A.H.M.E.

COMMUNIQUE 327:  

 

 

Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)
Encore de nouveaux cas d'esclavage en Mauritanie !


Contexte

En 1997 un garçon du nom de M'Bareck, âgé de 16 ans, prend la fuite de chez ses maitres, la famille Ethmane, du village de Haddad , 60 km à l'Est de Kaédi.
M'Bareck s'échappe des affres de l'esclavage arabo-berbères ; il laisse, derrière lui, sa mère Ghroumaniya, ses frères Sleylmou et Merba. Il se réfugie alors chez Alioune Ould Manza, à l’époque député de la ville de Kaédi, membre du parti-Etat (PRDS) de l'ex-dictateur Maawiya Ould Sid'Ahmed. L’élu est issue de la communauté Hratin, esclaves et anciens esclaves de Mauritanie. Sa maison est connue pour servir de lieu de refuge aux captifs fugitifs dans cette région Sud de la
Mauritanie. M’Bareck vivait chez Oul Manza depuis lors.
En l'an 2000, Ghroumaniya, la mère de M'Bareck, ne jouissant pas de ses capacités d’élocution, donc muette, s'enfuit, à son tour, vers la ville de Kaédi, chef-lieu de la région du Gorgol; ses maitres, Ehel Ethmane, la poursuivent. Le procureur de la république du tribunal de Kaédi se saisit de l'affaire et décide de la leur remettre au motif qu’ils sont ses meilleurs tuteurs.

L’événement
Le samedi, 1er mai 2010, un groupe de personnes à la recherche du bois morts dans la brousse de Kaédi, trouvent un garçon de 28 ans, Laghdhaf, fils de Ghroumaniya, avec des habits loqueteux et dans un état psychologique lamentable. Il leur apprend avoir fui les maltraitances par ses maitres Ehl Ethmane. Il cherche à atteindre Kaédi. Les porteurs de bois ramènent le fuyard jusqu'à la ville et l'introduisent chez de Alioune Ould Manza. Ce dernier, choqué par l'état du jeune homme, le conduit sans tarder devant le préfet, Sidi Ould Noumane. Là, Laghdhaf déclara que sa mère, ses frères Sleylmou (26 ans), Merba (24 ans) et sa soeur Sleylemha ( 11 ans ) continuent, après sa fuite, de subir l'enfer de l'esclavage.
Le préfet et le commandant de la brigade de gendarmerie, embarquent à destination du lieu décrit par le fuyard, accompagnés de Alioune Ould Manza et de Laghdhaf. Arrivés au lieu-dit Rouebina dans la zone nommée Haddad, ils constatent que le maitre a séparé la femme esclave de sa
progéniture, dans différents foyers de maitres. Ils ne possèdent pas de pièces d'état-civil, ni de toit propre et se meuvent dans des guenilles; ils ne savent lire ni écrire et n'ont jamais été inscris à l'école.

Réaction de l’autorité
Le représentant de l'État pose alors une question aux maitres: « Payez-vous ces gens? » Les maitres répondent par la négative; ils précisent, néanmoins, que les esclaves possèdent 30 têtes de moutons et un chameau, contrepartie informelle de tout leur travail.
Les autorités confisquent alors le bétail et les esclaves et s'en vont, refusant catégoriquement de poursuivre les coupables d’un flagrant délit. Donc, une fois de plus, les maitres arabo-berbères, en dépit de l’actualité du crime perpétré sur des populations serviles, bénéficient de l'impunité totale de
la part du pouvoir.
Il importe de le souligner ici, la famille d'esclaves, dont les enfants ne connaissent pas leur père, a été héritée, de mère en mère, par Ehl Ethmane, puisque l'esclavage se transmet selon la ligne matrilinéaire.
Dès les premiers heures de leur arrivée à Kaédi, les membres de L’initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) de Mauritanie, tentent d’établir une relation avec les victimes pour les assister et soustraire aux tentatives, par les autorités, d'escamoter leur cas et dénaturer les faits afin d’étouffer le scandale. Le préfet empêche tout rapport avec les esclaves et refuse, à nos représentants, de les approcher ou de les photographier; les victimes demeurent, jusqu'à présent
isolées, dans une maison sous le contrôle de policiers et de gendarmes en civil.

Conclusion
L’Ira poursuit ses efforts pour faire assurer à cette énième affaire d’esclavage étouffé, la publicité requise afin que l’Etat mauritanien prenne ses responsabilité s et assure, aux Hratin la protection et les droits reconnus, à eux, par le droit international d’abord, la Constitution ensuite. La République
Islamique de Mauritanie prétendument régie par la Charia, organise et perpétue la falsification et la fraude, sur des cas d’exploitation avérée d’être humains, seulement pour maintenir, au dessus de la loi, les privilèges et l’immunité d’une catégorie de la population, définie par sa naissance, au
détriment d’autres concitoyens, rendus mineurs et inférieurs, en vertu du même système de distinction raciste.

 


Fait à Nouakchott le 10 Mai 2010

 

 

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