A.H.M.E.

COMMUNIQUE 373 :  

  

 

 DANS
L’INITIATIVE DES « GARDIENS DE l’AVENIR » IL Y A DES PROPOS FRILEUX
ET OUBLIEUX DU PASSE QUI SONNENT COMME PANSEMENT  A UNE CERTAINE MAUVAISE CONSCIENCE….


 
Dans
le prolongement du combat du Mouvement El Hor, une initiative
dénommée Gardiens de l’Avenir a remis au goût du jour l’actualité et la
pertinence de la lutte des H’ratine. Si les auteurs de l’initiative s’abstinent
de désigner, de nommer cette communauté en dépit du consensus qui les lie, cela
comporte indéniablement des arrières pensées politiques face auxquelles notre
vigilance s’impose. 

En
effet, l’Esclavage en Mauritanie depuis des années ne relève plus du
« constat détaché » uniquement et ne doit plus être réduit à la
portion incongrue de l’instrument pour accéder à un poste de responsabilité
politique. En cela nous sommes en droit de s’interroger  sur le foisonnement  d’initiatives 
éphémères, ce  à chaque que fois
que s’intensifient les actions des militants de la libération et de
l’émancipation des esclaves. Ces postures nous renforcent davantage dans la
légitimité du combat pour l’instauration d’une justice sociale dont la Mauritanie
a  besoin pour mettre fin à plusieurs
siècles de pratiques iniques fondées sur les préjugées de la race et la
préséance de naissance.

 

Qu’à
cela ne tienne,  des voix s’élèvent
aujourd’hui exigeant le déploiement 
d’efforts collectifs afin de trouver un épilogue heureux à cette
tragédie séculaire écrite au sang et à la sueur des esclaves sur l’autel de la
nation mauritanienne. C’est la conséquence logique de la somme d’actions
efficientes conduites par la nouvelle génération des intellectuels et militants
des Droits de l’Homme d’origine servile. Forte aujourd’hui et instruite par
l’expérience de ses pères spirituels et les différents ratés en matière  politique de lutte contre l’esclavage, cette intelligentsia
Hratine  développe un discours franc et
sans détour, réalise des actions concrètes et mobilisatrices, tout en
instaurant la méthode du combat frontal qui  sied  à
cette étape exceptionnelle. Car, plus qu’un devoir, la libération et
l’émancipation des esclaves  est et
demeure pour elle,  une exigence dont  la réformation du système social et politique
 en Mauritanie en est la fin ultime. 

A
cette fin justement, des initiatives veulent contribuer à l’effort d’éradication
de l’esclavage et de refonte du système politique. Or, en Mauritanie, leur
récurrence s’explique par l’absence de volonté sincère des responsables de
telles initiatives.    Certes, d’éminentes  personnalités telles que MM. El Khalil Ould
Enahoui, Mohamed Said Ould Homody, Mine Ould Abdallahi, Cheikh Sid’Ahmed Ould
Babamine et Mme Nebghouha Mint Mohamed Vall suscitent l’estime, le respect et l’admiration.
Leur intégrité, leur  sincérité et leur patriotisme
les prédisposent à jouer les premiers rôles dans les règlements des problèmes
nationaux de tout ordre y compris l’éradication de l’esclavage. Leur engagement
au côté des Justes constitue à la fois un motif de fierté et un soutien de
taille aux  porte-étendards de la
libération  et de l’émancipation des
H’ratine. Leur action constitue, par-dessus tout,  une reconnaissance de plus de la légitimité
du combat mené  par les  H’ratine contre l’instrumentalisation
politique faite de l’esclavage en Mauritanie. 
Cependant, quelques remarques renforcent notre scepticisme. En effet,
de telles initiatives sont inhérentes
au réflexe d’un système de domination pris au dépourvu, et par conséquent
découlent des manœuvres dilatoires, subversives, d’un pouvoir oligarchique rompu
à la duplicité, signes de la faillite et de la lâcheté d’un système de plus en
plus vulnérable et frileux. Ainsi, les périphrases et le travestissement de la
sémantique dans le discours apparaissent comme un moyen efficace pour diluer le
problème. 

 

Même si, par principe,  l’initiative des « gardiens de
l’avenir » est à saluer pour contribuer à l’isolement des thuriféraires du
nombrilisme, l’apposition par une pléthore d’idéologues de l’esclavage et
d’arrivistes au dessein douteux déconcerte et interpelle. En effet,  leurs positions sur l’esclavage ont toujours
oscillé entre négationnisme et paternalisme. Ils sont connus pour les avoir
exprimés publiquement dans des débats radiotélévisés, les conférences, les
séminaires, dans les prêches et même aux Conseils des Ministres pour quelques
uns. En fait,  depuis le procès
historiques de 1981 à Rosso, certains de ces laudateurs, de ces chasseurs de
postes au sein des différents régimes politiques, nous ont habitués à prendre  pour cible le Mouvement anti-esclavagiste afin
de mieux légitimer le système de domination…  

Le
changement est inévitable et il ne se prête pas à des concessions, ni à une  perversion malgré l’attentisme, la
compromission et la lâcheté de certains responsables politiques arc boutés à la
vertu du Temps. En dépit de l’exceptionnelle importance du sujet et l’extrême solennité du
moment qui requière de tout un chacun un engagement sans faille, nous sommes
plus que jamais déterminés à poursuivre cette lutte qui nous oppose aux forces
centrifugeuses dont les relais infestent toutes les sphères de l’Etat  qui bloquent  l’application des rares lois, votées pour la
criminalisation de l’esclavage. L’impunité assurée aux segments dominants,
l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire et l’administration publique sont
les premières cibles pour toutes les initiatives à entreprendre afin d’avoir
l’adhésion minimale. C’est un combat que nous avons mis en œuvre contre les
tenants de l’esclavagisme et du racisme  que nous voulons ouvert.  Faute de franchir ce pas décisif, toute
initiative quelle qu’en soit la provenance ne fera que cautionner une mise en
scène politique et une opération esthétique ponctuelle  pour ne pas avoir mauvaise conscience.

 

LES SIGNATAIRES:


1) Abidine Ould  Merzough, Allemagne

2) Baba Ould Jiddou, France

3) Biram Ould  Abeid, Mauritanie

4) Elarby Ould Saleck, France

5) Ethmane Ould Bidiel, Mauritanie

6) Moctar Fall, France

7) Brahim Ould Bilal, Mauritanie

8) Moctar Ould Teyeb, U S A

9) Jemal Ould Abdallah, Ingénieur

10) Amar Ould Mohamed, Technicien supérieur de transport

11)  Adama Ould Brahim, Cadre

12)  Sow Abrahmane Demb, Professeur

13)  Baba Ould Brahim, Enseignant

14)  Hamoud Ould Brahim, Professeur

15)  Amar Ould Bowba, Enseignant

16)  Brahim Ould Moïlde, Ingénieur

17)  Mohamed Yali Ould Blal, Enseignant

18) Jibril Ould Sidi, Médecin (Libye)

19) Bekaye
Ould Maham, Technicien supérieur de santé

20) Boubacar Ould Mouhamed, Sociologue (Hollande)

21) Mahmoud Ould Nagi, Enseignant

22) Yali
Ould Bilal, Enseignant

23) Sidahmed Ould Rhil, Cadre

24) Mouhamed Ould Sarr, Enseignant

25) Sy Ousmane, Professeur (USA)

26) Mohamed Ould Sneiba, Journaliste

27)
 Brahim Ould Imigene, DRH Banquier

28) Elhacen Ould Mahmoud, Directeur d'école

29) Isselmou Ould Abdel Kerim, Professeur

30) Mamadou Seydou, Cadre MED

31) Mbouja Mint Bah, Cadre

32) Amar Ould Sidi, Technicien RM

33) Brahim Ould El Kehil, Cadre

34) Yikber Ould Mokhtar, Cadre

35) Abdallahi Ould Sidi Med, Professeur

36) Issa
Ould Alioune, Cadre de Banque

37) Monak
Ould Moylid, Economiste

38) Saleck
Ould Inalla, Ecrivain

39) Brahim
Ould Mahmoud, Enseignant

40) Mohamed
Ould Razga, Professeur

41) Obeid
Ould Imijine, Ecrivain journaliste

42) Me
Mohamed Ould Bilal, Avocat

43) Boubacar
Ould Yatma, Entrepreneur

44) Abdallahi
Ould Beckaye, Entrepreneur

45) Hamadi
Ould Lehbouss, Enseignant

46) Abdallahi
Ould Mbareck, Président d'ONG

47) El
Moustapha Ould Elmamy, Président d'ONG

48) Bilal
Ould Brahim, Commerçant

49) Malick
FALL, Expert en Entrepreneuriat

50) Ely Ould Brahim, USA

51) Ba
Elhaj, France

52) Pr
Ely Moustapha, Tunisie

53) Balla
Touré, Ingénieur

54) Youssouf
Kamara Informaticien

55) Malick
Fall, Expert en entreprenariat

56) Dr
Abdoul Ahad Bouthiah

 

 

 

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