A.H.M.E.

ARTICLE 54 :

 

 

 Kaaw Touré : Les Flam luttent-ils contre des pratiques féodales ?



Selon le porte parle Kaaw Touré, c’est une réalité : « Depuis leur création les FLAM s´étaient fixées entre autres les objectifs: la résolution de la question nationale, la lutte contre l´esclavage et les pratiques féodales, l´instauration d´une véritable démocratie en Mauritanie où le fait d´être arabe, noir, haratine, znaga ne serait ipso-facto une condition rédhibitoir».    Un rappel, aucun mot d’indignation sur les pratiques féodales et esclavagistes n’avait été cité dans le Manifeste des Negro-mauritaniens Opprimés  qui est un document de référence pour les FLAM et certains nationalistes noirs(es) mauritaniens (ennes). A ma connaissance, je n’ai jamais vu des flamistes qui luttent contre la féodalité ou participer à une quelconque contribution contre cette discrimination exemple : « marches de protestations, des missions de sensibilisations dans les régions du FUUTA ».

 C’est surtout la fuite en avant sur ce terrain .Il y a même certains cadres flamistes qui le cautionnent et poussant le bouchon jusqu’ au mépris de Biram Oul dah quand ce dernier avait eu le courage d'aller à inal pour la première fois alors que personne n’a jamais osé le faire même si l’idée du pèlerinage d’Inal venait d’un flamiste dans l’âme et un militant d’exception qui inspire le respect, ses collèges et les militants des Droits Humains devraient en prendre de la graine: Certains flamistes disaient Biram hardané adordatoca, hardané ne peut pas être en tête, bien sûr dans ( l’esprit féodal) et d’autres vont beaucoup plus loin , comme Yahaya Mabel un cadre flamiste adepte du concept de hardanébé rédabé qu’il développe avec d’ autres cadres dans ce mouvement et au sein de la communauté negro africaine dont moi-même je suis issu .

J'en ai pour expérience, quand j’ai initié la collète suite à l’arrestation des militants abolitionnistes avec Biram emprisonnés suite à l’incinération des livres malikites .Ce cadre flamiste, responsable du collectif des ONG et associations en France ,Yaya mabel me traite hardané dedado « haratin bâtard » pour la simple raison que j’ai voulu d’une part par ma modeste contribution soulager les familles de nos camarades détenus. D’autre part d’essaye d'extirper les harratines des bas-fonds de l'esclavage.

Être peulh militant anti esclavagiste et anti féodale dérange au point de me traiter avec tant de mépris .Et bien, j’assume totalement, si cela fait de moi hardané dedado ou « haratine bâtard » comme il le dit ou le pense tout bas comme d’ailleurs certains féodaux qui entravent la lutte avec ce concept, je serai le plus fier des bâtards haratine (hardané dedado) dans ce cas.

 Avant de faire des postings de  cette nature, il faudra convaincre et responsabiliser vos cadres d’abord, ensuite les militants et le peuple. Ce n’est pas parce que le courant anti féodalité commence à émerger que vous allez venir récupérer comme d’habitude. Si l'on veut partager l’honneur de cette lutte contre la féodalité on n'y participe activement et prendre des positions à l’instar du président Samba Thiam (FLAM), dommage que certains les militants ne suivent pas la tête.

Tous les articles traitant la féodalité ont été censuré par les soins de Kaaw Toure en personne sur flamnet.info, mais il ne se gêne pas de publier des articles cautionnant ou faisant l’apologie de la féodalité qui n’est autre que de la discrimination. La véritable démocratie est au antipode de la violation de la liberté d’expression, que vous prônez. : (De qui se moque-t-on !)

Comme je l’ai dit déjà, on ne peut pas lutter contre une injustice en étant injuste ou faire une lutte contre l’injustice de manière partielle et partiale, il faudra du courage et de l’audace pour lutter contre la féodalité enracinée dans nos sociétés depuis des siècles.

Les FLAM ont beaucoup donné de leurs vies et leurs énergies et c’est incontestable et honorable que je respecte toutefois les gens de mauvaises foi dirons encore que j’insulte ou se sont des attaques personnelles alors que ce sont des réalités qu’il faut dénoncer, dire en haute voix : « Les chiens aboient, la caravane passe » .Hélas sur le terrain de la lutte contre les pratiques féodales rien n'a été fait mais il n’est jamais trop tard de bien faire.

Source: Eldiaspora-via facebook


 

Réponse à Kaaw Touré : Les Flam luttent-ils contre les pratiques féodales ?



Réponse à Kaaw Touré : Les Flam luttent-ils contre les pratiques féodales ?

Les Flam luttent-ils contre les pratiques féodales ? Selon le porte parle des FLAM mr Kaaw Touré, c’est le cas : « Depuis leur création les FLAM s´étaient fixées entre autres les objectifs: la résolution de la question nationale, la lutte contre l´esclavage et les pratiques féodales, l´instauration d´une véritable démocratie en Mauritanie où le fait d´être arabe, noir, haratine, znaga ne serait ipso-facto une condition rédhibitoir».   Un rappel, aucun mot d’indignation sur les pratiques féodales et esclavagistes n’avait été cité dans le Manifeste des Negro-mauritaniens Opprimés de 1986 qui est un document de référence pour les FLAM et certains nationalistes noirs mauritaniens. A ma connaissance, je n’ai jamais vu des flamistes qui luttent contre la féodalité ou participé à une quelconque contribution contre cette discrimination exemple : « marches de protestations, des missions de sensibilisations dans les régions du FUUTA ».

C’est surtout la fuite en avant sur ce terrain .Il y a même certains cadres flamistes qui le cautionnent et poussant le bouchon jusqu’ au mépris de Biram Ould Dah quand ce dernier avait eu le courage d'aller à Inal pour la première fois alors que personne n’a jamais osé le faire même si l’idée du pèlerinage d’Inal venait d’un flamiste dans l’âme et un militant d’exception qui inspire le respect, ses collèges et les militants des Droits Humains devraient en prendre de la graine: Certains flamistes disaient Biram hardané adordatoca, hardané ne peut pas être en tête, bien sûr dans l’esprit féodal et d’autres vont beaucoup plus loin , comme Yahaya Mabel un cadre flamiste adepte du concept de hardanébé rédabé qu’il développe avec d’ autres cadres dans ce mouvement et au sein de la communauté négro-africaine dont moi-même je suis issu.

J'en ai pour expérience, quand j’ai initié la collète suite à l’arrestation des militants abolitionnistes avec Biram emprisonnés suite à l’incinération des livres malikites .Ce cadre flamiste, responsable du collectif des ONG et associations en France ,Yaya mabel me traite hardané dedado « haratin bâtard » pour la simple raison que j’ai voulu d’une part par ma modeste contribution soulager les familles de nos camarades détenus. D’autre part d’essayé d'extirper les harratines des bas-fonds de l'esclavage.

Être halpoular militant anti-esclavagiste et anti-féodale dérange au point de me traiter avec tant de mépris .Et bien, j’assume totalement, si cela fait de moi hardané dedado ou « haratine bâtard » comme il le dit ou le pense tout bas comme d’ailleurs certains féodaux qui entravent la lutte avec ce concept, je serai le plus fier des bâtards haratine (hardané dedado) dans ce cas.

Avant de faire des postings de cette nature, il faudra convaincre et responsabiliser vos cadres d’abord, ensuite les militants et le peuple. Ce n’est pas parce que le courant anti-féodalité commence à émerger que vous allez venir récupérer comme d’habitude. Si l'on veut partager l’honneur de cette lutte contre la féodalité, on n'y participe activement et prendre des positions à l’instar du président Samba Thiam (FLAM), dommage que certains les militants ne suivent pas la tête.

Tous les articles traitant la féodalité ont été censuré par les soins de Kaaw Toure en personne sur flamnet.info, mais il ne se gêne pas de publier des articles cautionnant ou faisant l’apologie de la féodalité qui n’est autre que de la discrimination. La véritable démocratie est au antipode de la violation de la liberté d’expression, que vous prônez. (De qui se moque-t-on !)

Comme je l’ai dit déjà, on ne peut pas lutter contre une injustice en étant injuste ou faire une lutte contre l’injustice de manière partielle et partiale, il faudra du courage et de l’audace pour lutter contre la féodalité enracinée dans nos sociétés depuis des siècles.

Les FLAM ont beaucoup donné de leurs vies et de leurs énergies, c’est incontestable et honorable que je respecte toutefois les gens de mauvaises foi dirons encore que j’insulte ou ce sont des attaques personnelles alors que c’est la réalité qu’il faut dénoncer, dire en haute voix : « Les chiens aboient, la caravane passe » .Hélas sur le terrain de la lutte contre les pratiques féodales rien n'a été fait mais il n’est jamais trop tard de bien faire

Le Manifeste du Négro-Mauritanien Opprimé (Février 1966- Avril 1986)
http://www.flamnet.info/index.php?option=com_content&view=article&id=90%

Ba Tidjane

Source:  http://www.flere.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=2153:reponse-a-kaaw-toure--
les-flam-luttent-ils-contre-les-pratiques-feodales-&catid=34:a-la-une



Réaction Hamadi Soh


Je me suis fait violence depuis samedi dernier pour ne pas réagir aux propos de monsieur Tijane BA alias El Diaspora: pourquoi les FLAM pèchent par omission sur la question de l'esclavage et de la féodalité ? Je pense modestement que monsieur BA tu fais preuve d'une sérieuse incompréhension de ce que sont les FLAM, leur histoire, leur sacrifice, leur abnégation à poursuivre inlassablement leur combat contre le racisme d'Etat et l'esclavage qui ne date pas aujourd'hui et surtout le projet politique qu'elles défendent depuis bien avant leur création en mars 1983. Les FLAM ne sont pas infaillibles, loin de là; mais quant à les reprocher de ne pas prendre au sérieux la question de l'esclavage est une faute pour qui ne connait pas le combat des FLAM et un déni qui qui ne veut pas comprendre ou qui tente de distraire l’opinion non avertie. A travers plusieurs conférences publiques en France, en Suisse à Genève, Dakar, Bordeaux, New York, Montréal, Caire, Cincinnati etc…, nos différents textes officiels et nos notes diplomatiques nous n'avons jamais fait le distinguo entre le racisme d'Etat et l'esclavage. Quant à la féodalité, je vous défie de porter à la place publique un seul cas de féodalité où vous pouvez donner avec certitude et honnêteté un cas féodalité dans nos comportements à l'intérieur des FLAM ou bien dans nos activités publiques multiples et variées à paris ou récemment à Nouakchott? Mieux, les FLAM ne sont-elles pas libres de choisir librement leur propre projet politique et le libeller comme elles le souhaitent? Sur les thèmes de racisme d'Etat et l'esclavage, nous nous ne sommes pas en reste, si nous n'étions pas parmi leurs premiers à les porter plus haut. Enfin, je ne crois pas raisonnablement que tu puisses faire ce procès d'abord irrespectueux et diffamatoire à l'encontre surtout de - la mémoire de ceux qui sont tombés et ceux qui continuent à en souffrir dans leur chair - rien que pour avoir dénoncé pendant les années de braise sous le régime sanguinaire et dictatorial pendant que d'autres continuent dans l'indifférence et le silence complice. Depuis mon adhésion aux FLAM en novembre 1989, je n’ai jamais perçu la différence de priorité accordée à tel ou tel thème dans le discours officiel, ils étaient, ils sont et ils seront toujours associés ensemble tant qu’un mauritanien ou une mauritanienne les souffrira. Juste un finir, à supposer que ce prétendu omission soit avérée, ne penses-tu pas que il est plus judicieux et respectueux de le faire autrement pour participer à élever le débat si bien que nous sommes tous du même camp contre le régime oppresseur, raciste et esclavagiste dont des cas avérés dans tous les domaines ne cessent de se produire ? Ne penses-tu pas monsieur BA, que nous sommes capables de tenir un débat respectueux dans nos différences de vues, de mouvement, etc… ? Sincèrement, je crois que à continuer à tenir certains propos aussi graves et infondés à l’encontre de tel ou tel parce que vous n’êtes pas de même avis ne participe pas à élever le débat, mais plutôt à donner le bâton à notre principal ennemi pour se faire taper. Je revendique un débat serein, contradictoire, respectueux et courtois, car il est possible !
Mamadou Abdoul SOH dit Hamadi SOH

Source: Facebook 

 

 

 

 

La démocratie classique peut- elle constituer la solution à notre Question nationale ?

 

La Démocratie, cette chose que nous avons, parait-il, héritée des Grecs, est de nos jours très prisée. Mise en veilleuse avec les régimes africains post-independance pour les besoins de leur consolidation, elle reapparait en Afrique, quelque peu forcée, après le discours de la Baule et avec la chute des dictatures .

Perçue, faussement , comme une panacée à la plupart des maux actuels, une sorte de griotisme en fait un mode d’organisation politique supérieur pour ne pas dire idéal, une valeur de référence premiére vers laquelle chaque pays devra tendre , pour” paraitre comme il faut”. Cette maniére de voir a fait des adeptes un peu partout, jusque chez -nous, en Mauritanie .

Certains de nos hommes politiques, à leur tour fascinés par ses prétendues vertus, militeraient pour son application mécanique , sans discernement, genre “ un homme une voix “-ex slogan de l’ANC-comme seule voie de recours pour la résolution de notre Question nationale .

Seulement il existe des réserves, de sérieuses réserves quant à la la pertinence d’une telle approche face à nos réalités nationales , et qui tiennent à plusieurs raisons .

La premiere releverait d’abord, d’une sorte de “critique en soi " de la démocratie elle même .

En effet, il convient de rappeler que la Démocratie,_ j’entends la démocratie à
l’Occidental _ en dépit de son aspect séducteur , est loin d’être parfaite. Aucun systéme n’est parfait objecteront certains ! exact, mais ici les imperfections sont majeures , et qui semblent passer inaperçues ...

La Démocratie comporte dans son essence même des limites intrinséques importantes, insoupçonnées .

C ‘est du moins ce que semble soutenir Claude July qui, dans un article paru dans LE MONDE DIPLOMATIQUE de septembre 1989 intitulé “la menace démocratique “ écrivait " le fonctionnement du système politique démocratique requiert habituellement une certaine mesure d’apathie et de non -participation de quelques groupes ". Il ajoute “ la marginalisation de ces groupes, bien que par nature anti-démocratique , constitue le salut démocratique ; à defaut de quoi le système
s’effondre par une surcharge d’exigences ( politiques et sociales) qui étendent ses fonctions et sapent son autorité et ses capacités” . En d’autres termes la Démocratie devient ingouvernable lorsque chaque groupe social entend se montrer aussi actif que la bourgeoisie .

Il convient dès lors de s’interroger, au regard de ces considérations , sur la valeur absolue que d’aucuns lui prêtent qui doit être nuancée; sur la vérité du Gouvernement du peuple par le peuple qui est ,quelque part, un leurre .

Il n’est même pas interdit de penser qu’elle n’est en fait qu’une superchérie qui sert les riches, et légitime par cela même une domination des groupes exclus .

S’entêter à vouloir nous l’imposer, nous mauritaniens, comme schéma , sans nuance aucune, ne serait-il pas plutôt une maniére subtile de faire perpétuer le Système inique actuel au profit du seul groupe ethnique beydane , aujourd’hui dominant* ? ( je vous renvoie ici aux travaux de Dahane Ould Taleb Ethman : “ partage régional des hautes fonctions de l’Etat ”, _ extraits publiés dans Mauritanie -Nouvelle no 42/45 1993_qui apparait comme un compromis entre les grandes tribus pour le contrôle des hautes fonctions de l’Etat .

LESERVOISIER ( question fonciére en Mauritanie,” terres et pouvoir dans la région du Gorgol“, page 192 ) , déduit de ce travail un graphe sur le dosage Ethnique , et montre combien l´Etat mauritanien est “ tribal et Ethnique " vu l’infime part donnée aux Négro-Africains: pouvoir politique 12%, pouvoir économique 6%, pouvoir Administratif 21% , pouvoir diplomatique 12%, pouvoir militaire 15% ).

Ma seconde résérve tient au fait que la Démocratie requiert, pour fonctionner normalement, un type de société , ou une “societé citoyenne “ ; la démocratie “citoyenne” , pour reprendre une formule consacrée, requiert à mon sens, ce que disait Cheikh Anta Diop de la lutte des classes : “elle suppose une nation rendue au préalable ethniquement homogéne ( par la violence )”. Une société donc, où la citoyenneté seule impulse et guide la conduite de l’individu .

Or comme nous l’observons , ce modèle pour un bon fonctionnement démocratique est loin de correspondre à notre société mauritanienne à hiérarchie verticale . Notre corps social est celui oû l’individu baignant en totalité dans le groupe se réfère généralement pour agir , à sa tribu , ou/et à son appartenance ethnique . Chez nous le facteur ethnique, le facteur race ou tribu demeurent une réalité , forte . L’esprit citoyen ou patriote demeure absent pour la majorité. Si nous ne pouvons rester prisonniers de ce carcan , nous ne devons non plus, en faire table rase, sans risques.

Voilà pourquoi , en conclusion , vouloir appliquer mécaniquement ce type de démocratie sans lui construire un support me parait inopérant .
Ce support sera la citoyenneté à construire, par gradations successives. Il faut
d’abord construire ce fondement . S’entêter à calquer ce modéle stricto-sensus , sans discernement , reviendrait , ni plus ni moins, qu’à reconduire le type de Démocratie observée en Afrique du Sud de l’Apartheid , au Soudan et au Rwanda actuels , pour ne pas multiplier les exemples .

La Démocratie de l’apartheid excluait ces millions de Noirs, celle du Soudan exclut encore les Noirs Chrétiens du Sud , tout comme celle du Rwanda les Hutus .

L’exemple vivant de ces pays, entres autres, montre clairement que sous une égalité de principe peuvent se camoufler racisme et discrimination ethnique , que la Démocratie peut très bien s’accommoder au racisme et à l’esclavage , comme le remarquait Ould Ciré de l´AHME dans son interview à Flamnet .

Les limites donc du recours automatique à la démocratie comme solution, sans réadaptation ou réamenagements , sans considération de certaines spécificités, nous paraissent évidentes . Nous ne saurions sauter à pieds joints dans ce système démocratique sans risque, voire sans risques majeurs.

Voici pourquoi, pour corriger les disfonctionnements et les risques de graves dérives inhérentes à la Cohabitation pluri-ethnique et/ou multi-raciale en général, il faut non pas la Démocratie automatique mais un socle, au préalable ; un socle solide sur lequel elle reposera et qui soit bâti sur des règles qui tiennent comptent à la fois des spécificités et correctifs à apporter, localement . Ce socle sera la base premiére de cette citoyenneté, vers laquelle il faut tendre. Nous l´avons dit.

C’est cela qu’avaient compris la Belgique et la Suisse, deux pays Européens de grande tradition démocratique, mais aussi le Liban bi-confessional ( chrétiens et musulmans ), en élaborant des régles fixes comme parade aux dérives possibles, ou même probables . En effet , dans les cas de proximité de groupes nous dit Cheikh A Diop dans “races et classes sociales“ , "chaque groupe s’organise , non pour assujettir un autre mais pour l’assimiler... ". Que " plus le pourcentage de la minorité augmente, plus la lutte de classes se transforme en affrontement racial ".

Il faut rappeler que la Suisse et la Belgique partagent à peu près la même réalité grossiére que la Mauritanie ; la réalité ethnique et/ou communautaire .

En Belgique cohabitent trois communautés : une de souche allemande , une seconde d’origne Française et la troisième de souche Néerlandaise . La Suisse elle , compte six Ethnies .

Ces pays , pour parer aux dérives , ont donc d’abord et avant tout élaboré des règles , posé des principes constitutionnels devant régir la Cohabitation des Communautés , avant tout lancement du jeu démocratique. Ces règles sont conçues de telle manière que chaque groupe ethnique se sente protégé , rassuré contre d’eventuelles menaces pour sa survie ou son assimilation .

Ainsi , dès qu’une partie sentait qu’une disposition de loi en gestation menaçait ses intérêts, elle actionnait des leviers de commande prévues à cet effet , pour bloquer la mesure ; par ailleurs la constitution institue une même parité (des groupes ) dans la chambre haute ; et dans la chambre basse une représentation équilibrée au prorata du poids démographique de chaque communauté .

Ces peuples ont donc volontairement prévu et élaboré les parades nécessaires , en prévision de conflits inévitables, en pareil cas, qui affectent la vie de groupes de proximité , comme dit plus haut . Ces régles ainsi conçues servent encore de socle à la Démocratie Belge et Suisse, et en partie dans l’Espagne actuelle des Autonomies . Pourquoi en serait-il autrement chez-nous ?

Quelle crainte y’aurait -t-il donc à appliquer les mêmes recettes chez nous, quand elles ont contribué, de manière prouvée , à résorber , en tout cas à apaiser les tensions ethniques ? Pourquoi existe-t-il chez certains de nos hommes politiques et intellectuels une réticence, une allérgie pour ne pas dire une hostilité sournoise et forte , à s’inspirer de l’expérience réussie d’autres pays ? pays qui ont admirablement résolu , sur des bases communautaires , “leur Question nationale “ ? de quoi aurait-on donc peur ?

Ces attitudes crispées nous amènent à douter de certaines Oppositions ; en effet pour peu qu’on observe attentivement la scène politique mauritanienne , qu’on prête attention aux discours ambiants ici et là , on a comme l’impression qu’il existerait deux types d’opposition , ou d’opposants ; des opposants dans le Système et des opposants au Système ! et nombreux sont les premiers...qui ne souhaitent pas, au fond , que le système change . Ce que nous observons au cours des Discours éléctoraux , c’est que jamais la Question Nègre n’est évoquée dans sa dimension politique. Juste entend -on certains acteurs en scéne, parler de “l’unité nationale “_concept fourre-tout _ , ou alors de passif humanitaire auquel , bien souvent, ils reduisent la problématique Nègre !

C’est là une des raisons qui fonde mes résérves pour le recours automatique à cette démocratie comme solution , chez nous .<BR<> Enfin , dernier argument, nous nous souvenons fort bien que sous Ould Daddah, comme un peu partout en Afrique pendant la periode post indépendance, nous avons eu , nous aussi , notre part de Démocratie ! Nous avons tous, encore en mémoire la manière dont elle a eté devoyée, la façon cavaliére* dont Ould Daddah a traité la Question nationale pour une Mauritanie “réconciliée”avec elle -même !

Ce qu’il rapporte dans ses mémoires “ La Mauritanie contre vents et marées” -page 287, chap 10 - est révélateur du malaise de la cohabitation à l’ère pourtant démocratique de 1962 /1963 :

" Les Noirs disaient que si la règle démocratique selon laquelle la majorité numérique impose sa loi à la minorité était appliquée telle quelle chez nous, la majorité maure pourrait dans certains domaines importants imposer des mesures qui leseraient la minorité Noire. Pour prévenir cette dernière contre de telles eventualités, des garde-fous , des garanties devaient être prévues dans la Constitution ". Evoquant ces garanties , il explique plus loin "Puisque le président de la République serait toujours Maure théoriquement , il fallait instituer une Vice-Presidence dont le titulaire serait originaire de la Vallée ".

Comme on le voit la démocratie de Ould Daddah n’a pas empêché que ce problème se posât ; les réunions marathon dont il avait fait objet au sein du BPN ( bureau politque national) montrent avec quelle intensité il se posa , à certaines périodes où nous frôlâmes la rupture .
La question “ quelle Démocratie ?” que se posait
le Président Samba Thiam dans une de ses interviews à Flamnet semble bien légitime.

Alors quoi ?

La solution à base communautaire, en priorité, comme socle pour une gestation d’une citoyenneté future. Cette solution asseyera durablement la reconnaissance de l’autre comme différent mais égal , fondement indispensable d’une nation future ; tous mauritaniens , tous citoyens !
Le Flammand se sent à la fois Flammand et citoyen belge ! il n’y a pas nécessairement de contradiction entre la réalisation de l’homme en tant que projet , et sa réalisation à travers le groupe . Alors...
Avec l’acceptation mutuelle et le respect réciproque que générera la solution à base communautaire , la confiance renaitra et suscitera enfin l’élan vers l’un , l’autre...pour dégager la voie de la citoyenneté et par là _nous l’avons dit_ le chemin de la Nation proprement dite ...à construire ; car ne l’oublions pas , comme disait l’autre , “ en Afrique l’Etat a precédé la Nation “. Tout cela, bien évidemment , suppose donner du temps au temps.

La lutte continue !

le 23 août 2007

BARA BA
Dakar- Sénégal

Source : Flamnet

 

 

  Retour