ARTICLE 487 :

  

En Mauritanie, les femmes nourries de force  


«La femme vaut la place qu'elle occupe dans le lit» : cet adage maure prône l'obésité. En Mauritanie, la tradition veut que les filles soient nourries et engraissées de force dès leur plus jeune âge. Mais aujourd'hui, le gouvernement tente de changer les mentalités et prévient des risques encourrus sur la santé .
Là-bas, l'embonpoint est un critère de beauté, de santé et de réussite sociale, alors que les plus minces, considérées comme inférieures, attirent l'opprobre sur leur famille.
Ainsi, pour ne pas être montrées du doigt, les familles engraissent aujourd'hui leurs filles à coup de lait de chameau. Certaines utiliseraient même des produits chimiques destinés aux animaux. Quitte à les rendre malades. Et si elles refusent de manger, elles sont punies à coups de bâton. En 2008, 38% des femmes entre 15 et 49 ans ont été gavées de force et 70% disent ne pas le regretter.
 La plupart des femmes mauritaniennes souffre d'hypertension, de diabète et de problèmes cardiaques. Vers 40 ans, elles ne peuvent même plus bouger. 
Une campagne d'information tente depuis quelques années d'enrayer cette sinistre tradition. Selon une étude en 2007 de l'association mauritanienne « Social Solidarity», seulement 7% des filles seraient nourries de force en ville, contre 75% en campagne. Aujourd'hui, de plus en plus de filles travaillent et vont à l'école, et les séries télévisées venues du Liban impose un nouveau critère de beauté: la minceur.
 

 LE PARISIEN

  

 

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