A.H.M.E.

COMMUNIQUE 362:  

 

 

LUTTE CONTRE L’ESCLAVAGE EN MAURITANIE
La révolte des esclaves haïtiens à l’honneur

L'AUTHENTIQUE QUOTIDIEN
N°1205 du mardi 24 août 2010 Page 3


La révolte des esclaves en Haïti, le 22 août 1791 qui permit à la colonie française de Saint-Domingue de devenir le premier Etat noir indépendant, a été célébrée avec ferveur par plusieurs descendants d’esclaves en Mauritanie. Ces derniers, sous la houlette de Birame Ould Dah Ould Abdeïd, président de IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie) ont animé à cet effet hier, lundi 23 août 2010, une manifestation singulière à ce sujet au siège du Fonadh à Nouakchott. L’expérience haïtienne a été magnifiée. Il faut rappeler que dans la nuit du 22 au 23 août 1791, les esclaves de la colonie française de Saint-Dominque (île d’Haïti dans les Antilles) s’étaient soulevés contre leurs maîtres. La révolte a été menée par un prêtre vaudou du nom de Boukman. Ce sera le début d’une guerre qui aboutira à l’indépendance de l’île le 1er janvier 1804.
l’UNESCO fit du 23 août «la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition».
Cette commémoration passée presque sous silence sur le plan officiel ne le sera plus désormais, IRA ayant pris l’engagement d’en faire une journée symbole.
Le président d’IRA, Birame Ould Dah Ould Abdeid, dira regretter que d’anciens esclaves et d’autres encore sous le joug de ce fléau puissent continuer à être privés des plus sacrés symboles de l’homme, à savoir la liberté et le droit à l’existence qu’une poignée de maîtres s’évertuent depuis des lustres à les en priver.
Plongeant dans l’histoire de l’humanité, Birame Ould Dah, devenu au fil des ans le porte-étendard de la cause harratine en Mauritanie donnera l’exemple de l’Europe et du combat qui y a été mené contre l’obscurantisme des prêtres pour le contrôle des esprits.
Des symboles de l’injustice y seront brisés, soulignera- t-il, comme ce fut le cas en France à la Place
Bastille. Des exemples et des positions que Birame met en avant pour demander à ses partisans de s’en inspirer pour abattre ce qu’il appelle la citadelle de l’obscurantisme religieux en Mauritanie et de démolir le BASEP(bataillon présidentielle) qu’il prend comme le symbole de la domination de classe en Mauritanie.
Ould Abeid s’en prendra par la suite aux gros commerçants ainsi qu’aux officiers supérieurs de l’armée, demandant à l’opinion nationale mauritanienne de sauver le pays des affres de l’injustice et de la gabegie…
Pour rétablir la justice sociale et rééquilibrer les bases d’une véritable unité nationale, Birame prône la destruction du système économique, politique et sécuritaire sécuritaire existant, la reconnaissance des souffrances vécus par les esclaves et les affranchis, l’instauration d’une discrimination positive institutionnelle à leur égard, la catégorisation de la couche Harratine en tant que franges ayant ses propres spécificités culturelles et physiologiques différentes de celles des maures blancs et des négro-africains, l’organisation d’un recensement exhaustif des Harratines, soulignant que l’ONU est prête à prendre en charge les coûts de ce recensement si l’Etat mauritanien accepte un tel dénombrement.
Le discours de Birame Ould Dah Ould Abeid s’inscrit dans le cadre d’une journée entière de commémoration organisée par plusieurs organisations des droits de l’homme mauritaniennes en vue de donner une plus grande orientation à la lutte contre l’esclavage et ses séquelles en Mauritanie. Plusieurs militants, ainsi que la crème de l’élite nationale sensible à ses questions humaines étaient présents à la manifestation.


Cheikh Aïdara

 

 

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