ARTICLE 449:

  

 

Appel à la mobilisation

«L’histoire de tous les peuples jusqu'à nos jours, c’est l’histoire de la lutte des classes !»

La société maure est en train de se transvaser du peu de capital de valeurs qu’elle entretenait jusque-là et qui se situait au seuil plancher. Dans un passé non lointain, son actif se mesurait en fonction du peu de morale, du peu d’humanisme et du peu de foi qui caractérisaient des rapports sociaux qui marchaient tout de même en dépit des désuétudes. Aujourd’hui, cette dynamique s’est, malheureusement, effritée et tout d’un coup. C’est désormais une société en déclin, sur le plan des valeurs, qui a pris la forme d’un système féodal d’un type nouveau.

 Le constat est éloquent si l’on observe ces dockers qui sont tous des haratines et les commerçants, tous des maures blancs. Le féodalisme est là, la lutte des classes aussi ; le favoritisme est clair, la différence est nette, et cela n’est pas nouveau, car, avant l’indépendance, se sont les maures qui possédaient le cheptel, les terres cultivable et… les esclaves. Ils contactaient les colons pour leur faire allégeance et avoir des miettes. Le commerce entre eux se faisait par l’échange d’esclaves. Mais à l’époque, tout était caché. Tout le monde mentait mais en cachette. Tout le monde trichait mais en cachette. Mais aujourd’hui, personne n’a plus confiance en personne. Alors, nous sommes obligés de faire entendre nos mensonges, nos tricheries…

Tout le monde applaudit et de la manière la plus vulgaire, il n’y a plus de chérif ni Cheikh ni personnalité distincte. Plus de repère. Tout le monde commet les mêmes bêtises. Le mobile  est clair et unique. Il s’appelle l’argent.

C’est une société esclave, tout le monde est esclave du président en poste, et nos maîtres étaient esclaves des colons, esclaves de l’argent... Quelqu’un me dira : « c’est parce qu’ils n’appliquent plus la religion. » Je lui répondrai : « l’ont-ils jamais appliquée ? » . Les maures, en général, ont toujours eu recours à la religion pour s’en servir et non pour la servir ! Ils n’ont jamais fait du Djihad sur cette terre et ils ne se sont jamais opposés aux colons pour des questions de religion, tout comme ils n’ont jamais eu peur de ce qu’ils font. Ils ne se sont jamais posés la question sur l’originalité  et/ou l’authenticité de cet esclavage dont ils se servent... Où est la foi ? Et où est la peur de Dieu ?

Les dockers représentent la suite logique de l’esclavage et de l’inhumanisme des féodaux. Leur rébellion aujourd’hui est un signal fort qui indique le ras le bol de cette entité, à la longue, marginalisée et humiliée. Demain, ce seront les chauffeurs, les blanchisseurs, les gardiens et les domestiques. Voila les travaux qui nous distinguent et voilà notre part de cet Etat que nous avons construit par nos propres mains !

À travers ces lignes, je lance un appel pressant à ceux qui amassent aveuglement les richesses pour penser à payer le prix des souffrances causées pour les haratines. Celui qui possédait  des esclaves doit faire un calcul strict de tous les services rendus par ses êtres et venir leur demander Grand Pardon et leur verser leurs droits. Ainsi, vous aurez la chance de vous purifier de ce crime odieux qui est l’esclavage.

L’esclavage en Mauritanie n’a aucune justification religieuse : vous avez mangé du haram (proscrit) en commercialisant des personnes libres et en les exploitant. Vous avez couché  avec des femmes sans aucun ordre de leur tuteur. Bref, toute pratique esclavagiste, quelle qu’elle soit, est un crime contre l’humanité  Nos faqihs qui ne disent rien vont en répondre demain devant Dieu, et je sais bien que c’est le cadet de leurs soucis. Comment quelqu’un peu croire à Allah et humilier son semblable? Créatures de Dieu ! Descendants d’Adam !

Pourquoi Cheikh Dedew ne brise pas le silence sur l’esclave ? Et son illustre hôte, Qaradawi, a-t-il était sommé de ne pas évoquer cette honte nationale ! Malgré les questions pertinentes, que lui avaient adressé nos frères de IRA- Mauritanie ? Et le ministère des affaires islamiques, qui a fait des conférences dans chaque wilaya sur des sujets creux, du véritable gâchis ! Alors qu’il y a un mal qui menasse l’existence de notre société, et dont les ulémas ont leur responsabilité historique dans son existence et sa persistance ! C’est un silence coupable !

Chers faqihs : Pourquoi vous ne faites rien pour se purifier et purifier vos ancêtres des crimes  commis à travers l’esclavage ? Notre saint prophète disait : « Allah umma innii a’udhu bika min ‘ilmin laa yenva’u … » (que Dieu m’en garde d’un savoir qui ne sert a rien …).

 La société négro-africaine a beaucoup évolué, surtout dans le milieu intellectuel et citadin , loin de l’obscurantisme villageois, car l’esclavage comme tout le système de caste est aujourd’hui, plus dans les mentalités que dans les pratiques ! Alors que dans la société maure, l’esclavage existe sous toutes ses formes; on les vend, on les donnes et les dockers (porteurs) sont la nouvelle forme de l’esclavage supervisé et encadré par l’Etat …  et personne ne condamne, quand certains ont été appréhendés pour avoir volé des milliards, on a remué ciel et terre pour les faire sortir et nos érudits ont intervenus au plus haut niveau, et Ahmed Ould Khatry, condamné sans être juger, croupit en prison, non pour ce qu’il est supposé avoir fait mais pour ce qu’il est ! Mes chers frères Maures, où sont la fraternité, l’égalité et l’éthique ? Si ce que dit Biram est vrai, pourquoi ne pas lui couper l’herbe sous les pieds au lieu de chercher sa tête ? Est-il plus facile de nuire que de se rectifier ?

Les haratines ne resteront plus les bras croisés, ils vont se défendre et ils n’accepteront plus d’être piétinés comme avant. N’empêche que nos mains restent tendues à nos cousins maures blancs et  nécro-africains pour qu’ensemble, nous nous unissions dans cette lutte plus que légitime. Ainsi je rends hommage à tous ceux, ici ou ailleurs, qui ont déjà manifesté leur engagement à lutter à nos côtés pour bâtir une société juste et égalitaire.

Hommes de liberté de toute la Mauritanie  ……. Unissez-vous !

                                                                                  Brahim Ould Bilal Ould ABEID

SOS Discriminés

 

 

 

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