Quand El Hor est enrhumé, l’APP éternue : La succession de
Messaoud serait-elle ouverte ?
Il est permis de le penser au regard du débat
qui agite le milieu de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), parti
présidé par Messoud Ould Boulkheir, également président de l’assemblée
nationale.
Si pour le président de l’Assemblée nationale, l’esclavage n’est plus un
problème, il n’en est pas de même pour certains compagnons de lutte, avec
lesquels ils seraient en rupture de banc aujourd’hui. L’ancien ministre Oumar
Ould Yali et Samory Ould Bèye secrétaire général de la CLTM,
ne seraient pas en accord avec Ould Boulkheïr sur la question.
Pour eux, les haratines sont considérés pour des moins que rien,
marginalisés dans la vie publique du pays, au point qu’il y a lieu d’agir
pour s’opposer à cela.
Le secrétaire général de la CLTM, vient d’envoyer une lettre à Ban
Ki Moon, secrétaire général des Nations Unies pour demander son
intervention, afin que cesse cette politique des deux poids et deux mesures
dont est victime la communauté haratine. Samory Ould Bèye -qui estime
que le poids démographique haratine est plus important dans le pays, toute
communauté confondue- réclame au patron des Nations Unies, un
recensement national sérieux pour déterminer le poids de chaque communauté.
De plus, il veut que dans la constitution, soit référencée la communauté haratine
tout comme la communauté négro-africaine est catégorisée en Pulaar, Ouolof
et Soninké.
Aux journées de réflexions de l’APP tenues du 24 au 26 décembre 2009 à
l’ancienne maison des jeunes, ce débat, on s’en rappelle, s’y était invité
puisque Messaoud Ould Boulkheïr n’avait manqué de saisir l’occasion de
remettre les pendules à l’heure en mettant en garde contre ceux qui font
croire que le mouvement « El Hor » est « une organisation politique
qui existe aujourd'hui en Mauritanie avec des leaders à Nouakchott,
Nouadhibou et Néma».
N’appréciant pas trop cette vision, Le président de l’APP se lâchait
pour dire à qui veut l’entendre, qu’il est le créateur du mouvement El Hor
que lui et ses amis animaient dans la clandestinité en faveur de
l’abolition de l’esclavage. Selon lui, il n’y a pas qu’eux seulement qui sont
impliqués dans ce combat aujourd’hui, mais ce sont tout le monde. Le leader
de l’APP ajoutait à ses propos que cette cause qu’ils défendaient est
prise en charge maintenant par le parti, qui travaille à sa réelle
concrétisation sur le terrain.
Avec la récurrence des critiques, tout porte à croire, que les mises au point
du président de l’Assemblée nationale, n’ont pas entamé la détermination du
camp des durs qui lui reproche une démission face à la cause haratine.
Mais en vérité, pensent certains, ce qui mine El Hor, semble être une
bataille de positionnement pour la succession de Messaoud Ould Boulkheïr.
Vraisemblablement l’abcès sera crevé une bonne fois pour toute. Quand ? La
question reste posée, mais le suspens ne va pas durer pour engager l’APP dans
une zone de turbulence. Mais une chose est à peu près certaine, n’est pas Messaoud
Ould Boulkheïr qui veut.
Moussa Diop
Source : Le Quotidien de
Nouakchott
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