A.H.M.E.

ARTICLE 84 :

 

 

 

    Du jamais vu !!... 7 femmes avec un enfant dans un camion frigo !

    Sept femmes venues de la localité de Inimich (mairie de M’balal, moughataâ de Keurmacène) rapportent avoir été malmenées par les gendarmes et les administrateurs pour avoir manifesté leur refus de céder leurs terre à un intrus. L’une d’elles raconte les faits à l’ANI :
    «
    Je suis Bella Mint Yah, je viens de Inimich (mairie de M’balal, moughataâ de Keurmacène). Nous avons une parcelle de terrain qui nous appartient et que nous avons travaillé vingt années durant.


    Tout dernièrement, un certain Guennou qui aurait ses terres non loin de chez nous est venu exprimer certaines prétentions sur nos terres. Depuis ce temps, à chaque fois que nous cherchons à établir un titre foncier, il y a un blocage au niveau de la préfecture !

    A un certain moment, le préfet nous a demandé de mettre une pancarte d’adresse à l’entrée pendant 45 jours, si personne ne se présente avec une réclamation, on devra alors revenir pour établir le titre. Tout a été fait et personne ne s’est présenté. Tout dernièrement, quand un certain Ahmed Ould bethiah est venu planter des poteaux sur le pourtour de nos terres, nous les avons tous arraché et jeté. Il voulait mettre à profit le passage de la route par notre localité.


    Dans la même soirée, des gendarmes sont venus avec une convocation pour tous les hommes du village. Nous leur avons signifié que nous- les femmes- sommes les seules responsables de cet acte par lequel nous voulons protéger nos terres.

    Ils repartirent pour revenir nous emmener et nous obliger d’embarquer dans un camion frigo où il y avait du gasoil versé partout. Nous avons alors fait une odyssée de plus de 50 kilomètres en tout terrain. Il y a eu un cas d’évanouissement et des diarrhées qui ont obligé les gens à s’arrêter pour débarquer les femmes pour un certain temps avant de reprendre les tangages infinis de la Chamama.

    Arrivés sur place, les gendarmes nous ont maltraité et les moustiques nous ont fait vivre une nuit blanche. Le jour suivant, les gendarmes nous relâchent pour nous dire d’aller chez nous à pieds. Auparavant, le hakem de
    Keurmacène nous a entendu et demandé le pourquoi de notre acte. Il dira à ce propos que l’autre partie détient, pour tant, des papiers dûment signés et que nous devrions remettre les poteaux comme l’exigent les gendarmes. Enfin, on nous fait embarquer dans la caisse d’un pick-up pour nous larguer à plus de vint cinq kilomètres de Inimich, sans aucune autre forme de procès ».

    Bella ne manque pas de demander à ce que justice soit faite dans ce cas et qu’elle port plainte, comme toutes ses consoeurs infortunées, contre le maire de M’Balal, le Hakem de Keurmacène et les gendarmes du poste « PK 48 » ainsi que ceux de la brigade de Keurmacène.

    LE 27/01/2008


     source : Agence Nouakchott d'Information

     

 

 

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