ARTICLE 464:

  

L'Etat en mal d'autorité

En Mauritanie, la notion d’Etat reste subordonnée à celle d’un homme qui peut n’être souvent que l’incarnation du plus petit maillon de la chaîne. La justice quant à elle, est taillée sur mesure. Les forts en usent comme ils veulent alors que les pauvres subissent sa rigueur. Cette fausse logique est pourtant la règle dominante en Mauritanie. Un homme sans défense peut de se voir exproprier de tous ses biens par un homme plus fort. Un agent de police peut arranger avec un richissime homme d’affaire une version pour envoyer en prison un innocent qui n’a fait que réclamer son droit. Mais sa vérité est vite transformée en mensonge, son innocence en culpabilité. Dans les commissariats de police les cas sont révoltants. Devant le procureur un homme clame son innocence après avoir été contraint par la torture à avouer un délit qu’il n’a pas commis. A chaque niveau de la pyramide chacun peut se substituer à l’Etat, parler en son nom agir à la place d’une institution étatique. Les réseaux de relations opaques fonctionnent à merveilles. L’histoire de cette femme artiste qui a fait usage de ses relations pour influencer l’appareil sécuritaire au nom de la sécurité publique lors du concours de la voix d’or organisé par le bureau des artistes mauritaniens pour tirer sa revanche et torpiller le déroulement de la compétition est révélatrice de la force de nuisance par relations interposées. Pour dire que la vie d’un citoyen sans défense est toujours en danger par la volonté d’une personne plus influente en mesure de décider de son sort. L’Etat est en mal d’autorité car son autorité a été volée par d’autres qui méritent la prison à vie.
 
LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN

 

 

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