ARTICLE 419:

  

Les anti esclavagistes à l'assaut du système politique

 

Écrit par C.Aïdara  

L'authentique Mauritanie

L'Initiative de résurgence du Mouvement abolitionniste de Mauritanie

ImageIRA/Mauritanie), que préside Birane Ould Dah Ould Abeid a organisé hier un point de presse au terme duquel un communiqué d'une rare violence contre le système en vigueur a été diffusé.

Dans une rétrospective qui reprend les cinquante ans d'indépendance de la Mauritanie, IRA résume le système politique mauritanien en une succession d'expériences toutes plus nuisibles à la cause antiesclavagiste les unes que les autres, dans la mesure où le nationalisme, l'islamisme, le libéralisme et le socialisme entre autres, concourent de sont point de vue à perpétuer un système de domination basé sur le racisme et l'asservissement.

Les rares mouvements ou partis qui, selon lui, avaient fait de la libération des Noirs et des Haratines une mission et un sacerdoce, à l'image d' El Hor, les Flam, APP et AJD, ont déserté le terrain de la lutte, traversés soit par le doute, soit minés par la renonciation ou paralysés par des remous internes.

Ainsi, pour l'organisme dirigé par Birane Ould Dah, connu pour sa révolte contre ce qu'il considère comme la marginalisation et l'asservissement des Noirs et Haratines de Mauritanie, les partis politiques en sont réduits aujourd'hui à circonscrire leur opposition au coup d'Etat du  6 août 2008 ou à dénoncer les exactions commises à Gaza s'ils n'épuisent leur énergie à défendre d'autres causes secondaires, comme les hommes d'affaires victimes ou cibles de la "campagne de lutte contre la gabegie ".

Pour l'IRA, la vraie bataille de l'opposition et des défenseurs des droits de l'homme doit au contraire se focaliser sur la lutte contre toutes les formes d'oppression et d'exclusion dont les victimes sont essentiellement Noir ou Haratine, citant entre autre la discrimination au niveau des concours et des recrutement au sein de la Fonction Publique ou des corps constitués, les expropriations foncières à caractère raciste et esclavagiste, l'impunité des autorités et l'instrumentalisation d'une justice qui semble tailler pour la cause des classes dominantes.

Pour Birane Ould Dah, il faut carrément forcer "les lignes rouges édictées par le système ", lequel est réfractaire à "toute forme d'action ou d'analyse visant sa remise en cause véritable ". Il faut transgresser le "politiquement correct " pour s'inscrire dans une démarche progressiste, consistant non pas à jouer au simple décor d'une "pseudo démocratie " dont le rôle est de servir de légitimation à un système bâti sur l'injustice et l'anachronisme, mais de révolutionner les modes de pensée et faire de l'égalité une évidence et non une pure invention de l'esprit.

Par la suite, Birane Ould Dah a présenté plusieurs cas qu'il considère être des victimes de l'esclavage et de la discrimination. Certains des cas relèvent selon lui de "notre système judiciaire et de nos lois " ainsi que des contradictions nées de la cohabitation entre un droit moderne et un droit malékite. Il a invité la classe politique et surtout les juristes à repenser l'arsenal juridique en vigueur dans le pays.

 

 

 

 

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