ARTICLE 446:

  

 Mauritanie : de la température politiquement volcanique à la tension socialement

 

L'éruption du volcan, dont nous avions régulièrement décrit ici l'évolution progressive, semble prendre des allures beaucoup plus complexes, que celles qui ont joué jusqu'à cette date, réduites à des conflits purement d'ordre politique.

En effet, aux côtés de cette menace politique, surgissent d'autres intempéries dont le séisme social, le cyclone sectaire et la tempête du nomadisme politique, caractérisée en ces derniers jours d'implantation du parti au pouvoir par un exode sans précédent des autres partis non appartenant à la majorité, vers l'Upr, considérée le sésame incontournable de toutes les largesses du pouvoir.

Devant ces nouveaux rebondissements, la confrontation politique habituelle entre le pouvoir et l'opposition prend un sérieux recul, qui aurait été bien accueilli, s'il n'a pas été accompagné de la résurgence d'autres problèmes plus complexes et plus difficiles à maitriser, étant donné qu'ils portent sur des richesses économiques considérables capables de rehausser le train de vie infernal des ouvriers et de refouler le spectre de la crise alimentaire qui sévit et qui n'épargne ni le bétail, ni les citoyens, ni non plus les enfants.

Justement, à propos de cette crise alimentaire qui mobilise les institutions internationales, la Mauritanie passera un trimestre (mai, juin, juillet) difficile, en raison de la recrudescence des mendiants délaissés par leurs familles, négligés par les personnes de bonne volonté et oubliés par le gouvernement.

Chose paradoxale pour un pouvoir qui a mis en place deux grands commissariats pour assurer la sécurité alimentaire, mais également humanitaire, dirigés par Ould Mohamedou et Ould Dadda, qui, selon certaines rumeurs, utiliseraient leurs moyens à des fins plus politiques que "vocationnelles".

Pour mieux cerner l'ampleur de la crise, notons que la Mauritanie importe les deux tiers de sa consommation et le risque est déjà très grand de voir les aides alimentaires déjà mobilisées par l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis prendre des sentiers obscurs, vers les troupeaux des pontes de l'Etat, au lieu d'être distribuées aux pauvres, là où ils se trouvent sur toute l'étendue du territoire national.

Le gouvernement a déjà fait une évaluation des besoins alimentaires, en demandant une enveloppe de plus 10 millions de dollars pour faire face à cette crise alimentaire.

D'ailleurs, le fait de trouver le nom de la Mauritanie dans la liste des pays pour lesquels la communauté internationale demande des aides urgentes pour faire face au spectre de la famine, suffit à lui seul pour comprendre que la Mauritanie ne passe par ses meilleurs moments.

Côté pouvoir, le silence politique ne semble pas vouloir dire observer une trêve générale. Au contraire, il s'agit pour le régime de poursuivre les nominations arbitraires, particulièrement celles qui peuvent permettre de faire des dosages suffisants pour écarter toute velléité communautaire ou raciste contre les autorités.

En effet, après la nomination de Me Sghair aux commandes du Conseil Constitutionnel, c'est l'ancien ministre Ould Zahav qui se voit nommé ambassadeur ; après une longue traversée du désert, un refus d'accréditation de la part des saoudiens... Après Ould Boilil, l'ancien compagnon de Hamidou Kane à la dernière consultation électorale se voit gratifier pour rôle de subversion politique.

Autant dire que le contre-courant du mouvement de l'Ira du militant antiesclavagiste et défenseur des droits de l'homme Biram Ould Dah Ould Abeid, fonctionne bien pour les autorités, alors que pour les assoiffés de la justice sociale, ce n'est que de la poudre aux yeux.

Non loin de là, tout se prépare pour un bon démarrage de la prochaine session parlementaire, avec des promesses d'accrochages oraux très violents entre les députés de la majorité et ceux de l'opposition.

A ce titre, les assises de lundi prochain, seront peut être déterminantes pour la gauche pour critiquer haut et fort sur la gestion scabreuse du pays sur tous les plans politique, économique, sociale et sécuritaire.

Nouakchott qui vient de se faire signifier un niet à sa candidature de siéger au Conseil des Droits de l'Homme de l'Onu, pour ses défauts pluralistes, n'arrive pas encore à séduire les bailleurs de fonds, alors que le rendez-vous fatidique de Bruxelles approche.

A propos du parti Etat, l'Upr, dont l'implantation suscite plus de surprises avec des unités aux effectifs supérieurs à ceux des inscrits des dernières élections, ainsi que des affrontements entre proches, pour des questions de domination en termes de cellules rassemblées comme autrefois avec Taya, c'est aussi l'implosion. C'est malheureusement le cas de Yaghref et d'autres localités du pays, où le conflit entre fractions ennemies a été étouffé pour éviter une humiliation grandissante à l'Upr.

Toujours dans ce cadre, le nomadisme politique s'annonce massif aux dernières heures de l'implantation de l'Upr, auquel vient de se rallier, avec fanfares et trompettes le député Lalla Mint Hassena, la maire de Tevragh Zeina, Fatimetou mint Abdel Maleck et 30 autres personnalités.

Le MPR de Kane Hamidou Baba fait lui aussi des arrivées, même si l'heure du sur plein réalisé par l'Upr est loin d'être acquise.

Non loin de cette transhumance politique, l'ancien ministre et argentier Zeine Ould Zeidane s'apprête à hisser la cote de popularité de Adil Bis (fusion adil, alternative, RPM), ce qui rend encore le conglomérat politique très épars et impuissant de déboucher sur une visibilité réelle de l'échiquier politique national.

Cherchant à tout prix à ne pas faire les frais de ce stupide volcan politique, le Regroupement des victimes des événements de 1989 (REVE), limite quant à lui son combat politique à ses doléances premières, sans la satisfaction desquelles, la politique n'est qu'une comédie à laquelle il faut éviter de s' y prendre pour ne pas se mordre les doigts au point d'arrivée.

REVE lance ainsi une campagne nationale de sensibilisation destinée à demander le règlement global et définitif de tous les problèmes nés des déportations de Mauritaniens vers le Sénégal.

Le plus inquiétant encore, ce sont les derniers développements qui font passer les larves du volcan de leur tiédeur politique à leur moiteur sociale, avec ces affrontements violents survenus ces derniers jours entre les dockers et les forces de l'ordre, qui se sont soldés par des arrestations de dizaines d'ouvriers.

Et dire que tout ce portrait politico-socioéconomique n'est pas volcanique, c'est vraiment jouer la politique de l'autruche. ( à suivre)

Ahmed Ould Bettar

http://www.foexgood.com/2010/05/de-la-temperature-politiquement.html

 

Réaction n°1

 

La Mauritanie est esclavagiste, discriminatoire et archaïque !

 

Si nous autres militants et exécuteurs de l’Initiative de la Résurgence du mouvement abolitionniste de l’esclavage en Mauritanie ne sommes pas trop d’accord avec les discours de volcan de Bettar Ahlmed, c’est parce que nous avons raison de penser que celui-ci ne descend pas jusqu’à la terre ferme de la vérité ! Jusqu’à la terre ferme du vécu de l’esclavage et l’apartheid dont les maures sont responsables, sans différenciation de leur position analytique et pratique, quelque pertinent que soit leur analyse des faits politiques en haut lieu des alliances et recompositions de l’échiquier des partisans esclavagistes et non esclavagistes, nous supposons que dans leur majorité ou leur exclusivité les maures ont goûté à la saveur de la domination raciale et se complaisent à la facilité de la vie par le partage des richesses nationales qui exclut tout ce qui est Noir et méritant de partager le bien commun qui ne revient qu’aux maures et à eux seuls ! Mais nous comprenons que leur stratégie ne menait pas à la liberté du peuple et son autodétermination, en Mauritanie la stratégie des prises de position et de sa représentation au niveau législatif et parlementaire ramènent le peuple à plus d’esclavage et d’apartheid pour les facteurs déterminants de races Noir et berbère ou barbares.

La  Mauritanie est archaïque de par son système fondateur et déterminant, foncièrement esclavagiste, mécréante, judéo-chrétien et raciste !

Le Japon est moderne. Pourquoi ? Parce que les députés et parlementaires qui, de par leur positionnement, pourraient changer la configuration bêtement esclavagiste comme le système au pouvoir depuis mille ans n’en ont aucune envie ! Le parti au pouvoir au Japon, est PLD est tombé après 50 ans de règne puisque des députés transfuges de son système ont jugé, à une certaine étape de leur histoire de ne plus s’aligner sur le système des shogunats et daimyos, les anciens nobles et guerriers samouraïs qui dominaient l’ensemble de la vie au détriment des esclaves et bases classes, alors qu’en Mauritanie, les opposants au sein de la fronde particulièrement maure, ont juré de s’aligner infiniment sur le système esclavagiste maure. Pourquoi ? Puisque le système esclavagiste maure au Pouvoir rime avec le système esclavagiste de l’opposition. Voilà par où il faut prendre le taureau par les cornes ! Voilà par où il faut prendre le système esclavagiste par sa véritable identité ! Voilà pourquoi, nous autres nègres de la République de quatre-vingt-dix pour cent de Noirs contre dix pour cents de barbares et berbères, ne sommes pas d’accord avec les discours de volcan qui ne nous ramènent pas au fondement du système esclavagiste et d’apartheid de la Mauritanie. Le discours de Bettar est contestable de rééquilibrer les positions Etat/opposition, toutefois les discours de Betar Ahmed sont suspendus dans le ciel d’une confrontation politique de fantaisiste, et de poésie qui ne craignent pas Dieu, et qui se moquent quelque peu de la vérité et de la réalité de l’esclavage et apartheid exercé par les beïdanes. Reviens-nous, dirions-nous Betttar sur la réalité vécue de nos compatriotes Noirs de la Mauritanie, de la misère des Noirs pour la raison seule et suffisante d’être Nègre de la République !

 

Réaction n°2

 

Sujet : Centre du Volcan : la dichotomie raciale

En matière de volcan, les fondements sont plus pernicieux que ces manifestations politiques au niveau de « la confrontation politique habituelle » comme vous l’écrivez à juste titre. Il y a des remous qui opposent, créent des oppositions plus tranchées.

 

1.   Opposition citoyenne contre l’injustice institutionnelle du deux poids deux mesures, nous entendons les catégories noires victimes de l’injustice historique contre la catégorie arabo-bèrbère ; l’évocation des revendications du REVE/89 ; et du débrayage des dockers participent de revendications plus profondes en ce qu’elles remettent en cause le sort, unilatéral des esclaves et des autres Noirs. Il est symptomatique que ces deux sommations qui mettent l’Etat face à sa responsabilité historique par les crimes qui frappent les déportés Noirs tous, et responsabilité actuelle de l’Etat par le sort des dockers essentiellement esclaves, Harratine, ces revendications ne soient pas traitées à la juste dimension de leur origine et leur portée. Tel est le vortex et le centre du volcan.

2.   « L'éruption du volcan », du côté de l’opposition, n’a jamais été d’ordre politique au sens d’une confrontation qui ramène à l’application réglementaire des textes juridiques et législatifs au niveau et au profit de l’ensemble des citoyens de la Mauritanie. La constitution, l’Etat s’assoit dessus en ne discutant l’opération de ses articles quant à la justesse de leur application sur des questions aussi dangereuses que le privilège criminel de la franche berbère, il y a donc une confusion inextricable de conflits sciemment entretenus.

3. Nous expérimentons par la manifestation de l’IRA- Mauritanie une descente aux enfers dans le volcan beïdane dont les fumées étouffent depuis toujours la couche noire de ce pays. Jusqu’à cette date aucune organisation n’a assailli le système jusqu’à son retranchement mystificateur d’arbitraire pour s’enquérir du processus d'éruption du volcan, « dont nous avions régulièrement décrit ici l'évolution progressive », - en oubliant sa fondation religio-séculier.

« En effet, aux côtés de cette menace politique, surgissent d'autres intempéries dont le séisme social, le cyclone sectaire et la tempête du nomadisme politique, caractérisée en ces derniers jours d'implantation du parti au pouvoir par un exode sans précédent des autres partis non appartenant à la majorité, vers l'Upr, considérée le sésame incontournable de toutes les largesses du pouvoir. »

Autant dire que le contre-courant étatique envers et contre l'Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste de Biram Ould Dah Ould Abeid, fonctionne mal pour les autorités, en remettant au premier plan le fondement esclavagiste du système que les assoiffés de justice sociale ne veulent plus abandonner au bon vouloir des esclavagistes endurcis maures. De là, les discours volcaniques deviennent de la poudre aux yeux, en subversif de la non remise en cause de la junte BEÏDANE, discours fait pour marcher contre l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste, la seule opposition qui vaille le titre d’opposition. Voilà donc le centre du Volcan que vous tentez d’escamoter et d’élider en discours de volcan lui-même subversif.

4.   Tel est le vrai volcan, sa vraie nature est une dichotomie de la population mauritanienne en justiciables et non justiciables, le rebut Noir par rapport à l’élu arabo-bérbère. En ce sens les discours de volcans, quoique nécessaires dans la contextualisation de la politique politicienne, noie le poisson de la vraie nature de la société où nous vivons.

5.   En matière de volcan, les discours de volcan ne sont pas  les plus salvateurs en lieu et place de la panacée de sa violence qui l’exterminera par elle-même, à force de violence

Au niveau administratif et institutionnel : pareil écart de traitement entre les races noire et blanche ; exemple : recrutement dans l’armée et promotion des criminels de guerre dont nous avions régulièrement décrit ici l'évolution progressive, « semble prendre des allures beaucoup plus complexes, que celles qui ont joué jusqu'à cette date, réduites à des conflits purement d'ordre politique. »

 « la résurgence d'autres problèmes plus complexes et plus difficiles à maîtriser, étant donné qu'ils portent sur des richesses économiques considérables capables de rehausser le train de vie infernal des ouvriers et de refouler le spectre de la crise alimentaire qui sévit et qui n'épargne ni le bétail, ni les citoyens, ni non plus les enfants. » Ces problèmes ne resurgissent pas, ils sont constitutifs de la vie de tous les jours de milliers de Mauritaniens.

 

sidna brahim

 

 

 

  Retour