A.H.M.E.

COMMUNIQUE 48:

 

 

 

 

R.F.D et la démission du groupe haratine

 

    - Ayant eu la confiance d’une bonne partie des mauritaniens lors des différentes consultations électorales ;
    - Ayant été à l’avant garde de l’opposition pour dénoncer les dérapages des gouvernements qui se sont succédés ;
    - Ayant bénéficié du titre de premier parti de l’opposition ;

    Le
    RFD est considéré, par beaucoup, comme étant le porte flambeau des revendications justes et le porteur d’espoir d’une grande partie des mauritaniens. En est-il encore ainsi ? Jadis, le Parti tirait sa force de ses textes avant-gardistes et de la richesse des groupes
    d’opinion qui le composaient.

    En effet, le
    RFD a hérité des textes de l’UFD parti cosmopolite. Ces textes, conçus par des courants et sensibilités politiques différents, prenaient en charge les revendications des différentes composantes du pays.

    Ils défendaient des idéaux et principes de justice, d’égalité, d’équité, prônaient le renforcement de l’unité nationale par la résorption du passif humanitaire, l’éradication des pratiques et séquelles de l’esclavage, le combat du tribalisme, du régionalisme et du racisme, le traitement des citoyens sur le même pied d’égalité quelque soit leur appartenance ethnique.

    Parti école, l’
    UFD fonctionnait avec des institutions plus ou moins représentatives, toutes les  composantes sociales apprenaient à mieux se connaître et, tous les problèmes nationaux étaient débattus sans  complexe, ni complaisance. Tous aspiraient à bâtir une Mauritanie plurielle. Les décisions, à défaut d’être démocratiques, étaient pour le moins, consensuelles.

    Cette situation a beaucoup évolué. Elle s’est traduite par une déviation de la politique générale du Parti et s’est concrétisée par des bouleversements majeurs dans la vie du
    RFD.
    C’est ainsi que le machiavélisme politique a eu raison des principes fondamentaux du parti. Le culte de la personnalité s’est érigé en doctrine et les débats dérangent plus qu’ils n’arrangent. Cette évolution a poussé des groupes d’opinion vers la sortie et le
    RFD s’est mû en Parti monolithique.

    Ce dérapage s’est accentué avec l’entrée de personnalités issues des groupes tribaux conservateurs, lors des dernières joutes électorales, fragilisant fortement les bases de
    l’équilibre précaire sur lequel reposait le Parti avec comme corollaire immédiat, la déviation de la ligne du Parti, le manquement à ses textes, le non fonctionnement de ses institutions, la marginalisation de militants sincères et dévoués et le bafouement des valeurs et principes fondamentaux qui constituent le dénominateur commun entre des militants de différentes obédiences politiques.

    Déjà en décembre 2006, le Groupe avait déclenché la sonnette d’alarme en diffusant de manière restreinte, une lettre confidentielle, interpellant sur les dérapages constatés et consacrant le gel de ses activités dans le Parti. Cette lettre fut adressée aux membres du Bureau Exécutif..

    Aucune réaction n’a été enregistrée sauf celle du candidat Président, du reste, seul maître à bord et qui s’est engagé fermement, à redresser la situation du Parti par l’application des textes, le fonctionnement des institutions et l’assainissement de sa gestion.

    Ce constat de déviation a été aussi signalé par les cadres du Parti réunis en conclave, lors des journées de réflexion, organisées par le
    RFD, les 19 et 20 octobre 2007. Malheureusement, les recommandations, contenues dans la synthèse finale, ont été ignorées.

    La démagogie a été sacralisée en stratégie de conquête et elle s’est traduite par une négation des principes et des valeurs. C’est ainsi que, la position du Parti ne prend plus en compte les revendications cardinales de l’unité nationale que sont : la question, ô combien importante, de l’esclavage, le retour des déportés et la lutte contre l’exclusion.

    Le Parti a choisi la politique de la chaise vide et de l’indifférence suite aux développements intervenus, récemment, sur ces questions. Le
    RFD est devenu malade de sa direction. Comble de l’ironie, alors que le RFD réclame démocratie, transparence et justice sociale aux différents pouvoirs qui se sont succédés, il les refuse à ses militants.

    Tenant compte de ce qui a précédé et malgré les différentes tentatives de corrections infructueuses et qui démontrent, si besoin est, de la sincérité de la lutte du Groupe et de son attachement aux grands principes, pour lesquels aucune compromission n’est possible, le Groupe, ne pouvant plus continuer à cautionner les agissements du
    RFD, agissements qui infirment les espoirs placés en lui, déclare, par conséquent, sa démission du RFD.

    Au nom du Groupe

    Dieng Mohamed Koum, Vice Président du RFD

    Cheikh O. Maata, Membre du Comité Permanent et de la CNI
    Rabah O. Radhy, Membre du Bureau Exécutif
    Hamady O. Mohamed, Membre du Bureau Exécutif
    Mohamed El Kory O. Bah, Membre du Conseil National
    Yacoub O. Saleck, Membre de la Commission Nationale Implantation

    Mohamed Mahmoud O. Oumar, Président Coordination Régionale Implantation Nktt II
    Abdallahi Fall, Président Commission Départementale Implantation Rosso
    Jiddou O. Mbareck Vall, Vice Président Commission Départementale Implantation Aioun
    Cheikh O. Messaoud
    , Membre Commission Départementale Implantation Djiguenny

    Nouakchott, le 18 mai 2008
    Source : Via
    La Tribune

     

 

 

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