ARTICLE 362:

  

 Droit de réponse à Soueidatt Ould M’bareck,
 
ancien officier de la Gendarmerie Nationale sur Tahalil Hébdo


J’ai lu avec un grand intérêt le communiqué de l’IRA lancé à l’ occasion de la date commémorative de la création du premier Etat issu de la révolution d’esclaves en Haiti. Dans ce manifeste qui ne dit pas son nom...

...il est clairement fait appel à ceux que ses auteurs désignent sous le vocable de
«H’ratines» à faire de la résistance. Un pareil communiqué est dangereux et extrémiste, il frise même le péché en ce mois béni de Ramadan c’est pourquoi, il ne peut passer sans être « lapidé ».

Sans vouloir polémiquer, j’estime sincèrement utile de rompre le silence et de rappeler certaines réalités pour éclairer les lecteurs aussi bien Mauritaniens qu’étrangers sur certaines réalités sociales.

Les personnes qui sont derrière ce communiqué vendent les malheurs des peuples à certaines ONGs occidentales qui ignorent la réalité sociale dans notre pays, les vrais maux et défis auxquels nous sommes confrontés, moyennant des miettes (statut de refugié politique, dons….) 

 D’abord, il est vrai que la société Mauritanienne était hiérarchisée comme toutes les sociétés traditionnelles du monde. On y trouve en effet, quatre grands groupes ethniques ayant une structure presque identique. Les MAURES ( Chourfa, guerrier, zawaya, forgeron, aznaga, haratine, griot) , les PEUHLS (Theddo,Thorodo, gaolo,bailo, laobé, mabo, saké, mathioudo) les SONINKE et  les WOLOF dont la structure est proche de celle des peulhs.

La couleur de la peau n’est pas un critère déterminant pour attester les origines ethniques ou l’appartenance à telle ou telle caste. En effet, les chourafas qui sont au sommet de la pyramide sociale du groupe maure sont en majorité de teint noir. Certains descendants de haute lignée guerrière, parmi lesquels des émirs très célébres sont aussi de peau noire

Les relations au sein de l’ensemble Maure, ne peuvent être cantonnées à celle que nous a léguée l’histoire à une époque où il était question de relations entre maitres et esclaves. L’histoire, même dans son époque la plus immémoriale est jonchée d’exemples palpitants démontrant avec aisance la solidité des liens entre les  différentes composantes de cet ensemble. Une solidité qui va jusqu’à surpasser de loin les relations entre membres d’une même famille.

Le fameux manifeste de l’IRA semble avoir un seul objectif : semer la division, la haine et la discorde au sein de cet ensemble uni à jamais malgré les aboiements de quelques chiens errants.


L’esclavage a été pratiqué dans toutes les sociétés sédentaires et organisées et ce ne sont pas seulement les maures de teint clair qui l’ont pratiqué. Vous n’êtes pas sans savoir que certaines familles haratines ont même pratiqué l’esclavage. Par le passé, ce phénomène n’était pas plus aigu chez les maures que dans les autres  communautés nationales. Pourquoi alors tout ce bruit et toute cette médiatisation.  

Certes des séquelles dues essentiellement à la pauvreté et l’ignorance  existent encore dans les milieux ruraux. Les programmes de développement socio-économique et de lutte contre l’analphabétisme, s’ils sont bien suivis et efficacement mis en œuvre, contribueront, sans doute, à  éradiquer ces maux sociaux. Bien qu’il faut du temps, de la volonté et de la persévérance pour arriver à bout de ces fléaux.

Dire que l’esclavage existe aujourd’hui en Mauritanie est une négation des efforts accomplis par les pouvoirs publics depuis l’accès à l’indépendance à travers l’instauration de la justice sociale, la lutte contre la pauvreté,  la promotion des libertés individuelles et collectives et  la généralisation de l’éducation.
Institutionnellement et normativement, la Mauritanie  s’est toujours distinguée directement ou indirectement par la lutte contre cette pratique infamante. C’est ainsi que le commissariat à la sécurité alimentaire avait été institué pour venir en aide aux couches défavorisées pour les extraire de l’exploitation. Ensuite, la réforme foncière a eu pour objectif de donner à ces mêmes couches l’accès à la propriété foncière pour leur permettre de s’émanciper économiquement. Dans la même lignée, l’obligation de l’enseignement a permis d’éviter à ce que les enfants bergers ne soient à jamais perdus pour le système éducatif.
La généralisation des activités génératrices de revenus au profit des personnes pauvres s’inscrit dans le même objectif et le programme de lutte contre la pauvreté dans le triangle du même nom et qui avoisine le milliard d’ouguiya pour l’année 2009 en dit long sur la volonté des pouvoirs publics de lutter contre cette tare.
La loi portant incrimination de l’esclavage  couronne un processus de lutter contre cette pratique.. Autant elle est claire et dissuasive ;autant  elle tarde à être appliquée. Mais une fois qu’elle aura broyé entre ses entrailles les premiers auteurs de pratiques esclavagistes ; les  apprentis exploitants de personnes se rangeront et verront désormais que la volonté des pouvoirs publics est irréversible et inébranlable. Par ailleurs ceux qui persistent à faire de l’esclavage un fonds de commerce international avec des connexions occidentales n’auront qu’à bien se tenir. La lutte contre les déviances est bel et bien engagée par les pouvoirs publics qui n’admettront pas de brebis galeuses quelle que soit  leurs motivations. 

Où est l’action concrète sur le terrain des ONGs qui luttent contre l’esclavage ?  Qu’apportent-elles à ces personnes pour les aider à changer de statut ? Où sont les écoles, les centres médico-sociaux, les microcrédits ……qu’ils ont ouvert dans les adwabas les virganes et les bidonvilles ?

Personnellement, je n’ai vu que leurs contributions à ternir l’image de notre pays par leurs pseudos reportages, déclarations et communiqués malveillants et ingrats.

Maintenant, vous cherchez à nuire en vain  à la paix sociale, au climat d’entente de solidarité et de fraternité qui a historiquement marqué les liens entre  les différentes couches de cette société. Sachez que c’est une bataille perdue à l’avance, car les maures dans leur ensemble connaissent bien leurs intérêts et ceux de leur pays. Votre propagande malveillante ne fera qu’affermir leur cohésion. Je vous rappelle d’ailleurs que plusieurs tentatives de divisions de la composante majoritaire de notre peuple ont eu lieu par le passé et qu’elles avaient toutes lamentablement échoué. Le mouvement raciste FLAM peut vous le confirmer..

S’il existe un domaine où un effort doit être consenti ce sera bien celui de la lutte contre la corruption, l’interventionnisme, les détournements de deniers publics et autres pratiques contre le développement.

Les Citoyens mauritaniens ont longtemps souffert de ces maux et  demandent désormais à avoir leurs droits, ces citoyens sont des mauritaniens toute ethnie et toute couleur confondue. Que personne ne vienne donc nous lancer un « bobard » du genre « les haratines levez vous ».

 Par ailleurs, le cadre légal existe et les autorités sont ouvertes à recevoir et à traiter toutes les plaintes d’où qu’elles viennent.

Les auteurs de ce genre de manifeste sont à combattre, non seulement par les citoyens mais surtout par l’Etat, qui doit taper d’une main de fer toute entreprise visant à porter atteinte à la cohésion sociale et ce quelque soit le prix à payer surtout quand il s’agit de traîtres et de mercenaires dont les accointances avec les milieux hostiles à la nation arabo-islamique sont un secret de polichinelle.

Le 03/09/2009

Soueidatt ould Mbareck,
A
ncien officier de la Gendarmerie Nationale

 Source : tahalil hebdo

 

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