A.H.M.E.

COMMUNIQUE 284:  

 

 

INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLISTIONNISTE EN MAURITANIE (IRA-MAURITANIE)

 

Généralisation d’expropriations foncières à caractères racistes et esclavagistes en Mauritanie

 

Six août 2008-six janvier 2010, dix sept mois séparent la prise  du pouvoir effective, en Mauritanie par le Général Mohamed Ould Abdel AZIZ, de la déclaration de politique générale de son chef de gouvernement Moulaye Ould Mohamed LAGDAF devant  l’Assemblée Nationale. Nous avons pu noter que cette déclaration fait table rase des recommandations des « Etats Généraux  de la démocratie » qui se rapportaient aux traitement des problématiques structurelles, comme le passif humanitaire et l’esclavage, dans leurs volets les plus significatifs et déterminants.

Ces volets constitués de l’impunité assurée aux présumée coupables de crimes de torture et d’exécution extrajudiciaires, de la  persistance et la non répression des pratiques esclavagistes ainsi que de la validation et généralisation des expropriations foncières à caractères racistes et esclavagistes sont, et resteront, à l’actif  de tout régime en place dans ce pays  qui s’inscrit dans la logique de les ignorer, de les nier ou de leurs apporter des semblants de solutions.

Aujourd’hui, IRA - Mauritanie expose spécifiquement, à l’opinion publique nationale et internationale, plusieurs cas parmi tant d’autres dont elle a été saisie, d’expropriations foncières qui trouvent tous leurs racines dans le racisme ou l’esclavage. 

Toutes les victimes de ces expropriations font parties des collectivités paysannes traditionnelles constituées des ethnies négro - mauritaniennes et de la frange Hratin (esclavage et anciens esclaves de Mauritanie) sachant que ce sont ces populations qui vécurent sur les terres cultivables et les travaillèrent depuis les siècles passées.

Les expropriations se font par l’intermédiaire des appareils administratif, judiciaire et sécuritaire ; appareils qui sont  entre les mains des segments dominants de l’ethnie arabo berbère.

Toutes les expropriations sont  au profit des notabilités tribales ou religieuses, des hommes d’affaires ou banquiers, des officiers supérieurs de l’armée ou de hauts fonctionnaires de l’Etat, tous issus du groupe arabo berbère.

Les cas que nous vous exposons se présentent de cette manière par exemple : une collectivité négro-mauritanienne ou Hratin, constituée de 300 ou 500 familles est dotée de 800 ou 1.200 hectares, qu’elle exploite depuis  des générations. Un arrêté administratif ou une décision judiciaire tombe comme acte officiel légitimant l’expropriation de 700 ou de 1.000 hectares au profit d’un notable, maître ou ancien maître, dignitaire religieux, homme d’affaire, officier supérieurs ou haut fonctionnaire.

Ce que nous disons ici est vérifiable à partir de l’audition des victimes ici présentes,, la vérifications des arrêtés administratifs et décisions judiciaires dont sont munis  les « bénéficiaires », l’identifications des différentes parties dont le personnel de commandement administratif et sécuritaire dans ces zones, ainsi que les magistrats   qui ont été appelés à statuer sur ces affaires.

Il est aussi important de souligner, que cette paysannerie nationale mauritanienne, composée de négro - mauritaniens et de Hratin, n’a comme moyen de subsistance ou source de revenu, que le travail et l’exploitation de la terre. En conséquence, dans leurs tentatives désespérées de vouloir résister à l’exécution de décisions judiciaires ou administratives injustes, ils ont été sujets à des abus de pouvoirs, des arrestations arbitraires, des brimades en tout genre sans oublier que les procédures administratives et judiciaires qui les déboutent, manquent de transparence et d’équité.

IRA – Mauritanie lance un appel à l’Etat Mauritanien pour qu’il se ressaisisse et corrige cette tendance grave, honteuse et dangereuses par le fait qu’elle instrumentalise le pouvoir et la justice au profit d’une communauté distincte   au détriment des autres.

Le Gouvernement mauritanien, à travers les départements de la justice, de l’intérieur et des Droits de l’Homme peut diligenter des inspections ou investigations en vue de mesurer la justesse et la pertinence de cette démarche administrative et judiciaire concernant  les terres de la vallée, démarche qui, cetainement, renforce le sentiment de frustration, aiguise la haine intercommunautaire et hypothèque la paix civile.

 

Nouakchott, le 11 janvier 2010.

 

 

 

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