ARTICLE 427:

  

Nous récoltons ce que nous avons semé

 

Les contours actuels de la Mauritanie ont été définis par l’ancienne puissance coloniale. Comme partout ailleurs, celle-ci a rassemblé des communautés nationales qui, tout en partageant beaucoup de choses en commun avaient parfois des spécificités qui, si elles ne sont pas prises en charge peuvent apparaître comme des sources de fictions et d’instabilité.

En vérité, le problème de la Mauritanie n’est pas à rechercher dans son économie ou dans la forme de ces institutions. La maladie du pays est congénitale. La Mauritanie est l’héritage d’un système esclavagiste sur lequel est venu se greffer un mode de gestion tribal d’exclusion de communautés entières au profit d’une seule entité dont les différentes composantes sont en perpétuel conflit pour le contrôle du pouvoir.

La parenthèse militaire très longue déjà, a été facilitée par l’entrée du pays dans la guerre du Sahara, une malchance dont la Mauritanie aurait pu se passer, mais celle-ci n’avait fait que distraire un temps, les antagonismes raciaux qui avaient déjà pointés dès février 1966.

Les mauritaniens sont surtout punis parce qu’ils ne veulent pas appliquer réellement les préceptes de leur religion qu’ils prétendent mettre au dessus de tout. A 100% musulman et ayant baptisé leur pays en République Islamique, ils n’ont pas réglé par l’Islam leurs contradictions internes en faisant que chaque mauritanien, se sente libre, n’étant esclave que d’ALLAH, et était bien chez lui.

Si chaque mauritanien, voulait pour son prochain, ce qu’il voulait pour lui-même, si chaque mauritanien considérait qu’aucun être humain ne peut être supérieur à un autre que par la foi en ALLAH, si chaque mauritanien respectait le sang, la dignité et les biens de l’autre comme sacrés, si chaque mauritanien se gardait de détourner les biens collectifs à ses fins propres et enfin si l’Etat se donnait comme objectif de faire appliquer les prescriptions que voici, on n’en serait pas là où on est aujourd’hui. Nous récoltons ce que nous avons semé.

Aujourd’hui, on veut appeler la Démocratie au secours... Mais celle-ci ne tombe du ciel. La démocratie telle qu’elle est pratiquée ailleurs dans les pays développés a été méritée par les peuples de ces pays. Mais le système édicté par ALLAH est meilleur que cette démocratie qui permet à la majorité d’opprimer la minorité par le suffrage universel si les problèmes que j’ai évoqués plus haut ne sont pas réglés à l’avance.

En Mauritanie, les militaires continueront à régenter le pays tant que les hommes politiques qui prétendent parler au nom des populations seront dominés par l’opportunisme, l’inconséquence et la fuite devant leur responsabilité. Ces militaires ne quitteront réellement le pouvoir que lorsque toutes les communautés du pays se sentiront solidaires pour un même destin et pour lequel ils seront tous prêts à faire le sacrifice suprême.

Les richesses fabuleuses du pays, que trois millions de mauritaniens trouvent du mal à se partager équitablement sur une superficie de 1 millions de Km2, sont toujours là. «Le mouton mort dans le désert» de Horma Ould bebana n’a peut-être pas fini de faire la fête des chacals.

Ibrahima Moctar Sarr
Président de l’AJD/MR

 source :  AJD / MR

Tiré de cridem.org

 

 

 

 

 

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