COMMUNIQUE 143 :  

 

Communiqué de l’Association: Anciens Esclaves, Nouveaux Citoyens (AENC)

 

Communiqué de l’Association: Anciens Esclaves, Nouveaux Citoyens (AENC)

La pauvreté, 1’injustice sociale et 1’ignorance constituent une menace sérieuse à la cohésion sociale. Conscients de cette menace, des cadres mauritaniens, issus de différentes couches sociales se sont constitués en association dénommée : Anciens Esclaves Nouveaux Citoyens “AENC”.

Cette Association, la première en son genre, implique des citoyens issus de la diversité culturelle pour faire de la lutte contre les séquelles de l‘esclavage une cause nationale qui interpelle tous les mauritaniens.

Une analyse approfondie des menaces qui pèsent sur la cohésion sociale, engage tous les membres de 1’AENC à puiser dans leurs différences pour opérer de manière différente de tout ce qui a été fait jusqu’ici au profit des couches sociales les plus affectées. Comme nous le savons tous, la Mauritanie a ratifié la majorité des conventions et pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme tels que:



- La déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, les pactes internationaux relatifs aux droits économiques et socioculturels, et aux droits civils et politiques adoptés par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1966. A cela s’ajoute son entière adhésion à la Charte Africaine des Droits de l’homme et des peuples et toutes autres conventions adoptées par les Nations Unies comme:

- La convention contre la torture, les conventions contre toutes les formes de discrimination.

Cet arsenal juridique à caractère universel, ainsi que les différentes constitutions adoptées en Mauritanie depuis l’indépendance sont venus renforcer la garantie des droits et libertés des citoyens.

Même avant l’indépendance, des dispositions ont été prises portant abolition de l’esclavage ou interdisant le travail forcé, parmi lesquels:

- Le décret de 1905 abolissant l’esclavage,

- La loi n° 46-645 du 11 avril 1946 tendant à la suppression du travail forcé dans les territoires d’outre-mer,

- La loi n°52-1322 du 15 décembre 1952 instituant un Code du Travail dans les territoires d’outre-mer.

On peut citer également:

- Le Code du Travail de 1963 dont l’article 3 interdit le travail forcé ou obligatoire, sous peine des sanctions pénales prévues à l’Article 56,

- La déclaration du 5 juillet 1980 proclamant l’abolition de l’esclavage,

- L’ordonnance n ° 81 -234 du 9 novembre 1981 portant abolition de l’esclavage,

- L’article 13 de la Constitution du 20juillet 1991 qui proscrit toute forme de violence morale ou physique et la récente loi adoptée en 2007 incriminant toute forme de traitement indécent de l’individu.

Ont peut donc aisément constater que la pratique du travail forcé n’existe plus dans le pays et que l’évolution institutionnelle et sociale empêche l’existence, en droit et en pratique, du travail forcé.

Néanmoins, et comme l’a si bien évoqué le Général Mohamed Ould Abdel Aziz président du Haut Conseil d’Etat, Chef de l’Etat, dans son Appel à la Nation, des mesures d’accompagnement s’imposent afin que ces femmes, ces hommes et ces enfants qui ont subi toutes formes d’humiliation, qui ont été marginalisés et même reniés dans leurs droits humains les plus élémentaires; puissent retrouver leur dignité et leur sourire tout en conservant leurs milieux socioculturels.

Notre action, à nous, s’inscrit dans ce cadre.

La question qui se pose donc aujourd’hui pour “l’esclavage” n’est plus d’ordre juridique ou de volonté politique.

Les efforts doivent être orientés vers l’insertion des anciens esclaves dans la vie active pour combattre les séquelles héritées de leur vie antérieure qui les a marqué par rapport à leurs autres concitoyens. C’est dans ce contexte que notre Association entend mettre en place une stratégie qui s’articule autour de différents axes d’ordre social, culturel, et économique pouvant aider les anciens esclaves à devenir des nouveaux citoyens parfaitement intégrés dans le tissu social et ne souffrant d’aucun complexe par rapport aux restes des citoyens de notre chère patrie.

- Reçu de dépot n°5868du 23/12/08

Les Signataires:

Sidiya ould Ahemdi
Med Aballahi Ould Mohamed Salem
Mohamed ould Deyssi
Mohamed Yeslem Ould Yarba
Abdallahi Hamidou Barry
Alioune Mamadou Aw
Aichetou Mint Oudeia
Aichetou Mint El Moctar
Abdy Ould Hamallah
Haroune Ould Horma
Mohamed Ould Brahim Ould Beilil
M’Beirick Mint M’Bareck
Hamady ould soueidy
Ly Mamadou Mohamed

source : Ould Ahemdi Sidiya