ARTICLE 9:

A.H.M.E.

 

 

 

 

Une situation qui suscite une réaction

Les observateurs avertis ont pu suivre la situation de crise qui secoue l’APP depuis quelques mois suite au revirement politique spectaculaire du président de ce parti, Monsieur MESSAOUD OULD BOULKHAIR.

En  effet , Monsieur MESSAOUD Ould  Boulkhair que l’on a connu jadis pour ses positions de principe, ses engagements , sa lutte pour les causes justes et son combat  contre l’esclavage et pour la
cause des harratines de manière particulière est rentré dans une bourrasque miraculeuse le désorientant de son orbite et le poussant à un revirement surprenant, brisant ainsi les rêves de ceux qui fondaient trop d’espoir sur lui , que ça soit pour la contribution à l’édification d’un Etat fort garant des droits fondamentaux , assurant à tous ses citoyens les mêmes chances et les mêmes droits ; que ça soit pour la libération, l’émancipation et l’intégration des  harratines dans une  société qui les exclue et hélas  hostile à leur insertion.

Cela fait  déception chez tous ceux qui pensaient avoir un bon cheval pour gagner  leur pari, c’est bien dommage.

  L’homme sur lequel se fondaient les espoirs n’est autre que cet homme caractériel et dédaigneux.   par son comportement nocif et son unilatéralisme excessif, a provoqué une crise grave
au sein du parti  et une cassure entre lui et tous ses amis et la base des harratines qui l’ont porté pourtant au (trône) par leurs sacrifices exemplaires, pensant que l’homme était sincère et qu’il  partageait effectivement leurs préoccupations.

Or l’homme lui pensait que tout le monde est là pour lui et seulement pour lui  et non 
pour  un projet de société, d’où les contradictions qui ont conduit à cette crise qui secoue le parti depuis un certain temps pour défendre son trône il s’en est pris  arbitrairement à tous ceux qui ont osé  réfléchir et exprimer leurs idées ou leurs points de vue, c’est ainsi que plusieurs mesures et décisions  non  statutaires ont été prises pour éloigner toutes les personnes  gênantes, alors que le parti est une institution ayant ses instances , seules habilités à prendre certaines décisions importantes et qu’au terme des dispositions statutaires seules les affaires courantes peuvent être gérées compte tenu de l’expiration du mandat statutaire, qui se renouvèle tous les 4 ans, sachant que le dernier congrès date de 2OO4 .

 Étant entendu que le parti n’est  l’apanage de personne et l’avenir montrera que chasser des membres d’une institutution n’est pas une chose facile au vouloir d’un individu qui en abuse.

Certes , je ne peux que déplorer  la chute libre de l’homme , au milieu du chemin, en ce moment particulier de l’histoire de notre pays qui  se trouve plus que jamais au bord du gouffre, basculé dans une situation chaotique qui se  distingue entre autre par : la détérioration de la situation socioéconomique à travers notamment : l’incapacité de l’Etat d’assurer le fonctionnement régulier de ses institutions ,fragilisation des entreprises, absence des investissements  nécessaires à la croissance et  au développement de l’économie  dont on a détruit le tissu par la gabegie , le pillage et le bradage de nos ressources sans épargner la souveraineté du pays.

  Y ajouter la cherté de la vie, la dépréciation du pouvoir d’achat, l’usurpation des droits des travailleurs, le développement du chômage, de la pauvreté et de la précarité d’où les    remous et agitations sans précédent, menaçant dangereusement le pays d’implosion et de  cataclysme. Sous le fond de cette crise terrifiante ,nous observons avec beaucoup de stupéfaction , MESSAOUD courir au secours d’un homme aux abois pour  l’aider à stabiliser   le mât    du bateau  contre vent et marrée  en mer agitée , se fiant  des  positions de son parti et de son groupe  ( EL HOR).

Faisant du parti une propriété personnelle dont il en abuse comme c’est fut pour le mouvement  ELHOR  quand il déclara l’avoir dissout unilatéralement, ces décisions qui irritent ont fait perdre à l’homme toute  sa crédibilité dans les  milieux des harratines dont il a abandonné la cause pour une vision nouvelle pour laquelle les intérêts des harratines seront sans doute  sacrifiés.

Les campagnes dilatoires  entreprises  depuis quelque jours à travers  des visites et meetings dans les régions du pays , appuyées en cela  par MOHAMED OULD ABDEL AZIZ  et l’UPR en vue de
redorer  une image  ternie par des pratiques incongrues d’un homme décati  ont tourné à l’échec.       

  Les meetings de NDB et de  Zouerate  n’ont regroupé que des militants de l’UPR fortement mobilisés pour prêter  main forte au nouvel allié en difficulté, en quête de refuge.

La situation dans les autres régions visitées a été beaucoup plus critique  comme l’aventure du 1er mai 2O11 ou les aventuristes ont dû laissé des plumes dans une tentative vaine de saborder la CLTM.

 Au cours de ces meetings, il a occulté dans ses discours, la question principale du programme de son parti et  du mouvement (EL HOR) à savoir la question des harratines et de l’esclavage sujet de marchandage avec le régime morbide, donnant ainsi un grand pamphlet aux harratines et à leur  cause.

Eux qui sont les laissés pour compte de tous les temps  et la victime historique du complot dans une société   sclérose et  réfractaire à leur émergence  en tant que communauté ayant les mêmes droits que les autres, eux qui ont tant souffert de l’injustice, de l’humiliation, du mépris et de la trahison.

Aujourd’hui, en ce moment difficile  du parcours de la lutte des harratines, MESSAOUD au lieu de prendre sincèrement  à bras le corps la cause des harratines,  s’en débarrasse publiquement et s’en va à la recherche de la méduse pour y vivre loin de la corvée , des maudits et damnés
de la terre, oubliant  que c’est grâce  à eux  qu’il a acquis le droit de rêver et d’aller
en odyssée pour prospecter d’autres cieux  où le confort est de mise .  

Adieu, Adieu … le contrat est caduc, oui c’est fini le temps de la vache maigre, c’est fini les jours de  dèche, oui c’est fini les pleurs du boss  qui crevaient les cœurs des militants, lesquels  croyaient à  son engagement  pour leur cause  avant de le voir pleurer à chaudes larmes  devant leurs bourreaux , ils se sont rendu compte que le pleur de leur président ne veut rien dire car il pleure  même pour les diables et sorciers porteurs de malheur .

 Certains dans leur orgueil insolent aiment trop parler de la Mauritanie et de la préservation de ses intérêts alors que Le malheur de la  Mauritanie a toujours été de ceux là qui nous dupent par des slogans creux , par le discours de fougue, et qui s’adjuge le droit de paternité  de la Mauritanie, oubliant qu’elle appartient à tous les mauritaniens, c’est notre patrie à tous, personne n’a de leçons à donner  .

la Mauritanie doit être épargnée  des fossoyeurs et des harangueurs, elle doit être une Mauritanie où tous ses citoyens sont égaux en droit et en devoir , jouissant des mêmes capacités civiques et des chances égales , ses affaires doivent être  gérées communément par tous ses fils , ses richesses reparties équitablement entre les citoyens loin de toutes les formes de discrimination , le droit de se promouvoir  et promouvoir sa culture spécifique dans un environnement propice à l’émancipation et à l’épanouissement doit être garanti à tous.

 Le souci est de consolider les acquis de l’indépendance, le renforcement de la cohésion nationale dans un contexte de sérénité, de progrès social, de reconnaissance réciproque dans la diversité où chacun jouit de ses droits de citoyenneté mais aussi mène une vie décente dans le respect de sa dignité humaine.
Ces objectifs et ces idéaux auquel chacun aspire sont  pourtant loin d’être acquis à cause des pesanteurs aux méfaits pervers.

C’est pour cela que nous devons lutter pour ces idéaux,
pour une autre Mauritanie où chacun à sa place dans l’harmonie et la quiétude.

Car il est inacceptable que nous continuons  à vivre éternellement l’injustice l’accaparement des richesses du pays par une poignée d’hommes sans scrupule, qui ne se soucie qu’au renflouement de leurs poches, pendant que les autres sont affamés laminés par la misère et la précarité sans qu’aucune lueur d’espoir ne s’augure pour une vie meilleure.

SAMORY OULD BEYE

 Nouakchott le 22/O6/2O11

 

 

 

 

 

Samory Ould Beye répond à Isselmou Ould Abdel Kader :

"L'important ce n'est pas la recherche du coupable ou de la revanche, mais la reconnaissance du fait"     

 

    A travers cet article Samory Ould Beye répond à l'article de Isselmou Ould Abdel Kader, publié dans notre édition Nouakchott Info N° 774 du 9 mai 2005 sous le titre : "Lutte contre l'esclavage ou soif de démocratie sociale " . Tout d'abord, je remercie Monsieur Isselmou O/ Abdel Kader de son article visant à ouvrir un débat national sur la question de l'esclavage, ce phénomène odieux qui demeure persistant et distingue la société Mauritanienne en ce 3è millénaire et bénéficie d'une large protection aussi bien dans les milieux esclavagistes traditionnels que dans les milieux des intellectuels et de l'élite nationale. Si pour Isselmou O/ Abdel Kader certains compatriotes continuent de brandir le drapeau de la lutte contre l'esclavage, d'autres malheureusement ne se sont jamais lassés de hisser très haut le drapeau des pratiques de l'esclavage dans son habillage classique que moderne pour satisfaire leur satiété de dominance et de domestiquer l'autre en vue de son exploitation et lui ôter sa personnalité morale et détruire sa dignité humaine. Si de telles pratiques constituent pour ceux là des pratiques ordinaires qui ne doivent pas susciter de réaction de rejet ou de révolte elles constituent chez les victimes une agression, une attitude de haine, de mépris et une volonté d'abdication. Monsieur Isselmou O/ Abdel Kader vous dites et je cite : "ce phénomène unanimement condamné et dont personne parmi les vivant n'est responsable". Ce phénomène malgré qu'il constitue une violation grave des droits fondamentaux de l'homme, une insulte à l'humanité et une source de déstabilisation sa condamnation n'a jamais fait l'unanimité d'un front virulent contre (ceux qui brandissent le drapeau de la lutte contre l'esclavage), mais au contraire l'unanimité a été faite autour de ce front de la honte qui a regroupé autour de lui la féodalité esclavagiste, les soit disant démocrates, les nationalistes se disant progressistes, les islamistes ou religieux qui connaissent mieux que quiconque la non légitimité de l'esclavage en Mauritanie.  Et l'Etat qui est sensé protéger ceux qui ont eu le courage ou se sont révoltés contre les pratiques avilissantes de l'esclavage, les a emprisonné, torturés, humiliés, privés de leurs emplois (dirigeants du mouvement El-Hor) dans les années 1980 et 1990. (Les forces progressistes), les intellectuels et autres acteurs de la société civile ont soutenu d'une manière ou d'une autre cela. Si l'esclavage est un phénomène de société est une pratique primitive que des aïeuls ont pratiqués dans leur temps demeure vivant dans notre société d'aujourd'hui en ce 21ème millénaire, il est encore pratiqué par certains parmi nos vivants dont la responsabilité est indéniable. Mais l'important ici se n'est pas la recherche de l'incriminé ou du coupable, non plus la recherche de la revanche, l'important c'est la reconnaissance du fait et l'action collective pour son éradication, la volonté politique de mobiliser les forces vives de la nation (mouvements associatifs, partis politiques, oulémas) mais aussi les moyens de l'Etat ect, dans une vaste campagne de sensibilisation à l'image de celles organisées pour l'alphabétisme, la femme ou les maladies endêmiques. Ne pas vouloir aller dans cette voie constitue non seulement une opposition mais également une protection et un encouragement de ces pratiques. Le débat sur cette question est plus que nécessaire et utile, il doit être un débat national et non un débat de société comme préconise certains. Les gouvernements successifs depuis la naissance de l'Etat Mauritanien n'ont jamais prouvé une volonté véritable d'aller au concrêt au fond des choses en instituant des lois réprimantes et protectrices des victimes ; aucun programme socio-économique spécifique n'a été réalisé au profit des esclaves et anciens esclaves laissés pour compte, confinés dans l'étouffement et la domestication fatale. Les législations et décisions d'abolition de l'esclavage prises à nos jours sont destinées à la consommation extérieure et pour le besoin de redorer un blason trop sale. L'élite ou intellectuels  mauritaniens, quel rôle ! Nous avons vu la majorité de cette catégorie pour ne pas dire la majorité des maures se vanter et se glorifier de l'héritage esclavagiste qui pour certains est une valeur et une source de grandeur, de primauté, d'orgueil flattant et de force sociale qui leur assure respect et privilège. Grâce donc à cela, il y a ce déséquilibre profond au plan économique, social et politique situation qui a permis d'éjecter de la société les esclaves ou anciens esclaves (haratines) et leur condamnation à vivre en marge de cette société sclérosée et réfractaire à tout changement civilisationnel ou démocratique que certains on taillé sur mesure. Même si les pratiques de l'esclavage existent dans la communauté négro-africaine comme dans la communauté maure et que les esclavagistes des deux bords ont le même esprit, la même velléité, la même soif de faire domestiquer d'autres personnes et les assujettir, seulement l'esclavage dans la communauté maure s'est distingué par une certaine sévérité et atrocité par notamment : La violence physique et morale - l'humiliation - la vente - privation de droit d'héritage - la liberté de mariage et de mouvement sans autorisation préalable du maître etc. Tandis que chez les négro-africains les esclaves jouissent d'une certaine autonomie et liberté. Le concept de maure noir ou n'est pas du tout une invention de l'administration coloniale, il s'agit d'un concept crée et véhiculé par les maures particulièrement esclavagistes qui ont attribué plusieurs appellations dont : maures noirs (khadhri, khadara : teint noir - gens de teint noir) ; (abid : esclave) - (hartani : affranchi). Les esclaves qui fuyaient leur maître, et partaient chercher refuge dans les postes coloniaux prouvent que depuis toujours ils cherchaient à se libérer de leur condition lamentable ; le colon au départ a voulu les aider à se libérer à un certain moment avant de buter aux intérêts des esclavagistes et finir par marchander avec ces derniers sacrifiant ainsi ceux qui regardaient obstinément et font appel aux hommes libres afin de les aider à briser les chaînes hideuses de l'esclavage, pas pour se venger mais pour vivre libre, digne, accepté dans sa société.  Mais malheureusement ces cris d'alarmes et de détresse n'ont jamais eu d'écho et le calvaire continue à nos jours sans esprit à un lendemain proche où ces centaines de milliers d'hommes, asservis, affamés exclus même du savoir, retrouvent leur liberté et aussi leur place dans l'échiquier national en tant qu'hommes entiers jouissant de tous les droits et bénéficiant de tout ce dont bénéficie les autres mauritaniens dans un environnement propice au progrès social, à la justice et à l'égalité. Monsieur Isselmou si la pauvreté absolue frappe sans distinction et qu'à l'époque des
    " tentes étaient tournées vers l'Ouest " où les gens vivent ou meurent dans l'attente d'on ne sait quoi " les gens dont tu parles disposaient de tentes qu'ils tournaient librement vers l'Ouest ou l'Est, ils jouissaient de leur liberté, de leur dignité humaine et n'oublie pas qu'ils disposaient de cette valeur sans commune mesure qui est leurs esclaves ; esclaves sans tentes et sans droits à la dignité humaine. Et si ceux qui meurent sous les tentes à l'attente d'on ne sait quoi, l'esclave, lui meurt au fond des puits en les creusant pour le besoin du maître, sous les troncs d'arbre ou sous les fez dépassant sa force physique mais que les contraintes du maître oblige à porter. Monsieur Isselmou, vous évoquez la soif de démocratie sociale, moi je pense qu'il faut d'abord aller dans la lutte contre l'esclavage qui persiste et continue à être pratiqué dans notre pays, cette lutte permettra la libération des énergies, leur émancipation et leur intégration dans la vie active de la nation à tous les plans. Il faut que ces personnes victimes de l'esclavage soient amenées par des campagnes de sensibilisation et de mobilisation à se convaincre qu'ils sont libres et qu'il sont mauritaniens au même degré que les autres mauritaniens ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs. Et c'est avec ça et seulement avec ça que nous aimions contribuer positivement à bannir l'esclavage de notre société, assainir le climat social et consolider la cohésion et l'unité nationale faire ancrer la culture de l'amour, de la fraternité et du respect réciproque bref assurer la pérennité de la nation, le développement de notre cher pays et la préservation des acquis nationaux.  

Samory Ould BEYE 

 

 

 

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