A.H.M.E.

COMMUNIQUE 311:  

 

 

DECLARATION DES SYNDICATS MAURITANIENS

 

Après la grève générale de trois jours (15, 16 et 17/03/10) observée par les Fonctionnaires et Agents de l’Etat, suite à l’affectation unilatérale par le gouvernement des indemnités de transport et de logement qui ont été en deçà des attentes des travailleurs de par leur modicité, les pouvoirs publics n’ont eu comme réponse face à ce mécontentement, que de mener à une large échelle, une campagne d’intimidation et de harcèlement vis-à-vis des travailleurs et de leurs organisations légitimes.

C’est ainsi que tous les moyens, allant de demandes d’explication, de relève de fonction, de harcèlements, en passant par l’ouverture des canaux des médias publics à une vilipende des syndicats signataires du préavis de grève ont été constatés.

Le gouvernement, ayant été saisi du préavis de grève qui a respecté la durée légale d’un mois, n’a en aucun moment daigné donner une réponse favorable en vue de l’ouverture des négociations autour de la plate forme revendicative, mais a privilégié la surenchère, le dénigrement ; les accusations gratuites de manipulations politiques, tout ceci au seul dessein de tourner le dos aux aspirations des fonctionnaires et agents de l’Etat.

C’est ainsi que les différents ministres dont celui de l’Equipement et celui de l’Enseignement Secondaire et Supérieur ont au cours de leurs visites dans les régions des Hodh à l’Est et celle du Trarza au Sud, cherché à vilipender les organisations syndicales qui ont appelé à la grève ainsi que les travailleurs qui ont observé le mot d’ordre, ne ménageant aucun mot pour décrédibiliser la lutte légitime des travailleurs.

Par ailleurs, dans une émission télévisée titrée Mountada, la Télévision de Mauritanie a , pendant deux heures d’horloge, invité des syndicalistes non concernés par la grève ainsi que certains inspecteurs de l’enseignement fondamental qui ont tour à tour repris les mêmes termes injurieux et méprisants vis-à-vis des travailleurs grévistes et de leurs organisations syndicales, au moment où cette même TVM n’accorde aucun temps d’antenne, ni ne convie aucune organisations syndicale signataire de la grève à ses émissions, consacrant ainsi une politique discriminatoire et partisane contraire à ses missions de service public.

Les organisations syndicales signataires fustigent et dénoncent les tergiversations du gouvernement et condamnent sa campagne qui ne cesse d’œuvrer pour la division dans les rangs des travailleurs et qui fait preuve d’une fuite en avant et dont l’objectif est d’ignorer les revendications des fonctionnaires et agents de l’Etat pour de meilleures indemnités de transport et de logement afin d’améliorer leur pouvoir d’achat dont l’érosion a atteint des limites inquiétantes.

Nous dénonçons de tels agissements qui constituent des violations flagrantes des Conventions de l’OIT notamment la 87 et la 98 portant respectivement sur la Liberté syndicale et le Droit d’organisation et de négociation, ainsi que par rapport à l’article 10 de la Constitution de notre pays relatif aux libertés syndicales.

Les organisations syndicales signataires lancent un appel aux travailleurs afin qu’ils se mobilisent davantage et qu’ils resserrent leurs rangs pour assurer la défense de leurs droits.

 

Vive la Lutte des Travailleurs
Vive la Solidarité syndicale
                    
Nouakchott, le 22 mars 2010.

 

Union des Travailleurs de Mauritanie (UTM)
Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM)
Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM)
Confédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie (CNTM)
Syndicat Professionnel des Infirmiers et Sages Femmes de Mauritanie (SPISM)
Syndicat National des Médecins et Chirurgiens Dentistes de Mauritanie (SNMCD)
Syndicat National des Professeurs de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (SNPETFP)

 

 

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