A.H.M.E.

ARTICLE 67 :

 

Nous sommes tous des tricheurs

 

 

Nous sommes tous des tricheurs !

     

      Aucun architecte au monde ne peut bâtir un édifice sans fondations. Malheureusement, ce que nus constatons en Mauritanie, c’est que cette vérité est dépourvue de sens dans nos esprits rétrogrades et quelle que soit notre appartenance.

      Tout état a besoin d’une unité de ses fils qui ne peut être fondée que sur des principes d’une parfaite égalité. Il est donc impossible de parler d’entente, de cohésion, de réconciliation dans un espace où règne un des fléaux qui bafoue la dignité humaine et qui se nomme : ESCLAVAGE.

      Le constat est amer, l’esclavage a toujours existé en Mauritanie et nous en sommes tous convaincus. Ce qui serait utopique c’est de vouloir construire un pays où plus de 50% de la population est maintenue dans les fers. Toute la communauté internationale entretient des relations d’intérêt avec l’état mauritanien sans se préoccuper de ce crime contre l’humanité. Elle se rue sur la Mauritanie dans le seul but de jouir de ses richesses sans se soucier de ce qui pourra y advenir plus tard, qui sans nous tromper sera le chaos. Tous ces étrangers, témoins muets de cet esclavage rentreront chez eux le jour où notre faillite sera universellement reconnue.

    Je suis Maure et j’ai des esclaves.

    Je suis Pulaar et j’ai des esclaves.

    Je suis Wolof et j’ai des esclaves

    Je suis Soninké et j’ai des esclaves.

    Ils s’appellent tous « Abids », « Mathioudos », « Diams »…

    Ils sont des animaux !

    Voilà la cinglante vérité.

    Il ne faut pas se voiler la face devant la réalité qui luit comme l’astre solaire. Pour construire quelque chose de viable en Mauritanie, nous devons d’abord rebrousser chemin et changer
    l’état des faits.

       Comment peut-on être président de la république et clamer devant des banderoles qui réclament la fin de l’esclavage en présence de la masse pauvre et dominée qu’ils ne changeront rien à la situation et être invité dans des conférences internationales pour parler de l’exemple démocratique mauritanien ?

    Ely est l’auteur de cette honte et n’oubliez pas qu’il avait nié la pratique de l’esclavage lors de ses meetings à Rosso et à Nouakchott.

       Comment peut- on encore être président, se faire servir au palais et dans sa tribu par des esclaves et déclarer devant la communauté internationale que l’esclavage est aboli une énième fois par des lois  qui ont été votées malgré les réticences des députés et des sénateurs. Ces derniers ont toujours des esclaves chez eux sans être inquiétés par l’état garant des lois. Bon dieu, mais où est Messoud Ould Mbareck ?

       Comment peut-on accepter d’être  le chef de file de l’opposition si dans notre tribu
    l’esclavage se perpétue ?

    Tous ceux qui se prennent pour des intellectuels ont des esclaves même dans leur chambre à coucher. Et les ignorants aussi.

    Nous ne sommes pas sérieux et l’avenir de ce pays ne nous intéresse guère. L’édifice
    s’écroulera, c’est une tendance inévitable.

    Pourquoi ?

      La marche ou la construction a été faussée depuis le départ. Il est normal de reconnaître que la France a fermé les yeux devant cette ignoble pratique pendant la période coloniale.

    Les gouvernements qui se sont tous relayés n’ont jamais eu l’audace de s’y attaquer parce qu’ils défendaient des acquis féodaux.
    Toute l’opposition aussi, en un mot toute la Mauritanie a manqué de courage pour éradiquer dans ses sources ce crime abominable.

      Aujourd’hui on nous parle, on nous sensibilise avec tous les moyens de l’état à l’appui de la création d’un futur parti présidentiel qui selon ses inspirateurs est nécessaire pour répondre à la demande sociale, pour faire disparaître d’un coup de pouce la crise.

    Quelle farce !

       L’opposition retient la date du 31 Octobre pour organiser un meeting où la crise et
    l’incapacité du meilleur gouvernement élu démocratiquement, dirigé par un homme qui rassure que tout empirera, sera dénoncé.

    Quelle perte !

    Quelqu’un a-t-il été condamné pour violation de la dernière loi contre l’esclavage depuis le vote ? Les prisons risquent d’être pleines.

    Nous avons mal à la tête et nous voulons soigner nos pieds. Sommes –nous normaux ?

    Nous avons énormément de problèmes, ils doivent être réglés par priorité. Pour commencer sérieusement, faisons front devant la pratique insoutenable de l’esclavage. Lorsque chaque mauritanien saura qu’il est l’égal de son prochain devant la loi d’Allah, nous pourrons en ce moment penser à construire un pays inébranlable.

       Je suis prêt à marcher devant l’opposition pour revendiquer la fermeture de toutes les représentations diplomatiques dans notre pays, de toutes les sociétés étrangères qui sont présentes sur notre sol, de tous les siéges d’organisations internationales jusqu’à ce que
    l’esclavage devienne un vilain souvenir inscrit dans notre cahoteuse histoire.

    Nous n’avons pas le droit ni le devoir de prier Allah, de rêver tant que des esclaves continuent de souffrir en Mauritanie. Que chacun libère son esclave et en ce temps la Mauritanie se fera.

    Donc de grâce, que le gouvernement, l’opposition ne nous détourne pas vers autre chose car la crise a commencé depuis belle lurette.

       Depuis quand date la souffrance des millions d’esclaves au pays des millions de poètes ?

    Ce n’est pas parce que le nouveau président continu à faire des bêtises que nous devons nous mobiliser le 31 Octobre.

    Mobilisons –nous pour créer un état et nous éloigner de la tricherie ce jour là !

    Nous sommes tous des tricheurs, oui de vrais tricheurs.

    Vive, l’éternelle tricherie. Mort aux esclaves !

    Le 31/10/2007

    Amadou  Aw

     

    NB : Je demande à Mr AW Amadou de nous renvoyer la phrase qui a accompagnée son article que j’ai perdue par mégarde.

 

 

 

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