ARTICLE 414:

  

Quand El Hor est enrhumé, l’APP éternue : La succession de Messaoud serait-elle ouverte ?

 

 Il est permis de le penser au regard du débat qui agite le milieu de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), parti présidé par Messoud Ould Boulkheir, également président de l’assemblée nationale.

Si pour le président de l’Assemblée nationale, l’esclavage n’est plus un problème, il n’en est pas de même pour certains compagnons de lutte, avec lesquels ils seraient en rupture de banc aujourd’hui. L’ancien ministre
Oumar Ould Yali et Samory Ould Bèye secrétaire général de la CLTM, ne seraient pas en accord avec Ould Boulkheïr sur la question.

Pour eux, les
haratines sont considérés pour des moins que rien, marginalisés dans la vie publique du pays, au point qu’il y a lieu d’agir pour s’opposer à cela.

Le secrétaire général de la CLTM, vient d’envoyer une lettre à Ban Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies pour demander son intervention, afin que cesse cette politique des deux poids et deux mesures dont est victime la communauté haratine. Samory Ould Bèye -qui estime que le poids démographique haratine est plus important dans le pays, toute communauté confondue- réclame au patron des Nations Unies, un recensement national sérieux pour déterminer le poids de chaque communauté.

De plus, il veut que dans la constitution, soit référencée la communauté
haratine tout comme la communauté négro-africaine est catégorisée en Pulaar, Ouolof et Soninké.

Aux journées de réflexions de l’
APP tenues du 24 au 26 décembre 2009 à l’ancienne maison des jeunes, ce débat, on s’en rappelle, s’y était invité puisque Messaoud Ould Boulkheïr n’avait manqué de saisir l’occasion de remettre les pendules à l’heure en mettant en garde contre ceux qui font croire que le mouvement « El Hor » est « une organisation politique qui existe aujourd'hui en Mauritanie avec des leaders à Nouakchott, Nouadhibou et Néma».

N’appréciant pas trop cette vision, Le président de l’
APP se lâchait pour dire à qui veut l’entendre, qu’il est le créateur du mouvement El Hor que lui et ses amis animaient dans la clandestinité en faveur de l’abolition de l’esclavage. Selon lui, il n’y a pas qu’eux seulement qui sont impliqués dans ce combat aujourd’hui, mais ce sont tout le monde. Le leader de l’APP ajoutait à ses propos que cette cause qu’ils défendaient est prise en charge maintenant par le parti, qui travaille à sa réelle concrétisation sur le terrain.

Avec la récurrence des critiques, tout porte à croire, que les mises au point du président de l’Assemblée nationale, n’ont pas entamé la détermination du camp des durs qui lui reproche une démission face à la cause
haratine. Mais en vérité, pensent certains, ce qui mine El Hor, semble être une bataille de positionnement pour la succession de Messaoud Ould Boulkheïr.

Vraisemblablement l’abcès sera crevé une bonne fois pour toute. Quand ? La question reste posée, mais le suspens ne va pas durer pour engager l’
APP dans une zone de turbulence. Mais une chose est à peu près certaine, n’est pas Messaoud Ould Boulkheïr qui veut.

Moussa Diop

 Source : Le Quotidien de Nouakchott

 

 

 

 

  Retour