ARTICLE 402:

  

On n’attend pas une invitation pour dénoncer une injustice.

 

Exact notre ami bocar s'est trompé des mots
on attend pas une invitation pour dénoncer les injustices.
Nos politiciens ne sont pas des polytechniciens.

Non Monsieur,

 

Aucune invitation qui vaille pour une  fille ou un fils de la Mauritanie soucieux de manifester à la mémoire de ses soeurs, épouses, pères, maris, frères, compagnons d'armes, d'après les slogans de la manifestation. Il se posait plus largement les tares de la domination raciale en Maurtanie.

Les guinéens présents, les politiques, les anonymes étaient là par sympathie, bien que n'étant pas mauritanien. Il ne tombera jamais sous le sens qu'un Mauritanien attende une invitation. C'est tellement idiot que cette attitude ferme la bouche. On ne sait pas quelle réponse donner à certains degrés d'idiotie. Cependant, il convient encore d'ouvrir tous les pores du citoyen maurtanien, avec l'espoir qu'il lui passe un minimum de compréhension à travers le peau.

Toutefois, la manifestation du 28  était organisée et menée par des Noirs. Un beïdane y aurait toute sa place, qui aurait le courage d’affirmer son désaccord avec le système historique d’esclavage qui frappe les Noirs en Mauritanie, ne serait-ce que par le symbole de sa présence qui donnerait une lecture différente des enjolivements des partis politique d’inspiration réunificatrice. Quelque soit la beauté démagogique et propagandiste de tel discours, nous savons qu’il est au fond inspiré par un intéressement avoué de subventions pour tenir boutique à la place d’un vrai parti politique, c’est la raison pour laquelle ces partis, soit dit, négro-africain ou front démocratique ont vite fait de soutenir le général contre un président plus unilatéralement reconnu. Le premier espère coopter le génocide noir en Mauritanie à une affaire de petits sous, d’indemnisation, le second mené par Daddah a un espoir de promotion personnelle, de durcissement dictatorial qui n’ouvrira jamais l’espace de pouvoir et de décision à un Noir.

 

Et pourtant, il ne manque pas de beïdanes qui, en privé, chuchotent leur désaccord contre l’asservissement des Noirs, mais en privé seulement, car l’effet de groupe que la propagande raciste a créé laisse difficilement le choix public de vérité à un arabo-berbère sous peine de mise au pilori par le reste des maures.

 

Tout le vaste travail de déconstruction d’une telle mentalité, des Noirs idiots et des maures complexés, qui tient deux pôles raciaux opposés, reste terriblement à faire. Et ne se peut faire que par l’appellation des choses par leur nom : la haine c’est la haine et non l’incompréhension, l’esclavage c’est l’esclavage et non les séquelles de l’esclavage, la domination raciale est un système d’apartheid qui, si au départ n’était pas systématisée, a vite trouvé ses théoriciens et exécuteurs.

Face à cette situation, tout est permis pour un Noir sauf des demi-mesures dans sa position. Sans des attentes d'invitation maladives. Les choses sont ce qu’elles sont et nous devons leur opposer les moyens de leur destruction. Il n’y a rien à attendre du régime historique qui a toujours gouverné la Mauritanie. C’est dès le départ que ould Daddah a fait du problème noir en Mauritanie un conflit de frontière et de terres avec le Sénégal, jusqu’à sa traduction dans le génocide que nous connaissons en 89, et le reste s’est poursuivi dans le même esprit de contenir toute velléité de détermination, d’accomplissement des négro-mauritaniens dans leur pays. Cependant, ce n’est qu’à partir de 1990, avec la saillie d’"ouverture démocratique" du bouffon Taya, que la culpabilité générale arabo-berbère, est passée à la vindicte populaire négro-mauritanienne jusque dans sa base qui se rend compte de son dénuement face au beïdane, et plus particulièrement à la vindicte générale harratine jusque dans sa base qui se rend compte de sa singularité. En cherchant à donner une nouvelle forme de souffle à la domination raciale, Taya ouvrait sans s’en rendre compte la brèche de sa perte, de la perte d’hégémonie légitime arabo-berbère du moment que les esclaves historiques ouvraient les yeux et la bouche, et surtout se distendaient dans une position réactionnaire et défensive. 

D’où toute l’obscurité des Noirs qui, en France libre, ne sont pas venus manifester en attendant une invitation, bordel ! mais par qui donc ? Ne sont-ils pas aussi concernés que les étrangers qui n'ont pas attendu d'invitation ?  D’où toute l’ambiguïté des beïdanes qui se sont cachés « pudiquement » pour s’esquiver du poids de l’horreur qu’a subie les négro-mauritaniens sous leurs yeux, horreur qui aujourd’hui, sans possibilité de recul de la part de la junte, ne cessera de s’enfler jusqu’à son explosion parmi une couche de la population qui l’aura subie plus profondément puisque faisant même l’objet de mépris et d’âneries de la part d’autres frères. Pourtant, elle ne fera pas de quartier, et rien ne l’arrêtera !            

le 01/12/09

Moctar Fall

 

 

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