ARTICLE 573 :

REFLEXION SUR UNE PHILOSOPHIE AFRICAINE DE LA LIBERATION :

L’ABSOLUE NECESSITE POUR LE PEUPLE NOIR DE SE REAPPROPRIER SA RELIGION ORIGINELLE
 

BWEMBA - BONG

Membre du Cercle SAMORY (CESAM)

Groupe de Réflexion sur le Culture Africaine

Pou la Renaissance du Peuple Noir



LA PROPHETIE DU DIEU THOT :


« Ignores-tu, ô Asclépios, que l'Egypte est l'image du ciel et qu'elle est la projection ici-bas de toute l'ordonnance des choses célestes ?

Cependant, il faut que tu saches :

un temps viendra où il semblera que les Egyptiens ont en vain observé le culte des Dieux avec tant de piété et que toutes les invocations ont été stériles et inexaucées.

La Divinité quittera la terre et remontera au ciel, abandonnant l'Egypte, son antique séjour ; alors cette terre sanctifiée par tant

de chapelles et de temples sera couverte de tombeaux et de morts.

O EGYPTE, EGYPTE !

Il ne restera de ta religion que de vagues récits que la postérité ne croira plus et des mots gravés sur la pierre racontant ta piété »

(Hermès TRISMEGISTE)

 

La problématique de la religion se pose aujourd'hui au sein du Peuple Noir non en terme de choix entre l'Islam, le Christianisme ou encore de « Liberté individuelle », mais véritablement en termes d'aliénation générateur de distorsions et de désharmonie dans la cosmogonie du Peuple Noir. En raison de la nature très profondément religieuse de celui-ci, mais aussi du caractère faussement pacifiste de la colonisation religieuse étrangère par rapport à l'extrême violence visible de la colonisation militaire et économique.


ISLAM ET CHRISTIANISME : CORTEGE D'HORREUR ET AUTODAFE.


Les religions sémito-judéo-chrétiennes, Islam et Christianisme avec leur cortège de sectes généralement noyautées par des services secrets, ont toujours constitué et continuent de constituer des points de fixation de la distillation de l'esprit de résignation, de soumission et d'acceptation par notre Peuple de son exploitation par les étrangers et leurs courtiers nationaux placés à tous les postes stratégiques dans notre Pays. En effet, derrière des vaticinations humanistes et universalistes hypocrites de commanditaires anti-Noirs, se tapissent des pratiques cyniques de perpétuation de l'obscurantisme et de destruction des valeurs du Peuple Noir et de sa précipitation par la violence, dans le carcan d'un esclavage édulcoré par les dépositaires du Christianisme comme de l'Islam ou de toute autre forme de religion étrangère au monde noir.

Or, pour réussir sa REVOLUTION CULTURELLE rendue de plus en plus nécessaire par l'obligation de revenir à son ressourcement à sa culture, le Peuple Noir ne s'aurait plus s'accommoder d'idolâtrie de dieux et de valeurs étrangères : il doit redevenir lui-même.

En effet, bien que reconnaissant aux faits culturels étrangers des valeurs propres à leurs mondes, le Peuple Noir ne peut continuer, au IIIème Millénaire, à accepter passivement son aliénation en reniant sa culture ; il ne peut et ne doit accepter les pratiques démagogiques, généralement racistes, qui le détournent de son patrimoine culturel. Il ne peut pas non plus, sous le prétexte d'universalisme, se détourner de ses divinités pour aller s'agenouiller devant un prétendu « vrai Dieu », pourtant inconnu dans son panthéon, avec ses prétendus « vrais prophètes »  dont le regard négatif sur la spiritualité de ses ancêtres est une idéologie.

S'agissant du Christianisme par exemple, il n'est que de rappeler ses œuvres de razzias sur les Noirs et de colonisation de l'Afrique, de massacres d’Africains, d'extermination d’Amérindiens, de guerres de religion, d'inquisition, de conversions de « païens » par des holocaustes, de compromissions d’hommes d'Eglise dans des privilèges exorbitants, de récupération mafieuse de biens de défunts en tant que rachat de leurs âmes, de trafics d'influence divers, de collusion de l'Eglise avec des régimes dictatoriaux, de scandales financiers de la Banque du Vatican dans des affaires de possession d'actions et de parts importantes dans les loges maçonniques et filiales des banques européennes colonialistes et néocolonialistes, notamment celles opérant alors en Afrique du Sud au plus fort du régime anti-Noir de l'Apartheid. Toutes ces opérations condensées dans une formidable aberration résumée dans ce qui est communément connu sous l'appellation de « tentation inquisitoire de l'Eglise ».

En fait, l'inquisition qui a ses sources dans la tradition des institutions occidentales, fut une pratique de l'Eglise consistant à éloigner celui qui n'adhérait pas à la vision du monde marquée du sceau ecclésiastique ; la victime était alors soit brûlée, soit tuée, soit noyée, soit étranglée ou écartelée et spoliée de tous ses biens.

Singulières pratiques de la part d'une institution au service d'un Dieu que l'on nous dit Bon, et qu'il ne semble pas inintéressant de comparer avec la philosophie de vie des prêtres de l'Egypte noire, telle que décrite par le philosophe grec Porphyre : « Par la contemplation, ils arrivent au respect, à la sécurité de l'âme et à la piété ; par la réflexion, à la science ; et par les deux, à la pratique de mœurs ésotériques et dignes du temps jadis. Car d'être toujours en contact avec la science de l'inspiration divine exclut l'avarice, réprime les passions et stimule la vitalité de l'intelligence. Ils pratiquent la simplicité dans le vivre et l'habillement, la tempérance, l'austérité, la justice et le désintéressement... Leur démarche est mesurée, leur regard modeste et fixe, sans qu'ils jettent les yeux de tous côtés ; le rire est rare et ne dépasse pas le sourire, leurs mains sont toujours cachées sous leur habit... Quant au vin, les uns n'en prennent point, les autres fort peu, car, disent-ils, le vin nuit aux veines, et, en embarrassant la tête, il détourne de la spéculation »1.

On ne peut donc que comprendre le philosophe allemand Friedrich Nietzsche qui écrit contre l'Eglise chrétienne : « J'en arrive à ma conclusion et j'énonce maintenant mon verdict : je condamne le christianisme, j'élève contre l'Eglise chrétienne l'accusation la plus terrible qu'un accusateur ait jamais prononcée. Elle est pour moi la pire des corruptions concevables, elle a voulu sciemment le comble de la corruption possible. La corruption de l'Eglise chrétienne n'a rien épargné, elle a fait de toute valeur une non-valeur, de toute vérité un mensonge, de toute sincérité une bassesse d'âme (...). J'appelle le christianisme l'unique grande malédiction, l'unique grande corruption intime, l'unique grand instinct de vengeance, pour qui aucun moyen n'est assez venimeux, assez secret, assez souterrain, assez mesquin. Je l'appelle l'immortelle flétrissure de l'humanité »2.

Certes, pour absoudre tous les crimes commis par l'Eglise chrétienne, le Chrétien peut toujours justifier ceux-ci, l'inquisition notamment, comme une protubérance dans l'histoire de l’Eglise ; faisant de l'Inquisition juste un moment d'égarement dans l'histoire de l'Eglise chrétienne. Ce faisant, le chrétien qui se met dans une telle situation adopte simplement une attitude dite archéologique, par ce que décrétant que le phénomène inquisition n'est pas scandaleux, puisqu'explicable dans le temps et dans l'espace où il s'est produit.

Ce point de vue archéologique qui est dit aussi synchronique met en un rapport plus ou moins dialectique un phénomène historique avec la tranche d'histoire qui l'a vu naître, se développer et mourir. Or, dans le cas précis de l'inquisition, cette attitude est peu crédible pour deux raisons au moins. D'abord, parce que l'institution inquisitoriale ne dura pas moins de six siècles (du XIIIème au XIXème siècle) ; ensuite parce que la thématique, les arrière-fonds idéologiques et conceptuels qui ont rendu possible cette institution ne peuvent pas être considérés comme écartés de l'Histoire de l'Humanité ; donc, restent toujours actuels.

De fait, si la tentation inquisitoriale reste d'actualité, c'est bien qu'elle est latente et constitue l'essence même de la religion chrétienne monothéiste. Il n'est que de se référer aux activités et aux prises de position politico-idéologiques du Vatican, pour se convaincre de l'évidence de cette permanence de la nature inquisitoriale de l'Eglise Romaine.

Aussi, pour Sala-Molins, par exemple, pour implanter l'inquisition, l'Eglise n'a eu nul besoin de tricher avec l'attirail idéologique qu'elle s'est forgé. Il lui a suffit de suivre l'esprit et la lettre des textes bibliques et autres.

En conclusion, l'Inquisition qui est inhérente à l'idéologie du Christianisme, a eu un impact énorme : « Des centaines de milliers de morts, des générations entières d'abrutis dans tous les Etats d'Europe où le droit civil n'a pas renvoyé le droit canon à ses sphères ecclésiastiques. Pourquoi parler d'abrutis ? Mais il suffit de penser à la censure. L'Eglise restreint la circulation des textes, des livres dans presque toute l'Europe. Ainsi, en Espagne par exemple, la censure canonique, soutenue par la censure royale, a filtré tous les textes ayant trait au protestantisme. L'Eglise limite la diffusion des connaissances et bloque ainsi l'évolution culturelle »3.

En ce qui concerne ce blocage de l'évolution culturelle de l’Europe par l'Eglise, quelques dates relatives à ses entreprises impérialistes méritent d'être rappelées :

« An 54 St Paul à Ephèse fait un autodafé de tous les livres qui traitent de « choses curieuses ».

* IIIème siècle, les empereurs chrétiens d'Occident, en gigantesques autodafés, brûlent et détruisent les merveilles du monde antique dont le Temple de Diane à Ephèse, et les archives qualifiées païennes. L'histoire véritable du monde sombre dans cette entreprise criminelle.

* 490. Deuxième incendie de la Bibliothèque d'Alexandrie par les Chrétiens.

* 789, Charlemagne reprenant les décrets des conciles d'Arles, de Tours, de Nantes, de Tolède, interdit le culte des arbres, des pierres, des fontaines, et prescrit la destruction de tout objet ou document se rapportant au rite païen.

* XIIIème siècle, les Catholiques détruisent les livres des Cathares.

* XVIème siècle, les conquistadores chrétiens et l'Evêque Diego de Landa, détruisent la quasi-totalité des livres sacrés des Mexicains »4.

Ces méthodes scélérates de l'Eglise n'ont du reste pas seulement été manifestées au cours de ces siècles reculés. Pendant la période du colonialisme direct en Afrique Noire, ceux qui se sont fait appeler missionnaires (envoyés par on ne sait quel Dieu pour une mission pour le moins peu humanitaire), ont, non seulement détruit les sanctuaires et statuaires africains, mais ils ont même, par la violence, interdit à leurs ouailles de poursuivre la pratique du système éducatif traditionnel qui permettait de s'intégrer à la vie sociale. Les pratiques initiatiques, véritables institutions pédagogiques de la société traditionnelle ne pouvaient dès lors plus jouer leur rôle qui consistait à instruire l'enfant des mythes, des secrets de l'Univers, de l'Histoire des Peuples et de la Destinée de l'Homme.

« Les missionnaires ont unanimement combattu les pratiques initiatiques, interdisant sévèrement l'accès des camps aux chrétiens et aux catéchumènes, excluant des écoles les élèves qui s'y soumettaient. C'est ainsi que face au yondo tchadien, les premiers missionnaires baptistes adoptèrent une attitude de rejet sans compromis possible, voyant une incompatibilité radicale entre cette initiation et le christianisme, amenant ainsi les convertis à s'isoler du reste de la population et à souffrir d'un douloureux sentiment d'infériorité en face de ceux qui pouvaient bénéficier pleinement des rites qui font les Saras authentiques. Ce n'est que récemment que la jeune communauté catholique reconsidéra l'attitude devenue traditionnelle chez les chrétiens et accepta le yondo pour sa valeur éducative et sociale, tout en recherchant une solution de compromis sur le plan proprement religieux »5.

Dans un article intitulé Religion ou colonialisme ?, l'ancien secrétaire général de l'Union des Populations du Cameroun (U.P.C.), le regretté Um Nyobe, assassiné par la France et ses agents Camerounais en 1958, évoquait en son temps deux déclarations de personnalités politiques françaises, Louis XV et Napoléon, qui mettent en lumière la stratégie française d'asservissement du Peuple Noir par l'Eglise interposée.

A propos du rôle de l'Eglise dans le maintien en esclavage des Africains, Louis XV mandait au gouverneur de la Guyane et à celui de Saint-Domingue : « La religion doit fixer les premiers regards sur l'administration. C'est surtout par le fait qu'elle impose que peuvent être contenus les esclaves... Nécessaire à tous les hommes, elle l'est plus dans les colonies peuplées d'esclaves qui ne peuvent être contenus que par l'espérance d'une meilleure vie ».

Quant à Napoléon, il déclarait le 22 Mai 1804 en séance du Conseil d'Etat : « Mon intention est d'établir la maison des missions étrangères. Ces religions me seront très utiles en Asie, en Afrique et en Amérique ; je les enverrai prendre des renseignements sur l'état des populations. Leur rôle les protège et sert à ouvrir les desseins politiques et commerciaux... Ils coûteront peu, et sont respectés et, n'étant revêtus d'aucun caractère officiel, ils ne peuvent compromettre le gouvernement, ni lui occasionner des avanies »6.

Elle est longue la liste des atrocités et des actes de barbarie commis par l'Eglise chrétienne en Afrique Noire où elle n'est toutefois pas seule à en avoir le monopole. L'Islam n’a pas, pour sa part, manqué d’en perpétrer parce que les deux religions se fondent sur le même principe du Dieu unique et de leur possession de la vérité absolue.

Comme illustration de cette prétention à la vérité absolue, il n'est que de rappeler les raisons avancées par l'Islam pour justifier l'esclavage des Noirs : « La réduction en esclavage des Noirs et leur exportation dans les pays méditerranéens et du Moyen-Orient continuèrent, justifiées par l'argument, de plus en plus discutable, qu'ils étaient des idolâtres et qu'alors la guerre contre eux était JIHAD, « guerre sainte », et que les prisonniers pouvaient être réduits en esclavage. Dans la mesure où, pour un musulman, seule la JIHAD 7 pouvait fournir légalement des esclaves, il devenait nécessaire de qualifier chaque raid de JIHAD ».

Le Coran dans une main, l'épée dans l'autre, les cavaliers arabes et leurs complices africains convertis à l'Islam, se lancent à l'assaut de l'Afrique. L'esclavage des Noirs pratiqué par le Moyen-Orient et l'Occident fut donc mené sous le couvert de l'Islam et du Christianisme. Si l'Occident dût l'abolir formellement en 1848, le Moyen-Orient et l'Islam n'en vinrent, à l'édulcoration de l'institution que bien longtemps plus tard : « L'abolition de l'esclavage lui-même eût difficilement été possible. D'un point de vue musulman, interdire ce que Dieu autorise est une offense presque aussi grande que de permettre ce que Dieu interdit et l'esclavage était autorisé, et réglementé par la loi sacrée... C'est des quartiers religieux conservateurs et principalement des villes saintes, telles que la Mecque et Médine, que vinrent les résistances les plus farouches aux propositions de réformes. La levée des saints hommes et des villes saintes, comme derniers bastions de l'esclavage, contre la réforme n'est paradoxale qu'en apparence. Ils défendaient une institution sanctifiée par les Ecritures, la loi et les traditions et qui était à leurs yeux nécessaire au maintien de la structure sociale de la vie musulmane... L'esclavage fut formellement aboli en 1906 par la Constitution de l'Iran, en 1962 en Arabie Saoudite, et en 1980 en Mauritanie »8.

Il reste que, malgré ces proclamations officielles, des razzias d'Africains continuent dans certaines régions d'Afrique Noire, Cameroun, Nigeria, etc. avec la complicité des régimes néocoloniaux.


RELIGION MONOTHEISTE ET PARTI UNIQUE AFRICAIN

En fait, la religion monothéiste sémito-judéo-chrétienne est une idéologie reposant sur la même virulence que le Parti unique africain qui a érigé la violence en idéologie. Or, pour comprendre le fondement d'une idéologie, il faut aborder celle-ci de deux façons : d'une part, à partir de ses manifestations dans son déroulement historique, et d'autre part, à partir de son contenu. Ainsi, pour ce qui est du premier aspect, le plus visible parce que constitué de massacres, il suffit de se pénétrer de l'évidence qu'à partir du moment où une institution prétend être représentante ou détentrice de la vérité universelle, elle se convainc de sa supériorité à tout le reste. En elles, s’enracinent une théorie et une pratique totalitaires : le prétendu témoin du vrai ne tolérera pas l'Autre ; il réprimera l'étranger et l'étrange.

Ses agressions et ses conquêtes seront justifiées par ce sentiment qu'il a d'être en possession de la VERITE ABSOLUE qu'il se donne pour mission d'imposer à l'Autre, malgré ce dernier. Toute cette opération d'oppression par le Parti unique africain et par la religion monothéiste, l'Islam et le Christianisme, menée sous des justifications de stabilité des institutions pour le premier et de mission divine, pour le second, sont en réalité un refus dissimulé de la différence. La vérité universelle qu'ils prétendent détenir l'un comme l'autre, n'étant qu'une mystification. Aussi, ces institutions, pour s'imposer, ne peuvent que recourir soit à la ruse, soit à la violence. Il est alors compréhensible qu'aujourd'hui en Afrique Noire, l'Islam et le Christianisme trouvent un allié de choix en le régime politique aux ordres de l'Etranger.

C’est dans cette logique qu’au Kamerun, l’U.C.-U.N.C.-R.D.P.C., machine infernale d’Ahmadou Ahidjo et Paul Biya, les deux idéologues de l’antipatriotisme, de l’anti indépendantisme, et du pro colonialisme, qui ont combattu l’indépendance du Kamerun aux côtés des troupes française, au cours de l’un de leurs séminaires de formation des cadres de parti unique tenu du 1er au 6 août 1961 à Yaoundé, Samuel Kame, un de leurs conseillers politiques, ne manqua pas d’enseigner à leurs disciples que :

« Nous (l’UNC) pouvons définir l’adversaire politique comme étant toute formation, tout parti opposé qui nourrit toute opinion contraire à la notre.

La forme la plus élémentaire et la plus rentable pour combattre un parti adverse, ce n’est pas d’attaquer tous ses membres à la fois, mais de concentrer vers une personne, la plus importante, la haine que l’on porte à ce parti.

Il ne faut jamais reconnaître ses propres erreurs, mais dissimuler et truquer les nouvelles favorables à l’adversaire… A la limite, faire prédominer un climat de force. Dans une situation comme la nôtre, cela consiste à organiser des milices composées de jeunes gens des deux sexes. Ne pas hésiter, à cet égard, à copier les méthodes fascistes »9.

A contrario, comme on le voit pour le parti unique et néocolonial de Paul Biya, toute idée non conforme à sa philosophie d’organe d’inquisition du pouvoir, est considérée comme subversive, comme l’est tout comportement ou toute pensée non assujettie à la dictature religieuse des congrégations monothéistes chrétienne ou musulmane

S'agissant de son contenu, l'institution religieuse monothéiste interpelle par son sens de la mystification déguisée en mystère. Dans sa forme chrétienne par exemple, en détruisant les livres sacrés et les textes non chrétiens, elle autorise à penser qu'elle a cherché à camoufler une vérité qui n'est pas d'elle. Mais, il convient de rechercher la vraie stratégie de l'Eglise dans le fait surtout que, de Jésus le Christ, nul ne détient le moindre texte connu, alors que dans le même temps, il est censé avoir séjourné longtemps en Egypte noire, alors lieu Sacré et temple du Savoir et des Mystères. Ce qui ramène en surface, les questions sur les Temples égyptiens dans lesquels Jésus et ses parents ont été accueillis, le temps qu'ils y ont séjourné, et à voir enfin les véritables emprunts que l'Eglise Chrétienne a fait aux religions qui lui sont antérieures. A la religion égyptienne notamment10.

Il est en effet connu que la Doctrine du Verbe divin fut enseignée avant Jésus par les prêtres d'Osiris en Egypte, par Krishna en Inde, par Orphée et Pythagore en Grèce. En outre, il ne semble pas peu intéressant de s'interroger sur ce que Jésus a emprunté aux Esséniens. A cette foule de questionnements s'ajoutant les faits que, comme ses prédécesseurs héliopolitains, le mystique Akhenaton (Akannti), 4ème souverain de la XVIIIème dynastie égyptienne, avait déjà enseigné le culte du Dieu unique en 1350 avant Jésus Christ, que la Trinité n'est qu'une copie de la Triade Osirienne, que la madone Marie allaitant l'enfant Jésus est directement issue de l'iconographie d'Isis allaitant Horus. Enfin, que le culte des dieux secondaires du polythéisme trouve son plagiat dans celui des saints et des reliques.

Ce sont là certes des observations avérées qui suscitent des polémiques au sein même de l'Eglise ; pourtant, les documents qui ont pu échapper aux autodafés organisés par l'Eglise chrétienne existent bel et bien et peuvent apporter des réponses, bien qu'ils aient en grande partie été falsifiés, à l'instar de la Bible qui est elle-même mutilée de plusieurs textes compromettants pour la Grande vérité de l'Eglise. Dans un tel contexte, l'histoire des Evangiles n'est pas de nature à faciliter une juste et bonne compréhension des textes :

« Les évangiles, on le sait, ne datent pas de l'époque de Jésus, ils ont été rédigés, pour leur grande partie, entre 66-74 et 132-135, c'est-à-dire entre les deux périodes où la Judée tentait de réagir contre les rigueurs de l'autorité romaine. Mais leurs sources avaient évidemment des origines plus anciennes : documents écrits, puis disparus dans la tourmente générale, et traditions orales surtout celles-ci, en la circonstance, se perpétuaient par des récits de seconde, troisième, voire quatrième main, donc forcément détournés dans un sens ou dans l'autre, ou bien ne pouvaient avoir pour bases que des souvenirs personnels d'individus ayant connu Jésus. L'ayant rencontré ou ayant assisté à la crucifixion et ayant dû par la suite faire appel à leur seule mémoire »11.


L’ENSEIGNEMENT NECESSAIRE A DISPENSER AU PEUPLE NOIR


L'Histoire du Christianisme et de l'Islam, les controverses et les questions religieuses doivent être enseignées à nos compatriotes qui, où qu'ils soient implantés dans le monde, ont décidé de confier le sort de leur vie religieuse non seulement à des prophètes étrangers, mais, et surtout, à des religions qui méprisent la race noire et la considèrent comme un troupeau d'esclaves. Alors que les compatriotes de ces prophètes font régner le terrorisme d'Etat sur le monde et que les représentants de l'Eglise chrétienne, tout en se proclamant détentrice de la vérité et prônant la pauvreté, se vautrent dans un luxe insolent dont les magnificences du Vatican ne sont que l'infime partie apparente des richesses accumulées à travers la spoliation de l'Humanité.

Spoliation dont celle des Noirs et des Indiens notamment, suscite toujours des interrogations qui n'ont cessé de secouer l'Eglise, ramenant du même coup à la surface, la suspicion légitime qui pèse sur celle-ci dans sa prétention à la mission humaniste du Christ, lequel reste lui-même sujet de controverse quant à son origine divine : « Il est vrai que, lors de ton baptême par Jean dans le Jourdan, tu allègues qu'à ce moment précis une ombre d'oiseau descendit sur toi du haut des arcs et qu'une voix céleste te salua au nom du Fils de Dieu. Mais, quel témoin digne de créance a vu ce fantôme ailé ; qui a ouï cette céleste voix qui te saluait du nom Fils de Dieu12, qui ? Si ce n'est toi et, s'il faut t'en croire, un de ceux qui ont été châtiés avec toi ... »13.

« Si Jésus voulait faire éclater réellement sa qualité de Dieu, il fallait qu'il se montrât à ses ennemis, au juge qui l'avait condamné, à tout le monde. Car, puisqu'il avait passé par la mort et au surplus qu'il était Dieu, comme vous le prétendez, il n'avait rien à redouter de personne ; et ce n'était pas apparemment pour qu'il cachât son identité qu'il avait été envoyé. Au besoin même, pour mettre sa divinité en pleine lumière, aurait-il dû disparaître subitement de dessus la croix. Quel messager vit-on jamais se dissimuler au lieu d'exposer l'objet de sa mission ? .... Son supplice a eu d'innombrables témoins ; sa résurrection n'en a eu qu'un seul. C'est le contraire qui eût dû avoir lieu. Et que dire de ses « malheur à vous », <je vous annonce>. A user de tels procédés, il avoue bien, qu'il est impuissant à persuader, et ces moyens ne conviennent guère à un Dieu, pas même à un homme de sens »14.

Mission peu précise, message ambiguë, témoignages visuels et auditifs rares, telles sont résumées les difficultés que soulèvent Jésus et les textes qui racontent sa vie. Mais Jésus a-t-il l'excuse de la jeunesse quant à l'imprécision de son langage ? Pour le philosophe allemand Friedrich Nietzsche : « Il est regrettable que Jésus n'ait pas vécu plus longtemps, il serait peut être devenu le premier renégat de sa doctrine, il aurait même peut-être appris à rire et il aurait pleuré moins souvent »15.

Hélas, Jésus est mort très jeune, à l'âge de 33 ans, après seulement 3 ans de ministère public. Or, cette jeunesse rend suspect la prise au sérieux de son message qui s'adressait alors dans son actualité à une société fondée sur le respect de l'âge, pour qui, à 33 ans, on était encore un enfant : physiquement et intellectuellement.

D'autant que, s'agissant du monde noir, on savait déjà que l'Homme est l'image de Dieu et vice-versa. Aussi, dans une société comme l'était déjà la société noire, fondée sur le communautarisme et la sociabilité : la Non-violence – la Charité – l’Amour du Prochain, déclamer qu'il faut s'aimer les uns les autres, que autrui est le prochain, qu'il faut pratiquer la charité et que les riches doivent être humbles, aurait juste permis de faire se tordre de rire les plus jeunes des sages, de tels préceptes étant valables seulement dans une société individualiste où l'égoïsme et l'exploitation de l'Autre sont inscrits au coeur même des pratiques quotidiennes : ruse, violence, prédation. C'est ce triptyque de vie qui a permis au monothéisme d'origine sémite de se développer en Occident et de se greffer harmonieusement dans le monde européen.

Dans ces conditions, il n'est pas surprenant que les religions monothéistes intolérantes, l'Islam et le Christianisme, se soient trouvées au cœur de la spoliation des peuples dont elles entreprenaient la domination ; le Peuple Noir en particulier. Aussi, l'argument qui confirme à satiété l'aliénation de nombreux sujets de notre Peuple dont l'objection simpliste selon laquelle la pratique religieuse est une affaire personnelle, manque de suite. Car, il n'est pas difficile de le démontrer, il n'y a que des éléments du Peuple Noir qui se jettent goulûment dans les idéologies d'autres peuples ; que ce soit dans le domaine politique ou dans le domaine religieux. La frontière entre les deux dans l'aliénation étant par ailleurs difficilement discernable.

Quand le Chrétien occidental s'offusque à l'idée qu'on bâillonne la liberté du culte, c'est parce qu'il se trouve en face de l'Autre qui défend sa société contre l'invasion impérialiste de l'Eglise chrétienne. Le musulman ne réagit pas autrement face à un refus d'allégeance à l'Islam. C'est bien parce que le chrétien (occidental) ou le musulman (arabe), tous deux fils d'Abraham, se proclament porteurs de la vraie religion et de la vérité universelle qu'ils s'insurgent contre toute remise en cause de cette « norme divine ».

Il est peu probable, que ce musulman ou ce chrétien, veuillent jamais devenir polythéistes ; ou, à la rigueur, Bouddhiste.

En tout état de cause, c'est toujours le Noir, culturellement et spirituellement inexistant, qui en est à embrasser la religion des autres. Or, l'adhésion d'un peuple à la religion d'un autre peuple est une manifestation de faiblesse et de désarroi. Dans le cas du Peuple Noir qui adhère généralement à la religion de peuples qui ont fait intrusion dans sa vie spirituelle par la violence et le mépris, être musulman ou chrétien, est le signe, d'une personnalité, particulièrement érodée et sans consistance, gorgée de complexes d'infériorité, de mépris et de dégoût de soi et de l'acceptation de la soumission et de l'auto suicide.

Les Occidentaux dont la culture est fondée sur la violence et qui ont un souverain mépris pour

les peuples non-violents considérés comme faibles, ne cessent de flatter les Africains pour qu'ils conservent cet état d'esprit qu’ils désignent comme la sagesse, par esprit de cautèle et qui leur permet de continuer à les dominer.

La vérité qui ramène toujours chacun à sa propre réalité, nous assène chaque jour cette leçon à travers les opérations militaires de la France, par exemple, qui, pour maintenir au pouvoir dans notre Pays, des aventuriers marqués de son sceau, se pare tantôt du manteau de son devoir de protection à ses ressortissants, tantôt de celui de ses responsabilités vis-à-vis de ressortissants européens en son pré-carré, en intervenant militairement en Afrique Noire avec une liberté qu'elle ne s'avise jamais de prendre avec d'autres pays. Comme cela s'observe aujourd'hui pour les pays arabes où le Groupe Islamique ne se contentent des groupes armés pas seulement de menaces contre des Français ou d'autres ressortissants européens, mais en exécute régulièrement, sans pourtant que la France agisse autrement qu'en recommandant à ses ressortissants de rentrer dans leur pays ; ou encore, à ceux qui voudraient se rendre sur ces territoires de s'abstenir de le faire.

Qui ne voit alors dans ces libertés d'incursions armées officielles, ajoutées à celles périodiques de mercenaires comme Mr Bob Denard qui se fit jadis le chef de file, et dans la présence de multiples bases militaires françaises en Afrique Noire, la manifestation affichée du mépris de la France pour les Nègres et leurs structures étatiques au reste mises en place par elle, à travers ses juristes, géniteurs de la plupart, sinon de l'ensemble des prétendues Constitutions des néocolonies françaises d'Afrique Noire ?

Tel Dieu, tel peuple, tel peuple, tel Dieu : le Dieu d'Abraham étant un Dieu de violence, les peuples descendants d'Abraham ne peuvent être que des peuples violents. Quelle qu'en soit la branche : la judéo-chrétienne comme l'arabo-islamique, qui tiennent l'une et l'autre la race noire pour une nation d'esclaves ... Aussi, est-ce une véritable agression caractérisée contre notre Peuple, que de voir aujourd'hui le Soudan, terre des pharaons noirs devenir terre d'intégrisme islamique où la femme noire, jadis symbole de beauté et de liberté est voilée et bâillonnée, de même que d'entendre Louis Farrakhane proclamer que les Africains des Etats-Unis constituent la "NATION DE L'ISLAM". Et, empruntant à la culture arabe le regard qu'elle porte sur la Femme, décréter que celle-ci est inférieure à l'homme. Alors même que, dans l'Afrique Noire pré-arabe et pré-occidentale, le système matrimonial était fondé sur le matriarcat16.

A regarder de plus près la marche du Monde telle qu'imprimée par la cadence du plus apte à tuer froidement par puissance militaire interposée, la religion du plus fort est toujours la vraie religion, donc la meilleure ; par exemple, les religions monothéistes intolérantes, l'Islam et le Christianisme, qui divinisent l'impérialisme des fils d'Abraham, d'Isaac et de Jacob :

« L'Eternel, ton Dieu te fera entrer dans le pays qu'il a juré à tes pères, à Abraham, à Isaac, et à Jacob, de te donner. Tu posséderas de grandes et bonnes villes que tu n'as point bâties, des maisons qui sont pleines de toutes sortes de biens et que tu n'as point remplies, des citernes creusées, des vignes et des oliviers que tu n'as point plantées ... lorsque tu mangeras et te rassasieras, garde-toi d'oublier l'Eternel, qui t'a fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de la servitude »17. Ce qui n'empêche pas Lewis Hanke de s'échiner à présenter la Chrétienté comme mue par des principes de justice18. Jean Dumont ne dit pas autre chose, qui écrit au sujet de l'intrusion de la religion catholique dans la société indienne d'Amérique : « La fusion heureuse de deux civilisations est allée de pair avec le respect de la dignité humaine. Car furent totalement éradiqués les guerres sacrificielles, l'anthropophagie, les massacres entre tribus ... »19. (on rencontre parfois de drôles d'affirmations dans les livres, les revues et les journaux).

Quant au Coran, il précise : « Ton Seigneur n'a détruit aucune nation sans qu'il ait envoyé dans sa métropole un apôtre chargé de lui réciter ses commandements. Nous n'avons exterminé que les villes dont les habitants étaient impurs »20.

Pour un peuple responsable, comme devrait être le Peuple Noir cette équation demeure inadmissible et inacceptable ; d'où, la nécessité pour lui de revenir à la spiritualité de ses ancêtres.




SPIRITUALITE AFRICAINE : RELIGION ET MYTHE VRAI


Le souci de la société africaine dans son essence, c'est l'individualité. Non pas l'individualité séparée radicalement du Monde, mais celle dans sa communion avec le Monde et la Nature. Aussi, pour elle, le premier symbole de la consubstantialité de l'Homme et de la Nature est-il le Sphinx, composé de Taureau, de Lion, d'Aigle et d'Homme : la Nature dans sa véritable unité. La symbolisation des quatre éléments de la science occulte : la Terre, l'Air, l'Eau, le Feu.

Dans cette perception, l'Homme et la Nature ne constituent pas deux isolats inconciliables. En effet, si l'origine animale de l'Homme n'est pas niée, son origine divine non plus n'est pas oubliée. Dans la pensée africaine, Dieu après avoir crée l'Homme et l'Univers, s'est retiré dans le Ciel, laissant à l'Homme la liberté d'administrer le monde.

La croyance en un Dieu Suprême est certes attestée dans la Religion Africaine, mais il ne s'agit ni d'un Dieu esclavagiste comme le Dieu musulman, ni d'un Dieu haineux comme le Dieu chrétien. « Tu craindras l'Eternel, ton dieu, tu le serviras, et tu jureras par son nom. Vous n'irez point après d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui sont autour de vous, car l'Eternel, ton dieu, est un dieu jaloux au milieu de toi. La colère de l'Eternel, ton dieu, s'enflammerait contre toi, et il t'exterminerait de dessus la terre »21.

Il n'est pas ce Dieu menaçant du peuple d'Israël ni celui de l'Islam : « Peu s'en faut que la foudre ne les prive de la vue ; lorsque l'éclair brille, ils marchent à sa clarté ; et lorsqu'il verse l'obscurité sur eux, ils s'arrêtent. Si Dieu voulait, il leur ôterait la vue et l'ouïe, car il est tout puissant. O hommes ! adorez votre Seigneur, celui qui vous a crées, vous et ceux qui vous ont précédés. Craignez-moi »22.

Le Dieu africain est un Dieu qui n'a pas d'exigences particulières. Cependant, il a délégué des pouvoirs à d'autres dieux ; les dieux secondaires (les apôtres chez les chrétiens), plus près des hommes. C'est à eux qu'il revient de recevoir les prières de protection et les doléances des hommes qu'ils sont à même de mieux comprendre. Le Panthéon de l'Homme africain est ainsi peuplé d'une multitude de dieux, en fonction des forces de la Nature et des activités humaines. Ce polythéisme africain est attesté par Georges Barbarin dans son analyse du sphinx : « Le prototype du Grand Sphinx n'est ni un enfant de Japhet23, ni un enfant de Sem24, mais un enfant de Cham25, peut-être Nemrod26 lui-même. Le premier Pharaon et le Pharaon Essentiel. Ensuite, on évoque une sorte de Daah, spiritualisé dans la matière, ou l'ancêtre de Cro-Magnon, resté prognathe avec le front droit... Le Grand Sphinx, Harmakis-Rê ou Rê-Harakhti, serait donc la figuration cachée de l'Unique, du seul Grand, du Dieu des Dieux Egyptiens »27.

Dans le polythéisme africain, aucun Dieu ne peut prétendre à la primauté sur les autres Dieux, tant les besognes terrestres auxquelles ils sont préposés sont elles-mêmes diverses. Cette religion Africaine est doublée d'animisme : tout Etre ou tout objet, l'eau de la rivière comme le poulet qu'on sacrifie, contient une parcelle de l'esprit universel ou de la force vitale. Certains aliments, certains animaux ou certains rites augmentent ou diminuent cette force. D'où le recours à la magie, aux amulettes et aux sacrifices pour se prémunir contre la colère des forces occultes et conférer l'assurance pour l'action.

Le spiritualisme intégral de l'Africain est ainsi fondé sur la présence totale de Dieu en toute chose, et ne peut qu'avoir un très grand respect pour la Vie et la Nature. Ainsi, le culte des ancêtres, le caractère sacré et inaliénable de la terre, la réprobation générale du suicide, sont les conséquences de cette attitude envers la vie. Chaque Africain est imprégné de cette religion. Mais, des prêtres, des castes ou des sociétés secrètes étaient chargés d'enseigner au Peuple les mystères de la vie : les rites initiatiques eux-mêmes étaient l'occasion de délivrer le Savoir aux non-initiés et aux jeunes. Il est cependant à déplorer que cette transmission des connaissances n'ait plus lieu. Les invasions étrangères qui ont déferlé sur l'Afrique depuis l'occupation étrangère de l'Egypte Ancienne, ayant éliminé ces maîtres de la connaissance ; ensuite, la colonisation avec sa cohorte de religions monothéistes intolérantes ont interdit entre autres, l'accès des forêts sacrées à leurs ouailles et à leurs nouveaux convertis, lorsqu'elles n'avaient pas purement et simplement détruit les sanctuaires et les temples africains.

Le système éducatif africain, en s'effondrant, a ainsi laissé sombrer la substance même de toute société humaine : le Savoir ésotérique et ses rites initiatiques. Si bien que, de nos jours, la religion traditionnelle africaine non seulement n'a pas été vivifiée par les secrets de l'Univers connus des Maîtres du Savoir, mais, fait aggravant, a croulé sous le dénigrement. En conséquence de quoi, il s'est installé au sein du Peuple Noir, une crise très grave de la conscience traditionnelle, conscience tournée désormais vers la pratique magique et l'adoration des formes du sacré immédiatement perceptibles. Alors que dans la société africaine précoloniale, la statuette était soit un réceptacle de la force universelle, soit un médiateur entre les hommes, Dieu et les dieux secondaires, cette même statuette est devenue aujourd'hui le principal objet d'adoration... Il y a dès lors nécessité de rétablir ce courant rompu par la non-communication du savoir ésotérique.

La nouvelle société africaine qui devra se construire tout au long du IIIème Millénaire, aura à introduire dans on système éducatif, l'enseignement des mythes et des contes dont il est certain qu'ils revitalisent le savoir ésotérique et sont, en fin de compte, l'expression de la philosophie d'une société.

A cet égard, l’Afrique Noire devra se donner pour tâche de dépoussiérer le Monde Noir du vernis mystificateur dont les forces étrangères ont recouvert les valeurs africaines et devra rappeler que les mythes, vrais contes, fables et devinettes, ne sont point les manifestations d'une mentalité primitive, contrairement aux assertions suffisantes et ethnocentristes de penseurs, de sociologues et d'ethnologues négriers à la recherche de sensationnel intellectuel et physique. Les mythes, contes et fables sont des traits culturels qui sont partie intégrante des modes du savoir et qu'aucun chercheur sérieux n'ose plus considérer de nos jours comme relevant d'une prétendue mentalité primitive.

Après avoir érigé la Raison en valeur de référence absolue, l'Occident réalise aujourd'hui que la raison à l'œuvre dans les sciences dites pures ou techniques, est incapable de donner un sens satisfaisant à toute la réalité. Pendant longtemps, en effet, on a pensé que la raison s'opposait à l'irrationnel, comme la lumière à l'obscurité, pour réaliser à la fin qu'il n'y a pas seulement une raison des choses irrationnelles (rêves, contes, maladies mentales), mais également de l'irrationnel dans le pouvoir attribué à la raison même.

Finalement, plus on avance dans les investigations dans la science et la technique, plus les sciences humaines se développent, et plus on constate que la raison n'est pas le contraire de l'irrationnel, de même que le mythe n'est pas l'opposé d'une connaissance vraie. Qu'il y a que la complexité de la réalité ne peut se contenter d'un seul type d'explications. Ainsi, l'Homme a construit plusieurs modes intellectuels d'approche de la réalité. Que l'ambiguïté constitutive de tout phénomène humain fait que le pluralisme rationaliste est plus près de l'explication vraie des choses. Que, la rationalité scientifique, en renonçant à pénétrer les domaines comme l'imaginaire, le politique, la mort et la religion, atteste de son impuissance à pouvoir tout expliquer.

Or, depuis toujours, la pensée africaine a été le reflet de cette complexité et de cette ambiguïté du réel. Les Bantu, ces autres héritiers de l'antique savoir ésotérique alors délivré dans les Temples de l'Egypte ancienne, expliquent cette approche à travers trois niveaux de la connaissance, qui correspondent eux-mêmes aux trois mondes décrits par les mythes. Il y a ainsi :

« Premièrement, la connaissance légère dite connaissance de l'ouïe (de ce qu'on entend) ou encore connaissance des « chemins de la brousse », correspond au niveau mythique, au 3ème monde dans lequel nous vivons. Les Blancs, disent les Bantu, ne parlent que de ce monde et leur connaissance se situe à ce niveau.

Deuxièmement, il y a la connaissance initiatique, dite connaissance des milayo28 (lois). A celle-ci correspond le deuxième monde qui est le monde de l'organisation de la création.

Troisièmement, la connaissance « lourde » ou profonde, dite « connaissance réelle » (Kutiwa) 29. C'est la connaissance des articulations des choses nées d'une réflexion sur le premier monde : celui des mythes de l'origine et de la première création »30.

Fait significatif de l'influence intellectuelle égyptienne sur les Grecs, la doctrine des trois niveaux de la connaissance et des trois mondes fut enseignée en Grèce au Vème siècle avant Jésus-Christ. Platon la remplacera par la suite par la théorie des trois concepts : le Vrai, le Bien et le Beau. Dans le domaine politique, il divisera la société en trois classes fortement hiérarchisées : les philosophes, les gardiens, le peuple.

Si l'on retrouve chez Platon, la doctrine des trois mondes décrits par les Bantu, c'est que le philosophe grec s'était tout simplement livré à la vulgarisation de l'enseignement qu'il avait reçu dans les Temples des Egyptiens Anciens. C’est-à-dire, des ancêtres des Africains d'aujourd'hui. Ce qui permet à toute la philosophie de Platon d'être imprégnée de cet enseignement des Temples de l'Egypte Ancienne.

Voici ce qu'en dit Edouard Schure : « Après la mort de Socrate, il se mit à voyager. Il suivit les leçons de plusieurs philosophes de l'Asie Mineure. De là, il se rendit en Egypte, pour se mettre en rapport avec ses prêtres, et traversa l'initiation d'Isis. Il n'atteignit pas comme Pythagore le degré supérieur où l'on devient adepte, où l'on acquiert la vue affective et directe de la vérité divine avec des pouvoirs universels au point de vue terrestre » 31.

Ce que Edouard Schure omet de préciser, c'est que Platon qui s'arrêta seulement au 3ème degré de l'Enseignement dispensé dans les Temples d'Egypte, séjourna pendant 13 ans dans le pays, à Héliopolis. Mais, souligne si judicieusement Cheikh Anta Diop, comme le reste de ses compatriotes de l'intelligentsia de la Grèce antique ayant bénéficié du Savoir et des Connaissances du peuple noir dans les Temples d'Egypte, à savoir, Thalès, Eudoxe, Empédocle, Héraclite, etc, etc... Platon ne cite jamais ses professeurs égyptiens32.

Comme on le voit, la dissimulation des faits et la falsification sont un réflexe atavique dans la mentalité occidentale.

Strabon, un des grands savants grecs (58 av. J.C. - 25 après J.C.), écrit au sujet du séjour de Platon et d'Eudoxe à Héliopolis, en Egypte : « Nous y avons vu (à Héliopolis) les édifices consacrés jadis au logement des prêtres ; mais ce n'est pas tout : on nous montra aussi la demeure de Platon et d'Eudoxe ; car Eudoxe avait accompagné Platon jusqu'ici : arrivés à Héliopolis, ils s'y fixèrent et tous deux vécurent là treize ans dans la société des prêtres : le fait est affirmé par plusieurs auteurs. Ces prêtres, si profondément versés dans la connaissance des phénomènes célestes, étaient en même temps des gens mystérieux, très peu communicatifs, et ce n'est qu'à force de temps et d'adroits ménagements qu'Eudoxe et Platon purent obtenir d'être initiés par eux à quelques-unes de leurs spéculations théoriques. Mais ces Barbares en retinrent par devers eux cachée la meilleure part. Et si le monde leur doit de savoir aujourd'hui combien de fractions de jour (de jour entier) il faut ajouter aux 365 jours pleins pour avoir une année complète, les Grecs ont ignoré la durée vraie de l'année et bien d'autres faits de même nature jusqu'à ce que des traductions en langue grecque des Mémoires des prêtres égyptiens aient répandu ces notions parmi les astronomes modernes, qui ont continué jusqu'à présent à puiser largement dans cette même source comme dans les écrits et observations des Chaldéens »33.

Comme dans l'Egypte ancienne, la doctrine bantoue des trois niveaux de la connaissance et des trois mondes tient compte de la richesse du réel, ainsi que du mythe. Celui-ci, en effet, loin d'être de simples histoires que l'on raconte aux enfants pour qu'ils s'endorment>, renferme au contraire une profonde signification. Aussi, ne semble-t-il pas superflu de rappeler qu’il fait partie de la parole sérieuse. Voyons ce que Erny dit des mythes : « Ils forment l'arrière-plan de la pensée et de la vision du monde traditionnelles. Les mythes sont « l'Ancien Testament » des Africains, selon l'expression de Rattray ; ils véhiculent les principes qui sous-tendent l'ordre social, le faisant remonter à l'action et à la volonté des dieux et des fondateurs dont on célèbre la mémoire, et ils contribuent ainsi à sa cohésion et à sa consécration. Ils apparaissent comme un condensé du système des valeurs sur lequel repose la société, non sur la forme d'une théorie, mais de récits indissociablement liés à l'action et dont le but est de justifier le déroulement de l'existence »34.

Celui donc qui veut prendre les expressions symboliques du monde pour le sens manifeste, celui qui prend les images expressives du mythe pour le sens réel, celui-là se condamne à ne rien comprendre au mythe et au monde. Ce faisant, il transforme le mythe en une simple méthode d'évocations d'histoires merveilleuses. Il se trompe ; car, le mythe tente de nous communiquer le langage qui nous unit à l'Univers. Et dans ce langage, il y a aussi bien l'Histoire, la Philosophie, l'Herméneutique que la Physique, la Chimie ou la Médecine qui y

trouvent leur expression.

Voilà, en somme, pourquoi le mythe est à la fois objet de croyance et d'enseignement qui relève aussi bien de la foi que de la raison. Aussi, son incidence sur l'éducation de l'enfant est fondamentale : « Les productions littéraires apparaissent donc revêtues d'une double fonction d'une part, elles mettent en lumière des faits, d'autre part, elles contribuent au fonctionnement des idéaux. Elles servent de matière privilégiée à l'éducation formelle, par les préceptes moraux et les règles de conduite qu'elles véhiculent, de manière parfois explicite, mais plus souvent elles laissent aux auditeurs le soin de dégager le contenu latent ou les en imprègnent sans même qu'ils s'en rendent compte »35.


POUR LA RENAISSANCE DU PEUPLE NOIR SOUS LE SIGNE D'OSIRIS


Le concept de Dieu est la légitimation et le stimulant psychologique de l'Homme sur son écosystème et l'Univers, de même que son refus de la mort physique, donc la volonté de sa projection dans l'espace et le Temps pour l'Eternité. Il est enfin l'indicateur privilégié de son modèle et le témoignage du niveau de sa sociabilité. Ce faisant, la Haine légalisée par les cultes monothéistes chrétien et musulman a pour autres fonctions, celle de légitimer l'impérialisme et les crimes perpétrés contre d'autres peuples par les occidentaux judéo-chrétiens et les Arabes. Cela a transformé le monde d'aujourd'hui en planète faite par et pour la violence, sur laquelle les peuples faibles, comme le peuple noir, n'ont pas la moindre place.

Ainsi qu'il apparaît clairement, la cosmogonie sémito-judéo-chrétienne est le catalyseur de la Haine culturelle qui autorise la spoliation et la mise en esclavage ou encore l'extermination des peuples non-issus de la branche d'Abraham.

Le Peuple Noir doit par conséquent se doter d'un postulat affirmant la modification de sa cosmogonie pour se réapproprier le secret de la matière et accepter de détruire celle-ci, pour son autoprotection en Afrique et partout ailleurs dans le monde. Dès lors que, c'est un truisme, les peuples désarmés n'ont aucune place dans un monde fait par et pour la mafia occidentale déguisée en Etats, et dont Hitler n'a été que le révélateur des effets pervers d'une idéologie destinée aux peuples non-occidentaux, accidentellement appliquée aux peuples occidentaux eux-mêmes pendant la seconde guerre de la coalition occidentale contre l'Allemagne de 1939 à 1945.

Le ressourcement du Peuple Noir à sa propre culture ne peut donc que s'accompagner d'un refus catégorique des idéologies impérialistes, d'où qu'elles viennent. L'attitude du militant politique ou de l'intellectuel noir envers les religions importées au sein de notre communauté doit partir tout naturellement d'un constat incontournable : les religions islamique et chrétienne ont de tout temps été complices du pouvoir politique et de son système de domination. Issues de sociétés conquérantes et intolérantes dans tous les cas, elles ne peuvent que refléter leurs différents traits fondamentaux dont les razzias esclavagistes sur notre Peuple, la colonisation et l'exploitation de l'Afrique sont quelques-unes des expressions barbares. Notre Peuple a par conséquent pour devoir salutaire d'extirper de notre culture, l'Islam et le Christianisme, en tant que valeurs fondamentalement anti-noires. Quels que soient par ailleurs les discours hypocrites tenus ici et là sur la « fraternité humaine », véritables spots publicitaires au service du prosélytisme et de la défense de la "boutique" idéologique et de la réclame servant d'écran à toutes sortes d'opérations occultes.

On vient encore de la voir avec l’ancien séminariste le dictateur Paul Biya qui, à l’instar de l’Askia Muhamed à la Mecque au XVème siècle dilapide au bénéfice de la secte du Temple Solaire la manne pétrolière du Cameroun qui n’a pourtant ni routes, ni écoles, ni infirmeries et encore moins d’hôpitaux dignes de ce nom.

Faute de résoudre radicalement ce problème vital pour l'épanouissement et la survie du Peuple Noir, nous serions condamnés à toujours assister à de grotesques et humiliants spectacles tel que celui auquel aimait à se donner Houphouët-Boigny, un de ces zombies africains de création occidentale vermoulu de complexes d'infériorité vis-à-vis de la race blanche, qui refusait de recevoir Monsieur Kurt Waldheim, ancien Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies (O.N.U.), alors accusé d'avoir appartenu à un corps d'officiers pronazis pendant la seconde guerre entre la coalition occidentale et l'Allemagne, cependant que, dans le même temps, il recevait régulièrement à sa table les plus virulents idéologues agissants de l'Apartheid, système nazi essentiellement anti-Noir ; ou encore aux bordées de Senghor qui déclarait à la journaliste française Catherine Clément : « Nous sommes à la limité des Blancs et des Noirs, voilà la réalité sénégalaise. Et je suis plus à mon aise chez les Berbères que chez les Bantu, où je ne suis pas dans mon univers ... Je me sens plus près des Arabes et des Juifs que de certaines cultures noires ... »36.

Dans son élévation totale, la cosmogonie égyptienne a dans sa spiritualité, le SOLEIL - RE, conscience du Dieu primordial Atum, Esprit se dégageant de la matière et prenant conscience de lui-même : Shu, l'air, Tefnet, assimilée à MAAT, la justice, première création de la conscience divine. C'est de Shu et Tefnet que proviennent la terre Geb et le ciel Nut dont naissent Osiris et son épouse Isis, le couple divin noir, symbole du Bien, de la Fécondité et de la Vie. Osiris, Dieu créateur conçu comme l'esprit diffus à travers le monde incréé, au lieu de se dégager du chaos par une lente évolution de la matière, puise sa force créatrice dans la conscience qu'il prend de lui-même, et qui est symbolisée par le Soleil : "Quand tu ouvris les deux yeux et que tu vis par eux, la lumière fut pour tout le monde", enseigne à cet égard le Chapitre XVII du Livre des Morts, qui indique ainsi que l'univers conçu par OSIRIS, s'ordonne selon la volonté de celui-ci. Dieu du Bien, Osiris est assassiné par le couple de la stérilité Seth et Nephtys, ses frère et sœur. Il ressuscite cependant pour le Salut de l'Humanité, et devient le Dieu de la vie qui succède à la mort.

Partant de la cosmogonie osirienne, le Peuple Noir devra intégrer la totalité du monde dans son Histoire depuis la Naissance, la Chute et la Perversion de l'Egypte pharaonique, sur l'incontournable réalité qui ramène à la seconde moitié du deuxième millénaire, notamment qui aura été le point d'orgue de l'assassinat de la Race Noire. Aussi, le passage du 31 Décembre 1999 au 1er Janvier 2000 ne devra pas être seulement pour l'Afrique Noire, la fin du XXème siècle et l'entrée dans le XXIème siècle, et encore moins le passage de notre Peuple Noir d'une année à une autre, mais bel et bien sa RESURRECTION, sa RENAISSANCE pour lesquelles chaque membre, à l'instar d'HORUS-RE, fils d'Osiris et d'Isis, devra avoir pour mission d'intervenir dans le réarmement spirituel de la NATION NOIRE. A savoir la réappropriation par celle-ci de sa religion originelle : LE CULTE D'OSIRIS JADIS PRATIQUE DANS LES TEMPLES DE L'EGYPTE ANCIENNE : L'EGYPTE NOIRE.

BWEMBA - BONG


Paris, le 24 décembre 2012


1Porphyre, de abst. IV, 6 - 8

2Friedrich Nietzsche : L'Antéchrist, Gallimard, Paris 1974, pp. 118-120.

3Voir Louis Sala-Molins : Manuel des inquisiteurs, Ed. Mouton ; le Dictionnaire des inquisiteurs, Galilée : La Loi, de quel droit ?, Flammarion et Le Code Noir ou le Calvaire de Canaan, P.U.F. 1987.

4Robert Charroux : Le Livre des Maîtres du Monde, Robert Laffont, pp. 112-113

5Erny P. : L'Enfant et son Milieu, Payot, p.276

6in Peuples Noirs / Peuples Africains, n° 29, Septembre - Octobre 1982, p. 53.

7Bernard Lewis : Race et Couleur en Pays d'Islam, Payot, p. 103; (Souligné par l'auteur).

8Bernard Lewis, op. cit., pp. 97 et 103.

9. In Abel Eyinga, Mandat d’arrêt, L’Harmattan, p.204.

10Voir notamment M. Laperruque : De l’Egypte ancienne à la Bible, Lauzeray International, 1977.

11M. Baigent, R. Leigh et H. Lincoln : L'Enigme Sacrée, Pygmalion France Loisirs 1984, pp. 290-291.

12Celse : Discours Vrai Contre les Chrétiens, 1965, p. 46. Souligné par J.J. Pauvert.

13Celse : op. cit, p. 46.

14Celse : op. cit., p. 61-62.

15F. Nietzsche : Aurore, Fragments Posthumes, Œuvres Philosophiques Complètes, Gallimard, p. 134.

16La création de la femme est presque passée sous silence. On révèle au passage qu’elle fut tirée d’une « Côte » de l’homme. Cette attitude du rédacteur est normale, quand on connaît la condition inférieure de la femme dans la société hébraïque. C’est le contraire en Egypte, pays du matriarcat : In M. Laperruque, op.cit., p.63.

17Deutéronome, ch. 6, V. 10 à 12.

18Lewis Hanke : Colonisation et Conscience Chrétienne au XVIème siècle, Plon,

1957, p. 201 notamment.

19Jean Dumont : L’imposture de Valladolid, cité par Jacques Heers dans Le spectacle du Monde, p.93 à 96, n° d’Octobre 1995.

20Le Coran, Sourate XXVIII, l'Histoire, Verset 59.

21Deutéronome, Ch. 5 V. 13 à 15.

22Sourate de la Génisse. V. 19.

23Japhet est l'ancêtre des Blancs.

24Sem est l'ancêtre des Arabes et des Juifs.

25Cham est l'ancêtre des Noirs.

26On comprend alors aisément la haine insatiable que la Bible et l'Islam donc les Occidentaux et les Sémites, nourrissent à l'endroit de Nemrod.

27Georges Barbarin : Le Secret de la Grande Pyramide, L'Enigme du Grand Sphinx, Adyar, Paris 1974, pp. 190 et 194.

28in Cahiers Internationaux de Sociologie, Volume XXXV, 1963, p. 117. Souligné par l'auteur.

29in Cahiers Internationaux de Sociologie, Volume XXXV, 1963, p. 117. Souligné par l'auteur

30in Cahiers Internationaux de Sociologie, Volume XXXV, 1963, p. 117. Souligné par l'auteur

31Edouard Schure : Les Grands Initiés, p. 480.

32Cheikh Anta Diop : Civilisation ou Barbarie, Présence Africaine, 1981, p. 435.

33Strabon : Géographie, Livre XVII, 1, 29, in Serge Sauneron : Les prêtres de l'ancienne Egypte, Le temps qui court, 1957, p. 114.

34Erny : L'Enfant et son Milieu, p. 171.

35Erny, Op. cit., p. 175.

36Le Matin, n° du 7 Février 1980, in Peuples Noirs/ Peuples Africains, n° 27, Mai - Juin 1982, p. 105.

 

 

    
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