ARTICLE 375:

  

 Sghaïr s'estime trahi par Aziz et surtout Bouamatou

Sghaïr s'estime trahi par Aziz et surtout Bouamatou


Sghaïr Ould M'bareck est le dernier premier ministre de Ould Taya. Après la chute de la dictature, il est élu député de Nouakchott avant sa nomination au poste de Médiateur de la République. Il y a quelque mois, le putschiste d’alors, le Général Ould Abdel Aziz, lui demande de jouer le rôle de candidat-lièvre, afin de donner de la crédibilité à l’élection présidentielle prévue le 6 juin 2009.

Finalement, le scrutin sera reporté au 18 juillet. Ne voulant plus prendre de risque de se faire devancer par l’opposition, Ould Abdel Aziz suggère, à Sghaïr et aux deux autres candidats Ibrahima Moktar Sarr et Hamidou Baba Kane de se désister en sa faveur. Seul l’ex-premier ministre accepte.

Selon son entourage, le banquier Mohamed Ould Bouamatou lui aurait promis, au nom de Ould Abdel Aziz, la nomination à l'un des trois poste suivant : Conseil économique et social, Cour des compte ou Conseil constitutionnel.

L'entourage de Sghaïr précise que ce dernier se sent piétiné ; l’on y pense que Ould Abdel Aziz et surtout Ould Bouamatou l'ont impliqué dans une bataille à laquelle il était étranger ; une fois qu'ils s'en sont servi, ils le jettent aux oubliettes. Bouamatou ne lui répondrait même plus au téléphone.
Sghaïr, faut-il le rappeler, a été le chef du gouvernement de Ould Taya – en concurrence, il est vrai, avec Cheikh El Avia Ould Mohamed Khouna – dont l’image se confond avec une corruption débridée et le règne de l’incompétence au sommet de l’Etat. S’il y avait eu une rupture véritable au lendemain de la dictature, il croupirait aujourd’hui en prison. Or, le système d’hégémonie et d’impunité, au de fil de ses recompositions techniques, se reproduit, préserve ; ainsi, dure-t-il, si bien qu’il permet à Sghaïr Ould M’bareck de vivre hors de prison et de formuler même des exigences.

L'avenir de Sghaïr comme Médiateur de la République semble donc de plus en plus compromis, surtout à la suite d'insistantes rumeurs sur son limogeage pur et simple. En effet, plusieurs sources parlent de la volonté, par Ould Abdel Aziz, d'annuler cette fonction. A la place, il aurait l'intention de créer un "Diwan Al Madhalim", une sorte de bureau de pleurs populaciers, à l'image de ceux du Maroc et d’Arabie Saoudite, deux modèles de démocratie et de justice sociale aux yeux de tout observateur aveugle et sourd.

La mesure tendrait à rapprocher l'administration des citoyens ; officieusement, elle vise surtout à désengorger la Présidence de la République. En effet, depuis l'élection de Ould Abdel Aziz, le Palais subit l’assaut récurrent par des citoyens venus se plaindre de toutes sortes de frustrations : l'un cherche du travail, l'autre se plaint d'un licenciement abusif, un tel parce qu'il n'a pas d'argent, un autre pour régler la prescription médicale de son épouse ou de ses enfants malades… etc.

La plupart se disent démunis ; ils confient avoir voté pour Ould Abdel Aziz parce qu'ils le considèrent "candidat des pauvres". Ils viennent donc exiger, de lui, la réalisation de ses propres promesses.

La plupart de ses manifestation se déroulent devant la presse, d'où l'impossibilité d'envoyer la police ou l'armée pour les chasser, sans prendre le risque d'écorner l'image, encore relativement préservée, du Président Ould Abdel Aziz.



Source : Taqadoumy

 

 

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