ARTICLE 350:

  

 

Cabinet Laghdaf III: les Mauritaniens de l'Etranger toujours à la trappe

La liste des membres du gouvernement Ould Mohamed Laghdaf III vient d'être publiée. Quelques inconditionnels de Ould Abdel Aziz y côtoient de nouveaux venus censés récompenser telle ou telle loyauté tribale ou de région. Rien de bien nouveau sous le soleil de l'ancien putschiste du 6 août 2008 sorti des urnes le 18 juillet dernier et qui a tenu, en guise de pied de nez à la démocratie, à fêter sa forfaiture en organisant son investiture la veille de l'anniversaire de son coup d'Etat.

Ce qui n'est pas non plus nouveau c'est le sort réservé dans l'organigramme de ce cabinet à cette frange de Mauritaniens qui résident, par choix ou par nécessité, à l'extérieur du pays. 

Alors que le Président Ould Cheikh Abdallahi lui avait créé un Secrétariat d'Etat auquel il s'apprêtait à rattacher la gestion des consulats à l'Etranger et le doter de moyens à la hauteurs de ses ambitions, le nouveau chef de l'Etat, confirmant le choix opéré le lendemain de son coup d'Etat, a gommé toute référence à ces 25 milles électeurs.

 Le Secrétaire d'Etat chargé des Mauritaniens à l'Etranger, Monsieur Mohamed Ould Mohameddou, que le Président Sidi avait nommé est pourtant toujours là. Il a même été membre des deux gouvernements Laghdaf I et II, mais semble avoir choisi de continuer à s'occuper du Commissariat chargé de la Sécurité alimentaire. Quand on connaît la caractère hautement lucratif et particulièrement stratégique de ce Commissariat, on ne peut que comprendre l'intéressé (voir le rôle de ce Commissariat dans l'achat des consciences lors de la dernière campagne électorale)!

Après en avoir privé un grand nombre de leur droit de vote en refusant d'ouvrir un bureau à des distances raisonnables de leur lieu d'habitation (pas de bureau de vote au Canada, en Allemagne et dans l'Etat de Kentucky aux Etats Unis), le régime de Ould Abdel Aziz réaffirme son mépris aux Mauritaniens résidant à l'Etranger. Une fois la campagne  terminée et la dernière tente pliée, ces Mauritaniens se retrouvent en butte aux mêmes archaïsmes consulaires, aux mêmes tracasseries kafkaïenne pour renouveler son passeport, déclarer une naissance ou attester d'un mariage.

Un deuxième point, qui concerne nombre de membres de cette communauté, est le sort réservé à la Recherche scientifique dans l'organigramme de ce nouveau cabinet. La Recherche scientifique et l'Enseignement supérieur peuvent constituer une passerelle par laquelle les Mauritaniens résidant à l'Etranger et travaillant dans ce domaine pourraient revenir, même épisodiquement, au pays. Or l'organigramme publié hier ignore superbement la Recherche scientifique et attelle l'Enseignement Supérieur à l'Enseignement Secondaire en dehors de toute logique. 

Le coup d'Etat du 6 août 2008 est maintenant légalisé. La légitimité politique est toujours absente à cause de la forte suspicion de fraude. Mais la Mauritanie n'a pas fini de trinquer pour autant.

Mohamed Baba

 

 

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