ARTICLE 493 :

  

Marième Mint Isselmou s’indigne de la non-assistance des esclaves libérés.



Elle a été libérée de l’esclavage, mais Aichétou Mint Mbareck ne s’est pas encore complètement débarrassée des souvenirs de son passé qui continue à s’écraser comme du plomb sur son cerveau. La révélation de ce cas d’esclavage au mois d’octobre 2010 avait suscité de l’indignation chez les militants des droits de l’Homme.

Selon
Marième Mint Isselmou, présidente du Collectif de Secours et d’Accueil pour les victimes d’Esclavage, de Viols et de Traites en Mauritanie, la situation d’Aichétou Mint Isselmou témoigne de l’indifférence de l’Etat mauritanien vis-à-vis des esclaves libérés mais aussi sa démission systématique face au nombre grandissant de cas d’esclavage avérés, de viols et de traites d’enfants et de personnes.

"Nous nous attendions à un soutien sérieux et conséquent de l’Etat à cette victime de l’esclavage et par de là elle à toutes les victimes.Aujourd’hui, nous sommes déçues par le défilement des pouvoirs publics comme si leur devoir ne leur dictait pas de facto de voler au secours de cette victime de l’injustice", a affirmé Marième Mint Isselmou.

"S’il est facile à un esclave de se rebeller contre le joug de l’exploitation des maîtres, il n’est pas le cas pour les femmes serviles. Le droit de cuissage auquel elles sont arbitrairement soumises qui fait d’elles des mères à contrecœur, les condamne à l’aliénation morale, à la dépendance sociale et économique pour subvenir aux exigences quotidiennes de leur progéniture", explique la présidente du Collectif de Secours et d’Accueil pour les victimes d’Esclavage, de Viols et de Traites en Mauritanie.

Au mois de février 2010, le gouvernement avait lancé un programme national de lutte contre les
"séquelles" de l’esclavage criminalisé par une loi adoptée en août 2007. Des organisations de défense des droits de l’Homme avaient toutefois exprimé leurs appréhensions quant à l’efficacité d’un tel programme. Aujourd’hui, celles-ci haussent de plus en plus le ton pour dénoncer la non-assistance par le pouvoir des esclaves libérés.

Babacar Baye Ndiaye pour Cridem

 

  

 

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