ARTICLE 511 :

 

          La révolte s'étend à la Mauritanie : Les manifestants réclament "de nouvelles réformes… chute du régime"

Plus d'un millier personnes ont occupé, vendredi, après la prière, un espace dit « place des blocs », au centre de Nouakchott, pour exiger du gouvernement des réformes profondes. Ces manifestants, pour la plupart des jeunes, brandissaient des pancartes exigeant ces réformes. « Du pain, car nous avons faim », « justice pour tous », « nous voulons du travail », « non à l'exploitation de l'homme par l'homme », « non à l'expropriation des terres » et « non à l'esclavage», pouvait-t-on lire sur ces pancartes. Des manifestants ont déclaré que leur principal objectif est de susciter « une action urgente de réforme pour   un meilleur bien- être des Mauritaniens ». Aucune présence des forces de l'ordre n'a été constatée sur la place occupée par les manifestants.


 Le mot d'ordre de cette manifestation avait été lancé, depuis plus d'une semaine par des milliers  de mauritaniens sur les réseaux sociaux. Jeudi, le Premier ministre mauritanien Moulay Ould Mohamed Laghdaf avait improvisé une sortie et présidé un meeting populaire dans un quartier précaire de Nouakchott, au cours duquel il a promis aux populations dix mille logements et un accès à tous les services de base. N'est-ce pas là une astuce de la part du gouvernement pour faire échouer cette manifestation pacifique (strategie oblige), dont les revendications sont légitimes?

                   En tout cas ces jeunes sont décidés à aller jusqu’ au bout afin d'atteindre leur objectif par tous les moyens. Selon des sources concordantes, le gouvernement a usé de toutes ces forces 24heures avant le sit-in pour saboter la manifestation allant jusqu'à donner des instructions aux administrations des universités d'anticiper les examens dans l'urgence de moment, une façon pour maintenir les étudiants et les empêcher de manifester. Autre astuce, mais cette fois-ci, est d'ordre politique, toujours par les mêmes sources que le parti islamiste a été contacté par le gouvernement en attirant son attention, tout en insistant a ce qu'il démobiliser sa base dans les universités pour ne pas assister à la manifestation. Mais ce que le gouvernement ne comprend pas ou prétend ignorer que les jeunes mauritaniens ont atteint le degré de maturité qui leur permet de ne plus être leurrés. Autre fait décevant du coté média, la chaîne  El-Jezira qui ne cesse de se comporter comme étant figure d'intercesseur n'a pas été à la hauteur quant à la couverture de l'événement.  Pour ce jeune étudiant" nous estimons mettre en cause la responsabilité des correspondants d'El-Jezira sur cette base de considération erronée ou leur responsabilité est entièrement engagée". D'ajouter que la "la révolution ne se programme pas, elle vient d'elle-même". Qui gagnera la bataille? Aujourd'hui, les mouvements des jeunes connaissent un grand dynamisme dans cette situation confuse que traverse le pays. Il semble qu'il y ait des jeunes citoyens qui sont heurtés par la gestion actuelle du pays et qui souhaitent des changements? En réalité, l'indignation est grande. Mais, ce qui différencie les Mauritaniens demeure dans la capacité à réagir. Il y a une sorte d'inertie et de résignation qui a longtemps frappé les mauritaniens. Plus ils sont indignés, plus, ils se taisent, même si parfois le silence est d'or! Toutefois, il est important de rappeler fortement que le maintien ou non d'un président à la tête d'un pays n'est pas une "décision divine"! Entendons-nous, Dieu dit dans le coran "qu'il n'aide pas un peuple qui ne prend pas son destin en main". Autrement dit, ce n'est ni un blasphème, ni un parjure de rechercher de meilleures conditions de vie pour les populations, même si cela doit passer par un changement de régime. Aujourd'hui, la jeunesse semble très mûre pour faire face aux agressions du régime. Cet engagement doit être à la mesure des nombreux scandales du régime et de la souffrance des Mauritaniens. Il semble important de rappeler que cette jeunesse n'est pas un arche de Noé pour les indécis, les frustrés ou autres défenestrés du régime. Ce cliché de "récupérateurs" des non-alignés politiques lui colle beaucoup et elle perd souvent à valoir se défendre, laissant de côté certaines de ses prérogatives majeures surtout dans le contexte actuel du pays. Elle a aussi un combat psychologique à gagner. Cette jeunesse tend vers un mouvement social dont les principes visent une meilleure justice sociale, une transparence dans la gestion des fonds publics, la promotion du "rendre compte", une répartition plus juste du budget national. Toutes ces formes d'injustices, sont perçues aujourd'hui, comme un signal fort pour déboulonner un régime qui est passé à côté de ses ambitions. Au-delà des critiques du régime, la jeunesse ayant compris les enjeux de l'heure doit prendre la pleine mesure de ses responsabilités. La multiplication de la création des mouvements même si elle dénote d'un certain engagement, il faut éviter le travers de la dispersion des forces et une cacophonie qui risque de limiter fortement sa force de frappe. Parler de la souffrance de la jeunesse mauritanienne peut se faire sous la forme d'un livre, (pas un best-seller certainement) tellement les populations souffrent de maux divers. Les alliances entre le groupe facebook, le parlement chems des blocs et le groupe jeunesse 25 février, sans préjuger de leur portée, posent au moins des pistes pour une mobilisation et des alliances en vue de renverser des tendances. Aux regards de l'émergence d'une nouvelle reconfiguration du jeu politique, il urge de repenser à un nouvel changement citoyen.

Zeine Yedali



            

   

         MAURITANIE : Qu'est-ce qui se passe à l'ambassade de Mauritanie à Paris ?
 P
ar rédaction Online points chauds


Une commission d'enquête dépêchée par le ministère des finances séjourne à Paris depuis quelques jours, en mission à l'ambassade de Mauritanie en France où des malversations financières graves seraient à l'ordre du jour.
En plus du scandale de malversations financières dont l'auteur serait l'attaché militaire, cette mission aurait aussi en charge de faire la lumière sur
les frais de 5 000 visas dont aucune trace ne figurerait dans les registres de la comptabilité de l'ambassade. Depuis la fermeture du consulat de Mauritanie à Paris, en juin dernier, le service des visas a emménagé à l'ambassade sous la tutelle de l'ambassadrice. Un nommé M. Bâ, a été chargé par l'ambassadrice de s'occuper des visas jusqu'à nouvel ordre. Ce dernier qui percevrait directement les frais en cash aurait eu du mal à justifier ceux de 5 000 visas à raison de 72 euros le visa. Seul prétexte qui ne tient pas la route, avancé par M.Bâ serait la rupture de timbres, auquel cas le cachet à la place du timbre ferait foi. Selon le responsable des visas, cette formule de remplacer le timbre par le cachet serait une directive de sa tutelle. Toujours est-il que le nouveau consul M. Ould El hadj Sidi à sa prise de service, début septembre s'est refusé d'hériter d'une telle situation et a exigé une commission d'enquête. Quand on sait que le Président de la République a suspendu le visa de courtoisie pour éviter justement la confusion, on est en droit de se demander quelle serait la sentence qui serait réservée à cette affaire pour le moins rocambolesque.


Par ailleurs, les locaux qui abritaient le consulat de
Mauritanie à Paris, don de la France en 1978, situés au 6 ème arrondissement, près des ambassades du Mali et du Bénin seraient mis en vente. A cet effet, la ministre des affaires étrangères aurait fait une visite des lieux le vendredi passé, en fin d'après-midi.
Là aussi, on est en droit de se demander pourquoi vendre ces locaux et surtout de se demander, si cette vente laisserait, elle aussi des traces.

 

   Retour