A.H.M.E.

ARTICLE 345:

  

 

Le temps du rêve

 

Écrit par Amar Ould Béjà- L´AUTHENTIQUE

 

Il y a longtemps que les Mauritaniens ne savent plus où ils se dirigent. Menés en barque par des militaires dix mois durant, ils devaient ensuite s’arrimer à un pouvoir dirigé par un président intérimaire qui n’avait de fonction que de nom. Mais le doute semble gagner depuis la tenue de la dernière présidentielle. Le président élu reste muré dans le silence, et l’Etat semble inexistant.  

Contrairement à l’espoir qu’il avait suscité il y a quelques mois, notamment auprès des populations miséreuses, le « président des pauvres » semble effrayer. Nul ne sait encore ce qu’il réserve à ses concitoyens. Personne ne peut se prononcer à propos. Même ses proches les plus intimes ignorent le « remède Mauritanie » qu’il compte expérimenter. Alors, les Mauritaniens sont dans le doute.

Il n’y pourtant pas de temps à perdre. Une action énergique doit tantôt être engagée. Les défis sont énormes, la situation nationale restant fortement marquée par une totale absence de  régulation des produits de consommation, un manque de débouchés professionnels, le chômage endémique, la recrudescence de la violence urbaine, la percée des mouvements terroristes… Les faits nouveaux sont nombreux qui ébranlent le quotidien du citoyen. Au moment où celui-ci sent l’Etat de plus en plus loin de lui.

La Mauritanie ne mérite pas une si glaciale douche froide. Il faut prendre garde de ne pas tuer si stoïquement, le rêve de tout un peuple. Il y a seulement quelques années, nous étions dopés par l’espoir, emplis de rêves et pleins de confiance. Nous avions des leaders qui nous promettaient la pluie, le beau temps, la paix et le bonheur. Et en termes de bonheur, nous voulions juste vivre en paix, pouvoir nous soigner, nous éduquer et manger à notre faim. Et surtout, être protégés des spéculateurs.

Aujourd’hui, nous attendons plutôt dans la salle d’attente. Nous ne voyons rien venir. Ne nous reste alors que le rêve. Alors rêvons ! Rêvons d’une Mauritanie réconciliée avec elle-même et qui a su dépasser les querelles politiques. Rêvons d’une nation qui garantie l’égalité des chances de se fils. Et rêvons surtout d’un Etat qui assure à ses citoyens l’ensemble des services qu’elle leur doit : l’éducation la santé, la sécurité, l’approvisionnement des marchés et la régulation des prix, les finances et le développement. Si c’est cette Mauritanie-là qui nous attende, nous ne demandons pas mieux. Si au contraire, c’est un Etat où le détournement des biens publics, la clochardise et l’opportunisme sont érigés en règle de conduite, alors bonjour les dégâts. Pourvu alors qu’on ait des yeux et des larmes pour pleurer ce pays.

 

 

 

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