COMMUNIQUE 2:

A.H.M.E.

 

F.U.A.H.M. août 2005

 

 

FRONT POUR L’UNITE D’ACTION DES HARATINES DE MAURITANIE

(FUAHM)

 

    Les militaires qui viennent de prendre le pouvoir se sont donnés le nom : Conseil militaire pour la justice et la démocratie.

    Le chef de ce conseil le colonel Ely Ould Mohamed Vall au nom du conseil a développé devant les dirigeants des partis politiques et de la société civile les intentions et objectifs de ce conseil à savoir, asseoir le fondement de la justice et de la démocratie, préparer des élections libres et transparentes après une période de transition de deux ans. L’ensemble des forces vives soucieuses des intérêts supérieurs de la Mauritanie, de sa stabilité et de son développement harmonieux ont salué les engagements et les bonnes intentions des militaires, parmi ces forces vives et ces nombreux mauritaniens assoiffés de justice et de démocratie qui ont exprimé leur engouement se trouvent les Haratines de tout bord, lesquels ont souffert dans ce pays de tant de maux dont l’injustice que les militaires ont promis de résoudre entre autres, l’exclusion politique et sociale, l’oppression, pratiques de l’esclavage, le mépris, la privation des droits fondamentaux en tant qu’être humain et citoyen de ce pays.

    Ces conditions ont poussé dans les années 70, les cadres haratines en désespoir et inquiets du sort des Haratines dans ce pays à créer un cadre de lutte et de revendications politiques en vue de la réalisation des conditions propices permettant aux haratines de trouver leur place au sein de la société mauritanienne et de son échiquier politique.

     Cette Mauritanie, que tous ses gouvernants qui se sont succédés qu’ils soient civils ou militaires ont, par une volonté délibéré germé, maintenu et développé le système de dominance maure blanc au détriment des autres composantes nationales, et à chaque fois cette volonté de tailler la Mauritanie sur mesure de la composante maure blanc surgit au grand jour.

    Cette composante maure blanc qui, depuis toujours l’environnement ainsi créer aidant s’est appropriée des richesses nationales, abdiquer les autres mauritaniens au but de les exclure du partage du pouvoir comme du partage des richesses de ce pays. Cet état de choses perdure depuis l’indépendance à nos jours, semble donner l’impression que tous les maures blancs sont unanimes et adhèrent à ce système exclusif où seuls les maures blanc ont des droits et la part du lion dans chaque chose dans ce pays. Partant d’une considération que les haratines sont des esclaves, et les esclaves dans la société maure n’ont pas de droit et leur représentativité est assurée de facto par leurs maîtres que cela soit au plan social ou politique, cette vision étroite et provocatrice ne gène pourtant personne.

    Dans cette même logique le (CMJD) malheureusement n’est pas sorti de la règle ou de cette vision chauvine, où l’unanimité de leur conseil est faite pour ignorer les haratines dans la composition du gouvernement de la transition, et ceux malgré que la composante Haratine constitue plus de 50% de la population du pays. Cet acte qui est un premier pas et exercice de ce conseil est plus que décevant et augure d’un avenir sombre et confus qui n’aide pas la Mauritanie à sortir de ses crises.

    Cet acte vient aussi confirmer la thèse que les haratines sont hais, méprisés et sans place dans
    l’échiquier politique national ; cela constitue pour nous un acte d’une gravité extrême qui ne peut être que lourd de conséquences.

    Si ceux qui pensent, que la Mauritanie peut exister et survivre sans l’implication effective des haratines, ils se trompent.

    A travers cette réaction, nous adressons ce message clair aux membres du CMJD et à tous les autres mauritaniens que les haratines rejettent avec force cette philosophie tendant à les exclurent de tout, à ignorer leurs droits et leurs devoirs.

    Le FUAHM s’engage à lutter résolument et par tous les moyens afin que la Mauritanie soit une Mauritanie de tous les mauritaniens où tous vivent en harmonie où les droits sont garantis à tous sans distinction aucune de race, de stratifications sociales, tribale ou régionale sous l’ombre d’un état de droit fort respectueux des droits fondamentaux de l’homme, état des institutions et de la légalité.

    Le FUAHM exige que l’équilibre politique soit fait sur la base des critères objectifs dont particulièrement le critère du nombre démographique. Nous espérons que ce message soit entendu et que la sagesse prévale.

    En fin le FUAHM lance un appel à tous les haratines de se mobiliser et s’unir face aux défis, nous leurs disons seule la lutte paie.

Nouakchott, le 10 / 08 / 05

Le FUAHM

 

 

 

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