ARTICLE 447:

  

 Le Député du peuple, les Députés d’Ould Abdel Aziz


Les députés de la majorité semblent rester sourds aux appels des diplômés chômeurs, des dockers, des professeurs du second cycle, des enseignants du fondamental, des employés de la santé, des mauritaniens revenus du Sénégal et ceux déportés dans les quartiers mal lotis de Nouakchott et de Nouadhibou.

Ont-ils entendus les souffrances et les appels des affamés que menace aujourd’hui la précarité du fait d’une année agricole blanche ? Ont-ils entendu l’appel en détresse des 4800 fonctionnaires injustement suspendus ?

Ont-ils entendu le message des quarante ou cinquante milles habitants de Nouakchott qui ont répondu, le 17 avril dernier, à l’appel de la COD ?

Non !

Tout comme ils n’ont pas entendu les bruits émis par les caisses de l’Etat vidées, ni même les quémandes du pouvoir qui ne sait plus à quelle porte frapper pour demander des miettes !

Sourds, les députés de la majorité à la chienlit dont les grondements montent des villes, villages, des kebbas et autres adwabas ; ils n’ont d’ouïe que pour les mensonges du régime et les harangues ridicules du Parti-État.

Mais de qui êtes-vous donc les députés, Messieurs les parlementaires enrôlés dans la troupe applaudisseuse de Mohamed Ould Abdel Aziz ? De qui, bon sang, êtes-vous les représentants, si vous restez sourds aux douleurs de de nos concitoyens ?

Mais il y a quelqu’un qui entend ce grondement effroyable et qui, comme à son habitude, tient à prendre rendez-vous : Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr, Président de l’Assemblée nationale. L’histoire retiendra qu’il n’aura rien à se reprocher, car il a assumé, comme toujours, ses responsabilités politiques et constitutionnelles dans un discours franc, responsable et digne ; un discours qui prend en compte le souci de tous les citoyens et mesure, en même temps, l’ampleur des dangers qui pèsent sur toute la nation.

Le Président Messaoud peut-t-il se taire et laisser la Mauritanie exposée à tous les dangers ?

Évidemment pas. Il n’est pas surprenant que cet homme qui a dit non à la dictature et à l’usurpation du pouvoir s’élève aujourd’hui contre la maltraitance dont est victime le peuple mauritanien, la gestion chaotique des affaires de l’Etat…C’est un député du peuple, lui, Messaoud Ould Boulkheir.

Les autres, sont les députés de Mohamed Ould Abdel Aziz. Et quelle grande différence ?

Discours du Président Messaoud :


Le discours du Président de l’Assemblée Nationale Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr s’est caractérisé par un sens de responsabilité et d’abnégation inégalé ces dernier temps. Face au blocage qui perdure depuis la signature de l’accord cadre de Dakar dont l’application des clauses devait permettre le règlement définitif de la crise.

En fait, il est indéniable que la Mauritanie patauge dans une crise qui pourrit de jour en jour : La situation économique est critique, les conditions de vie des citoyens sont inquiétantes, les problèmes politiques et sociaux empirent et la gestion des affaires est chaotique.

L’impasse due à l’entêtement et aux tendances autocratiques d’Ould Abdel aziz, a nécessité que le Président Messaoud s’adresse, du haut de son perchoir, à la conscience des députés et par-delà au peuple mauritanien afin que tout le monde assume ses responsabilités. Car par ces temps où même la communauté internationale s’inquiète de la situation de la Mauritanie, les mauritaniens ne peuvent plus être tenus à l’écart et doivent être informés sans vernis de ce qui se passe dans le pays.

La récurrence des grèves, l’usage disproportionné de la violence et les multiples violations des libertés voilà autant de facteurs préoccupants et menaçants la stabilité et la quiétude, mais qui ne représentent que les premiers soubresauts d’une chienlit programmée.

C’est le moment de tirer les leçons des conséquences désastreuses de la politique de l’autruche. C’est le moment, où jamais de prendre la mesure de la crise et d’œuvrer, par les moyens qui s’imposent, à trouver une solution aux problèmes.

Le Président Messaoud a tiré une sonnette d’alarme. Le devoir des parlementaires était de se poser des questions sur la raison de cette décision, non de la vilipender et de se faire les porte-voix d’un exécutif incapable et irresponsable !

Ethmane Ould Bidiel

Professeur de second cycle, cadre de l’APP et ancien membre de la CENI en 2007 et 2009.

Source: canalrim.info

 

 

 

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