A.H.M.E.

COMMUNIQUE 349:  

 

 

A L'EDUCATEUR DES MASSES ET SA STRUCTURE

 

Capitaine Breyka Ould Mbarek des SEM.

Cher Monsieur,

Vous dites tout haut, ce que vos semblables pensent tout bas. Une fois de plus,
nous nous retrouvons dans une réalité bien mauritanienne : NIER L'EVIDENCE. La
Mauritanie n'a Jamais connu de massacre, de déportation, d'exécutions,
d'esclavage.Nous ne serons point surpris que vous apportez votre voix à celle de
ce ministre qui prétend qu'il n y a pas de refugiés mauritaniens au Mali. Quand,
une aberration arrive à ce point, on se pose la question de savoir si ce
ministre « est con ou il fait exprès », comme le dirait l'autre.

Ne nous dites pas que vous pensez comme vos amis, pour qui, l'esclavage en
Mauritanie est un faux débat, s'ils ne jugent pas, que son ampleur soit
insignifiante. Bien que dans la plupart des demeures maures y survivent des
Abid, on nous dit que seul un petit nombre insignifiant d'esclaves se trouve
encore en Mauritanie. Monsieur, Acceptons le fait qu'il n y a pas 5OO OOO
esclaves en Mauritanie, j'ai envie de vous dire : ET ALORS !

Si le nombre d'esclaves est en deçà de celui dit, n'avons-nous pas le devoir de
dénoncer ce fléau entretenu et exploité par bon nombre de beydane ? Aussi minime
que soit le nombre d'Abid en Mauritanie, ces derniers ont le droit à un minimum
de dignité. Ceci suppose, le droit de jouir de son corps et esprit, tant que
cela n'entrave pas évidement le droit des autres. Cristallisez votre énergie sur
la libération de ces « derniers esclaves », plutôt que sur le dénigrement de
ceux qui se battent pour en finir avec cette tare mauritanienne.
S'il est infondé de dire qu'il y a plus de 500 000 esclaves en Mauritanie, alors
dites-nous le nombre exact de ces aliénés ? Si on juge que des progrès énormes
ont été entrepris depuis 20 ans, suite à l'ordonnance 81234 du 9 novembre 1981,
on devrait être, actuellement, en état de chiffré le nombre de ces exclus. Vous
conviendrez avec nous, que la prise en compte sincère, de la question de
l'esclavage depuis deux décennies, suppose qu'on ait dénombré au départ le
nombre de victimes. Il n'est pas nécessaire d'être savant pour comprendre que si
on veut s'attaquer à un problème comme l'esclavage, il serait judicieux de le
quantifier au départ et épisodiquement, pour voir son évolution. Il ne s'agit
pas de contester des chiffres seulement, Cher Monsieur, vous serez crédible en
en nous apportant des éléments qui soutiennent votre contestation. Si vous jugez
que les résultats sont entrain d'être constatés depuis la promulgation de cette
ordonnance, les Abid doivent s'armer de patience. Puisque dans les faits, le
calvaire de cette couche continue toujours, et de façon sournoise. Les seuls
actes de sensibilisation, d'émancipation, et même de libération sont à mettre à
l'?uvre de ces groupes que vous tentez de discréditer.

Une autre aberration non moins importante : la « beydanité » des Hratiin. Sur
quelle base historique ou sociologique, pouvez-vous tenir de tels propos ? A
notre connaissance les beydanes sont les descendants de ses berbères Sanhadja et
des Benni Hassan. Si vous nous dites que les hratiin viennent de ces derniers,
j'avoue qu'une partie intéressante de l'Histoire a été omise. Peut-être selon
vous, le fait qu'ils soient victimes de razzia, acculturés, exploités, et qu'ils
utilisent la même langue que leurs bourreaux, suffit à faire d'eux des beydanes.
Dans ce cas, ces noirs embarqués dans les galères, éloignés de leur terre
d'origine, se retrouvant dans les champs des bourgeois, usant la même langue que
leur maître, doivent être considérés comme des blancs. Aucun d'entre nous
n'oserait avancer de tels propos !! Mais vous, vous avez le culot de sortir des
banalités de ce type, c'est une question de culture politique, nous supposons
!!!!

A vrai dire, que les Hratiin soient des beydane ou des négro-mauritaniens, ou
tout simplement une autre entité qui se nomme HRATIIN, n'est pas pour l'instant
l'élément le plus déterminant pour les sortir du joug esclavagiste. Au temps
venu, ils se détermineront eux même, de ce qu'ils sont et de ce qu'ils veulent
être, même si cela va à l'encontre des réalités historiques ou sociologiques.
Laissons-leur au moins cette liberté !
Par ailleurs, quant aux camarades qui pensent que la lutte des hratiin ne nous
concerne pas, ils se trompent lourdement. C'est assez simplet de justifier cette
lâche démission par le fait que la quasi-totalité du bras armé des massacres de
89 était constitué de hratiin. N'oublions pas que certains de nos semblables se
sont retrouvés en Indochine et ailleurs -ils n'y étaient pas pour tricoter- pour
combattre des autochtones qui luttaient contre un colonialisme. Pourtant, cela
ne fait pas de nous des monstres, nos grands parents ont juste été obligés par
plus fort qu'eux. Ces hratiin que l'on incrimine, n'ont été que des manipulés,
les vrais commanditaires de cette barbarie ne sont que ces éléments du système à
forte dominance beydane dans lequel figure aussi bien de hratiin, de sonniké, de
wolof, et de halpularen.

Pour revenir à vous, cher Monsieur, quand « les Structures d'Education des
Masses » hratiin achèvera son boulot, nous vous assurons que le bilan des uns et
des autres se verra. Et malheur aux prostitués politiques de tout bord !

KANE BOCAR DAHA
Juin 2010
FLAM - Europe de l'ouest -Bordeaux
http://www.flamnet.info/actualit_/view/3963/flamnet

 

 

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