A.H.M.E.

COMMUNIQUE 363:  

 

 

Comment Ould Dadde a été remercié : les dernières heures du Commissaire



vendredi 27 août 2010


Jeudi, en début de matinée, les services de la police chargée de la répression des crimes économiques tentent de joindre, en vain, Mohamed Lemine Ould Dadde dans son bureau. Drôle d’absence si l’on sait que c’est la journée du premier conseil des ministres de la rentrée gouvernementale.
Les services du Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile (CDHAHRSC) affirment que leur patron est « souffrant » et qu’il serait en route pour son lieu de travail.

En début d’après-midi, il reçoit une mise en demeure, de la police économique, pour le remboursement de 271 millions UM, indument dépensés.

A la fin du conseil des ministres, Ould Dadde est convoqué par le Premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf qui l’informe que par « décret présidentiel, il est mis fin à ses fonctions ». C’est la première fois que la procédure constitutionnelle est appliquée en Mauritanie. Jusqu’ici les ministres étaient remplacés.

Soumis à un contrôle de l’IGE, depuis plusieurs mois, le Commissariat aux Droits de l’Homme souffrait déjà d’énormes dysfonctionnements. Le Commissaire-adjoint, Cheikh Ould Bouassriya, ordonnateur délégué des crédits de ce département, selon un usage perpétué depuis la création du commissariat en 1999, s’est vu retirer cette charge par Ould Dadde, histoire de « s’occuper lui-même de sa propre gestion, car le Président ne badine pas avec la mauvaise gestion » avait-il confié, un jour, à un de ses proches.

En poste depuis plus de deux ans, Ould Dadde n’a réuni le conseil de surveillance (organe délibérant du Commissariat, une sorte de conseil d’administration), qu’il préside d’ailleurs, qu’à deux reprises.

La dernière fois, il avait sollicité les membres de ce conseil à l’effet d’approuver des « dépenses d’urgence ». Ce qu’ils avaient refusé au motif que les dépenses en question ont été effectuées depuis plusieurs mois et qu’il y a un contrôle en cours de l’IGE au niveau du département.


canalrim.info

 

 

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