ARTICLE 354:

  

  Vous dites: « 3-      Le laps de temps très court durant lequel il a dirigé ce pays a été marqué par d’importantes réalisations et une lutte sans merci contre la corruption et la gabegie. »

 

Un corrompus ne peut lutter contre la gabegie

La fortune du Général Mohamed Ould Abdel Aziz

Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz veut se faire passer pour un dirigeant moralement irréprochable, venu pour débarrasser la Mauritanie, le temps qu’il va rester au pouvoir, des « Moufsydines » et autres illicitement enrichis.

Joignant le geste à la parole, il a déjà écroué plus d’une demi-douzaine de hauts fonctionnaires et d’hommes d’affaires, qu’il n’a pas hésité à qualifier publiquement de voleurs, prononçant ainsi un verdict que la justice, qui instruit toujours les dossiers de ces gens, n’a pas encore dit. Les informations que nous avons et certains articles anonymes qui paraissent de temps en temps sur Internet prouvent qu’il a d’autres personnes dans le collimateur, en particulier le Colonel Ely Ould Mohamed Vall, dont la rumeur dit qu’il envie la fortune et menace la liberté.

Nous apprenons aussi qu’il a chargé Boumedienne Ould Batte qu’il vient de nommer directeur du patrimoine de l’Etat d’enquêter sur les terrains attribués et impayés, attribués à des personnes ayant déjà bénéficié d’une ou de plusieurs attributions, etc. Une manifestation organisée un jour avant la fête devant la Direction du domaine témoigne de l’impopularité d’une telle décision.

Nous voulons bien, quant à nous, croire à la bonne foi du Général et le glorifier pour l’objectif ô combien louable de lutte contre la gabegie. Nous voulons même l’aider à le réaliser.

Mais nous avons besoin, pour le croire vraiment, que le Général prouve lui-même, en attendant que ses sbires le font, qu’il est digne de piloter une opération « Mains propres ». Et pour ce faire, nous lui demandons de répondre, pour éclairer l’opinion publique nationale et internationale, aux deux questions suivantes :

1) Comment un officier intègre et honnête peut-il accumuler la fortune qu’on lui prête [et dont nous listons ci-après une petite partie] en si peu de temps, s’il n’est pas « moufside » ?

2) Quand compte-t-il restituer tous les terrains qui lui ont été attribués tout au long de la transition et même avant ?

Voici une petite partie de la fortune du Général Mohamed Ould Abdel Aziz, telle que nous avons pu en vérifier l’authenticité :

Immobilier :

Au moins six maisons au Maroc, dont une villa à Souissi, acquise tout récemment auprès d’un certain Ould Hormatalla contre la modique somme de 344 millions d’Ouguiyas ;
- Un bâtiment près de la fourrière de Arafat (face à la station Total de Baghdad), démoli et actuellement en voie de reconstruction ;
- Une maison au Ksar, acquise tout récemment au prix de 50 millions d’UM ;
- Un marché au Ksar (près de l’école II), constitué de plusieurs boutiques ;
- Une série de Hammam éparpillés à Nouakchott ;
- Des dizaines de terrains à Nouakchott, dont certains sont en construction par les soins de l’entrepreneur Boubacar Ould Ghaddour ;
- Un ranch immense en Inchiri (entre El agar et Benichab), dédié à l’élevage des outardes, des autruches et autres gibiers rares. Le général y a fait effectuer, il y a quelques années, un sondage par un certain ... Moulay Ould Med Laghdaf, son actuel Premier ministre. Ce ranch serait gardé en permanence par des militaires en activité.

Sociétés :

- La Clinique Hayatt : Officiellement une propriété de Mélainine Ould Ahmed (père de l’épouse du Général) et du député de Tichitt, Monsieur Cheikhna (très lié à Mélainine depuis son séjour estudiantin au Maroc), cette clinique appartient en réalité au Général Ould Abdel Aziz. C’est elle qui a acquis les fameux scanners autour desquels Nouakchott a jasé ces derniers temps.

- La société Brav’eau et d’autres « eaux minérales ». La prolifération des « eaux minérales » en Mauritanie (au moins une quinzaine maintenant !) est, dit-on, l’œuvre du général, qui se serait fait attribuer plusieurs brevets sur la même eau ... du robinet.

Autres :

- Un parc automobile impressionnant, qui fait de lui l’un des premiers transporteurs de marchandises et de personnes dans le pays.

A suivre ...

Cheikh El Kebir Ould Doua

 

 

Ould Abdel Aziz président des pauvres pas pour longtemps.

Son plan de lutte contre la gabegie est tombé dans l’eau juste après son accession au trône comme ces prédécesseurs. Malgré nos différentes mises en garde, voila une fois  de plus les Mauritaniens se sont laissés entrainer par la naïveté

 

Lotissement d’El Hay Sakin: Un vrai micmac…

..Où les pauvres sont encore une fois les dindons de la farce
 Parmi les actions d’éclat que l’ancien chef de junte, Mohamed Ould Abdel Aziz, a entreprises, juste après son coup d’Etat, pour gagner la sympathie des couches les plus démunies, sa tonitruante visite du quartier populaire de Hay Sakin figure en bonne place.

Là, devant des populations extrêmement pauvres, lasses de plus de trente ans d’attente, dans des «taudis indignes», selon le général, des coqs et des poules, Ould Abdel Aziz a promis de lotir ce quartier, au profit de ces laissés-pour-compte. C’est, d’ailleurs, à la suite de tels actes, spécifiquement destinés aux couches les plus vulnérables, que l’appellation «président des pauvres», un slogan qui paraît avoir fait mouche, pendant la campagne électorale, lui a été accolé. Mais revenons-en à Hay Sakin. Effectivement, quelques semaines après la visite du général, les modalités de lotissement du quartier ont commencé. L’Agence du Développement Urbain (ADU) et les services administratifs de la moughataa de Dar Naim ont été chargés de superviser les opérations de distribution des terres, qui devaient venir à bout d’un calvaire de plus de vingt-cinq ans. Mais, comme toujours, l’occasion était toute en or, pour les riches hommes d’affaires, les personnalités influentes de tout ordre, en complicité avec les hauts responsables de l’administration, de profiter d’une si providentielle sinécure, laissant, sur le carreau, des milliers de familles démunies, dont les plus chanceuses ont été larguées, sans aucune pitié, à «Leghreigue», un lieu, comme l’indique son nom, inhabitable à cause des eaux qui le submergent, après chaque pluie. Loin des regards indiscrets, une bande de voyous tord le cou des indigents, sous couvert de l’autorité de l’Etat, et s’adonne aux affaires les plus sordides, sans foi ni loi, dans un océan d’injustice et de tort que relatent, en larmes, veuves, orphelins, malades mentaux ou vieilles femmes chefs de ménage, badges à la main, vivant, depuis plusieurs mois, en plein air, sous le soleil, dans des hangars ou tentes de fortune, entre les glapissements de marmailles déguenillées dont le physique en dit long sur les conditions misérables d’existence de ces infortunés.

Une histoire invraisemblable
M.A.M. est un paisible homme d’affaires, d’une cinquantaine d’années. En 2002, il achète, pour trois millions d’ouguiyas, en toute légalité, comme l’attestent les documents – permis d’occuper, acte de vente 3342, en date du 11 juin 2002, lettre d’attribution – une maison, à Hay Sakin, construite en zinc. Lorsque, suite à l’obtention d’une autorisation de construction  d’une station service, l’homme d’affaires démolit sa maison, plusieurs personnes, dont O.B. se présentent, pour revendiquer sa propriété. Après moult tractations judiciaires, une commission disqualifie O.B., pour avoir produit des permis falsifiés et reconnaît, à l’homme d’affaires, la propriété des lieux. Mieux, la justice lui délivre une décision d’exécution de la décision rendue en sa faveur. Mais, curieusement, lorsqu’il se décide à poursuivre son projet, une autre personne se présente, après l’expiration du délai de recours, pour réclamer, à son tour, la propriété du terrain objet de la décision de justice précitée. Sept ans après son achat, M.A.M, malgré qu’il détienne toutes les pièces justificatives, sur la base desquelles les juridictions lui ont donné raison, n’arrive pas à investir sur sa propre terre, à cause de complicités administratives. Pourtant, les responsables du Ministère de l’Habitat et certaines autorités reconnaissent que son dossier ne souffre d’aucune entorse. Mais les salaires de fonctionnaires sont si maigres et les facilités tellement facilitées quand elles sont motivées. Pour en finir avec cette affaire, l’un d’eux a, ainsi, demandé, au malheureux propriétaire,  cinq millions d’ouguiyas, pour «soigner sa femme qui souffre d’un cancer», alors qu’un autre exigeait deux des quatre terrains, contre le règlement de la question. Un grand responsable de Dar Naim affirme, de son côté, qu’avec trois millions d’ouguiyas, il se fait fort de faire régner le droit. Sans le vouloir, M.A.M. a été obligé de faire intervenir, par le biais d’une connaissance, un ancien ministre de l’Equipement, qui a demandé aux responsables concernés de lui faire une autorisation d’intégration au plan. Vainement. Aujourd’hui,  des femmes, venues d’on ne sait où, ont été installées sur les fameux terrains. Alors que des gardes empêchent le propriétaire des lieux de planter sa propre tente. Ainsi, depuis plusieurs années, l’homme erre, sans savoir, entre la moughataa, l’Agence du Développement Urbain et la justice. Sa faute? Avoir acheté des terrains dont l’emplacement suscite la convoitise de lobbies très puissants, fortement ancrés dans l’appareil étatico-judiciaire, qui opèrent, depuis des décennies, sous couvert de hauts responsables qui perçoivent, dans l’ombre, leurs parts de razzia.

Quelle injustice!
Vatma. Une vieille femme au visage ridé, assise à même le sol, sous le soleil de plomb. Sur ses genoux, deux petits gamins, sans âge. L’un grignote un morceau de pain, l’autre, le regard vide, paraît malade. Ce sont, me confie-t-elle, les enfants de ma fille Amy, malade mentale depuis sept ans. Son mari, «Mohamedou, est malade, lui aussi, il est dans la baraque, là. Nous sommes cinq familles, ici. Nous partageons juste une baraque et cette tente. Les deux femmes là-bas, ce sont mes filles, elles sont divorcées. J’ai un fils, unique, d’à peine trente ans. Il est garagiste et c’est lui qui s’occupe de nous tous. Depuis que le président est venu nous dire la bonne nouvelle de lotissement de notre quartier, nous attendons. Moi, je n’ai rien reçu. Mes filles non plus. Pourtant, nous vivons ici, depuis notre arrivée du Sénégal, il y a juste vingt ans. Notre voisin, un colonel de l’armée, arrivé il y a quelques mois, à peine, a eu trois terrains. Il nous menace, chaque jour, de nous faire déguerpir, pour avoir un lot complet de quatre terrains».
Sur le visage de la vieille, tristesse et désespoir. Plus loin, sur l’avenue Mohamed Ould Abdel Aziz, un groupe de femmes et d’hommes s’affairent, autour de débris de baraques fraîchement démolies, par le peloton de gardes. L’une des femmes, dont le bébé de quelques mois porte le nom du «président des pauvres», nous explique que l’ADU et le hakem veulent les emmener à «Leghreigua», pour attribuer leur place à des commerçants. «Leur technique est simple», dit un gaillard en colère, «ils nous disent que nous sommes dans un parc. Après, ils donnent nos places à d’autres femmes puissantes et autres hommes influents. Regardez cet étage qui pousse, là-bas, c’est là où vivaient le pauvre Bilal et Mariya, depuis plus de vingt ans. L’actuel propriétaire n’est même pas de Haye Sakin. Beaucoup de ceux qui ont reçu les meilleurs lots sont des gens de Tevragh Zeina, d’Arafat, de Toujounine et autres quartiers de nantis de Nouakchott. La concession, là-bas, ce sont 85 terrains qui appartiennent à un homme connu de tous». Un autre détient 50 lots. La femme de la VX a 15 lots, tous situés sur l’avenue Ould Abdel Aziz. Les petits fonctionnaires de l’ADU, la puissante femme qui travaille à la moughataa de Dar Naim et l’incontournable notable usent et abusent de la volonté du président d’en finir avec les favelas. Mekfoula la pauvre, une handicapée, a vu son terrain bien placé revenir, à son insu, à un riche commerçant. Et, pour avoir refusé un autre, en «échange», à Leghreigua, elle vit dans la rue. N.C. exhibe un badge, en bonne et due forme. «Pourtant, dit-elle, je n’habite pas ici. C’est ma chance, je connais quelqu’un de la commission». M.L.A.L, douze enfants en bas âge, est charretier, depuis 1983 à Haye Sakin. Il a dû donner 10.000 ouguiyas et deux de ses chèvres, pour recevoir un terrain.

Administration complice
A tort ou à raison, beaucoup des citoyens interrogés incriminent, sans ménagement, les services de la moughataa, d’une part, et ceux de l’ADU, d’autre part. Pour eux, toutes les transgressions ne sont, en fait, que les agissements, prémédités, des agents de l’une ou de l’autre de ces institutions. Malheureusement, lors de notre passage aux bureaux de l’ADU, sis à Teyarett, où une vingtaine de personnes se bousculent devant un bureau, le responsable nous signifie d’aller nous renseigner à la direction générale. Mais jeudi, aux environs de 14 heures, les bureaux de celle-ci étaient pratiquement vides.
Comme c’est souvent le cas, le lotissement des quartiers populaires drainent les lobbies et les mafias qui opèrent, dans le foncier de la capitale, depuis les années 70; sinon, depuis la fondation de la ville. Inévitablement, ces groupes, grâce à une générosité de mauvais aloi, parviennent à faire entendre raison aux services responsables des opérations, déviant, ainsi, l’esprit et la lettre qui ont motivé de telles actions de lotissement. Aujourd’hui, à cause du clientélisme, de la corruption, du trafic d’influence et autres désagréments, la volonté, réelle ou opportuniste, du président de la République de loger les habitants de Haye Sakin, dans des domaines décents, n’aura servi, faute de suivi, qu’à enrichir des réseaux de mafieux qui jouissent de la complicité des administrations chargées d’exécuter l’ambitieux programme. Selon les habitants du quartier, considéré comme un des plus pauvres de la capitale, plus de 80% de ceux qui ont bénéficié des terres «ne sont pas d’ici» et sont, pour la plupart, de riches Mauritaniens, détenteurs de plusieurs villas, dans toutes les zones de Nouakchott. Une sorte de sabotage dont les responsables doivent répondre de leurs actes. Moughataa de Dar Naim? Agence de Développement Urbain? Direction de l’Habitat ? «Lakhbar Vem»: L’histoire est là-bas, comme on dit, si bien, en Hassanya.
     Sneiba El Kory

Le calame

Le 20/08/09

 

 

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