A.H.M.E.

COMMUNIQUE 32:

 

Déclaration du FUAH

 

 

Front Uni pour l'Action des Haratines - Déclaration  N°2

     

    Il y a moins de deux semaines, le FUAH a sorti une première déclaration dénonçant l’exclusion et la marginalisation systématiques des Haratines érigées en moyens d’assujettissement par le système beidhane en place, depuis un demi siècle. Tout en s’élevant contre cet état de fait, le FUAH avertit le pouvoir des conséquences dangereuses de cette politique apparentée à
    l’Apartheid.

    En dépit de toutes les mises en garde et les dénonciations, le système persiste toujours dans ses agissements irresponsables et oppressifs à l’égard des Haratines.  C’est ainsi que des cas avérés d’esclavage sont récemment signalés à R’kiz, sans que l’administration et la justice locales ne lèvent le doigt.

    La situation continue à s’empirer avec la nouvelle stratégie adoptée par les esclavagistes qui jouissent de la bénédiction du système, et consiste à asphyxier économiquement et socialement les Haratines. Les cas sont, en effet, nombreux, comme l’affaire des fours de Bareina (R’kiz) et surtout les évènement du samedi dernier qui se sont produits à Denmbet El Atchan, dans la commune de Aghouratt du département de Kiffa.

    Tout cela rappelle, une nouvelle fois à la mémoire, la  descente, pendant le mois de ramadan dernier, dans les rues de Nouadhibou, des foules de Hartines en colère, saccageant tout sur le chemin, en réaction aux insultes racistes et le passage à tabac, par des marins beidhan, d'un boucher Haratine. Vu la gravité, de plus en plus incontrôlable, il a fallu l'intervention du Bataillon de Commandement des Parachutistes.  

    Ces évènements, de plus en plus, récurrents constituent des preuves concrètes que  « le changement » prôné par Sidioca et « la loi » criminalisant les pratiques esclavagistes ne sont que des slogans creux. 

    Mais, il importe, au système, de savoir que cette conspiration n’entamera pas la détermination des Haratines à défendre leurs droits politiques, sociaux et économiques.  Les ripostes foudroyantes des Haratines de Guerrou, de Bareina et de Denmbet El Atchan ne sont que les débuts d’une prise de conscience annonciatrice d’un sursaut des Haratines contre
    l’oppression, la marginalisation et l’exclusion.

    Le FUAH, conscient de sa responsabilité en vers ces communautés opprimées, soutient leurs  réactions légitimes, en l’absence d’un Etat qui les protège. Par la même occasion, il dénonce l'indifférence de ce dernier qu'il rende seul responsable de la non protection de ces communautés contre les appétits des esclavagistes et des néo -esclavagistes qui tentent de leur arracher leurs sources de vie (terres, pâturages, puits et autres) en vue de perpétuer leur domination. Il exige enfin, le désarmement des tribus beidhane et la sanction de celle qui a utilisé les armes à feu contre les innocents Haratines de Denmbet El Atchan.

     

FUAH, Nouakchott, le 12 janvier 2008

 


 Source : zeid 1007

 

 

 

Déclaration du FUAH 

 

    QU'ILS SONT LES MÊMES, HIER ET AUJOUR'HUI !!

     Avec la naissance de l'Etat mauritanien, les Haratines avaient cru entrevoir l'aube de la liberté et de la justice. L'espoir s'était même ranimé davantage avec la naissance du mouvement des Kadihines. Mais très vite, les termes des accords scellés entre ces derniers et le gouvernement et qui stipulaient qu'il n'était pas encore l'heure de régler la question des Haratines allaient le dissiper. Ainsi ces derniers furent-ils abandonnés à leur sort, ce qui transforma l'enthousiasme en regret. Une telle situation s'est ajoutée à d'autres facteurs créant alors, chez les Haratines, une prise de conscience de la nécessité de prendre le flambeau  du combat.

    Cependant la conscience, de plus en plus importante de cette composante, tenant à la fois à sa libération et à son émancipation en vue de créer une société où l'individu joui de liberté et de dignité a rencontré une résistance organisée politiquement à travers des conceptions et des approches qui visent à enfermer les Haratines dans le cercle qui leur est assigné traditionnellement au sein d'une organisation sociale tribaliste. Une telle mentalité demeure présente chez tous les régimes qui se sont succédés dans le pays.

    Mais cela n'a pas dissuadé les Haratines de militer et d'accompagner ces conditions sociopolitiques, tout en réclament la place qui leur sied dans un Etat mauritanien moderne.

    A l'avènement de la démocratie, ils se sont fortement engagés et avec beaucoup de confiance, dans les partis politiques qu'ils ont considérés, du reste, comme étant un outil efficace pour changer leur réalité. Toutefois, la déviation du processus démocratique de son but a ramené aux mémoires les vieux souvenirs du système traditionnel social qui s'incarne dans la marginalisation, l'exclusion et le dénuement de cette composante.

    Il s'en sort, du fait, que tous: partenaires et pouvoir tiennent au rôle traditionnel des Haratines et s'entendent à bloquer tous les efforts qui tentent d'y mettre fin.

    Et le parachèvement du processus démocratique dont la transparence fait l'unanimité a engendré un nouvel espoir chez tous les mauritaniens, particulièrement les Haratines; surtout avec le discours du Président qui centrait sa campagne autour du changement et la justice. Hélas, très vite l'espoir s'est dissipé, en raison de ce qui a été exécuté en matière de politique d'exclusion bornée dans le domaine des nominations et l'iniquité dans le partage des richesses nationales.

    Ainsi faut-il dire que cette réalité présage l'adoption d'une politique organisée qui vise l'exclusion et la marginalisation de l'ensemble des Haratines et la réduction de leur  prorata en une infime part, tout en sachant que cette composante représente environ 50 % de la population mauritanienne.

     Ceci étant, nous lançon un appel solennel à tous les membres de cette couche pour se mobiliser, afin de s'opposer au danger de cette politique qui vise à spolier les droits de cette composante et l'obliger à vivre en marge. Nous les invitons à plus de vigilance et à resserrer les rangs pour faire face à cette dangereuse politique.

     Enfin, nous mettons en garde le régime contre la poursuite de cette stratégie de marginalisation exclusive et nous le rendons seul responsable de tous les risques qui peuvent en résulter.

     Nous vous présenterons, très prochainement, des précisions plus exhaustives relatives à ces faits.

     

     Front Uni pour l'Action des Haratines   ( FUAH)

     Fait à Nouakchott, le 24 décembre 2007

     

 

 

 

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