COMMUNIQUE 5:

A.H.M.E.

 

LE PUITS d'Oulad Aîd novembre 2005

 

 

LE PUITS ET LA CONTESTATION Oulad Aîd

 

    Moustapha Ould Seyid membre de la tribu des Idaouali a creusé, il y a quelques mois un puits sur  des terres appartenant à la tribu Oulad Aïd, communauté haratine du Sud de la Mauritanie dans la région du Trarza et dans le département de R’Kiz, arrondissement de Tékane, sans leur accord. Les jeunes de la tribu ont décidé, pour contester,  détruire le puits

    La tribu  des Oulad Aïd  a envoyé une délégation chez les Idaouali de R’kiz pour se plaindre du cas de Mustapha Ould Seyid. Les Idaouali de Bareïna se sont désolidarisés de Moustapha, au moins sur un plan théorique.

    Les Oulad Aïd ont  ainsi, cru que l’affaire était terminée. Le chef d’arrondissement de Tékane, Mohamed Horma Ould Erabani membre de la tribu des Idaouali ne cesse d’harceler les Oulad Aïd afin qu’ils acceptent que le puits soit de nouveau creusé sur les mêmes terres.

    Les Oulad Aïd  ne cessent d’opposer leur  refus mais le chef d’arrondissement joue sur le temps et essaie de créer des divisions au sein des Oulad Aïd et d’user d’autre part de son pouvoir administratif pour imposer l’acceptation du forage de ce puits.

    Les tribus maures(Idaouali, Idab Lahcen, Oulad Deïmane etc.) ont des terres de culture et de  pâturage qui sont intouchables. L’Etat ne les exproprie pas et personne n’ose s’y aventurer. En revanche, pour les terres des négro-mauritaniens et des haratine, l’administration peut les exproprier ou les utiliser au profit des Maures. C’est le cas de l’exemple que nous évoquons.

    Nous voyons que sur la tribu Oulad Aïd s’exercent plusieurs pressions.

    1) La pression  des chefs religieux qui sont derrière Moustapha Ouls Seyid. Notons que Cheikh Tijani Ould Maouloud Vall est présent à Oumou El Ghoura ( la plus grande agglomération des Oulad Aïd) grâce à une mosquée dirigée par imam est originaire membre des Idouali. Il est de la confrérie Tijania.

    2) Le chef d’arrondissement de Tékane se trouve aussi être un maure et membre de la tribu Idaouali.

    3) l’Etat est lui-même tribaliste. La nommination d’un membre d’une tribu dominante dans le département de R’kiz, à savoir les Idaouali, est preuve de la collusion entre les tribus maures et l’Etat.

    C’est par la présence de ce type d’administrateurs que l’Etat déposséde les populations noires (Haratine, Négro-mauritaniens) de leurs terres.

    Les Tribus haratine qui se sont libérées des tribus arabes  ( Beni Hassan) se retrouvent sous la domination culturelle et religieuse des tribus berbères (Zwaya). C’est le paradoxe de l’histoire.

 

Mohamed Yahya Ould Ciré

 

 

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