ARTICLE 475:

A.H.M.E.

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   Ces sangsues qui sucent notre sang



Depuis quelques jours, les dockers sont réprimés et bastonnés au cours de scènes qui heurtent la conscience de toute personne digne d’être qualifiée d’humain. Ces pauvres sont « parqués » à plat-ventre devant la Nouvelle Maison des Jeunes.

Et c’est par cette force, cette manière de faire que les forces de l’ordre et de la sécurité cherchent à protéger continuellement les sangsues. Et invariablement, la
Mauritanie est prise en otage par ces ravisseurs imperturbablement bien assis. Car le pouvoir c’est eux… La Mauritanie continue d’être sous la coupe de gouvernants sans ambition et une classe de riches dotée d’un solide esprit épicier.

Leur individualisme primaire dans la recherche de leur seul bonheur et leur insouciance ont fini d’installer la
Mauritanie dans les bas-fonds de la déchéance.

Ils ont bâti et continueront à bâtir leurs empires financiers sur la vie de ces travailleurs en loques, sans le moindre égard. Ils abusent des muscles de ces pauvres hères jusqu’à leur dernier soupir. Les dockers qui, aujourd’hui, constituent le punching-ball de nos forces de répression, ne sont rien de plus aux yeux de nos chasseurs d’argent que des machines à tout faire destinées à les enrichir.

La classe des riches commerçants s’est muée à travers l’histoire récente du pays en véritables sangsues vivant sur le dos des pauvres dockers et autres travailleurs de biceps, mais aussi sur le labeur de notre peuple au désarroi. Et ils ont un allié de poids : la police qui vient constamment à leur secours à chaque fois que les pauvres diables, harassés de porter le faix et le poids des sacs et de la bêtise d’autres hommes, essaient de crier leur désespoir.

Alors, la police, estimant veiller sur la vie et les biens des riches, sort sa panoplie et ne s’embarrasse pas de scrupules pour réprimer sans relâche les pauvres citoyens qui demandent à être payés pour le travail éreintant qu’ils abattent à la force de leurs muscles.

Curieusement, nos forces de l’ordre ne se soucient même pas des qu’en dira-t-on et ne prennent même pas de précaution au temps de la globalisation et du multimédia ; leurs faits et gestes pouvant se retrouver en un clin d’œil devant les yeux du monde entier.

Qui dira à nos
« policiers » que la roue de l’histoire tourne et qu’ils sont bien les comptables des actes qu’ils posent ; qu’un jour ou l’autre il y a risque qu’ils répondent des monstruosités qu’ils commettent ? Qui leur dira que personne ne peut prédire le jour où la colère du peuple peut s’abattre ; colère d’autant plus décuplée que la solution qu’il réclame pour la résolution de ses problèmes ne saurait être différée constamment ou mise sous boisseau ?

L’histoire enseigne que tôt ou tard ceux qui se sont rendus coupables d’actes ignobles contre leurs peuples ont toujours répondu devant l’histoire et devant la conscience collective. Que les policiers et gardes prennent position devant les grands magasins pour prévenir les actes de vandalisme est une chose, mais réprimer d’une manière bestiale des citoyens qui revendiquent des droit est un pas qu’il ne faut pas franchir.

Ce mouvement des dockers de la ville était prévisible après une sensible amélioration des conditions des dockers du Port Autonome. On savait presque tous qu’un jour ou l’autre les dockers de la ville finiront par grogner pour demander une juste rémunération des poids qu’ils portent. C’est dire que tout pouvait et devait être mis à l’avant pour désamorcer la bombe par la négociation au lieu de faire prévaloir le langage des bombes lacrymogènes, de la matraque et des chaussures
« Rangers ».

Et le fait marquant – disons plutôt inquiétant – est que des commerçants ont même été vus, arme à la main, intimider les dockers dont l’un des torts c’est de refuser d’être suppléés (supplantés ?) par des travailleurs étrangers ; des travailleurs recrutés par des commerçants pour casser la grève des nationaux ; des étrangers qui sont prêts à vendre leur force à un vil prix à la place des dockers qui se sont rebellés contre l’insignifiant prix du portage.

Il faut faire attention ; il faut se méfier de ces vilaines et insidieuses méthodes qui, au lieu de remédier à cette situation, créent au contraire toutes sortes de frustrations et de ressentiment... Hélas, la bastonnade des dockers manifestants nous rappelle qu’ici les pauvres ont très peu de droits ; un paradoxe dans un pays dont le Président s’est fait surnommer
« Le Président des pauvres » ! Malheureusement, en s’en prenant d’une si brutale façon aux dockers, la « police » ne rend pas de fieffés services à Mohamed Ould Abdel Aziz que d’aucuns assimilera, à travers les forces répressives, comme le protecteur des riches et des sangsues.

La perception devient, dès lors, simple pour ne pas dire simpliste : aux dockers, aux autres ouvriers (en un mot à la plèbe et au bas peuple) la matraque et les sévices ; et aux riches et les aisés les services de l’Etat. Une manière de faire comprendre que les Mauritaniens d’en haut doivent continuellement se la couler douce, quand bien même leurs richesses est généralement le fruit des fausses factures et des impôts non payés. Alors que le petit peuple, lui, doit gémir sous le poids de marchandises qui montent en flèche et les services de base de plus en plus inaccessibles.

Mais que les pilleurs de la République, les bandits en col blanc, les forces de l’ordre qui ne se sentent fortes que devant les faibles sachent que, demain, ils ne seront plus là ; ils passeront mais que la
Mauritanie, elle, demeurera.

Source : La Nouvelle Expression (Mauritanie)


 

 

 

 

 

 

 

 L’éditorial de La Nouvelle Expression : Abdel Aziz, est-ce le début de la fin ?


Un coup d’Etat. Des appels téléphoniques. Il va bien et doit rentrer dans quelques jours. Il est conscient et garde ses pleins pouvoirs. Une transition consensuelle pour ouvrir une nouvelle page pour sortir la Mauritanie de cette crise…

Voilà, un peu, ce qui occupe le quotidien du Mauritanien depuis la blessure du Président. C’est le coup du sort. Le sort d’A
bdel Aziz depuis ce tragique événement dont il a été victime le 13 octobre 2012. Le Mauritanien hagard, cherche à comprendre. Comprendre le sort d’Ould Abdel Aziz, leur puissant Président.

Un Président qui a concentré tous les pouvoirs entre ses mains, dévaluant ainsi les attributs de tous les démembrements de l’Etat. Par ce fait, la devanture du palais présidentiel est transformée en un mur des lamentations. Tout citoyen peut venir soumettre au palais son problème. Car il n’ya que lui. Personne d’autres n’a apparemment compétence à faire quoi que ce soit.

Le puissant Président a quitté la
Mauritanie sur une civière après avoir reçu une balle en plein abdomen. Comme quoi le malheur n’arrive pas qu’aux autres. Seul Allah est puissant. Tout le reste est éphémère.

Aujourd’hui,
Abdel Aziz souffre atrocement. Souffre du fait de la balle et surtout de l’identité de l’auteur du tireur. Des interrogations fussent partout, surtout après la sortie malheureuse de la Grande Muette pour donner une identité au tireur. Mais le peuple a compris que l’homme de l’armée ne peut être le tireur. Abdel Aziz le sait et sait aussi que le peuple sait qu’on lui cache quelque chose.

Ce qu’on cache ne fait pas seulement mal au peuple mais surtout à
Abdel Aziz. On comprend facilement qu’avec ce qui lui est arrivé, il ne peut l’admettre ni comprendre…

Du triste sort d’
Abdel Aziz au fonctionnement de l’Etat mauritanien, le peuple se perd en conjectures. Il ne sait plus où donner de la tête. Même si nombreux sont ceux qui pensent que le Président des pauvres est devenu de l’histoire ou son pouvoir est dans le râle de ses derniers soupirs, et pensent aussi que cette fin proche du régime d’Abdel Aziz constituera un bonheur pour la Mauritanie.

Abdel Aziz n’est pas la source du malheur mauritanien mais l’école qui l’a produit. Son père spirituel, qui n’est autre que le mal nommé Maaouya, avait bien installé ses adeptes partout dans l’appareil et le système. Et c’est ce système qui tient la Mauritanie et le Mauritanien dans ses serres de condor.

La source du malheur mauritanien est bien ce système, un système entretenu par les officiers supérieurs de l’armée. Les désormais généraux de l’armée sont les fondements du flétrissement du pays. Un pays pillé, vandalisé et atrophié dans son existence.

Ces hommes qui devront rendre compte un jour à la
Mauritanie ont favorisé ici et là l’incivisme, l’insouciance et surtout la division entre les citoyens d’un même et seul pays. La source de la souffrance de la Mauritanie est la génération de ces officiers supérieurs qui avaient mis en place, avec Taya, le népotisme et le racisme dans cette Mauritanie trop fragile.

Ces hommes en uniformes et leur aile civile constituent le système sur lequel s’appuie le pouvoir d’
Abdel Aziz, tout comme il sera le pivot de n’importe quel autre Président qui viendra prochainement. Telle est aussi, nous semble-t-il, la volonté de la France qui continue de tirer les ficelles ici. Abdel Aziz, le soldat de la France et des occidentaux, ne peut quitter le pouvoir sans leur consentement. Si son absence du pays se prolonge et qu’il continue de rester au contrôle c’est qu’il fait encore l’affaire de la France qui est son soutien principal.

Le système qui a tiré et tire la
Mauritanie vers le bas n’a jamais dérangé la France de la Droite ou de la Gauche. Il est vrai que les pays n’ont pas d’amis : ils n’ont que des intérêts. La Mauritanie n’est pas encore un pays ; il n’est qu’un simple intérêt né d’un capital que les uns et les autres fructifient au grand détriment d’un peuple qui n’arrive pas encore à jouir de ses pleins droits. A ce titre, le combat doit continuer. Un combat réfléchi et pacifique pour une Mauritanie juste et démocratique.

Seidi Moussa Camara


 

 

Quand Biram éternue, le pouvoir s’enrhume



« La Mauritanie, c’est 600.000 cas d’esclaves ! », dixit Biram Ould Dah Ould Abeid

Deux jours après cette conférence presse, une chasse aux éléments du mouvement IRA est engagée par le pouvoir et une journée après qu’IRA ait déclaré son intention d’aller à Inal pour devoir de mémoire vis-à-vis des exécutés d’Inal, le pouvoir parle de marquage des tombes des victimes du passif humanitaire. Des questions qui ont grandement occupé la

Conférence de presse organisée par IRA ce lundi 16 mai 2011. La population des esclaves, l’unité nationale, le passif humanitaire et la situation des réfugiés, IRA persiste et signe qu’il entend mener un combat sur tous les fronts contre ces maux transversaux de la société mauritanienne.

 

«La Mauritanie compte un peu plus de 600.000 cas d’esclaves en grande majorité des femmes et des enfants » dixit BIRAM OULD DAH OU O ABEID PRESIDENT IRA.

C’est lors d’une sortie devant la presse, des sympathisants et des nombreux militants abolitionnistes à l’Hôtel Mercure de Nouakchott de (Mauritanie). Au menu de cette joute oratoire de IRA et ses amis : les terres de la Vallée, le passif humanitaire et l’esclavage. Avec un Biram et son verbe incisif en rupture totale avec le discours de nos contemporains, le terrain des sympathisants s’élargit de jour en jour. Dans une salle archicomble, la présence de figures historiques de la marche du pays a été constatée notamment l’ambassadeur Mohamed Said Ould Hamody (ancien Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme - CNDH), le président du parti PLEJ, Ba Mamadou Alassane et beaucoup d’autres symboles. Dr Outouman Soumaré prendra la parole pour déclarer solennellement son adhésion au combat de IRA qu’il considère juste, non violent et sans concession.
En réponse aux questions des journalistes qui n’ont pas pu se faire de place dans une salle pleine à craquer, Biram soutient que l’unité nationale est la résultante de son combat mais il y a des préalables à cet idéal. Ould Abeid dira que ce bien être souhaité de tous ne peut rimer avec esclavage, exclusion, racisme, injustice, insouciance et expropriation des terres culturales des populations de la Vallée qui sont en cours dans ce pays. C’est seulement après la prise en charge par les décideurs de ces questions de nature à réconcilier les fils de ce pays tant meurtri pour une issue juste qu’on peut penser à parler d’unité nationale. Sans cela les bases de toute unité seront faussées. Biram comme Aminetou Mint Ely diront qu’ils continueront à défendre les victimes des douloureux événements de l’histoire récente de la Mauritanie car, soutient Biram, on a des devoirs vis-à-vis des morts. Le président d’IRA soutient que tant que justice n’est pas faite autour de la question de l’esclavage et celle de génocide dont a été victime la communauté negro-africaine on ne peut parler d’unité nationales.
Et Biram d’ajouter que les actions des pseudo-victimes et leurs soutiens

militants alimentaires ne leur feront pas reculer car les véritables victimes sont ces applaudisseurs qui ont perdu leur foi voire leurs âmes. Le président d’IRA et ses amis diront que contre l’esclavage pas de concession et ils promettent des journées internationales des mémoires et des souvenirs pour les exécutés d’Inal (28 noirs mauritaniens) dans la nuit du 27 au 28 novembre 1991. Un peu moins de 24 heures après cette déclaration d’IRA les pouvoirs publics qui trainaient leurs pieds pour cette question déclarent, pour bientôt, le démarrage des marquages des tombes des victimes de ces douloureux et sombres événements. Si IRA a été longtemps diabolisé, aujourd’hui cette organisation de la nouvelle génération des militants des droits de l’homme prend de l’envol. Après l’allégeance des figures historiques de ce pays, des partis politiques, du regroupement des dockers, IRA enregistre chaque jour des sympathisants et déploie son combat sur plusieurs fronts des droits de l’homme. Ce combat ne se fait pas sans anicroches car 3 jours après cette conférence, deux militants du mouvement ont été interpellés pendant quelques heures.

Thillo Dia
Source : Nouvelle Expression

Site : http://sahelinfo.info/


 

 

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