ARTICLE 385:

  

L’esclavage moderne - I

Il y a actuellement environ 27 millions d’esclaves à travers le monde. Certains d’entre eux sont des esclaves par ascendance (autrement dit, ils sont nés esclaves), tandis que d’autres ont été soumis dès l’enfance à la servitude, aux travaux forcés, et sont exploités comme domestiques, ou encore comme esclaves sexuels. Dans un contexte de crise économique mondiale, le nombre d’esclaves est susceptible d’augmenter.

On retrouve les esclaves sur chaque continent. Certains hommes et femmes asservissent des personnes vulnérables, obligeant ces dernières à fournir toute une gamme de services.

Cette Éthopienne a été maintenue en servitude dans une résidence privée en France (Photo de Marie Dorginy, SIPA Press)

Cette Éthopienne a été maintenue en servitude dans une résidence privée en France (Photo de Marie Dorginy, SIPA Press)

De par le monde, l’esclavage est une industrie énorme. Selon l’auteur Siddharth Kara, l’esclavage au niveau international a généré des profits en 2007 de 91,2 milliards de dollars. En moyenne, chaque esclave a généré des profits annuels pour son maître ou sa maîtresse de 3175 $ (la moyenne pour les travailleurs en servitude était de 950 $, alors que la moyenne pour les esclaves sexuels était de 29.210 $).

Or, l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule que «Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes.»

La Déclaration universelle a été adoptée en 1948. Alors, pourquoi la communauté internationale n’a-t-elle pas réussi à éradiquer l’esclavage, depuis ce temps-là? Est-ce parce que la communauté internationale n’a pas entendu parler de ce fléau, ou plutôt que ça arrange bien des gens de fermer les yeux sur l’esclavage contemporain?

Il y a quelques années, alors que je réalisais une série de documentaires pour Radio-Canada dans le Sahara, j’ai rencontré un certain nombre d’esclaves, ainsi que leurs maîtres. J’y ai rencontré des esclaves noirs Haratine en Mauritanie, qui appartenaient aux «Maures» arabophones du pays, ainsi que des esclaves noirs Bellas sous le joug des Touaregs du Mali. Maîtres et esclaves m’ont fait des réponses évasives sur la prévalence de l’esclavage de nos jours. Les esclaves, en particulier, m’ont semblé extrêmement vulnérables, enfermés dans un monde de souffrance silencieuse, à la merci de leurs maîtres. Toutefois, je n’ai pas été en mesure d’enquêter sur la condition de ces esclaves, car j’ignorais les langues parlées par ces esclaves, et d’ailleurs je ne les ai jamais rencontrés sans que leurs maîtres ne soient présents.

J,ai rencontré ces esclaves haratine en Mauritanie, mais comme étaient surveillées par leur maître, je ne poouvais communiquer avec elles

J’ai rencontré ces esclaves haratine en Mauritanie, mais comme elles étaient surveillées par leur maître, je ne pouvais communiquer avec elles

Selon certaines estimations, il y aurait quelque chose comme 600.000 esclaves en Mauritanie, des dizaines de milliers d’esclaves au Mali, 870.000 esclaves au Niger, et beaucoup plus d’esclaves au Tchad et au Soudan. En outre, de nombreuses victimes du trafic humain sont acheminées vers le Ghana, la Côte-d’Ivoire, le Nigeria et le Cameroun, pour y être forcées à travailler.

Je me suis demandé ce qui motive une personne à devenir le maître ou la maîtresse d’un autre, de dominer et de dépersonnaliser cet autre, de priver l’esclave de ses droits juridiques, et de traiter cet autre comme une possession ou une commodité ou marchandise devant être jalousement gardée et pouvant même être achetée, vendue, échangée ou troquée? En plus des esclaves en Afrique, n’y en aurait-il pas bien d’autres sur d’autres continents? Comment l’esclavage peut-il être encore généralisé, en ce début de 21e siècle? Que peut-on faire pour émanciper les esclaves, de quelque nature qu’ils soient, et comment peuvent-ils devenir pleinement autonomes, soit par des programmes d’éducation, soit par des soutiens économiques à long terme?

Pour en savoir plus sur l’esclavage contemporain, j’ai récemment contacté un certain nombre d’ONG en Europe et en Afrique.

1) L’esclavage par ascendance en Afrique.

Romana Cacchioli, d’Anti-Slavery International à Londres, m’a récemment fait le tour de la question. «L’esclavage est la négation de l’humanité d’une personne, réduisant cette dernière au non-être. Dans le cas de l’esclavage par ascendance, les Haratine représentent environ 40% de la population mauritanienne entière, tandis que les esclaves y représentent environ le 18%. Les Touaregs du Mali ont des esclaves Bellas. L’esclavage est pratiqué principalement par des Arabes berbères d’Afrique du Nord. De leur côté, les Peuls, Soninkés et Haoussa ont des esclaves également. Les esclaves par ascendance se trouvent essentiellement en Mauritanie, au Mali et au Niger.»

J’ai trouvé cette remarque intéressante, car elle signifiait que les propriétaires d’esclaves ne sont pas seulement Arabes ou Berbères, mais peuvent être Africains noirs également.

Alors, en quoi consiste l’esclavage par ascendance?

«En naissant, les gens héritent de leur statut d’esclaves à travers leur mère. Il est impossible de casser ce cycle à moins que le maître ne décide de relâcher ses esclaves. Les maîtres considèrent que leurs esclaves sont des biens, dont ils ont le droit de disposer comme bon leur semble. La personne en esclavage n’a aucun droit. En Mauritanie, l’esclavage est renforcé par des interprétations erronées de l’Islam. On dit aux esclaves que c’est ce qu’Allah a ordonné. Le Paradis de l’esclave est donc de se retrouver aux pieds de son maître, et de lui obéir. Si l’esclave s’évade de son maître, l’esclave s’éloigne  de l’Islam».

Selon Weila Ilguilas, directeur de l’ONG Timidria au Niger, «L’esclavage par ascendance a trait à une personne dont les parents ou grands parents ont connu l’esclavage, donc des victimes, et la société dans laquelle ils ont vécu les considère comme telles. Les descendants de ces personnes vivent des discriminations, exclusions et stigmatisations au sein de ces sociétés dans lesquelles ils ont vu le jour. Cette forme d’esclavage est qualifiée d’esclavage passif par Timidria. Au Niger, ce sont les plus nombreux car ils constituent 70 % de l’ensemble des victimes de l’esclavage du pays.»

Weila Ilguilas, directeur de Timidria (Photo de Anti-Slavery International)

Weila Ilguilas, directeur de Timidria (Photo de Anti-Slavery International)

Selon Weila Ilguilas, la décolonisation a été accompagnée d’une recrudescence de l’esclavage au Niger. «Aujourd’hui au Niger seule la société civile reconnaît de façon officielle et dénonce la persistance de l’esclavage au Niger. L’État est complice de la situation des victimes de l’esclavage sous toutes ses formes…. Timidria a commencé, il y a quelques années, par de petits programmes de réhabilitation des victimes d’esclavage ou de discrimination, par la réinsertion socioéconomique et la création d’écoles communautaires au bénéfice des enfants des descendants d’esclaves  au niveau de deux régions du Niger (Tillabéri et Tahoua). L’absence des moyens conséquents limite dangereusement les ardeurs de Timidria dans le combat contre ce phénomène.»

J’ai également interviewé Mohamed Ag Akeratane, président de l’ONG malienne Temedt, à Bamako. Il est Bella, et appartient donc à un peuple qui a longtemps été tenu en esclavage par les Touaregs, peuple berbère d’Afrique du Nord et de l’Ouest. «Les gens que tu considères comme des esclaves, tu ne les laisses pas libres de faire ce qu’ils veulent - ils travaillent avec des troupeaux ou dans des champs, gratuitement. Il y a beaucoup d’esclaves qui travaillant à la maison. Ils sont parfois offerts en cadeaux par leurs maîtres à d’autres gens.»

Que fait Temedt concrètement dans sa campagne contre l’esclavage au Mali?

Selon Mohamed: «On travaille sur plusieurs fronts. Par exemple, sur le plan juridique: il y a des cas d’esclavage flagrants au Mali, et nous allons devant les tribunaux d’instance et d’appel. En outre, l’esclavage n’est pas criminalisé. Il faut sensibiliser les décideurs, que ce soient les cadres ou encore les juges, au sujet de l’esclavage qui de fait a existé ici depuis 1200 ans, même si les gens ne sont pas conscients de cette histoire. En outre, les conditions matérielles des esclaves doivent être améliorées. On ne peut pas les sortir de la dépendance absolue et les abandonner. On veut aider les gens avec l’éducation, la santé et de formation pour un travail adéquat.»

Selon Romana, «Quand vous êtes un esclave, on vous endoctrine à penser que vous n’êtes rien d’autre qu’un esclave, un sous-homme, alors vous n’avez aucune notion de liberté. Une fois que les esclaves sont libérés, ils ne savent pas quoi faire, ils attendent des instructions, ils sont complètement perdus: si ces esclaves n’ont rien fait d’autre que de s’occuper des troupeaux, ils seront complètement désorientés une fois arrivés dans un bidonville dans un centre urbain.»

Beaucoup d'enfants se font enlever, devenant par la suite des esclaves pour le reste de leur vie

Beaucoup d’enfants se font enlever, devenant par la suite des esclaves pour le reste de leur vie

2) Le traffic humain et la servitude dans les pays industrialisés

J’ai rencontré une fois une ghanaienne, qui avait versé de l’argent à un passeur ou trafiquant humain, avait traversé le Sahara à pied, dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe, et s’est finalement rendue en Hollande. Une fois arrivée, cependant, elle n’a pas trouvé le bon emploi qu’on lui avait fait miroiter : elle a été exploitée plutôt comme esclave sexuelle. Je l’ai rencontrée par hasard dans un train; elle m’a raconté toute sa vie.

À Paris, j’ai récemment parlé à Sophia Lakhdar, directrice du Comité contre l’esclavage moderne. Elle a évoqué les conditions d’esclavage en France, en particulier au foyer.

«Il n’y a pas d’esclavage par ascendance en France. La durée de l’esclavage n’est pas déterminée. Il y a une différence de statut et de condition. Le degré de dépersonnalisation n’est pas aussi important que chez les personnes qui sont complètement soumises pour la vie entière. On peut parler plutôt de servitude. En France, on ne sait pas le nombre de personnes en état de servitude. C’est quelque chose de caché. Deuxièmement, les personnes vivant en servitude font de l’auto-censure. Que la personne soit mineure, en situation irrégulière, handicapée physique ou mentale, l’employeur profite de leur vulnérabilité. Cela risque de vous surprendre, mais ce sont plutôt les femmes au foyer qui recrutent, qui transportent, qui exploitent ces travailleurs en servitude. Dans un contexte de crise économique, de restriction du champ de l’emploi et de pauvreté, il est inévitable que l’esclavage et la servitude vont en augmentant. »

Dans des blogues à l’avenir, je compte bien revenir sur ce sujet.

http://www.antislavery.org/english/what_we_do/default.aspx

http://www.esclavagemoderne.org/

Le trafic humain est un problème important au Canada

Le trafic humain est un problème important au Canada

Source :
http://fr.mc231.mail.yahoo.com/mc/welcome?.gx=1&.tm=1255690907&.rand=dosd8q3h6jfvp#_pg=compose&&.rand=1035357136&c
lean&hash=7f21555c95a3609b97c23ec04c2f1069&.jsrand=430088

 

 

Contemporary slavery - I

There are currently about 29 million slaves around the world. Some of these are descent-based slaves (who are born into slavery), while others have been forced into child and bonded labour, are exploited as domestic labour, or are exploited as sex slaves. Given the world economic crisis, the number of slaves is likely to increase.

Slaves are found on every continent. Men and women alike enslave vulnerable people, and extract or extort labour from them.

This Ethiopian woman was held in bondage in France (Photo by SIPA Press)

This Ethiopian woman was held in bondage in a private home in France (Photo by Marie Dorigny, SIPA Press)

Slavery is a huge international business. Author Siddharth Kara has estimated that in 2007, slavery around the world generated profits of $91.2 billion. Each slave generated average annual profits for the master of $3,175 (ranging from $950 for bonded labour to $29,210 for a trafficked sex slave).

Yet, Article 4 of the Universal Declaration of Human Rights states that “No one shall be held in slavery or servitude; slavery and the slave trade shall be prohibited in all their forms.”

The Universal Declaration was adopted in 1948. So why has the international community failed to eradicate slavery, since then? Is it because people around the world don’t know about it, or is it because it is convenient to turn a blind eye on contemporary slavery?

While doing a documentary series for CBC Radio in the Sahara, I encountered a number of people born into slavery, as well as their masters. For example, I met black Haratin slaves owned by Arabic-speaking “Moors” in Mauritania, and black Bella slaves in Mali, owned by Tuaregs. Masters and slaves alike gave me evasive answers about the prevalence of slavery today. The slaves, in particular, struck me as extremely vulnerable, closed up in a world of silent suffering, at the beck and call of their masters. However, I was in no position to investigate the status of slaves, since I lacked knowledge of the languages spoken by slaves, and never met them without their masters being present.

I met these Haratine slaves in Mauritania, but could not communicate with them, under the watchful eye of their master

I met these Haratin slaves in Mauritania, but could not communicate with them, under the watchful eye of their master

According to some estimates, there are something like 600,000 slaves in Mauritania, tens of thousands of slaves in Mali, 870,000 slaves in Niger, and many more in Chad and the Sudan. In addition, many people are trafficked to Ghana, Ivory Coast, Nigeria and Cameroun, and forced to work there.

I asked myself what motivates a person to become the master or mistress of another, to dominate and depersonalize the other, to deprive the slave of legal rights, and treat the other as a possession or a commodity to be jealously guarded, and even to be bought, sold, exchanged or bartered? Do slaves only live in Africa, or are they found on other continents as well? How can slavery still be so pervasive, at the beginning of the 21st century? What can be done to emancipate slaves of whatever type, and how can their drive to become autonomous be supported through education and long-term economic assistance?

To find out more about contemporary slavery, I recently contacted a number of non-governmental organizations in Europe and Africa.

1) Descent-based slavery in Africa.

Romana Cacchioli, of Anti-Slavery International in London, recently gave me an overview. “Slavery is the denial of a person’s humanity, reducing him or her to nothing. In the case of descent-based slavery, Mauritania’s Haratin population may number about 40% of the population, whereas the slaves there represent around 18%. The Tuaregs of Mali have Bella slaves. Slavery is predominantly practised by Berber Arabs in North Africa. The Peuls, Soninke and Hausa also have slaves. Descent-based slavery is essentially in Mauritania, Mali and Niger.”

I found this comment interesting, since it meant that slave owners are not just Arabs or Berbers; they can also be black Africans.

So what is descent-based slavery?

“People are born and inherit their slave status through their mother. It is impossible to break away from that unless the master decides to free the slave. For the masters, the slave is their property to do with what they will. The person in slavery has no rights whatever. In Mauritania, this is underpinned by erroneous interpretations of Islam. Slaves are told this is what Allah has ordained. The Paradise of the slave is at the feet of his master, by being obedient. If the slave runs away from the master, the slave runs away from Islam.”

According to Weila Ilguilas, director of the anti-slavery NGO Timidria in Niger, “Descent-based slavery refers to a person whose parents or grandparents were slaves, and who are therefore victims, and society treats them as such. The descendants of these people experience discrimination, exclusion and stigmatization within those societies. Timidria calls this form of slavery “passive slavery”. In Niger, these people likely constitute 70% of all victims of slavery in the country.”

Weila Ilguilas, director of Timidria (Photo by Anti-Slavery International)

Weila Ilguilas, director of Timidria (Photo by Anti-Slavery International)

According to Weila Ilguilas, the period of decolonization coincided with a recrudescence of slavery in Niger. Despite Niger’s adoption of the Universal Declaration of Human Rights, “today in Niger only civil society formally recognizes and condemns the persistence of slavery in Niger. The state is complicit in the situation of victims of slavery in all its forms…. A few years ago, Timidria started with small rehabilitation programmes for victims of slavery or discrimination, that sought the socio-economic reintegration and the establishment of community schools to benefit children and descendants of slaves in two regions of Niger (Tillaberi and Tahoua). The lack of substantial resources dangerously limits Timidria’s ability to fight this phenomenon.”

I also interviewed Mohamed Ag Akeratane, president of the Malian NGO Temedt, in Bamako. He is a Bella, whose people have long been enslaved by Tuaregs, a Berber people of North and West Africa. “Slaves are people who are not free to do what they want – they work with herds or in fields, without pay. Many slaves work as domestic servants. They are sometimes offered by their masters as gifts.”

What does Temedt do, concretely, in its campaign against slavery in Mali?

According to Mohamed, “We are working on several fronts. For example, on the legal front: there are flagrant cases of slavery in Mali, and we have to go to the courts to seek redress. Moreover, slavery is not a criminal offence under Malian law. On the consciousness-building front, we need to educate our government officials and even judges about the fact slavery has existed here for 1200 years, although people are not aware of this history. Moreover, the material conditions of slaves need to be improved. They cannot be brought out of a state of absolute dependence and then abandoned. They need education, healthcare, and training in order to learn a trade.”

According to Romana, “When you are a slave you are indoctrinated that you are nothing but a slave, sub-human, so you have no concept of freedom. Once slaves are freed they don’t know what to do; they await instructions; they are completely at a loss; if all they have done is herd animals, they will be completely disoriented in a city slum.”

Many children are forced into labour, becoming lifelong slaves

Many children are forced into labour, becoming lifelong slaves

2) Trafficking and bondage in industrialized countries

I once met a lady from Ghana who had paid money to a human trafficker, had walked north across the Sahara, hoping for a better life in Europe, and eventually made it to Holland. However, once she got there, she did not find a good job as she expected, but was exploited as a sex slave. She told me all about her life, when I met her by chance on a train.

In Paris, I spoke recently to Sophia Lakhdar, director of the Comité contre l’esclavage moderne. She told me about slave-like conditions in France, particularly in domestic situations.

“There is no descent-based slavery in France. The length of time a slave is held is not fixed. There is a difference in status and condition. The degree of depersonalization is not as significant as with people who are completely subject to their masters for life. We may speak instead of bondage. In France, we do not know the number of people in bondage. This is something hidden. Secondly, people living in bondage censor themselves. Whether a person is a minor, a clandestine immigrant, or suffering from a physical or mental disability, the employer takes advantage of their vulnerability. You would be surprised to learn that women – housewives – are the ones recruiting, transporting, and exploiting these bonded labourers. With the economic crisis, the reduced scope of employment and the increase in poverty, it is inevitable that slavery and bondage will increase in Europe.”

Slavery and human trafficking are also a problem in Canada. I will be returning to this subject in upcoming blogs.

http://www.antislavery.org/english/what_we_do/default.aspx

http://www.esclavagemoderne.org/

Human trafficking is a huge problem in Canada

Human trafficking is a huge problem in Canada

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September 23, 2009 | Tags: bonded labour, canada, contemporary slavery, France, human trafficking, Mali, Mauritania, Miger, Sahara, Sudan | Category: Justice | 2 comments

Traduit par George Tombs

Source : www.evidentia.net

 

 

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