A.H.M.E.
COMMUNIQUE 307:
L’Organisation Contre les Violations des Droits Humains en Mauritanie (OCVIDH) et l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe (AHME), suite à leur communiqué du 21 février 2010 et compte tenu de la recrudescence des harcèlements et menaces de l’Etat mauritanien contre le président de l’IRA-Mauritanie, Monsieur Biram ould Dah ould Abeid, expriment leur inquiétude à destination de leurs partenaires de lutte pour la reconnaissance de droits des deux communautés haratine et négro-mauritanienne .La première victime du racisme et de l’esclavage. La seconde victime du racisme. Les témoignages des victimes de ces deux fléaux sociaux ne font qu’enrager les autorités publiques et les théologiens à leur solde. Monsieur Biram ould Dah ould Abeid, invité au Festival international du film et des droits de l’Homme à Genève du 5 au 14 mars 2010, pour présenter un documentaire portant sur l’esclavage en Mauritanie, s’est vu opposer le refus par l’Etat mauritanien de lui restituer son passeport de service auquel sa position de défenseur des droits de l’Homme lui donne droit. En effet, en tant que conseiller de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), institution de l’Etat et chargé de mission de SOS-Esclaves, il était bénéficiaire d’un passeport de service. Pourquoi ce passeport lui a été retiré ? La raison principale est la dénonciation de l’esclavage et du racisme par Biram ould Dah ould Abeid. Son combat pour la fin de l’esclavage et du racisme en Mauritanie a aiguisé toute la velléité des autorités publiques et des religieux, à travers le pays et le monde arabe en vue d’une véritable campagne de diffamation et de persécution à son égard. L’atmosphère qui règne aujourd’hui rappelle les évènements de 1989 qui ont conduit aux déportations et à l’exécution de plusieurs milliers de négro-mauritaniens etc... Il s’y ajoute actuellement le phénomène de prêche par des imams et imposteurs religieux dans les sites arabophones qui ne cessent de s’enflammer et d’appeler ouvertement à l’élimination ou à la neutralisation de l’intéressé. Biram ould ould Dah Abeid, porte-parole de la cause des esclaves, appelle résolument à l’application des textes juridiques relatifs à l’esclavage en Mauritanie. Cette application doit être effective sur l’étendue du territoire et par l’administration dans son ensemble. Ci-dessous, les textes d’abolition adoptés en
Mauritanie : Loi n° 2007 – 048 du 3 septembre 2007 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes. Ceux-ci restent inefficaces sans une application réelle. C’est la raison pour laquelle aucun esclavagiste maure n’a jamais été condamné pour les pratiques esclavagistes malgré la flagrance des cas présentés devant les tribunaux. Bien au contraire, plus l’IRA-Mauritanie décrit à l’opinion nationale et internationale la culpabilité de l’Etat mauritanien, plus celui-ci mobilise ses forces de répression et les imams pour s’opposer à la mise en œuvre des lois. Ces conditions de harcèlement, d’intimidation
et de pression , nous paraissent une violation de droit qui s’inscrit dans un
climat esclavagiste dans lequel évoluent les autorités politiques et
religieuses : l’exclusion et la traite des Haratine, le racisme à
l’endroit du Noir, le déni de droit de propriété et d’héritage, le cuissage,
les corvées champêtres et domestiques… Le 11 mars 2010 OCVIDH / AHME
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