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        ARTICLE 473:

  

Le syndrome Taya

Aziz a téléphoné à X et Aziz a rencontré Y mais jamais Aziz n’apparait. Des présidents l’ont, dit-on, rencontré, des opposants l’ont confirmé. Aziz va rencontrer Hollande. Aziz va aller aux States. Mais Aziz n’apparait toujours pas. Il n’apparait pas devant la première instance devant laquelle il est responsable : le peuple.

Cela confirme d’abord ce que nous développions dans nos articles précédents qu’il veut gagner du temps avec l’appui de ses proches (Voir notre article : « le temps…le temps ») et d’une stratégie téléphonique maladroite (voir notre article : « Même les ânes en riraient »). Cela confirme aussi qu’Aziz a subi un « traumatisme logique » suite au choc de l’évènement (voir notre article « Traumatisme logique».)

Ce traumatisme psychique lui fait craindre le pire. Et il est probable que ce que Aziz essaie de gérer c’est l’impact politique de ce qui lui est arrivé.

Une analyse simple dirait qu’Aziz ayant accusé le choc essaye de comprendre ce qui lui est arrivé et tâte le terrain politique pour vérifier s’il peut encore maîtriser la situation. Il ne veut ni publier son état de Santé, ni même faire connaître l’endroit où il se trouve pour ne pas donner une chance à ses ennemis de le frapper encore.

Un bulletin de santé catastrophique va ameuter les loups politiques et militaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Connaitre l’endroit où il se trouve pourrait guider les limiers à découvrir son véritable état de santé.

C’est en tenant compte de ces paramètres qu’Aziz a décidé conformément aux pronostics de ses médecins d’apparaitre progressivement; au « prorata » d’amélioration de son état de santé : téléphoner puis apparaître furtivement-puis discourir-puis rassurer et, enfin, s’éclipser pour continuer ses soins. Il s’est attelé à « verrouiller » tous les accès vers lui avec la participation (volontaire et involontaire) de tous ceux qu’il a mis à contribution dans cette stratégie. Du commandant du Basep, au Président de l’Assemblée nationale en passant par le chef d’Etat-major et le locataire de l’Ambassade de Mauritanie à Paris ; auxquels s’ajoute un microcosme politique mauritanien avide de nouvelles qu’il amplifie sans état d’âme, aguerri à la manipulation.

Quoi qu’il en soit, de telles attitudes ne peuvent provenir que d’un individu qui refuse de s’exposer pour ne pas être frappé une seconde fois. Et cette crainte-là, Aziz est en train de la gérer.

Tout au long de son traumatisme Aziz a cherché à se protéger lui-même, à protéger ses arrières et « tâtonner » pour assurer son retour dans les conditions de sécurité optimales. Ses rencontres avec les hauts responsables de la sécurité de l’Etat français sont là, justement, pour assurer cet optimum.

Aziz craint moins pour sa santé que pour ses arrières. Mais l’une n’allant pas sans les autres, c’est là le secret de toute sa dissimulation.

En effet, si l’un des effets de l’évènement qu’il a traversé lui a appris quelque chose : c’est qu’il est très vulnérable et que les protections qu’il s’est justement assurées ne valent pas ce qu’il croit et que désormais un chef qu’on a pu toucher et déstabiliser n’a plus l’aura d’invulnérabilité. Taya l’a su à ses dépens, un certain 8 Juin 2003.

Pr ELY Mustapha


 

 

 

 

 

 


Ould Boulkheir entend des voix….de l’arrogance



On sait maintenant le point commun entre Jeanne d’Arc et MessaoudOuld Boulkheir : tous les deux ont entendu des voix. Jeanne d’Arc celle de Dieu, Ould Boulkheir celle d’Aziz. Mais  tant que Ould Boulkheir tient à son perchoir Aziz et Dieu c’est la même chose. Cependant Jeanne d’Arc ayant entendu la voix de son seigneur s’est précipitée pour prendre les armes contre l’ennemi. Ould Boulkheir , s’est précipité vers les journalistes en leur disant qu’il a entendu des voix et comble du comble , il n’est même pas sûr  que ce soit celle de son seigneur hospitalisé. Alors que jeanne d’Arc brutalisait les Anglais, Ould Boulkheir brutalisait les chinois car les questions des journalistes lui semblaient du Mandarin pur.  Il  poussa, d’ailleurs,l’incompréhension à des sommets tels qu’il répliqua à un journaliste hagard: “C’est parce que quelqu’un est absent que l’on parle de vacance du pouvoir ?”

Drôle n’est-ce pas?

La mauvaise foi  de Messaoud tient dans le fait qu’il fait semblant de ne pas faire la différence entre un président absent pour un voyage officiel et un président “absent” pour hospitalisation. Le premier n’est pas absent du pouvoir, le second l’est incontestablement. Et ce que ould Boulkheir veut éviter c’est que sa propre responsabilité constitutionnelle ne soit mise en jeu du fait qu’il n’a pas saisi le conseil constitutionnel pour faire constater cette vacance. Ce que la constitution prévoit explicitement.

Pourquoi Ould Boulkheir, joue-t-il la sourde oreille en ayant les airs pompeux de celui qui connait et que les autres ne connaissent rien? En disant: “je fais partie de ce pouvoir, je suis président de l’une des chambres les plus importantes de ce pouvoir. Si j’ai des doutes sur ce pouvoir, c’est a moi de poser les questions. Je n’attends pas que vous les posiez. »

Quelle arrogance! Voilà un point que Ould Boulkheir ne partage pas avec Jeanne d’Arc!

Depuis quand un Président de chambre législative s’arroge-t-il le droit d’avoir l’exclusivité de poser des questions en cas de vacance de pouvoir? Et depuis quand  il a une quelconque qualité pour avoir des doutes sur le pouvoir exécutif, enfreignant ainsi le sacro-saint principe de séparation des pouvoirq?

A Ould Boulkheir nous disons HAUT ET FORT ceci:

Jeanne d’Arc a bouté les Anglais hors de France  en entendant les voix de son seigneur, vous vous voulez bouter toute liberté d’expression de Mauritanie en croyant entendre les voix de votre seigneur.  Et ne nous dîtes pas ,comme vous l’avez si bien exprimé, que vous ne devez rien à Aziz. Vous lui devez tout.  notamment de vous avoir maintenu au poste où  Sidioca vous a mis alors que vous n’avez aucune  majorité à la chambre des députés.

La décence (lors du putsch de Aziz et face à la discontinuité de la légalité et de la légitimité avec le renversement de Sidioca, président de la République qui “incarne”l’Etat suivant l’expression  la Constitution elle-même ) vous aurait dicté de partir.

Aujourd’hui vous entreprenez de faire au monde une leçon de Démocratie parce que vous avez entendu des voix. On avait brûlé Jeanne d’Arc en son temps rien que pour cela.  Vous, vous êtes brûlé vous-mêmes.

Lors de son procès le 15 mars 1431 durant son 7ème interrogatoire Jeanne d'Arc a invoqué “La pitié qui était au royaume de France.” Mais vous politiciens aurez vous un jour pitié du pauvre peuple  de ce pays?  A défaut d’entendre le peuple vous entendez des voix.


Pr ELY Mustapha/ Blog Haut-et-Fort


 

La vérité sur l’esclavage en Islam, la voici:


 L’esclavage est dans le texte du contexte

A l’égard de l’esclavage en Islam, il convient de comprendre le texte et le contexte. Ainsi il y a:

-  ce que l’on ne veut pas dire à savoir que l’esclavage est mentionné dans le texte du Coran. Et nous allons le montrer dans les lignes qui suivent. L’esclavage est dans le texte du contexte (I) ,

-  ce qu’on oublie de dire c’est que le texte sacré s’inscrit dans le contexte,il ne se comprend pas autrement : l’Islam a décrié l’esclavage, l’a combattu en adoptant une approche progressive pour son élimination. L’esclavage est dans le contexte du texte (II)

- et ce que l’on doit dire  c’est qu’il y a une mauvaise volonté sinon une mauvaise foi dans le traitement de l’esclavage par ceux-là mêmes qui sont sensé contribuer à l’élimination de l’esclavage parce qu’ils n’ont pas compris l’essence même du message divin, le Coran, ni dans son contexte historique ni dans sa finalité humaine.Ils maintiennent l’esclavage dans le texte et dans le contexte  (III).

Aussi la démonstration est la suivante:

PUISQUE  l’esclavage est dans le contexte du texte ( esclavage préexistant et contemporain au texte sacré, le Coran)

FORCEMENT l’esclavage est dans le texte du contexte (le coran régit l’esclavage puisqu’il existait dans le contexte de sa révélation.),

DONC l’esclavage  dans le texte ne se justifie que par son contexte (l’esclavage cité dans le Coran est combattu dans son contexte historique),

CONCLUSION: Dans le contexte d’aujourd’hui, l’esclavage est condamnable par le texte et le contexte.

I- Ce que l’on ne veut pas dire:  l’esclavage est dans le texte du contexte

Pourquoi aller chercher chez les jurisconsultes et les Oulémas ce qui dans la source principale est clair comme l’eau de source: l’esclavage est  mentionné dans le Coran. Il ne fait pas de doute et nul ne pourra nous contredire là-dessus: l’esclavage est  fortement décrié en Islam mais l’esclavagiste peut disposer de son esclave. L’Islam a,  cependant, soumis cette disposition  à des règles  précises.

Dans le Coran, l’esclave est une propriété de celui qui le possède. Dieu utilise l’expression

img2.gif" qui se traduit littéralement par “ ce que vous possédez”, à savoir l’esclave où les esclaves. Le maître peut disposer de cette “propriété”, la vendre, l’épouser et la faire travailler . l’on remarque que dans le Coran , l’esclave est l’antithèse de l’homme ou de la femme libre. Sur ce point voici les passages du Coran sur l’esclavage et les droits du maitre.

1. Dans la Sourate “les Croyants” (الْمُؤْمِنُونَ), il est expressément mentionné que l’esclave-femme est à la disposition sexuelle de son maitre:
 

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2. Dans la Sourate les “Femmes” ( النساء٣ آية ), l’esclave femme est une alternative conjugale à la femme libre.

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Et si vous craignez de n´être pas justes envers les orphelins, ...Il est permis d´épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n´être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez. Cela afin de ne pas faire d´injustice ou afin de ne pas aggraver votre charge de famille.

3. Dans la Sourate les “Femmes”  ( ٢٣ آية النساء  )   le maitre peut disposer sexuellement de son esclave même quand elle est mariée.

Il est interdit à l’homme d’épouser une certain nombre de personnes (pour parenté proche ou consanguinité) et il est ajouté que cela vaut aussi pour les femmes mariées sauf celles qui sont esclaves en toute propriété. Ainsi le maitre peut disposer sexuellement de son esclave même quand elle est mariée (Il en est ainsi de la femme mariée devenue esclave suite à un capture en temps de guerre).

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Vous sont interdites vos mères, filles, sœurs, tantes paternelles et tantes maternelles, filles d´un frère et filles d´une sœur, mères qui vous ont allaités, sœurs de lait, mères de vos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le mariage; si le mariage n´a pas été consommé, ceci n´est pas un péché de votre part; les femmes de vos fils nés de vos reins; de même que deux sœurs réunies - exception faite pour le passé. Car vraiment Allah est Pardonneur et Miséricordieux;

et parmi les femmes, les dames (qui ont un mari), sauf si elles sont vos esclaves en toute propriété . Prescription d´Allah sur vous ! A part cela, il vous est permis de les rechercher, en vous servant de vos biens et en concluant mariage, non en débauchés. Puis, de même que vous jouissez d´elles, donnez-leur leur mahr, comme une chose due. Il n´y a aucun péché contre vous à ce que vous concluez un accord quelconque entre vous après la fixation du mahr. Car Allah est, certes, Omniscient et Sage.

4. Dans la Sourate “Les femmes” ( النساء٢٥  آية ), la femme esclave est encore une épouse par défaut et son mariage est soumis à l’autorisation de son maitre. Ensuite si elle commet l’adultère, elle reçoit la moitié du châtiment qui revient aux femmes libres (non esclaves) mariées. A cause de sa condition d’esclave, car son mariage même avec le maitre ne la libère pas de sa condition d’esclave.

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Et quiconque parmi vous n´a pas les moyens pour épouser des femmes libres (non esclaves) croyantes, eh bien (il peut épouser) une femme parmi celles de vos esclaves croyantes. Allah connaît mieux votre foi, car vous êtes les uns des autres (de la même religion). Et épousez-les avec l´autorisation de leurs maîtres (Waliy) et donnez-leur un mahr convenable; (épousez-les) étant vertueuses et non pas livrées à la débauche ni ayant des amants clandestins.

Si, une fois engagées dans le mariage, elles commettent l´adultère, elles reçoivent la moitié du châtiment qui revient aux femmes libres (non esclaves) mariées. Ceci est autorisé à celui d´entre vous qui craint la débauche; mais ce serait mieux pour vous d´être endurant. Et Allah est Pardonneur et Miséricordieux .


5. Dans la sourate “les abeilles”  ( النحل٧١ آية), Il est bien fait la différence entre les hommes à travers ce que Dieu leur donne comme faveurs dans la répartition des dons qu’il leur fait auxquels ils n’associent pas leurs esclaves.(Cette parabole de Dieu, s’adresse à ceux qui nient ses bienfaits à leur égard)


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Allah a favorisé les uns d´entre vous par rapport aux autres dans [la répartition] de Ses dons. Ceux qui ont été favorisés ne sont nullement disposés à donner leur portion à ceux qu´ils possèdent de plein droit [esclaves] au point qu’ils y deviennent associés à part égale. Nieront-ils les bienfaits d´Allah ?


6. Dans la sourate “les romains”( ٢٨ آية الروم ), Dieu cite encore cette parabole de l’esclave dont les nantis par Dieu refusent d’en faire un égal.

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Il vous a cité une parabole de vous-mêmes : Avez-vous associé vos esclaves à ce que Nous Vous avons attribué en sorte que vous soyez tous égaux [en droit de propriété] et que vous les craignez [autant] que vous vous craignez mutuellement ? C´est ainsi que Nous exposons Nos versets pour des gens qui raisonnent.

7. Dans la sourate “la lumière” ( ٣٣ آية النور). Il est interdit aux maîtres de pousser leurs femmes-esclaves à la prostitution; Cependant , si cela arrive, Dieu leur accorde (aux femmes esclaves prostituées malgré elles) son pardon et sa miséricorde. Mais les maîtres qui les poussent ne sont pas concernés par un quelconque châtiment explicite.

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Et que ceux qui n´ont pas de quoi se marier, cherchent à rester chastes jusqu´à ce qu´Allah les enrichisse par Sa grâce. Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d´affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux; et donnez-leur des biens d´Allah qu´Il vous a accordés. Et dans votre recherche des profits passagers de la vie présente, ne contraignez pas vos femmes esclaves à la prostitution, si elles veulent rester chastes . Si on les y contraint, Allah leur accorde après qu´elles aient été contraintes, Son pardon et Sa miséricorde.


Quels constats peut-on faire alors en toute sérénité?

D’abord, ces sourates prouvent bien que l’Islam n’a pas supprimé l’esclavage d’un seul tenant. Sinon elles l’auraient déclaré explicitement. Ensuite, elles consacrent l’existence de l’esclavage en  aménageant les règles régissant la condition de l’esclave.   Enfin, Les droits du maitre sont explicitement posées.

Il faut donc rendre justice aux jurisconsultes musulmans qui ont repris ces règles tirées de la source première et principale de l’Islam: le Coran. Leurs écrits qu’elle que soit leur importance ont une valeur bien inférieure au texte sacré lui-même. Peuvent-ils le contredire? Evidemment que non. Tout au contraire, ce sont les jurisconsultes de l’Islam qui ont explicité, à la suite de la Sunna tracée par le prophète Mohamed (PSL), la voie de combat de l’esclavage. Et c’est cela que l’on oublie de dire. Et voici comment.

II- Ce qu’on oublie de dire : l’esclavage dans le contexte du texte

Le combat contre l’esclavage transparait d’abord dans les enseignements du prophète Mohamed (PSL), à travers ses actes et ses hadiths, qui montrent clairement la volonté de supprimer l’esclavage (a) elle transparait aussi dans l’effort doctrinal et jurisprudentiel des oulémas de l’Islam d’application des sourates sur l’esclavage en les rapportant à leur contexte (b)

a) L’abolition explicite de la pratique esclavagiste par le  prophète Mohamed (PSL),

Toute la stratégie du prophète Mohamed (PSL) a été de supprimer l’un des phénomènes qui ont gangrené la société pré-islamique: l’esclavage. Tout comme pour la consommation d’alcool, la stratégie fut celle des étapes. Il était impossible dans une société bâtie sur l’esclavage et la hiérarchisation des classes de frapper  de front le mal à moins de susciter les réactions violentes. La progressivité était la méthode choisie.

Le constat de l’esclavage par l’Islam était lié à des considérations économiques et sociales au temps de son apparition. L’Islam l’a progressivement combattu étant dans une société où l’esclavage était le nerf moteur. Si tu lis le Coran tu verras que la parole de Dieu, expliquée et affirmée par Mohamed (Paix soit sur lui ) a posé une stratégie progressive pour éradiquer l’esclavage. Cette stratégie tenant compte de la situation socio-politique et économique de l’époque.

Tout comme à travers des versets progressifs s’abrogeant les uns les autres, Dieu a interdit, progressivement, la consommation d’alcool, il a procédé ainsi pour l’esclavage. Et cela en demandant l’affranchissement des esclaves existant dans des circonstances multiples tout en appuyant le caractère humain de leur traitement.

Le Prophète Mohamed (Paix soit sur lui) a dit: « Ce sont vos frères, ces serviteurs qu’Allah a placés sous votre autorité. Quiconque est maitre de son frère doit lui donner à manger de ce qu’il mange lui-même et doit l’habiller comme il s’habille lui-même. N’imposez point à vos serviteurs ce qui est au-dessus de leurs forces, et s’il vous arrive de le faire, venez-leur en aide»( Al-Boukharî).

De même qu’il a puni ceux qui les empêche de procréer : « Quiconque castre son esclave, nous le castrons aussi », ou qu’il leur oppose leur triste condition : « Qu’aucun de vous ne dise : mon esclave homme, mon esclave femme. Qu’il dise plutôt : mon serviteur, ma servante ou mon garçon» (Al-Boukhari).

Le prophète a même requis l’affranchissement de l’esclave giflé par son maitre ! « Quiconque frappe ou gifle son esclave doit expier cela par son affranchissement»[ Mouslim].

Allah a dit : « Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. Agissez avec bonté envers (vos) père et mère, les proches, les orphelins, les pauvres, le proche voisin, le voisin lointain, le compagnon, le voyageur dans le besoin et les esclaves en votre possession, car Allah n’aime pas, en vérité, tout présomptueux, arrogant . » (An-Nisa verset 36)

Cela semble banal aujourd’hui de souligner de tels droits à l’égard d’humains ,mais à l’époque c’était révolutionnaire. Le prophète lui-même en a souffert du fait de l’animosité qu’il a soulevée contre lui dans la société d’alors.

Progressivement, l’Islam a multiplié les situations d’affranchissement de l’esclave. Ainsi, on était tenu d’affranchir les esclaves pour expier un bon nombre de péchés (l’homicide involontaire est racheté par le prix du sang, que l’on verse à la famille de la victime, et par l’affranchissement d’un esclave croyant, le déjugement après s’être interdit son épouse, le parjure, la relation sexuelle en pleine journée de Ramadan etc.). L’islam est allé plus loin puisque celui qui commet de tels actes et qui n’a pas d’esclave d’en acheter et de l’affranchir. Sans compter l’affranchissement posthume (par testament), l’affranchissement par contrat etc.

Cependant, au-delà de cette stratégie d’affranchissement qui a répondu à un temps et à une époque, l’essence même des versets du livre saint et des hadits du prophète Mohamed (Paix soit sur lui) montre que l’esclavage est réprouvé et que la liberté de l’esclave est une obligation pour le musulman. Et de cela témoigne la parole de Dieu :

« Ceux de vos esclaves qui cherchent un contrat d’affranchissement, concluez ce contrat avec eux si vous reconnaissez du bien en eux ; et donnez-leur des biens d’Allah qu’Il vous a accordés.”

Et le prophète Mohamed (Paix soit sur lui) de dire : « Quiconque affranchit un esclave, Allah épargne de l’Enfer chaque membre équivalent de son corps jusqu’à l’organe génital »( Mouslim)

L’esclavage est reprouvé par l’Islam qui la combattu et dans son essence appelle à s’en passer.

b) L’importance du contexte pour comprendre le texte

Au-delà, des enseignements du prophète, un esprit cartésien, connaissant que la source première de l’Islam et le Coran, puis la Sunna pourra dire:  alors, si le sourates citées consacrent bien l’esclavage alors il n y a plus rien à dire: l’Islam est esclavagiste puisque le Coran lui-même reconnait l’esclavage, désigne les esclaves et détermine leur conditions.

Ce raisonnement est erroné car la présentation des sourates précédentes hors de leur contexte induit forcément en erreur. Et en cela leur compréhension est difficile, sinon impossible.

Ceci est corroboré par la méthodologie d’interprétation qu’adopte les sommités de l’interprétation en Islam. tous sans exception recourent aux contexte pour interpréter le texte. Ibn Koutheir, Etabbari, El kortoubi, El Baghoui,  el Mahali et el souyouti (“el jellaleyn”) et bien d’autres, se réfèrent au contexte pour mieux interpréter les sourates du  Coran, ceci ressort de la volonté même de ceux qui ont codifié le Coran en rattachant les sourates  au lieu géographique de leur révélation ( celles révélées à la Mecque, Makkiya, celles révélées à Médine, medeniya..).

Prenons un exemple qui révèle de façon lumineuse, le verset (Aya) d’une  sourate alors qu'on l’aurait compris autrement hors de son contexte historique.

Reprenons le verset de la  Sourate les “Femmes”  ( ٢٣ آية النساء), précédent,  le maitre peut disposer sexuellement de son esclave même quand elle est mariée.

Placé dans son contexte, il s’avère que les esclaves dont il s’agit sont celles qui l’ont été à la suite des guerres saintes livrée par le prophète Mohamed PSL. Ainsi l’esclave capturée pendant pouvait être épousée par le musulman , même si elle fut marié à l’ennemi mécréant.

Ainsi s’explique retrouve l’origine de cette pratique rapportée par les interprètes du Coran, tel el Imam El Baghoui (معالم التنزيل ) qui cite Abou Said el khoudri

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La même explication est donnée par El Kourtobi img8.gifdans les mêmes termes et contexte historique:

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Il est donc évident  que la simple lecture du texte coranique doit forcément s’accompagner de la lecture de son interprétation par les grands interprètes de l’Islam qui ont produit des références incontournables pour comprendre le texte et le contexte. D’ailleurs , cette absence de référence au contexte et l’attachement uniquement au corps du texte coranique, a produit des clichés de la religion musulmane qui ne correspondent pas à la réalité.

Ainsi ce verset est venu régir un contexte de guerre et a fourni des solutions correspondant au milieu socio-culturel d’époque que Dieu à travers sa sainte parole, et celle de son prophète Mohamed (PSL), a ramené progressivement au droit chemin. L’abolition progressive de l’esclavage par l’Islam ne peut se comprendre qu’à travers le contexte.

III- Ce que l’on doit dire : l’esclavage dans le texte et dans le contexte

La question est: si l’esclavage existe dans le contexte (Mauritanien), il faut bien admettre qu’il y a quelque part une cause à cela. Et cette cause peut se résumer en ceci: il y a des esprits qui veulent que l’esclavage soit justifié par le texte sacré et maintenu dans le contexte mauritanien, en ignorant sciemment le contexte historique du  texte sacré, contexte qui n’est pas mauritanien. Ils contribuent alors à vouloir justifier l’esclavage par le texte sacré et le contexte.

En effet, l’assimilation du Coran et son exposé sont souvent dissociés de l’interprétation (textuelle et contextuelle) par les références de l’Islam, et c’est en cela que l’incompréhension prend place. Comment peut-on justifier que dans nos pays, il existe encore une forme d’esclavage avec des séquelles ostensibles, sur l’individu et la mentalité de toute une société. De deux  choses l’une: soit le Coran admet l’esclavage, ce qui est, comme on l’a montré, faux, soit ceux qui sont censé détenir le savoir religieux ,ne connaissent  pas le texte et le contexte, ce qui fort improbable.

Il est absolument nécessaire que l’enseignement et la vulgarisation du Coran s’accompagnent de son interprétation par les interprètes d’autorité en Islam, qu’il soit mis dans son contexte. Ainsi l’enseignement du Coran se limitant à sa récitation, ce qui est l’exemple de l’Education  religieuse de la majorité du peuple.

Suffit-il, titre d’exemple, de réciter le texte de sourate “Ennissa”, pour prétendre la comprendre? Certainement que non et nous l’avons montré plus haut, à travers ses versets.

C’est la raison pour laquelle le défaut de compréhension du texte et son application littérale, a causé du tort à l’Islam.Rt cela a piussé à accréditer l’idée que l’esclavage étant  dans le texte doit l’être dans le contexte.

Réformer l’enseignement des mahadras pour qu’il puisse devenir un enseignement universel, imbu de culture et d’histoire aboutissant à la formation de vrais savants en Islam. Tels les anciens savants qui était ouverts à toutes les sciences et non des exégètes du Coran, et des glossateurs et post glossateurs des écrits des érudits.

L’ouléma d’aujourd’hui contrairement aux oulémas d’autrefois, n’intègre pas la science  à son savoir, il se suffit du dogme religieux et n’élargit pas ses horizons par l’intégration de la connaissance universelle telle qu’elle fut recommandée par les précurseurs de la pensée islamique et ses fondateurs.

Ainsi le premier magistrat de l’Islam et le commandeur des croyants, le Calife Omar Ibn El khattab, recommandait d’apprendre la généalogie, la poésie, l’astronomie et la science des étoiles vantant le mérite de ces savoirs dans la connaissance de soi, de son éducation, de son orientation sur terre et sur les mers.

Ali Ben Abi Talib a dit: « Si vous interrogez le Coran, il ne vous répondra pas. Mais, je vais vous renseigner sur lui : il contient la science de l'avenir et les chroniques du passé. Il est la thérapeutique de vos maux et l'institution qui vous unit.» Il disait également : « Le savant est mieux que le jeuneur, que l'homme qui prie et que le combattant dans la voie d'Allah. Lorsqu'un savant vient à mourir, une brèche se crée en Islam que ne peut colmater qu'un autre savant qui lui succèdera.»

Il faudrait cependant que les savants (“ouléma”), ne se réduisent plus dans leur définition et dans leur conception aux promotions des  cursus arides d’institutions religieuses, coupées de la science et du savoir et déversés dans les rangs d’une société mauritanienne malléable et dans les rouages d’un Etat qui cherche ses marques et sur lequel l’influence de la pensée fermée est pire que les tsunamis.

Dans un des chapitres de mon roman “Oualata, le Secret d’une Mauritanie heureuse” '(Editions Cultures croisées. Paris), je m’évertuais à imaginer nos oulémas du siècle à venir. Et aujourd’hui je me dis, face au contexte, que mon texte restera un  pré-texte  pour un contexte qui s’éloigne chaque jour. Voici le texte:


En l’an 2254, tous les corps sortant des mahadras et autres institutions d’enseignement religieux reçoivent les mêmes charges horaires dans les matières religieuses et dans les sciences exactes.

Ainsi nos imams peuvent aussi bien vous expliquer le saint livre que la théorie de la relativité générale. Cette ouverture rejetant le dogmatisme a fait progresser l’enseignement religieux de façon fulgurante et a constitué un véritable retour aux sources car les savants des temps anciens pouvaient être à la fois théologiens, mathématiciens, philosophes, médecins etc. Leur foi s’affermissait à la découverte des sciences qui les rapprochaient de Dieu.

Ainsi on doit la Mosquée centrale de Boutilimit à un Imam mathématicien architecte qui la conçue sur une base quadratique sur laquelle s’élèvent des voûtes de cristal dont la réverbération sur le Mihrab (pôle de prière) reproduit en rayons scintillants la syntaxe des versets coraniques. Il a utilisé son savoir dans la psalmodie du coran pour calculer avec précision le mouvement des spectres lumineux qui s’alternent comme des mots, sans lettres, reproduisant une psalmodie en brins de lumières.

Un monument objet d’études dans les écoles d’architecture du monde entier.

Extraits de “Oualata, le Secret d’une Mauritanie heureuse” '(Editions Cultures croisées. Paris),

 

Pr ELY Mustapha

 

 

 

 

 

 

Biram Dah Abeid a raison et son combat n’est que méritoire.


En effet, toute personne qui connait les maures ou qui a vécu parmi eux sait qu’ils ne sont enclins ni au changement ni à la révolution. La société maure est une société d’immobilisme, d’inertie et de fatalisme. Il n’est point ici nécessaire d’en faire la démonstration, sinon que de constater que depuis l’indépendance, cette société n’a évolué ni dans ces mœurs, ni dans sa mentalité ni dans ses habitudes, ni même dans sa musique( autant dire jamais dans le reste de sa culture) ! 

Pire encore durant ces trente dernières années, elle s’est ankylosée sous les coups d’une arabisation forcenée qui a produit des « élites » fermées aux idées carrées rejetant tout changement et toute ouverture et sous l’influence extrémiste de mouvements panarabo-baathisto-nassériste, qui réduisent l’horizon à la compression forcenée des cultures et des communautés à l’expression de leurs idées réductrices.

Pire encore (bis ! puisque pire que pire n’existant pas), la société maure a développé sous les coups de boutoirs de régimes politiques corrompus et népotiques, des antivaleurs (mensonge, détournements, malversation, trahisons partisane, opportunisme…) qui sont actuellement le code de conduite de l’ensemble d’une « élite » maure guidée par la politique du ventre qui dirigeant le pays ou peuplant le semblant d’opposition n’est obnubilée par le partage de pouvoir et non point pour changer le modèle de société ou d’œuvrer à l’instauration d’une vision ou s’inscrirait le bonheur du peuple ou son développement.

A cela s’ajoute (et il ne faut pas craindre de le dire haut et fort !) que la société mauritanienne est tenue en tenaille par une pléiade d’oulémas qui ne prône que l’allégeance perpétuelle au pouvoir en place (quel qu’il soit), neutralisant toute volonté et tout libre arbitre du peuple, justifiant tous les régimes et l’appuyant jusque dans les mosquées. Une pléiade d’oulémas appuyée par des contingents d’imams et de prêcheurs qui s’emploient à maintenir le comportement et la conscience du citoyen dans un fatalisme réducteur de tout effort de réclamer le changement ou de vouloir défendre ses droits (tout est voulu par Dieu et toute vengeance se fera dans l’au-delà). Ici-bas, baisser les bras.

La société mauritanienne est aussi prise en étau dans un tissu économique et financier monopolisé par des commerçants et des hommes d’affaires maures, acoquinés au pouvoir qui détiennent 95% des structures économiques et des moyens de production du pays et qui déploient une force d’inertie extraordinaire à maintenir le statu quo quitte à ce que rien ne change sinon la manipulation du pouvoir à leur profit.

C’est une société qui se morfond dans un immobilisme culturellement entretenu, un fatalisme religieusement voulu , une aliénation politiquement soutenue, un appauvrissement économiquement maintenu qui la conservent dans un état de passivité et d’inertie propice à ceux qui la dirigent et l’exploitent.

Aussi, il est absolument faux et éminemment naïf de croire ou de penser que le changement viendra naturellement de la société maure ou de ses élites politqiues (ou des négro-mauritaniens et des haratines » acquis » à leur cause).

C’est autant dire que la question de l’esclavage qui taraude et échauffe les esprits n’est pas une véritable question pour la société maure. Elle n’en fera que ce que ses oulémas lui diront et l’opportunisme de ses tribus lui dicteront. Le politique lui, ne gérera jamais la question de l’esclavage à l’encontre de la société maure. Il préfère le statu quo que de la sortir de son immobilisme qui peut lui être fatal.

Biram Dah Abeid a bien compris cela. Il a surtout compris qu’il fallait secouer la termitière sinon rien ne se fera ! Et cette stratégie est la seule voie pour que la société maure esclavagiste reçoive des coups de boutoir la poussant à réagir. 

En effet,cette société ne saura bouger par elle-même pour les raisons précitée. Il fallait une stratégie du défi , de la provocation et de la crise bâtie sur la remise en cause des fondements de l’immobilisme . Et c’est ce que Biram fait !

Il dénonce, l’arbitraire et la complicité politiques , la corruption des élites, l’exploitation économique, l’influence des oulémas… soit les tabous sur lesquels toute la société maure actuelle vit et qui la maintiennent elle-même dans un esclavage… qui justifie son esclavage.

 

Pour conclure, il ne fait pas de doute que Biram a raison. 

La situation actuelle en Mauritanie lui donne bien raison et il ne fait pas de doute non plus que sa stratégie de la provocation et de la crise sont bien à propos. Et je crois pour ma part que c’est la seule voie pour que les problèmes qu’il soulève fassent l’objet d’une quelconque attention.

La société maure (nonobstant les autres communautés négro-africaines esclavagistes) a besoin d’une gifle pour qu’elle puisse sortir de sa torpeur auto-entretenue. Et cette gifle, jusque-là, ni son histoire, ni le reste du monde ne le lui a encore donnée. 

Biram est une gifle. Et l’histoire lui donnera raison. Probablement au péril de sa personne ou de son mouvement mais certainement pas à celui de ses idées. Ces dernières sont tenaces du fait même qu’elles prennent leur source dans une volonté de justice exprimée face à une société qui, malgré elle, est prise dans la gangue de son environnement politico-soci-eco-théologique. Et n’en sortira qu’à travers une crise ; ça aussi Biram l’a compris. 

Enfin, je me suis évertué très tôt , dans quelques articles, à analyser la stratégie et la dialectique utilisées par Biram dans sa dénonciation de l’esclavage, elles corroborent tout ce qui précède. Voir notamment :


Spartacus au pays de l’opium (cliquer ici)
Et 
Spartacus à Carthage (
cliquer ici)

 

Pr Ely Mustapha

  

 

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