A.H.M.E.

COMMUNIQUE 45:

 

 

 

Des journalistes mauritaniens forment un groupe de défense des droits de l'Homme

 

 Des salariés de la presse et des militants ont joint leurs forces en Mauritanie pour lutter contre les atteintes aux droits de l'Homme et promouvoir une culture de la tolérance.

Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott – 01/06/11

 

Un groupe de professionnels des médias et des blogueurs mauritaniens ont annoncé la semaine dernière la création d'une nouvelle association destinée à protéger les droits des journalistes.

Ce club, dont la vision s'inspire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, cherche à "encourager les journalistes à écrire sur des sujets concernant les droits de l'Homme dans leurs articles de presse", selon ses statuts publiés le 22 mai.

Les journalistes "travailleront à développer une base solide pour les valeurs des droits de l'Homme conformes à la constitution de Mauritanie et aux lois correspondantes, afin de propager un esprit de tolérance, les valeurs de justice et de respect des différentes opinions, et pour demander aux institutions de la presse d'assumer leur rôle dans ces domaines", précisent ces statuts.

Selon le président de l'association Mohamed Vall Ould Sidi Meila, les journalistes mauritaniens manquent d'une "culture des droits" et "se satisfont de la propagande du régime".

"Aucun journal ni aucun forum de médias ne traite directement des questions relatives aux droits de l'Homme qui sont discutées aujourd'hui en Mauritanie, comme l'esclavage, qui existe encore dans le pays bien que le monde vive au XXIème siècle", explique-t-il.

Ce club espère combler ces lacunes en organisant des séances de formation et des conférences qui "donnent aux journalistes une occasion de comprendre les droits de l'Homme et de respecter les particularismes de chacun". "Nous espérons aussi que les médias s'intéresseront au travail des organisations des droits de l'Homme dans lesquelles nous travaillons, comme l'Initiative mauritanienne pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et l'organisation SOS Esclaves", a précisé Ould Sidi Meila.

Selon le président de cette organisation, ses membres ne s'attendent pas à ce que le gouvernement accueille favorablement leur initiative.

"En tant que journalistes des droits de l'Homme, nous ne pensons pas que le ministère de tutelle accordera une autorisation administrative à notre nouvelle association", explique-t-il. "C'est exactement ce qui s'est passé avec d'autres organisations des droits de l'Homme qui ont été refusées, et cela notamment parce que les dirigeants de ce club sont des membres d'organisations des droits de l'Homme très connues."

Mais ils sont déterminés à mener à bien leur tâche, en exposant les affaires de non-respect des droits de l'Homme. "Nous sommes face à cette réalité, et nous la rejetons", a poursuivi Ould Sidi Meila.

Pour leur part, les défenseurs de ces droits apporteront leur contribution en "fournissant à la presse mauritanienne des informations correctes et en conseillant les institutions des médias sur leurs faiblesses éditoriales, le manque d'objectivité et l'impartialité", a déclaré Oubeid Ould Imijen, le coordinateur général de ce club.

L'objectif ultime est de "protéger la presse contre les tendances à la haine, au racisme et à l'intolérance", selon Ould Imijen.

Les organisations des droits de l'Homme en Mauritanie, déclare-t-il, sont "paralysées" et incapables d'aider les journalistes à "reprendre confiance dans leur profession et tenter de l'améliorer, loin de toute pression officielle, partisane ou tribale".


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