière effective. Vous ne pouvez pas vous contenter de dire il nous faut ça ou ça, il faut aussi rendre compte. S'il s'avère que les choses ne fonctionnent pas, on ne pourra pas dire aux Etats-Unis, 'ce n'est pas votre problème'". Répondant à la question d'un jeune zimbabwéen au sujet des sanctions contre le Zimbabwe, Barack Obama a déclaré : "je vais être honnête avec vous : j'ai le coeur brisé quand je vois ce qui se passe au Zimbabwe. Je pense que Mugabe est un exemple de dirigeant arrivé au pouvoir en tant que libérateur. Mais aujourd'hui, et je vais être cru, il ne sert pas bien son peuple. Les violations de droits humains, les violences contre les leaders de l'opposition sont des choses terribles (...)" "Tsvangirai a essayé de travailler avec Mugabe [bien qu'il ait lui même été battu et emprisonné] afin de voir si une transition graduelle se mettait en place. Mais jusqu'ici, les résultats ne sont pas ceux que nous aurions espérés. Ces situations posent toujours des problèmes difficiles à la politique étrangère américaine car d'une part, nous ne voulons pas punir le peuple pour des exactions d'un dirigeant. Mais d'un autre côté, nous avons peu de moyens d'actions, en dehors de dire qu'en cas de violation des droits humains de la part d'un dirigeant, nous n'allons pas collaborer avec son pays au niveau économique, ou politique, comme nous le ferions avec des pays qui respectent les droits humains élémentaires. Il y a eu des discussions, quand j'ai rencontré des dirigeants d'Afrique australe, qui portaient sur le fait de savoir si les sanctions contre le Zimbabwe étaient efficaces ou contreproductives. Je n'aimerais rien de plus que de reprendre les relations diplomatiques et commerciales avec le Zimbabwe, mais pour le faire, il faudrait voir un signal qui indique que nous irions dans une direction nouvelle qui aide réellement le peuple. Le Zimbabwe est l'exemple type d'un pays qui devrait être le grenier d'une région entière. C'est un pays spectaculaire. Il a du vivre une transition difficile et douloureuse, avec la fin du règne de la minorité blanche. Mais il a choisi une voie différente de celle de l'Afrique du Sud. Elle a ses problèmes, mais de ce que chacun a pu voir à la coupe du monde, elle a le potentiel pour s'imposer en tant que démocratie africaine multiraciale sur la scène mondiale. C'est un modèle que pour l'instant au moins, le Zimbabwe n'a pas suivi."

Quand vous rentrerez et que vos amis vous demanderont quel était le message principal du président, vous leur direz les Etats-Unis vous soutiennent, veulent que vous réussissiez. Nous voulons travailler avec vous pour atteindre cette réussite. Mais au final, ce succès repose entre vos mains; Etre un partenaire signifie que nous pouvons être à vos côtés, mais nous ne pouvons pas agir à votre place

Barack Obama

Après avoir répondu longuement à la question d'une jeune somalienne qui a demandé quel soutien ceux qui se battent et risquent leur vie en Somalie peuvent attendre des Etats-Unis, Barack Obama a évoqué les Article grioo.com http://www.grioo.com/pinfo19558.html 4 sur 5 14.08.2010 09:31 opportunités ratées par l'Afrique : Je pense qu'il est aussi important d'être honnête avec nous même : l'Afrique a pendant trop longtemps raté des opportunités. Je vais vous donner un exemple. Quand mon père s'est rendu aux Etats-Unis et a obtenu son diplôme, au début des années 60, le PIB du Kenya était égal, peut être supérieur à celui de la Corée du Sud. Pensez-y. Donc quand je suis né, le Kenya en PIB par tête était plus riche que la Corée du Sud. Aujourd'hui, il n'y a pas photo. Ce sont 50 années qui ont été perdues en terme d'opportunités. Quand on prend les ressources naturelles, le talent et le potentiel des gens, il n'y a aucune raison justifiant le fait que le Kenya n'ai pas suivi la même trajectoire que la Corée. Quand dans 50 ans, vous jetterez un oeil sur le passé, vous souhaiterez que le continent n'ait pas perdu d'autres opportunités (...)

"Quand vous rentrerez et que vos amis vous demanderont quel était le message principal du président, vous leur direz les Etats-Unis vous soutiennent, veulent que vous réussissiez. Nous voulons travailler avec vous pour atteindre cette réussite. Mais au final, ce succès repose entre vos mains; Etre un partenaire signifie que nous pouvons être à vos côtés, mais nous ne pouvons pas agir à votre place".

Vidéo : rencontre entre Barack Obama et les jeunes leaders africains le 3/8/2010 à la Maison-Blanche


 

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