ARTICLE 499 :

  

Élus hommes d’affaires, administrateurs hommes d’affaires : Y a-t-il conflit d’intérêts ?


M. Ahmed Ould Bah dit H'Meyda, conseiller à la Présidence de la République, et président du conseil d'administration de l'Agence Nationale du Registre de la Population et des Titres Sécurisés est du coup l’interlocuteur privilégié des entreprises de Télécom et toutes les nouvelles technologies. A cette fonction stratégique il a la haute main sur le secteur dans lequel du fait de ses relations privilégiées avec le président de la République il fait la pluie et le beau temps. 

Cependant nous apprenons qu’en même temps il continue à être le correspondant de la société Amadeus. Fondé en 1987, Amadeus a établi son siège à Madrid et est devenu le principal partenaire technologique de l'industrie du voyage, offrant des services dans les domaines du marketing, de la distribution et de l'informatique aux entreprises du monde entier. Ainsi Amadeus est le principal système de distribution globale (GDS), le plus grand gestionnaire de réservations à l'échelle mondiale et le principal fournisseur de technologies de pointe qui permet à toutes les agences de voyage et les sociétés de transport aérien de gérer l’important flux des réservations de titre de voyage. 
Deuxième exemple, Moulaye Ould Hasni nommé au Conseil de la CENI. Cet ancien cadre du MEN gérait pour le compte du Premier Ministre une société de forage qui selon les différents acteurs du secteur raflait tous les marchés publics. Quand on et Premier Ministre peut on continuer à gérer ses propres affaires même par personne interposée. En Italie le président du Conseil Berlusconi avait déjà tenté l’expérience avec les résultats que l’on sait !
Troisième exemple L'Administrateur directeur général du Registre de la population et des documents sécurisés (RPDS), M. Mohamed Fadel Ould El Hadrami dit M'Rabih Ould El Weli malgré la fonction stratégique qu’il occupe, continue à gérer directement sa flotte de camions et de citernes. A plusieurs reprises il a remporté des marchés publics. Quand on sait las rapports privilégiés qu’il dit entretenir avec le président, ou est l’équité ?
Quatrième exemple : Des élus nationaux comme Chrif Ahmed Ould Mohamedou Chrif Bouya député de Tichit, propriétaire de la clinique Hayat, les sénateurs Ahmed Ould Salem dit Zeddah, Ould Zoughmane, Mohameden Ould Choumad et les députés Mohamed Salem Ould Noueiguedh, Vih el mane Ould Ghacha, Khaddad Ould Mokhtar et bien d’autres encore mènent de front la carrière de businessman et d’homme politique. A partir de quand cette situation devient elle condamnable ? Ces élus et hauts fonctionnaires ne vont ils pas profiter de leurs fonctions ou de leurs mandats pour engranger des profits personnels et fausser le libre jeu de la concurrence ? C’est assurément une question et un débat qui méritent eux aussi d’être déballés sur la place publique.



le lun, 27/08/2012
B.C.
Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

 

 

 

 

Journée internationale de la traite négrière et de son abolition : « Ould Abdel Aziz ne doit pas être l’avocat des esclavagistes »


« La présence de Biram Ould Dah en prison, est un symbole fort de l’existence de l’esclavage en Mauritanie. Sa détention s’impose par la volonté des pouvoirs publics de le maintenir en prison, afin de décourager les militants antiesclavagistes ». Ces mots émanent du président de l’Ong SOS ESCLAVES, Boubacar Messaoud qui s’exprimait en marge de la célébration de la journée internationale de la traite négrière et de son abolition, tenu le 23 aout 2012 à Nouakchott.

Dans une conférence de presse organisée conjointement par IRA et SOS-Esclaves, les deux Ong antiesclavagistes ont vivement dénoncé le silence des autorités « la Directrice générale de l’Unesco a invité officiellement les ministres de la culture de tous les états membres à organiser des activités. Les autorités mauritaniennes, en particulier le ministre de la culture ont passé sous silence cette date importante, preuve de leur persistance dans leur honteuse attitude de déni de l’esclavage » ont-elles déclaré.
Célébrée le 23 aout de chaque année, cette journée, vise à inscrire la tragédie de la Traite dans la mémoire des peuples.
Dans son intervention, le président de SOS-Esclaves a condamné les propos tenus par le Président de la République à Atar. « Nous ne sommes pas surpris par les propos tenus par Ould Abdel Aziz à Atar. Des paroles d’ailleurs qui n’ont jamais convaincu personne. Au lieu d’encourager les antiesclavagistes, Ould Abdel Azie les livrent à la vindicte populaire en les diffamant. Il ne doit pas être l’avocat des esclavagistes, car ses interventions sont des diktats aux juges. »
Concernant la libération du leader de l’IRA Biram Ould Dah, Boubacar Ould Messaoud déclare « sa libération dépend du Président de la République. Néanmoins nous allons continuer notre lutte. Nous invitons la population, les Ongs de droits de l’homme à participer au sit-in pour montrer que n’avons pas oublié Biram. Il doit être libéré ou jugé. »
Le Vice président de l’IRA Brahim Bilal Ebeid a déclaré pour sa part que la justice mauritanienne est inféodée au pouvoir et que Biram a été condamné par le Président de la République avant son jugement.
Déplorant l’attitude des autorités mauritaniennes qui passent sous silence cette journée du 23 aout, SOS-Esclaves et IRA rappellent « que le gouvernement s’emploie à saborder les actions des antiesclavagistes et cherche à les réduire au silence par tous les moyens. »
Proclamant leur solidarité indéfectible avec les victimes de l’esclavage, les deux organisations exigent la libération de Biram Oud Dah et des autres détenus abolitionnistes.
Elles réitèrent leur engagement à ne ménager aucun effort et à ne faire économie d’aucun sacrifice pour l’éradication totale de l’esclavage en Mauritanie.



Soumis le dim, 26/08/2012
Dialtabé
Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

 

 

 

 

Isselmou Abdel Khadre à propos de la citoyenneté et de la cohabitation communautaire

« Il ya des hommes qui ont comme esclave, leur propre fils génétique. »


Isselmou Abdel Khadre à propos de la citoyenneté et de la cohabitation communautaire

L’ancien ministre de Taya, Isselmou Abdel Khader n’a pas mâché ses mots pour évoquer l’esclavage et les difficultés de cohabitation en Mauritanie. C’était à l’occasion du colloque organisé par le Fonadh le vendredi 03 décembre. Dans son exposé, le Pr Isselmou à dénoncer les pratiques de l’esclavage.

Selon lui, aucune cohésion nationale ne saurait se réaliser sans la suppression des derniers bastions de l’esclavage au sein de toutes les communautés mauritaniennes. Il n y aura pas de démocratie tant que des hommes disposent de la vie d’autres, note le Pr Isselmou.

Selon lui-même si l’esclavage existe chez toutes les composantes, il est plus horrible et plus cruel chez les maures.

« Il y a des hommes qui ont comme esclave, leur propre fils génétique. « Chez nous, il ya encore les esclaves qui se vendent » martèle le Pr. En dépit de tous les discours et des efforts contre l’esclavage, dira-t-il, celui-ci demeure, dans toutes les composantes du pays, sous des formes variées que l’Etat n’a pu éradiquer et que le monde politique hésite à dénoncer par peur de déplaire à certains milieux. « Certaines tribus maures sont d’origine africaine et de grandes dynasties halpular sont incontestablement d’origine arabe »
Parlant de la cohabitation communautaire, il déclare « un citoyen arabe de Mauritanie doit aimer n’importe quel halpular ou soninké ou ouolof mauritanien plus que tout ressortissant de n’importe quel pays arabe. » Selon lui, sans cette règle qui s’applique à tous, il sera impossible pour nous d’envisager unanimement une seule alternative, celle de la cohabitation.

Malheureusement dira-t-il, le débat politique est en panne, suite à un renversement d’un ordre constitutionnel rétabli durant une quinzaine de mois, après vingt ans de régime d’exception. Lorsque la situation sociale est difficile, certains courants de pensée et certains hommes politiques en profitent pour lever des slogans aussi vides de sens que dangereux.

Même la police politique des régimes défaillants cherche à susciter des divisions afin d’absorber la détresse des populations en les occupant à s’entredéchirer.

Prenant à contre-pieds les souhaits d’un dirigeant politique qui demandait le changement du nom du pays, sa devise et son hymne, l’ancien ministre de Taya déclare « On a entendu ces derniers jours des idées saugrenues évoquant un soi-disant besoin de changer le nom du pays, ou son hymne, comme si cela pouvait améliorer les conditions de cohabitation des ethnies en présence. Au contraire, de telles idées peuvent provoquer des incompréhensions dangereuses, surtout en ce moment où les pouvoirs publics accusent un déficit de légitimité réel ou supposé. »

Selon lui d’autres personnes, à défaut d’une bonne cohabitation évoquent la thèse de l’ordre d’arrivée sur ce territoire des différentes ethnies.

Sur ce volet, il affirme qu’aucun peuple n’est resté éternellement dans son berceau et que les brassages se sont davantage intensifiés au point qu’il n’est plus possible ni nécessaire de savoir qui est devenu qui. D’autres encore, dira-t-il, pensent qu’il serait possible de séparer les ethnies sans savoir sur quelle base.

Sur ce volet, il précise que la séparation sur la base de la couleur est impossible parce qu’une grande partie des Maures d’origine arabe ou berbère est de couleur noire. « Les Chorfa de Néma, de Oualata et de Mbout, les Litama et les Oulad Zeid de Fassala sont plus noirs que les halaybé ou les Hebyabé. Certaines tribus maures sont d’origine africaine et de grandes dynasties halpular sont incontestablement d’origine arabe. »

Pourtant, il est arrivé en 1991 pire qu’en 1989 !

Selon lui, on ne peut trouver une alternative autre que la cohabitation sur des bases durables, car aucune ethnie n’habite une zone en exclusivité. A titre d’exemple, il cite les régions du Trarza, du Brakna, du Gorgol et du Guidimagha où sont concentrées la majorité des négro-mauritaniens. Selon lui, ces contrées sont également habitées par des tribus maures qui y possèdent de vastes terres.

Dans les régions du Hodh El Gharbi et de l’Assaba où habitent une majorité de Maures, il existe des communautés négro-africaines, dira-t-il. Mais d’après lui, peu après la naissance de l’Etat national, sont apparus des courants de pensée ségrégationnistes qui ont eu pour nom le nationalisme arabe ou panafricain.

Selon lui, les événements des années 1989, 1990 et 1991 ont été le corollaire de cette rivalité, puisque l’Etat ne pouvait plus ou ne voulait plus incarner la diversité et la pluralité du pays.

« Notre erreur commune, nous autres démocrates, du moins ceux qui regardent la Mauritanie avec les deux yeux, c’est de croire que ce qui est arrivé en 1989 ne pouvait jamais arriver au pays de Souleymane Bal, d’Abdelkader Kane, Sidi Abdoullah Ould Hadj Brahim, El Hadj Oumar Tall, El Hadj Mahmoud Ba. Pourtant, il est arrivé en 1991 pire qu’en 1989 !"

Selon lui, les institutions parlementaires devront peser l’impact des lois, en amont, en ayant égard aux divers substrats culturels. « C’est à cause de la négligence ou l’ignorance de ces substrats respectifs que la loi foncière a été la source d’un conflit sanglant qui aurait pu être évité. »


Synthèse de Dialtabé

Le quotidien de Nouakchott

  

 

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